Un corps qui se débat dans l'eau glacée et cristalline, les cheveux sombre et les vêtements se meuvent avec la grâce d'une chute au ralenti. La brûlure intense du froid sur ma peau, l'air qui s'échappe inexorablement et qui finit par me manquer. Dans un geste je lève les bras pour retrouver la sortie, mais mes doigts ne rencontrent qu'une surface dure, refermée derrière moi. Emprisonné à l'intérieur, je baisse les bras et je me laisse couler dans le noir.
Combien de fois l'ais-je rêvé ? L'impuissance, l'emprisonnement, l'impossibilité de respirer.
Connaissez vous l'angoisse ? La honte, les remords, les sanglots, les ennuis Et les vagues de terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ? Connaissez-vous l'angoisse ?
Et lors de ces affreuses nuits, tout ce que je peux faire c'est pleurer en silence, enfoncer mon casque sur mes oreilles et écouter cette musique qui apaise l'âme, cette musique qui rassure qui vous prend dans vos bras et vous accompagne doucement vers le sommeil. Mais ce soir, la musique ne suffisait pas à apaiser mes craintes, ni le vide cruel qui se formait dans ma poitrine. Je ne pouvais pas dormir. Il était tard, je le savais, mais j'étais en congé demain.
En congé ... Je poussais un soupir. De l'autre côté de la porte, j'entendais vaguement le bruit étouffé de la télévision. Chris était là, dans le salon, à passer ses nuits blanches, comme bon lui plaisait. Cela faisait quoi...4 jours peut-être ? 4 jours qu'il avait ramené son nouveau calice - une chasseuse de vampire par dessus le marché. 4 jours qu'il m'avait anéanti, qu'il avait rendu mon sacrifice inutile, qu'il avait détruit en petits morceaux toute ma motivation, toute mon abnégation.
C'était mon frère et je l'aimais. Il était ma seule famille.. mais ça...je n'avais pas pu l'accepte. Ca m'avait rendu dingue, j'avais...mes mots et mes gestes avaient dépassé ma pensée et désormais je devais vivre avec les conséquences. Il ne m'adressait pas a parole. Il ne me regardait pas. J'aurai aimé lui demander pardon, mais quand je l'entrapercevais, il s'échappait aussi vite. Et je n'avais pas le temps de lui dire un mot avec ma gorge serrée par le remords.
Je me sentais misérable.
Je l'aimais et je le détestais. Mais je ne pouvais pas vivre sans lui. Et je ne pouvais pas lui demander pardon.
Connaissez-vous la haine ? Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel Quand la Vengeance bat son infernal rappel Et de nos facultés se fait capitaine Connaissez-vous la haine ?
Pourquoi est-ce que les choses ne pouvaient pas être simples entre nous ? Pourquoi devait-on se déchirer, se détruire et se repousser ? Je le connais depuis si longtemps et entre nous ça a toujours été la même danse, comme des aimants dont les polarités s'inverse. Enfin...tout allait bien tant que je baissais l'échine et que je disais amen à tout ce qu'il disait et tout ce qu'il faisait. Mais par moment...j'aurai aimé existé... Par moment... ma rancoeur prenait le dessus...Je lui en voulais...Il était inutile pour moi de le nier.
Je ne pouvais pas communiquer avec lui. Juste ressentir sa solitude, sa colère. Je l'avais blessé et je le sais. Et c'est bien parce que je connaissais l'étendue des dégâts que je n'osais pas lui demander pardon. Alors j'ai fait ce que je pouvais faire de mieux dans ces circonstances. Si la musique ne pouvait pas apaiser ma tourmente, peut-être que la beauté de la nature le pourrait ?
Je m'habillais pour sortir dehors, mais pour ne pas traverser le salon et embêter mon frère, je décidais d'explorer davantage le monde du miroir. Je traversais celui pour me retrouver de l'autre côté, dans le monde du miroir. J'ai marché pendant un moment, mes écouteurs collés dans mes oreilles, observant la silhouette des gens à travers les autres surfaces miroitantes. J'étais là, avec eux et en même temps je n'y étais pas. Seul, isolé, défaillant....
