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Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig

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Hugi Nevermore

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MessageSujet: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyDim 30 Nov 2014 - 17:37


Tout homme qui marche peut s'égarer


   

un nom n'est que bruit et fumée


   



   
   

C’était toi Jimminy qui parlait. À voix haute comme ça tout seul.
Tu avais beaucoup couru, puis marché. Au hasard. Tu découvrais la nouvelle ville, la nouvelle Cité. Orientale. Celle des contes pour enfants. Tu n’as pas vu les monstres fantastiques promis ni les guerriers étranges. Tu as une architecture différente oui. Mais les gens sont sensiblement les mêmes. Tout est sensiblement le même qu’ailleurs, l’air n’a pas spécifiquement la même odeur pourtant, même composition. Le soleil ne tape pas spécialement plus fort ou n’est pas plus froid qu’à Terraria ou Kalel. Non vraiment, pour un monde en dehors du Mur c’est presque décevant.
C’était toi Jimminy qui parlait. À voix haute comme ça tout seul. Tu t’étais allongé au milieu d’un fatras de plante. Tu n’y connais pas grand-chose en fleur mais en arbres si. Il y en avait que tu ne connaissais pas, certains, deux ou trois, les autres tu pouvais citer leur noms, leurs particularités.
C’était simple, ce n’était pas si nouveau que ça. Pourtant en toi, tu faisais table rase.
Cela faisait bien deux heures que tu t’étais allongé et que tu réfléchissais, calmement, au calme sans personne d’autre. Tout seul.
Puis tu t’es mis à parler. À voix haute. Comme ça. Toujours seul.

« Heimdallr je voudrais devenir un menteur »

Personne ne te reconnaitrait. Tu es calme, comme en dehors de toi-même. Tu regardes le ciel au travers des feuilles d’arbres, tu regardes les branches et les caresses de la lumière à travers elle.
La paix t’envahit. Les gouttes d’eau qui s’égrènent venant de partout et de nulle part, le bruissement de mille plantes, les craquements du bois, le bruit d’insectes inconnus qui forme un grand tout. Toi, t’es la tâche au milieu, tâche blanche et multicolore qui respire doucement.
Presque morte, à moitié vivante.

« Je sais que tu m’entends quand je parle à voix haute. Je sais que tu vois à travers mes yeux parce que je fais pareil. Alors je vais te parler comme ça, okay ? »

Tu attends une poignée d’éternité une réponse qui ne peut pas venir. Heimdallr hurle surement de toutes ses forces mais tu ne peux pas l’entendre. C’est d’une tristesse frustrante.

« Le monde est un mensonge. Alors je veux devenir un menteur. Pas pour avoir ma place mais juste parce qu’on l’est déjà presque. T’as déjà eu cette sensation Heimdallr ? Celle de n’être qu’à moitié, une sensation d’incomplet. Tu sais je crois que sin on a été abandonné dans ce désert, si on ne s’est pas retrouvé dans un labo comme celui de tout à l’heure c’est parce qu’on était raté quelque part. Surement une expérience qui a mal tourné, ça expliquerait ma figure cramée et le bras en moins »

Tu prends une inspiration. Pas d’apitoiement. Allez, il faut aller de l’avant.

« Alors je ne sais pas trop. Je veux dire tu le sens non. Ces derniers temps on a beaucoup menti on a fait comme si tout allait s’arranger mais tu le sens non ? L’incomplet gagne du terrain et plus on lutte pour ne pas disparaitre plus ça prend de la place. Il y a une fissure entre nous je sais que tu la sens »

Ne pas se dégonfler, aller jusqu’au bout. Et même si après plus rien n’est comme avant, si cette décision fait que tout bascule et ne reviens jamais plus en arrière vers des jours pas très heureux mais pas douloureux non plus, tant pis. Ce n’est pas grave, la nostalgie est faite pour ça.

« On est cassé Heim’, on est cassé et on est comme un morceau de bois, quand c’est brisé, c’est brisé la colle ça tient un temps mais ça finit par craquer. Parce que le bois c’est vivant tu sais ? Même quand c’est mort le bois continue de bouger, de craquer, de se soulever et autre. Même mort, il est encore vivant et c’est un peu ce qu’on est tu ne crois pas ? »

Tu ne sais pas où ça te mène ou ça vous mène. Ce ne sont que des mots mais. Ils auront des conséquences que tu ne vois pas, dont tu ne comprends ni la finalité ni le bout. Une goutte te tombe pile sur la paupière. Tu fermes les yeux. Ce n’est pas désagréable, c’est comme si le monde te lavait, t’épurait. Comme quand tu ponces un morceau de chêne avant de le vernir pour le faire beau.

« Viens Heim on arrête de se battre. On se laisse couler juste cinq minutes. Viens on laisse la fissure gagner et on voit ce que ça donne. »

C’est de la folie, tu n’as pas besoin de la voix de ton dieu pour le savoir, c’est de la folie pure et simple mais ce monde est fou alors pourquoi pas ?
Ce que tu veux faire s’apparente à sauter d’une falaise en espérant un miracle. Un « pourquoi pas » pour le justifier est un peu faible. Tu peux presque sentir la résistance d’Heimdallr se raffermir. Toi tu te laisses couler. Encore et encore et encore.
Les yeux fermés et l’eau qui coule sur toi. Tu te laisses craquer, la colle s’effrite comme un morceau de bois brûlé.
Une expiration et tu t’en vas. Comme après le passage chez Freyr. Tu y étais retourné mais il n’y avait plus rien.
Vous étiez vide comme une coquille de noix déjà dévorée. Peut-être que tout était joué d’avance au final ?
Heimdallr lâche l’affaire. Lui aussi est fatigué, vanné. Il s’est toujours battu, contre les Jotuns, contre les envahisseurs, contre les complots envers Odin, contre Loki, contre Odin pour Loki, contre Loki à mort, contre les vampires, contre les savants fous, contre le désert et la mort, contre la solitude, contre toi contre tout.
Il lâche prise. Ça lui fait du bien.



Plus rien.



Plus rien du tout.



Plus personne.




Le temps passe.
Tu dors dans une chrysalide. Vous dormez.
Le temps passe.
Vous ne rouvrez pas les yeux.
Où êtes-vous ?






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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyDim 30 Nov 2014 - 18:24




These tears we cry are falling rain for all the lies you told us, the hurt, the blame!


C'est Loki qui contrôlait ton corps, avec cette aisance que tu as déjà eu l'occasion de ressentir, une fois ; quand c'est Loki aux commandes, ton corps est tellement plus léger, il te semble tellement plus léger… Que tu as oublié, le temps de quelques poignées de minutes, le poids de l'angoisse. Tu t'es laissée porter bêtement, vide ; tu as vidé ta tête, vidé ton coeur. Plus d'images mortifères, plus de dieux, plus de vampires, plus de magie, plus d'angoisse, plus de sentiment de solitude, plus rien, le vide, le néant émotionnel. Durant cette petite heure, tu ne te concentrais plus que sur les sensations de ton corps qui bougeait seul.

C'est la douleur que Loki a ressentie en portant Freya qui t'a fait émerger.
Heureusement qu'il a été aidé. Tu n'aurais pas supporté être dérangée dans ta léthargie mentale plus longtemps.

Tu te laisses doucement porter jusqu'à la sortie, jusqu'à ce que Loki lâche Freya, jusqu'à ce qu'il s'éloigne sans demander son reste. Vous titubez un peu. C'est à l'entrée de la cité inconnue qu'il te rend à toi-même, sans crier gare, sans prévenir. Tu retrouves ton corps, ton coeur lourd et ton humanité le temps d'un battement de paupière.

Il pleut.
Ça te rappelle un poème que tu as appris au collège. Ou alors un poème que ton frère aimait bien. Tu serais incapable de le réciter aujourd'hui ; pourtant, tu aimais la poésie.
Pourquoi tu penses poésie maintenant ?
Quelqu'un est mort, Astrid. Mort. Il a passé l'arme à gauche, il a cassé sa pipe, mort putain, étendu dans un couloir froid, en train de s'y raidir, s'il n'y a pas déjà brûlé. Mort, tout seul, comme une merde, aux pieds de personnes qu'il ne connaissait pas, mort seul sans personne pour adoucir sa mort. Mort sans personne pour dire qu'il était quelqu'un avant.

Ça te tue de te rendre compte que vous, êtres humains, n'êtes qu'un paquet d'organes.
Ça te tue de te rendre compte que lorsque vous mourrez vous ne serez plus rien.
Ça te tue de te rendre compte que l'on meurt, la face du monde ne change pas ; de te rendre compte que si tu n'es pas encore morte tu es déjà rien. Ça te rappelle que tu es seule. Que tu es prisonnière de la distance que tu mets entre les autres et toi.
Tu mourras sûrement aussi bêtement que lui, seule, sur un carrelage ; sans personne pour te pleurer et se souvenir.

Il y a quelque chose contre ton ventre que tu sors. Un petit carnet… Loki t'ordonne de ne pas y toucher ; tu l'écoutes, mollement. Le carnet retourne à sa place.

Tu marches, tu erres, dans la cité inconnue, sans réussir à t'émerveiller devant la nouveauté, sans te poser de question sur le fait que c'est un lieu qu'aucune carte ne décrivait. Tu erres, tu marches, tu cherches ton chemin, tu te perds. Tu aurais bien envie de t'allonger quelque part, sur le sol, et d'attendre que la mort vienne te chercher, comme l'homme dans les souterrains. À quoi ça sert de se battre pour vivre alors qu'on aura, au bout du compte, vécu pour du vent ?

Astrid, c'est pas le moment pour les questions existentielles…
Ferme-la Loki, tu es immortel, toi.

Tu ne vois pas comment il pourrait se sentir concerné par tes questions humaines ; comment peut-il avoir l'impertinence de te déranger dans un moment pareil ?

Plus vraiment.

C'est quoi cette voix douce ?

C'était un dieu, sur le sol.

Tu n'aimes pas quand Loki est calme, quand sa voix est posée comme ça, tu n'aimes pas quand tu peux sentir qu'il y a, quelque part, de la douceur en lui. Tu voudrais qu'il se moque de toi, qu'il chante, qu'il t'insulte, qu'il te dise n'importe quoi. Tu voudrais que sa voix résonne dans ton crâne mais le dieu aussi semble secoué.
Tu n'aurais pas cru que Loki puisse se laisser atteindre par quoi que ce soit.

Ah, bien, vous savez enfin ce que ressentent les humains. Alors, ça fait quoi, d'avoir le sentiment d'une mort imminente à porter ? C'est lourd hein ?

Tu es acerbe et méchante. Tu es blessée. Tu as peur. Tu as mal aux bras. Tu n'as pas envie de l'entendre se plaindre de quelque chose avec lequel tu dois vivre depuis que tu as compris, comme tous les enfants, que l'éternité n'est là que pour faire beau dans un dictionnaire et qu'elle ne te concerne pas.
Et tu te rends compte de ta connerie. Tu te rends compte que tu viens de tourner le dos à celui qui est, certes, l'être le plus détestable du panthéon nordique, mais qui est surtout ton dieu à toi. Ta seule  et unique compagnie ; la seule chose stable que tu aies pour le moment dans ce monde.
Tu te rends compte qu'il n'essayait pas de t'enfoncer et que tu viens de cracher sur, peut-être, le premier effort qu'il ait fait pour toi.

… Non, Loki, pardon, je suis désolée.

Il ne te répondra pas, tu le sais non ? Tu n'es pas experte en Loki, mais tu le connais assez pour le savoir. Tu l'as vexé. Tu as vu une faille chez lui et tu as frappé, pile, pour l'élargir un peu, pour faire mal. Tu es une mauvaise personne.
Tu vois ? Tu ne mérites que ça, au fond : son silence et ta solitude.

Tu le vois, allongé, tu ne sais pas où tu es, mais ce corps allongé, cette figure ravagée, c'est un soupçon de familiarité qui fait tache au milieu de l'inconnu. Et quelle tache !
Tu le vois, allongé, alors toi tu cours vers lui, tu te précipites, parce que tu as peur qu'il soit mort, lui aussi, comme l'autre, seul, sans personne pour le pleurer. Tu te précipites, tu le secoues, mais il dort juste, tu vois ? Il respire.

Il respire.
Jimminy respire.

Qu'est-ce qui te prend, Astrid ? Pourquoi tu t'allonges à côté de lui ? Pourquoi as-tu soudainement si peur de te retrouver seule ?
Pourquoi te sens-tu si proche de Jimminy ?
Pourquoi as-tu besoin de lui dire que tu connais son secret ?

Tu peux le faire… Tu vois bien qu'il dort.
Tu peux lui dire, il ne t'entendra pas et toi tu seras déchargée.
Non, non, pas maintenant. Parler à l'oreille d'un sourd, tu n'en as pas envie.

Alors tu le secoues encore un peu, pour qu'il se réveille, délicatement. Comme on réveille un enfant qui dort.

« Jimminy ? »

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyDim 30 Nov 2014 - 19:51

I think I search...

feat. Jimminy Rigg & Astrid Holmlund


Freyr, tu nous empêches de dormir. La journée a été longue, pleine d'émotions, mes muscles sont encore endoloris, courbaturés à cause de la nervosité que j'ai subie tout au long de ma détention, de la discussion avec Takehiro. La peur qui m'avait fait boire la potion d'adrénaline faisait encore frémir mon échine rien qu'à penser à ce que j'avais échappé. Les images défilent encore et encore sous mes paupières, mon corps tressaille fébrilement, je n'arriverais pas à m'endormir.

Je me relève brusquement jetant mes draps sur mes jambes, l'air nerveux, le souffle court, de la sueur froide coulant de ma nuque, comme si je venais de faire un cauchemar. La main sur le visage comme pour m'assurer que tout ceci n'est pas réel, mais je ne rêvais pas, je l'ai bien vécu. Nous l'avons vécu, et une crainte perdure. Takehiro ne nous avait guère donné beaucoup de détails sur Freya, à vrai, on avait même pas pensé à aborder le sujet. du coup, nous étions deux à ne pas dormir sur nos deux oreilles, et ça... il va falloir résoudre ce problème dès le lendemain.

Me tournant et me retournant toute la nuit, il était normal de me retrouver le lendemain complètement échevelé, l'oeil rougi, les poches sombres dessous, le teint blafard. Cependant, je n'en étais pas moins vif et réceptionnais les informations du jour dans le journal concernant le laboratoire. On avait à peine discuter avec Takehiro, mais j'avais réussi à le convaincre qu'aujourd'hui j'irais seul à la recherche d'un nouvel emploi. Il était devenu primordial que je devienne indépendant, même si Freyr ne voyait pas d'un bon oeil cette initiative, il savait ce qu'elle cachait au fond.

Accord retrouvé, me voici sur le départ en fin de matinée en direction des vestiges du laboratoire, ou plutôt la Cité Orientale où je soupçonnais que Freya pouvait se trouver désormais. J'avais eu ce sentiment, Freyr ne voyait aucune objection, à vrai dire, il était trop inquiet pour réfléchir convenablement - si cela a déjà pu lui arriver auparavant - aussi, notre route ciblait ce lieu mystérieux. J'en profiterais quand même pour trouver un job, sait-on jamais, ce n'est pas si éloigné de Terraria après tout, surtout s'ils aménagent les souterrains pour un métro.

Interdiction de pénétrer la zone du laboratoire, c'était évident, mais la police est là pour les investigations. S'ils avaient retrouvé des corps, ça aurait été noté dans le journal ce matin, mais il ne signalait qu'un mort dont l'identité m'était inconnue, de même pour Freyr. Cependant le silence de la divinité depuis tous ces mois devenait angoissant.

Le bus s'arrêta au centre de la Cité Orientale, à l'entrée de la Cité Interdite. En l'espace de quelques heures les échanges étaient devenus fluctueux entre l'intérieur et l'extérieur du Mur, c'en était affligeant tant c'était rapide, le monde tournait si vite... Pas étonnant que les dieux se sentent perdus dans un monde où même les hommes avaient du mal à suivre. Et en descendant, mes yeux découvrent l'architecture étonnante de la ville, les ouvrant grands et curieux comme ceux d'un enfant, je ne peux retenir une exclamation :

« Woah ! »


Mon dieu me ramène très vite sur terre et je me hâte de partir en quête de sa jumelle. Et évidemment... je me perds.

Peut-être suis-je entré dans la fameuse Cité Interdite, quoiqu'il en soit, je pensais me retrouver dans la zone commerciale, mais au milieu des jardins et des arbres, je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une seule boutique par ici.

Par contre, j'aperçois un peu plus loin une femme se mettre à courir vers un arbre avant de tomber en sol. Cette vision m'inquiète et je reste à observer, quand j'entends sa voix, appeler un nom, elle soulève un corps au sol. Compassion, empathie, toute les conneries que vous voulez, la pulsion me pousse à venir en aide. Je cours dans sa direction pour savoir ce qu'il se passe, pour lui porter secours. Essoufflé, je m'arrête près d'elle et d'une voix alerte, l'interroge :

« Madame ?! Que se passe t'il ?! Il... H ! »


Je retiens mon souffle en apercevant le visage de l'homme allongé. Je le reconnais, un de mes derniers clients, celui qui avait subi les assauts de Freyr. Je ne sais pas comment réagir là tout de suite, un vide se fait dans mon crâne, je bug quelques secondes.

Cependant, l'urgence me pousse à ne pas prendre mes jambes à mon cou, comme je l'aurais fait sans doute pour éviter les embrouilles. Il semblait pâle, mais peut-être qu'endormi ? Je ne savais pas trop. Je m'agenouille face à la jeune femme, que je ne connais pas, ignorant tout ce que peut Freyr pouvait dire, et essaie de réveiller l'homme, bien que timidement.

« M-monsieur Rigg ! Jimminy ! Réveillez-vous ! »


Il est trempé... Que s'est-il passé ? Peut-être m'en fais-je pour rien, mais... Même si je ne le connaissais qu'à peine, je ne pouvais souffrir de voir un homme en danger. J'étais prêt à lui offrir ma veste, la retirant pour le recouvrir, pas qu'il ne prenne froid. Mais j'avais peur de son réveil, de ce qu'il dirait lorsqu'il verrait ma tête. Et cette femme, qui est-ce ? Je l'observe quelques secondes, en me posant des questions, mais sentant mon ancien client remuer, mon attention se fixe de nouveau sur lui, et je me sens un peu plus calme, l'aidant à se relever, le sourire aux lèvres, bien que pâle.