Au bout d'un moment j'ai trouvé ce que je cherchais. Une surface suffisamment grande pour que je puisse retrouver le monde normal. J'ai bien regardé avant de passer. Il serait un peu étrange pour n'importe qui de voir un homme sortir d'un miroir. Quand la voie fut libre, je traversais la surface pour me retrouver intact de l'autre côté. J'avais marché longtemps, sans trop savoir dans quelle direction je me dirigeais. Si j'avais été raisonnable, j'aurai fait demi-tour, j'aurai essayé de retrouver le chemin de la maison. Mais ce soir là, je me sentais plus vide et donc plus aventureux que d'habitude. J'ai marché jusqu'au confins de la ville, loin de ses lumières éblouissantes. J'ai marché dans la neige, ignorant le vent froid qui secouait mes cheveux.
Et j'ai fini par trouver l'endroit dont je rêvais Loin de la ville et de ses lumières artificielles, un coin sombre, délaissé, encore sauvage. Un grand miroir givré- le lac gelé. A cette heure-ci personne ne traînait dans le coin. Il n'y avait d'ailleurs pas de réverbères pour l'éclairer, seule la lumière des étoiles et de la lune qui se réfléchissait sur sa surface. Oui c'était l'endroit de mon rêve, c'était l'endroit où je mourrais. Le lac gelé depuis des temps immémoriaux, cette couche de glace conservée intacte et qui avait la réputation d'être éternelle. Une vraie beauté. Et pourtant on la laissait dans le noir, on ne l'honorais pas à sa juste valeur.
L'eau, le froid, la neige, la mort. Tous éternels.
Influencé par la beauté de la musique qui s'infiltrait par vague dans mes oreilles, j'ai fait apparaître trois petites sphères de lumières dans ma main. Cela faisait si longtemps que je n'avais plus pratiqué ma magie...Mais ici j'étais seul, et j'avais besoin de cette sensation. Celle que je n'étais pas inutile. Que je pouvais toujours faire quelque chose..quelque chose de beau. J'avais besoin de trouver une justification, de me prouver que mon existence n'était pas vaine. Ces trois sphères lumineuses je les ai envoyées à l'autre bout du lac, effleurant sa surface parfaite et je les ai fait revenir vers moi.
Mais ce n'était pas suffisant. Peut-être... peut-être que je pouvais créer de beau. Quelque chose d'impossible naturellement. oui, au moins je devais essayer. La lumière..est changeante et immatérielle. La lumière peut passer à travers tout...Alors j'ai fait descendre mes petites lucioles à travers la glace. Et je les ai fait briller plus fort, je les ai rendues plus étincelante.
Un peu de lumière et le paysage était transfiguré. La surface du lac brillait avec intensité, et à travers le prisme de la glace, la lumière prenait des couleurs surnaturelles, comme des aurores boréales glacées qui s'élevait dans le ciel et éteignait les étoiles. C'était magnifique. Et à l'image d'un moustique attiré par les flammes, je voulais le voir de plus près, la lumière ondulant à travers la glace. Je voulais en faire partie. Alors j'avançais d'un pas sur la surface glacée, bravant l'interdit. Puis encore un pas.
[hrp; Y a eu des imprévus du coup j'ai une semaine de retard sur ce que je voulais maais. Mais au moins c'est écrit et je peux à nouveau rp plus ou moins régulièrement. Pardon pardon.]
▽ Prismatic mirror.
Tic. ━ Tac. ━ Tic Tac Tic. ━ Tac. Une seconde, une minute, peut-être même une heure que tu étais figée. Tes yeux rubis ne suivaient même plus le pendule, ils ne remarquaient que l'infinie solitude dans laquelle tu t'étais plongée, l'infinie solitude que tu t'étais imposée à toi-même. Assise dans le fond de ton fauteuil rouge et or, tu voyageais entre des certitudes et des doutes flous, indéfinissables. Tu te paralysais de ta propre pensée. Hors de question de bouger, hors de question de quitter ton confort. Pourtant, tu faisais une bien piètre statue, ainsi. Doute. Tu te lèves. Certitude. Tu te rassieds.
Dehors, le vent et la neige criaient ton nom. Ils t'appelaient, t'incitaient à te lever de ton siège trop stable. Doute. Certitude, tu te rassieds. Pourquoi devais-tu aller dehors ? Combler la solitude ? Il n'y avait personne en dehors de ces murs capables de remplir un vide aussi profond que celui dans lequel tu avais écrasé ton cœur froid. Encore plus froid que la neige qui te hurlait ton doute. Tu devais sortir. Pourquoi ? Aucune idée. Le doute devenait peu à peu une certitude. Tu étais certaines que tu devais sortir. Tu te lèves ━ sans te rasseoir.