« M-monsieur Rigg ! V-vous êtes revenu à vous... C-comment vous sentez-vous ? »


Quelle allait être sa réaction ? Je baissais la tête et priait pour qu'il ait oublié ce mauvais passage de notre rencontre, mais en fait, c'était con.

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Hugi Nevermore

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyMar 2 Déc 2014 - 1:00


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un nom n'est que bruit et fumée


 



 
 
Il y avait des putains de voix qui te faisaient sacrément chier. C’était grave le brouillard dans ta tête comme après une cuite d’enfer et complètement infernale. Tu avais sérieusement des envies de meurtres alors que ton corps criait à l’homicide pur et simple. Tu sentais protester alors que tu te relèves, la tête dans le gaz, tu sentais des muscles dont tu es certain qu’il n’y en avait pas à cet endroit avant.

Un « je suis désolé » résonne dans ta tête.
Tu ne pourrais pas dire si c’est une voix un peu aigue d’homme ou celle d’une femme un peu grave. Disons qu’elle est neutre. Pourtant t’es certain d’un truc Jimminy même que t’as jamais été autant sûr de rien dans toute ta vie.
Cette voix elle t’aimait.

Tu ne sais pas d’où elle vient ce qu’elle fait là pourquoi tu l’entends. Si ça se trouve c’est ta voix. Ou alors celle d’un souvenir que tu n’as plus, que tu as perdu entre deux grain de sable ou au cours du temps lorsque le grain d’un sablier, le grain de trop est tombé sur le souvenir et l’a tué.
Elle te rend triste cette voix. T’es pas habitué à ce qu’on t’aime aussi sincèrement.
Et c’est certainement débile de penser qu’elle t’aime d’en être aussi assuré comme ça sur une intuition. Mais toi t’es un sentimental et même si c’est pas un « je t’aime » en bonne et du forme, une déclaration, un truc. Même si ce n’est que trois petits mots stupides qui au fond ne veulent rien dire. Après tout être désolé n’est pas franchement un sentiment digne de ce nom.
Mais cette voix elle t’aimait, ancrée en toi aux fers rouges.

Tu ne sais pas d’où elle vient mais tu ne sais pas vraiment où tu es non plus. Disons que c’est 1 partout. T’as traversé la fissure ou peut-être pas. En tous cas t’es parti du monde des réveillés, t’as senti ton corps s’alourdir comme si chaque petite goutte d’eau était un océan et ça pesait des tonnes alors tu t’es laissé écrasé. C’était agréable.
Maintenant tu dors.
Longtemps.
Tu dors roulé en boule au fond de ton corps affaiblit.
T’es parti sans rien dire même pas un « au revoir ». Tu t’es enfuis du monde comme un voleur, t’as filé à l’anglaise. Sans un « au revoir » ou un « adieu ». Juste un « pourquoi pas ». De la même façon qu’un « chiche », un « t’es pas cap’ », comme ces jeux stupides de gosses pour lesquels on se casse un bras et parfois aussi la tête ou le cœur.

Il faut que tu te réveilles. On te secoue et on t’appelles. Reviens à toi Jimminy
Tu respires soudainement comme dans les vieux films de Frankenstein quand il revient à la vie. Une sorte de « AAAAAAAAH » aspiré dégueulasse parce que ça racle les glaires dans ta gorge. T’as le nez bouché et tu sens fiévreux c’est grave la merde.
Tu te sens comme un cadavre et tu ne sais pas encore pourquoi.

Puis tu regardes les deux hurluberlus vers penchés sur toi. Ils ont l’air un peu paniqués et puis surtout. Oh putain. Il y a Astrid et puis l’autre psycho. Ils ont des cernes et le teint cireux. Et tu ne sais pas s’ils vont exploser de joie ou t’exploser la tronche alors ta conscience te souffle de jouer la sécurité.

« Oh Odin vos seior. Je suis pas une pomme hein ? et. Wow. »

T’as l’impression de planer. Dans un cratère de magma gelé. Au moins. Tu fait fonctionner ta mâchoire avec un air débile comme pour reprendre le contrôle de tes mots. T’as l’impression que tout s’est mélangé comme si ton cerveau surchauffait face à une tonne d’informations.

« Je suis mort putain ? »

Bon déjà tu as repris le contrôle en disant ça tu te relèves chancelant en les regardant tous les deux avec leur têtes d’ahuris (un peu comme la tienne). Le monde ressemble à une sorte de kaléidoscope vertigineux et tes pensées s’affolent face au manque.  
Tu te sens léger, il manque un poids, tu te jettes un coup d’œil mais nan c’est bon t’as toujours tes fringues. Tu ne comprends pas ce qui manques et il y a tellement de bruits partout que c’en est insupportable.

J’ai une sœur ? Oh. Sérieux ?
Tim’ j’suis désolée mais tu vois. On peut pas aller plus loin
Hey poupée on va tout faire exploser ce soir
Loki ferme-la j’en peux plus de cette chanson de mon cul 
 Je suis désolé maman 


Ça fait une cacophonie et tu ne comprends pas.

« Putain mais vous ne pouvez pas vous la fermer ? Ya assez de bruits comme ça partout ! »

Je ne suis pas tarée, je ne suis pas tarée respire ma fille, respire tu vas t’en sortir 

T’as presque hurlé.
J’en ai marre de toi. Tu ne me comprends pas-tu ne penses qu’à ton boulot
Presque. Parce que c’était insupportable.
Melen qu’est-ce qui est arrivé à ton œil ?


Mais ta voix a craqué en chemin
JE NE SUIS PLUS UN GAMIN


T’as mal à la gorge et tu renifles.




Dernière édition par Jimminy Rigg le Jeu 11 Déc 2014 - 3:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyDim 7 Déc 2014 - 19:43




And the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence


Odin vos seior,
Loki vacille, tant la formule est familière.
Tu vacilles avec lui. Il ne dit rien, il se tait, il écoute, il regarde à travers tes yeux, écoute à travers tes oreilles. Il n'a pas – plus – envie de sortir. Il te laisse te démerder avec Jimminy et avec la pluie qui continue de vous tomber, petite goutte par petite goutte, sur la figure.
Odin vos seior, une formule venue tout droit de son monde à lui, de son époque. Il serait nostalgique, s'il ne méprisait pas la plupart des autres dieux de son propre panthéon. Il ne te parle jamais des dieux sur lesquels il ne cracherait pas ; peut-être qu'il n'y en a aucun, peut-être que Loki les déteste tous.

Odin vos seior… Les paroles de Jimminy sont incohérentes. Tu relèves les yeux vers l'inconnu, regard interrogateur. Pourquoi diable Jimminy vous parle-t-il de pommes ?


Monsieur Rigg. La formulation tourne en boucle dans l'esprit en retrait de Loki.
Monsieur Rigg.
Rigg.
Rigg. Rigg. Par Odin, par Asgard, par le Bifrost, Rigg…
Il n'avait jamais fait attention. Il n'avait jamais fait le rapprochement. Rigg. POURQUOI n'y a-t-il pas pensé plus tôt ?!


Tu sens Loki qui s'agite au fond de toi, en silence, qui bouillonne.

C'est trop gros pour être une coïncidence, n'est-ce pas ? Ce gamin ne peut pas être associé à un dieu de son panthéon et porter le second nom d'Heimdallr par hasard, n'est-ce pas ?

« Non, Jimminy, vous n'êtes pas mort. »

Pas plus ni moins mort que l'inconnu et toi.
Tu murmures doucement, comme ne pas brusquer le réveillé. Il semble encore confus de son sommeil sous la pluie – il est resté là toute la nuit ? Tu as marché toute la nuit ? Tu ne t'en es pas rendu compte… c'est sans doute Loki qui a marché, pendant que tu végétais à l'intérieur de toi. Tu n'oses pas le déranger, lui dire un mot plus haut que l'autre.

Tu as l'air idiote à le fixer comme ça, yeux mouillés par la pluie, teint blafard, Astrid zombie. Loki s'agite, tu as mal au ventre, tu as envie de vomir. La pluie continue de tomber, tes cheveux sont collés à ton front, ils ruissellent ; tes fringues trop larges épousent parfaitement ton corps chétif. Tu te rends compte que tu as froid.

Colère. Rage de l'avoir eu sous le nez pendant tout ce temps sans se rendre compte de qui il s'agissait. Il y avait un truc de bizarre chez lui, il le savait, il le sentait. Impossible de mettre la main dessus. Alors que l'évidence était là, inscrite dans un nom de famille.
Il n'était que fureur et chagrin lorsqu'ils se sont quittés, ou plutôt entre-tués. Maintenant qu'il le retrouve, Loki n'est que rage et colère.
Rage contre les humains que Heimdallr défendait avec tant de ferveur ; de voir qu'ils se retournent contre ceux qui, jadis, les ont tant protégés.
(Tu vois, Heimdallr. Ta dévotion n'a servi à rien. Te mettre dans un corps humain contre ton gré… Ils s'attaquent même à toi, leur plus grand protecteur, leur plus grand allié… Tu leur diras qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient, tu trouves toujours de bonnes excuses. Je ne leur pardonnerai pas.) Rage contre lui-même de ne pas l'avoir reconnu plus tôt. (Alors que l'indice était là, juste sous mon nez!) Rage de se rendre compte qu'il est désormais impuissant. Colère dirigée contre le monde entier.

Tu as mal au ventre. Ton coeur bat vite et fort. Tu es trop sensible à ton dieu et à sa présence.Tu ressens les manifestations physiques de la rage de Loki sans pour autant la ressentir émotionnellement ; tu as la tête qui tourne, les tempes qui battent,

Loki, calme-toi.

les mains qui tremblent.

Il se souvient d'Heimdallr lui barrant le chemin, de son ordre. « Calme-toi », c'est ce qu'il lui avait dit lorsque ses chaînes s'étaient retrouvées brisées et qu'il avait voulu se jeter sur les dieux. Il se souvient lui avoir hurlé de le laisser aller arracher l'oeil restant d'Odin, ce sale vieillard efféminé sans burnes, de ne pas s'en mêler. Il se souvient lui avoir hurlé d'aller regarder les larmes de Sigyn en face, pour voir s'il en sortirait moins fou de rage que lui, le grand Heimdallr impassible. Il avait les yeux brûlants, Loki. Brûlants de douleur.
Il se souvient de la bataille, des coups rendus par Heimdallr. Il se souvient de la douleur dans sa poitrine et de la haine qui s'estompait à mesure que les yeux se troublaient.


Ta main se pose sur le bras de l'homme à tes côtés, tu te sers de lui pour te redresser, courbée, endolorie, l'autre bras sur le ventre.

Tu te tournes vers l'inconnu et lui poses la question la plus bête qui soit au monde :

« Vous le connaissez ? »

Il a dit son nom. Bien sûr qu'il le connaît. Tu as le souffle court.

« Je veux dire, vous le connaissez bien ? »

Il hurle, Jimminy hurle.
Il hurle alors que personne d'autre ne parle. Il n'y a aucune autre voix que les votre. Il n'y a que la pluie. Et Jimminy vous hurle de vous taire, il hurle à des voix de se taire. Tu sursautes, et Loki…

Toute la colère accumulée durant ce voyage sous-terrain, durant cette année passée enfermé dans le corps d'une humaine, contre les hommes, contre les dieux, toute la colère remonte et elle décide de sortir. De sortir maintenant.

Tu vacilles, tu retombes le cul en premier sur l'herbe trempée. Ça fait splatch. Tes yeux se ferment.
Et se rouvrent immédiatement.
Ils pétillent, acides, d'aigreur et de rancoeur à présent. Car tu es partie, trop faible face à ton dieu trop agité.

Sans crier gare, c'est Loki qui hurle, qui se redresse et se jette, bras devant, sur celui qui est l'hôte d'Heimdallr, son représentant charnel à présent. Pour l'empoigner de toutes ses forces.

« FAIS-LE SORTIR ! »

Sa voix trop grave pour être la voix naturelle d'une jeune femme.
Il secoue Jimminy. De toutes ses forces. Aussi fort que le corps fatigué de l'hôte le lui permet.

« HEIMDALLR, RAMENE-LE MOI. »

Tant pis si son hôte voulait le cacher. Loki n'obéit qu'à lui-même, elle aurait dû s'en douter.

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyDim 7 Déc 2014 - 21:30

You won't pass !

feat. Jimminy Rigg & Astrid Holmlund


La fatigue, le doute, la détresse, puis le soulagement, tous combinés, me tire des larmes de joie en le voyant reprendre connaissance, parler, même si je ne comprends rien de ce qu'il dit. Je me lève à mon tour, mais je reste en retrait, discret, au souvenir de notre dernière rencontre. Cette fois, je ne laisserais pas Freyr passer, quelle que soit ses raisons, il était hors de questions qu'il fasse de nouveaux exploits. D'ailleurs, je trouvais plutôt étrange qu'il ne se manifeste guère plus que cela... Depuis hier en réalité. Peut-être que ce qu'il s'était déroulé dans le laboratoire l'avait calmé ?

La jeune femme me tire de mes pensées, je réagis et la scrute d'un air abruti, tant j'étais étonné par sa question, qui d'ailleurs a besoin de plus de précisions qu'elle se permet d'ajouter. Mais je reste silencieux, je n'ai pas le temps de répondre que le concerné se met à hurler. Un cri qui me glace le sang, tant je me sens concerné d'une certaine manière. Je ne comprends pas vraiment, mais mes lèvres se serrent, j'ai arrêté de respirer quelques secondes, et je me recule, de crainte.

Pourtant, mon instinct de compassion - sisi, il existe - me fait me rapprocher de lui, mes mains s'approchent pour tenter de le calmer par un contact chaleureux, le faire redescendre sur terre, par exemple. Mais autre chose se déroule me scotchant sur place, mon teint déjà pâle devint encore plus blême, ayant du mal à encaisser tout ce qu'il se passait. une claque dans la face m'aurait été bienfaisante, mais là c'était pire, j'étais figé sur place d'incompréhension, d'horreur, et Freyr réagissait, alerte.

Je le retenais de force, au fond de moi, j'en souffrais, tant il voulait s'échapper de mon emprise, mais en gardant les deux mains jointes sur mon coeur, replié sur moi, je tenais le coup, psychologiquement. Il n'aura pas le dessus sur moi, et je me recule, j'observe, j'ai peur, mais je ne peux pas fuir.

Reprenant contenance, je m'approche, la main pâle en avant, j'essaye de me mettre entre les deux, je repousse la jeune femme à la voix trop grave, mais je ne fais pas le poids, tant je suis hésitant. Je vois brûler une haine dans son regard, mais je ne peux pas baisser le mien, Jimminy courait un danger, je ne pouvais pas laisser faire de la sorte, même si mon corps m'ordonnait de me barrer de là. J'en tremblais tout le long, même ma voix, mais je la prenais plus forte, pour prendre le dessus, pitoyablement :

« A-arrêtez ! Vous allez lui faire mal ! Vous voyez pas qu'il n'est pas bien ?! Qu'est-ce qu'il vous prend ?! »


Mais ai-je vraiment ma place entre ces deux-là ? Ils semblent se connaître bien plus que moi je ne connais mon client. Mais je sentais que quelque chose allait se passer. Peut-être devrais-je laisser ma place à mon alter ego, il semblait si insistant...

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyJeu 11 Déc 2014 - 3:24


Your Heimheim is back


un nom n'est que bruit et fumée





Tu les vois crier, te secouer, vous séparer, tu les vois vivre et respirer et se battre, te sauver ou être choqué. Le tout dans le désordre et tu t'en fiches. Tu les vois bouger, et parler puis tu vois tout en saccadés, tu entends des hurlements de rages puis une voix douce et inquiète. Tu entends des larmes et tu vois de la colère. Rien n'a vraiment de sens dans ce que tu vois ou dans ce que tu entends. Tu te raccroches à la douleur qui parcourt tes épaules.
Non tu ne vas pas bien question idiote. Qui va bien ici de toute façon ?
Le monde va vite tout à coup. Le monde tourne. Le monde tournoie et bouge à toute vitesse, à toute berzingue sans prendre le temps de s'occuper de toi ou des deux autres qui souffrent et meurent à petits feux parce que tu t'es mis à hurler et ça a tout brisé la belle entente, le beau calme qui avait déjà disparu en toi mais était encore en eux.
Tu es fatigué de tout ça Jimminy et pour un réveil il est 333 fois trop rude pour toi.
Tu es las, tout mou dans du coton duveteux.
Alors tu te rendors comme ça.
Vivre c'est trop fatiguant, ça fait trop peur, tu préfères agir comme un enfant.
T'as mis tous tes sentiments, toute ta force à combattre la fissure, ya même plus de ras-le-bol en toi. Les voix te cherchent elles te cassent les oreilles, ça fait comme une berceuse d'heavy metal.
Tu sens une présence rassurante, comme un câlin et ça te suffit pour ne plus avoir peur, ça t'a toujours suffit cette présence comment as-tu pu oublier ? Le temps fait de drôles de choses...
S'ils veulent Heimdallr avec cette force tu vas simplement leur donner. Tu tends les deux mains complètement engourdi, abasourdi.
Le monde est sourd, le monde est gourd en une multitude de couleurs délavées par la pluie.

« L'oilà »

C'était à peine articulé. Voilà tu leur donne de bon cœur Heimdallr, les voix c'était les voix de trop, Astrid n'étant plus Astrid qui te saute dessus c'était le choc de trop, la pensée qu'elle t'a menti de la même manière que tu lui as menti te traverse et un sanglot de rébellion te barre la gorge.
Il faut que tu lui parle ! Mais voilà le temps fait de drôles de choses et tu n'as plus tout le temps du monde Jimminy parce que la fissure est toujours là et elle t'appelle, elle t'appelle et tu es fatigué Jimminy, tellement fatigué que tu ne luttes plus et tu l'as laissé t'avaler tout cru comme le loup avale la grand-mère et le petit chaperon rouge. Sauf que là, le loup (la fissure si vous suivez, soyons didactique) ne peut manger que la grand-mère (Heimdallr) ou que le petit chaperon rouge (je vous laisse deviner). Alors tandis qu'elle te dévore tout cru, que tu spaces out une poignée de rien en temps, Heimdallr se réveille.