D'un bref mouvement de bras, tu avais enfilé ta cape noir au-dessus de ta robe rouge qui t'arrivait mi-cuisses. Tes jambes nues se dessinaient un chemin à travers les neiges éternelles que tu traversais. Malgré le froid, ton teint blanc et sans rides et tes lèvres roses sans plis demeuraient parfaits. Tu ne te rappelles jamais avoir eu froid. Pas spécialement pare que tu étais une vampire mais surtout parce que tu n'avais jamais eu chaud non plus. L'un ne pouvait exister sans l'autre. C'était un peu comme le soleil et la lune, un vampire et son calice, Regina et Jack... Alors pourquoi étais-tu encore debout ? Trop d'années avaient passé.
Tes pas t'avaient guidés jusqu'au lac gelé. De loin, tu apercevais déjà une silhouette étrangère. Le doute incertain t'envahissait à nouveau. Pourquoi devais-tu te retrouvé là, sans savoir bouger ? Pourquoi est-ce que sa simple présence lointaine t'avait arraché un souffle glacé ? Pas de pitié, pas de colère et encore moins d'agacement, rien qu'une once de contemplation, un soupçon de curiosité. Qui était-il ? Pourquoi était-il là, à cette heure-ci ? Mais surtout, la question qui écrasait toutes les autres...
« Pourquoi ce crétin avance-t-il vers la glace.. ?! »
Même si ta voix semblait agressive, il n'y avait dans tes yeux que de l'incompréhension et à ta grande surprise, de l'inquiétude. Un craquement. La glace se fend ? Impossible. Sans perdre une seconde de plus, ton corps avait avancé tout seul à une vitesse que tu ne te soupçonnait pas. Seulement, l'eau glacée n'attendrait pas que tu l'atteignes avant de le plonger en hypothermie, si la glace venait à se briser. Sinon, tu pouvais toujours te retourner et faire comme si tu n'avais rien vu; personne ne t'observait et tu n'avais qu'à assumer la culpabilité déjà embryonnaire à l'intérieur de toi. D'habitude, tuer et voir les gens mourir ne t'avait jamais posé problème. Pourquoi était-ce différent, ici, maintenant ?
Ton cerveau faisait du dix mille tours à la seconde. Tout se passait trop vite devant tes yeux et pour une des rares fois de ta vie, tu semblais paniquée. Au fond, tu savais bien que ça n'avait pas de sens; il n'était personne pour toi, tu ne lui devais rien. Pourtant, tu sentais que tu devais prendre cette responsabilité, donner une raison d'exister à ton doute.
Se brisera ? Ne se brisera pas ?
Tu t'approches vivement et tentes de distinguer ta proie. Tu la définis brièvement et sans perdre une seconde, plante ton regard vers lui. Concentration. Répulsion interne. Son corps est attiré vers toi. Tu plantes tes deux jambes au sol et le réceptionne. Tout son poids contre toi en comptant la force de la répulsion avait suffit à te faire tomber. Assise dans un mélange de boue et de neige, tu détaches ta cape et l'enfile sur les épaule du faillit-noyé. Ton regard autoritaire le détaille, l'observe sans omettre le moindre de ses spasmes. Tu avais eu peur et même si ta voix pouvait faire croire à de la colère, ton visage trahissait volontiers ton inquiétude.
« C'était quoi ━ une tentative de suicide ? »
Tu t'oses un bref soupire. Il n'était pas mort, la glace n'avait pas cédé, c'était déjà ça. Pourquoi est-ce que c'était important ? Quelle qu'en soit la raison, tu savais juste qu'il étai t en vie et certainement pas un vampire. C'est tout ce qui comptait. Tu passes une main sur son front, l'autre se chargeant de basculer sa chevelure dans son dos. Tu ne sentais ni chaleur ni fraîcheur malgré ta peau contre la sienne. Tu expires ta désolation. Décidément, tu ne serais pas apte ni à le réchauffer, ni à le refroidir. Il devait avoir de la fièvre pour avoir été idiot à ce point et tu ne pouvais même pas le vérifier. Tu retires ta main.