Heimdallr écarquille grand les yeux. Oh par tous les pères d'Asgard. Il était allongé, et là il. Est debout avec cette satané bonne femme et Freyr devant lui. Jimminy n'est plus là. Heimdallr ne panique pas, il trouvera une solution mais plus tard. Il n'a pas vraiment le temps là tout de suite maintenant.
Il a deux dieux sur les bras.
Heimdallr, le grand, le roc, fait un pas en arrière et coupe tout contact humain. Les voix s'éteignent d'elles-mêmes. C'est déjà ça de gagné.
Il les regardes tour à tour interloqué. Ce que qu'il a entendu le laisses de marbre, il ne sait pas si c'est leurs pensées ou un truc du genre (il soupçonnera la vérité plus tard). Il ne panique pas. Il a simplement noté au détour d'un cri un « loki » prononcé, si l'un est Freyr, alors ce mot-là veut tout dire quant à l'autre.
Il lui avait dit à Jimminy qu'il ne la sentait pas cette bonne femme, il comprend pourquoi maintenant. Loki sérieusement ? Depuis tout ce temps Loki était juste à côté de lui... il se demande si Loki savait qui il était. Mais bon vu sa tête entre le choc et la colère pure il suppose que non et qu'il vient de l'apprendre. Freyr à l'air paumé.
Peut-être n'est-ce pas Freyr en fait mais le jeune homme timide qui lui sert d'hôte.
A croire qu'un hôte sain d'esprit et sachant se conduire normalement est trop demandé ou justement le fait d'être en contact avec un dieu ne doit pas aider. Heimdallr, le grand, le roc refuse de penser qu'il puisse avoir une ascendance si terrible sur l'humanité qu'il chérit. Au lieu de ça, il dit d'un ton agacé :

« Oui je suis Heimdallr, contents ? Qu'avez-vous fait à mon hôte ? »

Il serre les dents, il est temps de s'occuper du reste.

«  Ce n'est pas que je suis mécontent de vous revoir au contraire. 20 ans seul c'est affreusement long. Mais c'est trop vous demander de ne pas détruire la planète ou quoi ? »

Il secoue la tête et hausse les épaules en un geste de désespoir incrédule, l'air de dire « non mais sérieusement les mecs j'vous adore mais vous êtes des boulets ». Oui en fait c'est totalement la tête du Heimdallr à moitié blasé à moitié désespéré.

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyVen 26 Déc 2014 - 3:17




Fights and battles have begun, revenge will surely come, your hard times are ahead


Loki tente de virer d'un vif mouvement de bras l'étranger qui tentait de l'arrêter – pas facile avec une hôte aussi musclée qu'une branche.
Le représentant charnel d'Heimdallr le vire d'un mouvement sec. Loki, poids plume du haut de son mètre même-pas-soixante-putain, se retrouve éjecté, glisse dans la boue, tombe sur le cul, grogne, se relève.

Puis l'autre prend la parole.

« Oui je suis Heimdallr, contents ? [la suite c'est du blablabla Heimdallrien. Loki n'a pas pris la peine d'écouter, donc il ne pourra pas lui dire qu'il vient de secouer son hôte comme un prunier. dommage.] »

Sérieusement ? Après un entre-tuage en règles, des siècles de silence et de sommeil et un début de vie à l'intérieur d'un être humain, « Oui je suis Heimdallr, contents ? » c'est tout ce qu'il trouve à dire ? Loki ne sait pas s'il est outré, désespéré, enragé, dépité ou déconfit. Il ressent sans doute un sentiment étrange au milieu de tout ça, un sentiment sur lequel les hommes et les dieux n'ont su mettre de mots.

Pour être honnête, une part de lui s'attendait à des retrouvailles plus explosives. Une tentative de terminer le travail commencé des siècles plus tôt en s'en foutant plein la tronche ; un gros câlin étouffant ; une remarque sur le fait que l'un ne porte plus de casque à cornes et l'autre n'a plus d'armure en or – bah alors Heim, il est passé où ton arc-en-ciel? – ; n'importe quoi, en fait. Une autre part de lui aurait souhaité ne jamais l'avoir retrouvé. Qu'il soit mort et enterré. Tandis que la première part cherchait désespérément à retrouver la part de stabilité qu'Heimdallr représentait pour lui.

Le chaos recherche la stabilité. Ça vous étonne ?
C'est plutôt logique. Le chaos a un comportement chaotique. Rien de plus chaotique pour le chaos qu'aller chercher ce qu'il y a de plus stable.
Vous me suivez toujours ?
Au même titre que le bien n'existe pas sans le mal, le chaos n'est pleinement chaotique qu'une fois exposé à la stabilité.

Ce sont toutes ces choses qui passent dans les yeux de Loki, en deux secondes et demi. Rage, incompréhension, bonheur, dépit, dégoût, soulagement, fureur. « Oui je suis Heimdallr, contents ? » A claquer, ce dieu gardien, vraiment. On lui foutrait la tête dans le mur.

Heimdallr a pris sa grosse voix et les accuse de détruire la planète. Loki le regarde, grands yeux ronds, comme un enfant que l'on accuse à tort.  Le...

« Mais c'est même pas ma faute! »

… ne tarde pas à se faire entendre. Ce qui est vrai. Loki n'a pas cherché à détruire la planète. Pas encore, pour être tout-à-fait exact. Il veut récupérer son corps et ses pouvoirs d'abord. La destruction de l'humanité n'est pas encore sur sa liste des choses à faire.

« J'étais tranquille. Puis je me réveille. Et où je suis ? Dans le corps d'un humain ; dans le corps d'un humain femelle ! »

Il crie si fort, il articule si peu, qu'il en éjecte un long filet de bave ridicule qui vient s'écraser aux pieds d'Heimdallr. Il le suit des yeux, étonné, le regarde s'effondrer mollement sur l'herbe mouillée. Loki a laissé le peu de classe qu'il avait dans sa statuette, manifestement ; la part de burlesque qui l'anime le rattrape. La colère s'envole en même temps que le crachat. Elle retombe lourdement sur le sol, pour laisser place à autre chose ; un sentiment plus nuisible encore : le doute, qui cède vite la place à l'angoisse. Il revoit le dieu mourir aux pieds de l'homme ; il revoit Freya s'écrouler aux pieds de l'inconnu, impuissante, immobilisée par une petite boîte. Il se rappelle l'expression de l'humain, « folie appelée divinité », confirmée par son hôte qui a déclaré qu'entendre une voix divine est signe de maladie mentale.

Lui qui n'avait peur de rien ni personne sauf des claques de sa femme ; lui qui était synonyme de destruction et de chaos, qu'est-il devenu ? Une âme enfermée dans un corps humain, condamnée au silence et au dédain des humains. Lui qui était considéré comme aussi insaisissable que le vent est aujourd'hui privé de toute liberté.

Il ne comprend pas.
Il ne comprend plus.
Loki est perdu, il n'a plus l'avantage sur ce monde. Lui qui était autrefois le plus érudit des érudit, le plus savant des savants, le plus instruit, il ne sait plus rien. Il ne comprend plus rien. Il ne comprend même pas quel était l'intérêt d'éveiller les divinités, si c'était pour les détruire ensuite. Il ne comprend pas le fonctionnement de ce monde, il est perdu dans les rues ; il est désappointé devant le fait que les humains eux-mêmes ne comprennent pas le monde dans lequel ils vivent.
C'est le bordel dans ce monde. Loki se complaisait dans le bordel autrefois, son désarroi peut être étonnant ; mais le bordel dans lequel il se prélassait, c'était son bordel, sa merde, son œuvre de destruction. Le bordel de ce monde n'a rien à voir avec lui et cela l'effraie.

Le regard trop bleu, trop clair, de son hôte se fixe dans les yeux de celui d'Heimdallr.

« Là-bas, dans les souterrains, j'y suis allé. Et j'ai vu un dieu y mourir. Ils ont tué un dieu. Pas tué comme les dieux peuvent le faire entre eux, Heimdallr, non ; celui-là, je crois qu'il n'ira pas faire un tour chez Hel. »  

Loki n'a pas le ton de celui qui rit ; il n'a même pas le ton de celui qui se révolte. Il est dans le constat alarmé.
Il ne dira pas qu'il y cherchait Sigyn. Déboussolé ou pas, Loki a trop de fierté pour montrer en public qu'il tient un peu à son épouse. Même si personne n'est dupe et que tout le monde s'en fout. C'est une question d'orgueil.

Le regard de Loki dévie sur l'inconnu, comme s'il se rappelait soudainement sa présence, alors qu'il avait pris soin de faire comme s'il n'existait pas. Parce qu'Heimdallr a dit « vous » et non, Heimdallr n'a jamais vouvoyé Loki. Loki se serait souvenu de tant de respect. « Vous revoir », ce qui implique que Heimdallr le connaissait. Le ton était trop familier pour qu'il s'agisse d'Odin, trop agréable – même s'il n'en a pas l'air – pour qu'il s'agisse de Thor. Mais Loki n'a plus envie de jouer, à présent, pas même à deviner qui est qui.

« T'es qui toi ? » à l'inconnu ; « C'est qui, lui ? » à Heimdallr, comme s'il craignait que l'autre lui mente, comme si Heimdallr était le seul être fiable ici bas.