Tu le lèves en même temps que toi. Ton palais n'était pas bien loin, certes, mais tu n'acceptais que rarement les humains, pas par mépris mais par sécurité. Après tout, les vampires à ton service n'étaient pas tous maîtres de leurs pulsions. Tu inspires. A tes narines arrivent l'odeur de son sang. Passes un bref coup d’œil sur son épaule. Une plaie. Il avait du heurter une branche d'arbre lorsque tu l'avais récupéré vers toi. Tu n'avais pas fait assez attention. Merde. Là c'était vraiment ta faute.. Tu approches la paume de ta main de la plaie, sans la toucher. Tu lèves les yeux vers les siens.
« Tu n'as pas à t'inquiéter, j'ai déjà mangé. »
C'était presque vrai. Sauf que ton dernier repas avait été la veille. La vue du sang ne t'avait seulement jamais importunée et encore moins perturbée. Ou alors fallait-il que tu ais vraiment soif. En l'occurrence, pas maintenant. Douleur. Tu l'apaises d'un regard. Même si elle ne disparaissait pas, elle n'en devenait que plus douce et plus supportable. Tu retires ta main et soupires brièvement. Les raisons pour lesquelles il avait avancé le regardait. Malgré tout, tu restais curieuse.
« Je t'aurais volontiers proposé de te réchauffer près du feu, chez moi ━ cependant, je doute que tu ais envie de te retrouver entouré de vampires assoiffés. » Tu indiques la plaie sur son bras d'un calme coup d’œil. « Je m'excuse, pour ça. »
Tu le lâches, estimes qu'il pouvait se débrouiller seul pour tenir debout, à présent. Tu baisses lentement les épaules et te détends, laisses la situation se poser et ta patience rester maîtresse de toi. Habituellement, tu l'aurais laissé mourir, se noyer. Il faut croire que tes doutes en avaient décidé autrement. D'un côté, tu ne regrettais pas. Sans même le savoir, tu avais largement remboursé la dette que tu devais aux Blackwood et ça, c'était plus qu'important.
« Je peux te ramener chez toi, si tu préfères.. Tu t'appelles ? »
Être douce comme ça ne te ressemblait pas, jolie reine.
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Lentement, le miroir prismatique se fend. Les fissures courent sur la surface et la lumière s'échappe, plus intense, plus crue et l'aurore boréale prend des nuances différentes. La glace commence à craquer et je commence à me demander ce que j'e viens faire là. Je m'arrête, de peur qu'un mouvement n'empire les choses.... Il y a bien une raison pour laquelle il était interdit de marcher sur la surface... Et bien...c'était de ma faute. La peur s'empara de mon coeur et la lumière s'éteignit. Est-ce que tout allait craquer ? Est-ce que j'allais glisser ? Est-ce que mon corps allait être enveloppé par l'eau glacée, paralyser mes mouvements et ma respiration, voler souffle comme dans ce rêve ? Et si je mourrais aujourd'hui ? Combien de fois cette idée séduisante ne m'avait pas effleuré l'esprit ? Et si ça arrivait maintenant. Je retenais ma respiration, les secondes qui me restaient étaient précieuses et elles s'écoulaient si rapidement.... Et dans mes oreillettes, il y avait cette musique :
The ice was getting thinner... under me and you
Une force inconnue me tira vers l'avant, traversant la glace, et les quelques arbres qui bordaient sa surface miroitante isolée de la civilisation. Je m'écrasais lourdement sur le sol, comme un boulet de canon, sans avoir eu le temps de comprendre ce qui s'était passé. Déboussolé, le visage enfoui dans la neige et la terre, j'entendais une voix féminine s'adresser à moi. Mes oreillettes s'étaient détachées. Elle pose une question que Chris aurait pu me poser. Sauf que lui il m'aurait hurlé dessus, il en m'aurait pas parlé avec une voix aussi douce. Je relevais ma tête de là et je frottais mon visage, encore sonné.
« Hein....? Euh.... Je ne sais pas... Qu'est ce qu'il s'est passé ? »
Je tournais ma tête en direction de la voix et posait un regard sur une jeune femme assez peu vêtue pour la saison. Elle n'est certainement pas humaine. Il faisait sombre, alors je ne pouvais pas très bien distinguer la couleur de ses cheveux, ni de ses yeux, qui avaient des nuances cramoisies à première vue. Sa peau semblait être faîte de marbre blanc. Je fronçais les sourcils en ressentant une vive douleur dans mon bras. Elle touche mon front. Sa peau était froide. Que cherche-t-elle cette mystérieuse inconnue ? J'imagine que ses intentions sont bienveillantes vu la façon dont elle me traite - ce qui me change largement de mon quotidien - mais pourquoi ? Est-ce que je la connais ? Son visage ne me dis rien.