Loki, si remonté quelques secondes auparavant, a l'air vide et tellement fatigué.
Un coeur, c'est lourd à porter ; il vient de s'en rendre compte.

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyVen 26 Déc 2014 - 21:36

It's me ! Mario !

feat. Jimminy Rigg & Astrid Holmlund


Cette fois, l'incompréhension. Elle déforme mon visage, éteint mon regard pour des questions qui restent silencieuses, ne rencontrant que l'excitation de Freyr toujours plus insistant. Mes barrières se brisent, je recule, repoussé, pour finalement m'emmêler les jambes à l'image de mon esprit torturé, et tomber au sol, me rattrapant sur les mains, le regard toujours fixé sur cette scène hors du temps.

J'étais venu ici pour chercher du travail, Freyr pour Freya, trouver des indices, dans cette ville inconnue, nouvelle... Je ne pensais pas tomber nez-à-nez avec des gens que je connais, ou semble-t-il proches, de mon monde, mais les apparences sont si trompeuses. Je ne devrais pourtant pas être si étonné, puisque je suis moi-même un phénomène, mais je n'avais jamais imaginé qu'une telle différence existe entre la divinité et son hôte. Et surtout, d'un point de vue externe, c'est encore plus impressionnant, comme si je me rendais compte que ce que je vivais moi-même n'était pas qu'une vaste blague, une simple schizophrénie, mais la réalité sur l'existence divine. Je tombais sur le cul aussi bien physiquement que psychologiquement.

Et puis même, il n'existait pas une grosse différence entre moi et Freyr. Avec le temps nous avions trouvé des compromis, des ressemblances, des points communs... Parfois même je me demandais si Takehiro arriverait continuellement à faire la différence entre nous... Enfin, il nous connait trop, donc c'était difficile de pouvoir le tromper.

Mais là...

Je n'ai absolument pas suivi leur conversation, je n'y comprends rien, c'est comme si mes oreilles étaient bouchées, jusqu'à ce que le regard de la jeune femme me transperce en me demandant qui j'étais. La bouche entrouverte comme un abruti, le son ne passe pas, je n'arrive pas à parler, pas à répondre, et je me sens tiré en arrière brusquement.

Mon corps se relève à ta volonté. Freyr, tu as décidé d'entrer en jeu, je te laisse la place sans insister, je ne suis pas capable de gérer ce genre de crise. Tu souris et t'approches des deux autres, avec une bouffée de nostalgie, les bras écartés, comme s'il s'agissait de deux vieux potes.

« Allons, allons ! C'est comme ça qu'on organise nos retrouvailles ? Qui est le plus boulet des trois, sérieusement ? Dire que t'avais pas répondu à mon appel, Dents-d'or, et maintenant tu râles, pareil à toi-même... »


Tu touches l'épaule de l'homme, puis ton visage se tourne vers celui de la femme, mirant les formes sans gêne, pour le peu qu'il y en avait et ricanes :

« C'est vrai que ton hôte aurait pu avoir un peu plus de... charme. Mais ça aurait pu être pire. Au moins Sigyn te jalousera pas ! »


Tu prenais le ton de la plaisanterie, mais l'air grave de la femme te dissuada de continuer, lorsque tu réalises que ce n'est pas le moment pour rigoler. Le visage pâlit et s'horrifie, tandis que la voix tremble, s'affaiblit, comme réalisant toute l'horreur de ses paroles. Tu l'attrapes par les épaules avec tes deux mains, dans une étreinte si forte, que tu pouvais lui déboiter les épaules, tant tu t'angoissais :

« Que... Que viens-tu de dire ?! »


Un nom te vient à l'esprit, et tu deviens soudainement plus agressif :

« Freya ! C'était pas Freya ?! Tu l'as vu ?! »


Pourquoi l'aurait-il vu ? Aucun rapport, mais tu avais un sentiment étrange... Bien sûr que tu perdais ton calme dès qu'il s'agissait d'elle, après tout, c'était ta petite soeur chérie...

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyVen 23 Jan 2015 - 12:35


Oh Baby, it's cold outside.


un nom n'est que bruit et fumée







Quand tu vois Loki revenir et l'autre tanguer tu comprends que ça va être ta fête. Le combo des deux a toujours été un tsunami intolérable de tout et n'importe quoi. Ils s'attirent toujours l'un et l'autre vers le bas et le bordel le plus monstre possible. Non vraiment, ces retrouvailles tu les as attendus vingt ans, te faire subir le duo infernal est simplement injuste et salaud. Et le destin ne te donne même pas la force de les encadrer.


C'était dur à encaisser. Le bon comme le mauvais. Tu te sens aussi bien et en forme qu'un hérisson passé sous la roue d'un camion 38 tonnes. Tu ne peux pas respirez par le nez et une envie de renifler fort peu digne te démange. Quand Freyr te ramène à des temps immémoriaux d'un simple surnom c'est dur à encaisser. Quand il te touche et que tu entends « TRAITRE » d'une voix qui est celle de son hôte mais aussi un peu la sienne cela te bouleverse. Quand tu te prends la rancœur de Loki c'est dur à encaisser. Quand son postillon tombe à tes pieds tu songes que ta morve va bientôt rejoindre sa bave. Pourtant le pire à se prendre dans la tronche c'est sa détresse. Tu gères mal les Loki malheureux. Là tout de suite tu aurais bien lancé une vanne comme quoi tu as toujours su pour son côté féminin ou une connerie du genre mais c'est trop grave.

T'as pas peur de disparaître alors qu'ils sont en train de psychoter. Tu t'attends presque à ce qu'ils se mettent à hurler « CEY LA FIN DU MONDE. LA FIN DU MONDE » comme dans les séries à deux balles qui passent à la télé. Toi ça fait 20 ans que tu tailles ta route dans ce monde, t'es habitué à la mort omniprésente, à cette vie qui ressemble à tellement pas grand chose et dont tout le monde fait grand cas. T'as appris ce qu'était le quotidien. T'as appris que les humains ne pensaient pas à la mort justement parce qu'ils la voyaient dans le miroir tous les matins, dans chaque ride, dans chaque cerne. Ils sont habitués à être malades, à mourir jeune parfois, à craindre tout et n'importe quoi.

Alors oui tu râles, oui tu leur reproches tout et n'importe quoi et sûrement des choses qu'ils n'ont pas faites. D'ailleurs tu as certainement donné une sale idée à Loki en lui parlant de destruction et tant pis t'as jamais su tenir ta langue de toute manière. T'as l'impression que ce monde essaie de faire de toi ce que tu n'es pas, n'a jamais été. T'as l'impression d'avoir tellement changé en 20 ans, de n'être plus un Dieu du Grand et Admirable Panthéon Nordique. Tu t'es habitué à être un humain, à l'idée de mourir. Quelque part l'expression de Loki est à mourir. Bien entendu qu'il n'ira pas faire un tour chez Hel. Les statuettes ce n'est pas fait pour les chiens.

«  Alors je râle peut-être mais vous êtes complètement cinglés »

Heim chéri, tu sais. Je ne voudrais pas te vexer mais le tact non plus ce n'est pas fait pour les chiens. Tu sais que Loki veut peut-être dire que le dieu a absolument disparu. Que toute trace de lui a disparu. Et dans ce cas ils auraient simplement trouver le moyen de vous rendre humain. Ce n'est pas si terrible, votre longévité vous a obligé à subir tant de morts et de catastrophes qu'un repos éternel, un repos final ni chez Hel ni autre part n'est pas forcément une mauvaise chose. Tu te sens assez vieux et fatigué pour un jour mourir en paix.

« Toi Loki n'annonce pas ça comme la fin du monde. On dirait un film de série Z ! Et puis il est durement simplement retourné dans sa statuette. »

Tu te tournes aussi brutalement vers l'autre petite chose en panique.

« Toi Freyr. (Oui Loki c'est Freyr). Arrête de faire des scénarios catastrophes sans rien savoir. Il a parlé d'un dieu. Il me semble que Freya est toujours une dame, non ? »

Et puisque tu es Heimdallr Dieu gardien d'un monde mort, puisque tu es face à deux tornades en ayant au moins 38° de fièvre tu fais la seule chose que quelqu'un dont la morve va bientôt couler fait.
Un gros câlin (histoire de pouvoir te moucher dans leur T-shirt vu l'état de celui de l'hôte de Loki ça ne changera pas grand chose). Tu prend Loki sous un bras (haha cette saloperie est enfin à une taille raisonnable), enlace Freyr de l'autre et enfin tu avoues. En serrant fort de tes bras tout faibles d'humain gringalet et non pas de géant doré.

« Vous m'avez sacrément manqué. Vingt ans sans vous et vos conneries c'est long »



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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyMar 27 Jan 2015 - 15:49




C'est dur d'être un vrai dieu


Jamais ils n'auraient pu le prédire. Leur réveil dans le monde des humains, leur réveil dans un corps humain, la domination des dieux pour les humains. Jamais ils n'auraient pu le prédire. Jamais ils n'auraient pu deviner qu'un jour, la situation serait comme renversée, que les dieux seraient à la merci des hommes. Jamais. Les dieux sont tombés de haut. Certains, comme Freya la nuit dernière, refusaient de tomber et restaient ridiculement accrochés à la haute branche de leurs illusions. Loki, plus que tomber de haut, s'est rétamé sur le sol comme une fiente de pigeon tombe sur le capot d'une voiture. Loki regarde jalousement les moins lucides, les idiots qui ne souffrent pas, les idiots qui ne se rendent pas compte de leur situation ; qui se rendent pas compte que les dieux ne sont plus des dieux, qui ne se rendent pas compte que la liberté n'est plus un mot pour eux. Loki a les pieds sur terre. C'est bien la première fois qu'il le regrette.