Elle m'aide à me relever et précise qu'elle a déjà mangé. Donc il s'agit d'une vampire J'époussette mon manteau et sa cape pour les débarrasser un peu de la neige et de la terre. Elle attrape mon bras blessé et le regarde avec appétit et inquiétude - je connais ce genre de regard, Chris fait pareil parfois. J'esquissais un sourire désolé :
« Vous ne pouvez pas me manger de toute façon. Je suis déjà un calice... »
Elle avait été assez gentille pour me sauver la vie, je n'avais pas l'intention de cacher ce genre d'information à un vampire. Bien sûr, cela ne l'empêchait pas de me tuer, si elle le désirait. Mais si elle souhaitait me voir mort et ne comptait pas me dévorer, elle aurait dû me laisser me noyer dans les eaux glacées. N'empêche, elle était étrange. Accoutrée de cette façon...avouant son vampirisme à tout bout de champ... Elle devait faire partie du genre de vampires que Chris n'aimait pas. Ceux qui s'affichent. Et pourtant je ne pouvais pas la détester, elle semblait si douce, si gentille... Elle s'excuse pour la plaie et c'est moi qui me confonds en remerciements.
« Oh non, il ne faut pas vous excuser....je... heum... Je dois vous remercier...pour m'avoir sauvé la vie...Je...Hmm... Merci beaucoup. »
Je laissais flotter ma main à quelque centimètres de ma blessure, s'illuminant d'une douce lueur beaucoup plus tamisée que d'habitude, j'essayais au moins de refermer la plaie. J'avais consommé pas mal de magie avec mon petit show lumineux, il m'en restait peu pour le soin, juste assez pour empêcher la plaie de saigner davantage. Je ne savais pas vraiment où me mettre. Si j'avais relâché mon pouvoir comme je l'avais fait, c'était parce que je m'étais cru seul. Apparemment pas, mais je ne comptais pas le regretter. Sans elle j'aurai fini en glaçon au fond du lac. De toute évidence je n'en menais pas large puisque toujours inquiète, elle me proposa de me ramener chez moi.
« Oh non ! C'est vraiment gentil de votre part mais....euhm... » je baissais les yeux. « Je n'ai pas vraiment envie de retourner chez moi...Et puis ça ira, ce n'est qu'une écorchure !»
J'esquissais de nouveau un faible sourire histoire de la rassurer.
« Je m'appelle Bertram, au fait. Enfin pas " Bertram Haufaite", mais Bertram Blackwood. Et vous...tu..es ? »
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Sujet: Re: Prismatic mirror [ PV Regina] Sam 17 Mai 2014 - 21:52
▽ Prismatic mirror.
Soit il était complètement idiot, soit sonné par les événements. Sincèrement, qu'est-ce qui l'avait poussé à s'aventurer au-delà des limites que le ciel lui-même avait imposées ? Un bref souffle étouffé caresse le bout de tes lèvres gelées mais bien roses alors que de tes longs cils tu l'observes, l'écoutes s'argumenter. Un calice ? Il était donc temps de martyriser la pauvre chose ? Tu étais d'humeur à jouer et tomber sur un calice était sans doute la meilleure des choses qui pouvaient arriver -ou en tous cas selon ton point de vue. Tu te mordilles la langue malgré tout, le laissant parler jusqu'au bout. Il était hors de question de le couper alors qu'il s'excusait gentiment. C'était trop plaisant de le voir s'écraser devant ta supériorité.
Alors que tu proposes de l'aider -ou en tous cas de le ramener chez lui- après qu'il se soit faiblement soigné, il refuse sans aucun tact. Tu t'oses un bref soupir alors que tes yeux se portent sur la neige, sans vraiment intention ni direction. Calice peut-être mais calice qui n'avait pas peur de toi et ça, c'était fort déplaisant. Lentement tu passes ta main dans tes cheveux et les repousses en arrière, les laisses flotter contre ton dos alors que le vent s'emparait d'eux sans retenue. Tu relèves les yeux et plantes tes pupilles dans les siennes. Qu'avait-il dit ? Blackwood ? Merde. Putain, merde.