Il est le dieu burlesque. Il devrait réussir à rire de cette situation, non ? Faire une blague pas drôle, ne pas laisser submerger. C'est ça. Il devrait rire. Il devrait se moquer de ceux qui ont peur, il devrait se moquer des dieux qui se laissent faire, des dieux qui préfèrent se cacher plutôt que vivre. Il devrait se moquer de ceux qui ont peur. Pas être l'un d'entre eux ! Bordel. Foutue humanité, humanité de merde.

Loki ne se reconnaît plus. Il ne se reconnaît plus dans le miroir, il ne reconnaît plus les sensations corporelles qu'il ressent car ce ne sont pas les siennes. Il est influencé par le vécu corporel de son hôte, par les réactions de son corps, ce corps qui n'est pas le sien. Il se fait bouffer petit à petit par une humanité qu'il n'a pas désirée.

Sigyn. Le prénom lui noue le ventre. Lui rappelle qu'il ne l'a pas trouvée. Lui rappelle qu'un dieu est mort. Lui rappelle qu'on peut tuer les dieux, que des essais ont certainement déjà été faits, qu'il se pourrait qu'elle ait été sur la liste des tests, que…
Son visage se décompose lorsqu'il toise l'homme inconnu qui doit certainement être un hôte. Il n'en a rien à branler, Loki, qu'elle le jalouse ou non. Il veut juste s'assurer n'être pas devenu veuf. Auquel cas, la destruction du monde et de l'humanité irait sûrement en tête de sa liste des priorités.
Il se doute, face à cette maladresse, face à cette façon de mettre les pieds dans le plat, qu'il s'agit de Freyr. Loki est à l'ouest, Loki est perdu, mais pas à ce point.
Lorsqu'il lui parle de Freya, son poil se hérisse, en même temps que cela confirme ses soupçons sur son identité. Celle-là, il n'est pas prêt de l'oublier. Ça lui arrache un grognement rageur. Loki est une adolescente qui oscille entre la fureur et le désespoir en deux secondes de temps, une pauvre hystérique en crise.

La colère monte, est coupée par la voix d'Heimdallr, remonte encore d'un cran.
Putain, mais il sait même pas ce que c'est qu'une série de Z ! Et puis quoi, encore ? Une série de A, de B, de C, de D, de E, F G H I J K L M N O P Q R S T U V ? Une série de Q tiens ! Des B, des Q, des X, alignés en séries.

La colère monte, est coupée par Heimdallr qui l'enlace, qui l'attire. Il vient étouffer un hurlement rageur contre le tissu du vêtement trempé de l'hôte d'Heimdallr. Il s'en tamponne le steak de lui avoir manqué. Il veut juste piquer sa crise correctement, comme un gamin en colère. Il veut juste faire passer sur autrui la frustration de ces derniers jours, la frustration de ces derniers mois. Se venger. Prendre un bouc-émissaire et lui laminer la tronche.

« Gros cons. »

Qu'il râle, le nez enfoui dans le tissu humide. Le corps de son hôte réagit, s'est ramolli au contact de l'autre, se prélasse presque entre les bras. Il ne l'enlace pas, par principe. Surtout ne pas montrer qu'il apprécie le contact, surtout pas.

« Et quelle grosse attardée, ta sœur, Freyr. Elle te cherchait, oui, je l'ai croisée, elle a essayé de dégommer un humain parce qu'elle s'est foutu dans la tête qu'il te connaissait et qu'il refusait de l'aider. Elle a eu de la chance de ne pas finir enfermée dans une cage. Il avait tous les moyens pour la neutraliser. Elle lui a même lancé un grand discours sur la divinité qu'elle est, avec ses grands airs, sa niaiserie, et pia pia pia, et pia pia pia, je suis une déesse, moi, et pia pia pia, mon dieu Loki c'est terrible. Bla bla bla bla. L'humain avait juste un geste à faire pour que la sécurité lui tombe sur le nez. »

Il crache les mots comme on crache du venin, avec fureur. Il ne lui racontera pas tous les détails de l'affaire. Loki n'est pas suicidaire. Il n'ira pas lui dire que sa sœur a été neutralisée, pas plus qu'il ne lui dira avoir fortement participé à l'affaire.

« Non ce n'est pas elle qui est morte, j'le connaissais pas l'autre. Elle va bien. Je confirme aussi qu'elle n'est pas devenue un dieu depuis. Son vagin semble être toujours là. » Le vagin de Freya, c'est un peu comme un énorme bouton rouge sur le bout du nez d'un adolescent : impossible de ne pas le voir. Elle vous l'agite sous le nez comme un pompom. Regardez-moi, je suis une femelle ! Ridicule. « Elle était sur le trottoir, la dernière fois que je l'ai vue. Là où nous sommes presque tous sortis. »

Il ne dira pas non plus qu'il ne l'a pas laissée étalée sur le sol et l'a portée jusqu'à la sortie.
Il ne lui demandera pas non plus s'il a vu Sigyn, quand bien même la question lui brûle les lèvres.

Il ne leur dira pas non plus qu'il lui ont manqué. Parce qu'il en a rien à foutre, de leur gueule.

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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyMar 27 Jan 2015 - 17:14

We are one.

feat. Jimminy Rigg & Astrid Holmlund


Etourdi, tu l'avais toujours été, et ça ne me choquait pas d'apprendre que c'est ton point fort depuis ta naissance. Toi l'insouciant qui ne semble pas plus être dérangé par ta condition qu'un papillon qui apprend qu'il ne vivra qu'une journée. Non, toi tu vis, tu respires, tu m'en fait baver, c'est ça, ta liberté, tu ne dors plus, tu vis et profites de chaque journée pour gambader comme un agneau qui découvre la prairie, en goûtant chaque brin d'herbe verdoyante. Les autres peuvent tirer une gueule de vingt mètres de long, se plaindre d'être prisonnier d'un corps de femme, mais toi, tu préfères ça et voir ce que te réserves chaque jour le monde plutôt que te reposer sur tes lauriers, tu l'as assez fait dans le passé, et tu as trop dormi, il faut désormais te dégourdir les jambes et peu importe les moyens.

Tu es le seul à exprimer clairement ce que tu ressens, tu ne sais pas mentir, et tu ne le veux pas. Tu ne te masques pas d'indifférence pour leur exprimer ta joie de les revoir, eux deux, qu'importe sous quel physique, au contraire, c'est sujet à plaisanterie. Heimdallr le grand, le puissant qui se revêt d'un apparat de crevette, et Loki perdant sa fierté et sa virilité dans le corps d'une femme qui manque même de féminité. Mais Heim-Heim, c'était bien lui, tu l'avais déjà rencontré, et pourquoi nous étions-nous fait passer à ce moment-là... Franchement, j'avais eu peur de ces retrouvailles.

Et c'était par coup d'engueulades, je n'arrivais vraiment pas à suivre le cours de la discussion, entre les haussements de ton, ou tes vannes à deux balles, je ne savais plus où jauger la côté sérieux de cette triade. Et puis, tu avais pris peur, même s'il en fallut de peu pour te rassurer sur la santé de ta frangine. Tu essuyais une petite larme émotive sur le bord des yeux et soupiras :

« Ouf ! Au moins, elle est en forme ! »


Pas de contradictions sur les insultes que Loki avait proféré. Alors soit tu l'ignores totalement, soit tu es au courant mais ne relèves pas à cause de l'habitude. J'hésite, sérieusement. A moins d'être vraiment con, il fallait être aveugle pour ne pas avoir remarqué que le cerveau de la déesse de l'amour nordique  ne devait héberger qu'un pauvre petit pois fier de sa verdure. Quoique... je suis sûr qu'il est rose. Je pensais que Freyr était unique en son genre, que j'étais tombé sur le plus humain des dieux. Le plus stupide aussi. Si on oubliait Freya qui ne m'avait guère l'air plus fine que lui à mon humble avis, mais tel frère, telle soeur, ils n'étaient pas jumeaux pour rien, à part qu'elle était plus proche de la greluche qu'autre chose.

Tu ne relèves pas non plus l'humain qui pouvait te connaitre. Ca n'a guère d'importance, tu avais eu l'information que tu désirais, et tu regardais le ciel d'un air soulagé, avec ce sourire niais et innocent. Tu ne comprenais pas le sens du mot mort. Pour toi, il était retourné dans sa statuette, comme lorsque tu es mort lors du Ragnarök. Tu ne cherchas pas plus loin, en revanche, cela m'interpellait davantage. Takehiro devait être au courant de quelque chose, mais pourrais-je l'interroger là-dessus ? Je verrais bien ce soir.

Et contre toute attente, celui qui n'était pas le plus enclin aux contacts parmi nous trois, à ce que j'en savais, nous enlaça à l'unisson, étreinte à laquelle tu répondis avec entrain en prenant la jeune femme par la taille et l'autre par les épaules comme de vieux amis. Je fis silence dans la tête, gêné et jaloux à la fois de cette fraternité qui régnait entre vous trois, car même si les siècles vous ont séparés, vous n'aviez rien perdu du lien qui vous unissait.

« Qu'il est bon de vous revoir. Mais ça fait plus de vingt ans, il me semble ? »


Tu hausses les épaules et n'accordes guère plus d'intérêt à ta réflexion. Tu préfères profiter simplement de cette étreinte - humide - pour servir de serviette à tes deux madeleines. Tu souris comme un gamin qui découvre le soleil du printemps pour jouer dehors.

Mais il est temps de revenir à la raison. On ne peut pas rester coller comme ça à vie, vos humains ont une vie à vivre et à vous faire découvrir, alors que vous avez l'éternité - il me semble - pour vous retrouver. Je souffle à ton esprit un échange de contact pour que vous puissiez rester en communication au cas où le besoin se ferait ressentir, car je comprends que tu veuilles rester avec eux, mais nous ne sommes pas ici pour ça... Tu te défais lentement de leurs embrassades et prends un carnet dans la sacoche que nous portions pour postuler et attrapas un stylo :

« Hum... Mon hôte me... enfin... Je peux pas rester, alors... ça vous dit, un échange de numéro de portable ? Comme ça, on restera toujors en contact, si besoin. Par contre... J'ai... Ludwig a cassé son téléphone, donc, il vous contactera lorsqu'il en aura un nouveau. Mais je peux noter le vôtre. »


Sourire innocent, crétin. Et c'est à Bibi que tu refiles le boulot, parce que tu sais pas particulièrement t'en servir. Déjà que l'histoire d'appeler une personne grâce à des chiffres était extraordinaire et loufoque à tes yeux. Enfin, ne nous attardons pas là et notons. Il était l'heure.

« Nous nous retrouverons bientôt ! On histoire se boire une pinte quelque part ! Ludwig connaît des endroits sympas ! »


Et c'est sur un signe de la main au pas de courses que tu t'esquives pour que nous accomplissions notre devoir de base : celui de trouver un emploi dans le coin et Freya. Mais déjà avoir eu des nouvelles d'elle avait éclairé ta journée. Elle était en bonne santé, vu les dires de Loki, et vagabondait sans doute dans le coin.

Il est temps de me laisser la place pour postuler aux différents lieux. Un entretien directement à la médiathèque plusieurs jours plus tard m'apportera un emploi sûr...


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MessageSujet: Re: Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig Un nom n'est que bruit et fumée - Astrid & Ludwig EmptyMar 10 Fév 2015 - 4:19


No more fate and
no more mystey


un nom n'est que bruit et fumée






Tu souris en attendant la remarque de Freyr comme quoi ça fait plus de 20 ans. Non Freyr, vingt ans  c'était bien assez long, ça fait vingts putain d'années que t'es là à te traîner caché derrière ton hôte, à observer, à apprendre et comprendre. À être le seul putain de Dieu pendant presque un quart de siècle. Oui en temps divin, en temps d'Asgard ou de statuettes peut-être ce n'était rien mais pendant ces vingt ans-là Heimdallr chaque seconde était une seconde de solitude et d'impuissance  insupportable.

Tu souris en attendant Loki grogner et vous traiter de tous les noms et de cracher sur untel. Tu t'en fous de qui c'est, il y a Loki tout contre toi en train de jouer les langues de vipères et il pourra dire les pires mots, il ne s'est pas dégagé de ton étreinte. Tu souris en les voyant si vivants à parler avec des gestes, avec emphases, à s'embrouiller dans leurs mots.
Ça te fait marrer de voir Freyr qui occulte le mauvais côté des choses pour n'en retenir que ce qui l'intéresse. « il y a la guerre ? Cool j'vais pouvoir me faire toutes les épouses délaissées » ; ce genre de pensées c'était du lui tout craché.
Ça te fait marrer de voir un Loki osciller entre l'hystérie et sérieusement l'enfant qui boude. Ça te fait marrer de voir Freyr parler de son hôte comme d'une sorte de puissance qui pourrait le gronder, comme d'une sorte de parent alors qu'il t'avait plutôt laissé l'impression d'être un mec paumé.
Ça te fait marrer les « à bientôt devant une pinte » plutôt que les adieux détestables et haineux.
Tu souris tellement fort que t'as l'impression que tes joues vont en mourir.

Tu gribouilles ton numéro à Freyr sitôt que l'étreinte se finit. Puis tu lui gribouilles à côté celui d'Astrid (cela doit être le même que celui de Loki, non ?) pour être certain que ce dernier ne se débine pas. Ou lui refile un faux numéro, ou le numéro d'un toiletteur pour chien parce que ce serait du Loki tout craché.

Quand tu vois Freyr s'éloigner ton sourire ne désemplit pas. Il s'amincit, il se rétrécit, il devient l'ombre d'un sourire sur ton visage délavé, épuisé mais la joie qui s'y raccroche ne bouge pas d'un pouce. Les yeux brûlants à moitié de fièvre et le corps plus perclus de courbatures d'instant en instant tu te recentres sur Loki.
Tu sais que le reste de la conversation ne sera pas aussi simple. Tu peux encore sentir le métal mordre ta gorge. Tu peux encore sentir le manche en bois de ta lance glisser de tes mains, poisseux de sang. Il n'y a pas que Jimminy qui ait des souvenirs aussi brutaux que le désert.
Tu sais que tu vas avoir besoin de toutes tes facultés pour soutenir Loki, pour soutenir son regard, ses silences, sa colère.

Bien après que Freyr soit parti, le temps qu'une goutte coule d'une mèche, traverse ton visage cernés et se disperse sur ta chemise, tu n'oses toujours pas parler.
C'est le regard déviant, la ligne de tes épaules tendue que tu finis par murmurer presque.

« Si j'ai la moindre nouvelle d'elle je t'en ferai part sur le champs tu le sais »

Parce que tu sais qu'il s'inquiète.
Il ne le dira jamais. Il te crachera je ne sais quelle ineptie, mais il ne le dira jamais. Qu'elle lui manque, qu'elle devrait être là, qu'il souffre ce genre de chose. Parfois tu te disais que tout ce qu'il ne disait pas devait pourrir en Loki. Et même, même s'il voulait le dire, il n'y a aucune raison dans les Neufs mondes qui fasse qu'il te le dises à toi.

« Cela fait bizarre de penser que c'est toi la-dedans. Enfin je ne dois pas être vraiment logé à meilleure enseigne »

Ton sourire retrouve de sa grandeur dans ces mots-là. Ils se veulent chaleureux, ils se veulent réconfortants. C'est tellement bizarre de pouvoir parler de son hôte librement. Tu n'as jamais fait ça avant. Pas l'occasion, pas la possibilité. Tu voudrais le reprendre dans tes bras mais une quinte de toux te coupe en deux.
Quand tu te relèves enfin après avoir remonter les pendules de tout ton soûl, l'air ridicule, tu ne peux t'empêcher d'avoir le même genre de face d'imbécile heureux que Freyr.
Oui t'es malade. Oui tu vas sûrement crever d'une pneumonie. Oui tu es une expérience ratée et tu as peut-être perdu ton hôte. Oui la dernière fois que tu l'as vu vous vous êtes entre-tués. Littéralement, sans faux-semblants avec toute la rage et la pulsion meurtrière et les larmes et l'impression de se trahir et la loyauté et la sensation au creux de l'estomac de le trahir et le mépris de  cette satanée prophétie et du destin et la rage dévorante brûlante  insatiable  tyrannique
Qui n'a rien laissé derrière elle.
Après la guerre, après le néant, après toutes les cassures, après l'humanité et la solitude des hommes, tu as retrouvé les tiens.
Tu devrais être simplement soulagé et heureux. Et tu l'es, vraiment. Vraiment très très fort, tout partout des orteils jusqu'au cœur. C'est une putain de vague de bonheur aussi forte que le seior.

Pourtant ta face d'imbécile heureux elle cache. Parce que t'as putain de peur aussi. Peur de les reperdre aussi sec mais aussi que rien ne soit plus jamais pareil. Ou plutôt, rien ne sera jamais plus pareil mais tu crèves de trouille à l'idée qu'il n'existe plus rien qui ne te relie à eux.
Tu crèves de trouille de t'apercevoir que tu n'es même plus Heimdallr, dieu gardien.
Qu'est-ce qu'un gardien qui n'a plus rien à garder ?
Qu'est-ce qu'un dieu qui se voit humain ?
Qu'est-ce qu'un Heimdallr qui a oublié jusqu'aux couleurs exactes de son Bifrost ?
Tu as peur qu'ils le découvrent et s'enfuient en hurlant.
Parce que tu sais que tu régiras mal, que tu les retiendras de toutes tes forces, par tous les moyens mêmes les plus déloyaux, les plus infâmes. Tu supporterais pas, tu ne supporterais pas encore vingt ans tout seul enfermé dans le noir de ta tête avec pour seul distraction une fenêtre sur le monde et la voix d'un petit garçon.
Tu te fais peur tout seul avec ton sourire qui ne veut pas partir, tes vêtements en loques, tes yeux rouges et ton nez qui coule.

« On a besoin de parler, non? »

Ta voix elle est rauque des siècles qu'elle a traversé.



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