Blackwood, comme le pauvre imbécile que tu avais vaguement insulté dans le Temple ? Comme l'hôpital qui s'était chargé d'achever Jack ? Comme cet homme qui de sa grandeur t'avait annoncé qu'il était mort ? ... Blackwood. Avais-tu donc remboursé ta dette, en sauvant le gamin ? Ou au contraire, l'avais-tu renforcée ? Tu le regardes, longtemps, lui et son sourire.. Il attend une réponse, toi tu attends une explication. Tes sourcils se froncent et tu pinces des lèvres. Tu plisses légèrement les paupières. Blackwood. Blackwood. Blackwood...
« Blackwood.. »
Ton visage s'adoucit et tes yeux semblent plus accueillant. Tu tentes de te détendre alors que tu cherchais des milliers de questions à l'intérieur de ta tête sans jamais en trouver une seule. Tu soupires tandis que tu te résignas à les lui poser. Il serait sans doute -très certainement, même- plus apte à te répondre que ton pauvre esprit déjà torturé par trop d'interrogations irrésolues.
« Comme l'hôpital ? »
Était-il le propriétaire ? Non, le propriétaire, c'était le vampire que tu avais croisé au Temple. Tu le savais. Ou peut-être pas. Mais il avait quand-même plus la carrure d'un manitou que ce pauvre taré qui avait faillit se noyer. Tu lèves lentement le menton et le regarde de haut, le détaillant de haut en bas, de bas en haut, cherchant à trouver une ressemblance, quelque chose.
« Il me semble y être déjà allée.. Il y a des années de cela, cependant. »
Tu fais semblant d'être détachée, seulement, les questions te brûlent les lèvres. Tu détournes ton regard alors que tu commences à marcher lentement, juste histoire d'occuper tes jambes. Tu mourrais d'envie de savoir à quelle hauteur s'élevait à présent ta dette mais visiblement, c'était difficile de parvenir à ce sujet. Tu penches la tête vers le gamin.
« Et donc.. Vous en êtes le propriétaire ? Ou un membre de la famille de celui-ci ? »
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Sujet: Re: Prismatic mirror [ PV Regina] Sam 24 Mai 2014 - 12:03
What's in a name... ?
Je ne pouvais pas m'en empêcher. Tout c'était passé si vite, si brutalement. Elle m'avait tiré rapidement de ce mauvais pas avant que je finisse en pierre gelée, ivoire et bleue, au fond du lac. Elle m'avait avoué sa nature vampirique sans l'ombre d'un doute ni d'un regret. Que ce serait-il passé si elle était tombée sur quelqu'un de parfaitement normal, sur quelqu'un qui ignorait l'existence de ce genre de créatures ? Je me le demande...
Je parvenais à balbutier mon nom, toujours gêné par ma propre stupidité. Je n'avais pas réfléchi, je m'étais laissé emporter par le moment... C'était dangereux. Si j'étais tombé dans l'eau, Chris m'aurait passé un de ces savons.. Enfin ça, c'est si j'ai une quelconque valeur à ses yeux. Ces derniers temps je ne sais plus sur quel pied danser avec lui. Il devait me détester... Alors qu'est ce que ça pouvait lui faire si je mourrais ? Elle répète mon nom. Blackwood. Peut-être que mon nom lui est familier. Elle fronce les sourcils. Moi je reste interdit. Elle mentionne l'hôpital. J'hoche la tête.
«Oui c'est ça.»
La famille Blackwood est vaste et ancienne. Si ma sauveuse était un vampire également elle devait peut-être les connaître ne serait-ce que de nom. Et puis avec l'hôpital dans les environs, c'est vrai qu'on ne pouvait pas ignorer un nom pareil. Ma sauveuse continuait de me poser des questions à ce sujet. Etait-ce vraiment important ? D'une naÏveté touchante, je lui répondais avec sincérité :
« Il y a quelques années c'était mon père qui possédait l'hôpital. Maintenant c'est mon frère qui le dirige. Moi je travaille là-bas mais seulement en tant qu'infirmier ...»
J'avais un peu honte de l'avouer. Ce n'était que par chance que je faisais partie de cette famille millénaire. Je n'étais pas légitime. Et puis... cela avait été la volonté de père - je devais donc la suivre. Je regardais ma sauveuse avec curiosité. Connaissait-elle père ou bien Chris ? Soudainement je réalisais qu'elle avait pris le loisir de me poser toutes les questions qu'elle désirait mais qu'à part sa nature vampirique, je ne connaissais toujours rien d'elle. D'une voix timide, je lui reposais la question :
« Au fait.... Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous êtes ...»
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