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[Achvé] White is a dead colour

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MessageSujet: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyMer 9 Avr 2014 - 14:40




White is a dead colour

feat. Ludwig Frey Eberhart



Ca s'est produit durant la soirée d'hier. J'étais tranquillement assis à regarder la télé avec l'autre moule neurasthénique - qui ne parvenait pas à se remettre d'un simple rhume et faisait les allers-retours entre son lit et le canapé - quand je l'ai remarqué. C'est tombé comme un poids sur ma poitrine, c'était comme une odeur de lilas dans l'air, des choses que seul moi pouvait percevoir. Nous avions un invité. Une invitée. Je ne reconnaissais pas cette énergie en revanche...elle était liée à Ludwig.  Il s'agissait d'une énergie nouvelle, encore dans la corporalité. Elle avait peur et pourtant, elle était débordante d'amour envers lui. C'est là que j'ai compris que dans les jours qui viendraient, j'aurai une décision importante à prendre.


« Putain »
ais-je soupiré à voix haute.

Ludwig n'a pas relevé, je pense qu'il dormait déjà.  La réaction en chaîne ne se fit pas attendre. Dès le lendemain, me craintes prirent la forme d'un appel téléphonique par un après-midi nuageux. La mère de Ludwig était bien décédée depuis hier. Etant donné les circonstances, c'était sa soeur qui s'occupait des modalités du décès. Cependant, c'était à Ludwig que serait destiné son héritage. Rien de bien énorme, mais rien de bien folichon. Il allait falloir prendre des mesures...C'était compliqué...L'enterrement était prévu pour dans deux jours, en attendant, son corps était placé au funérarium de Froënbourg.

C'était là que je devais prendre une décision. Soit je décidais que le plus important était de maintenir Ludwig isolé et dans l'ignorance, soit je décidais de l'emmener la voir et prendre quelques risques. Le reste de sa famille serait sûrement présente...ça risquait de créer de gros problèmes...que je ne pouvais pas gérer seul. Je ne pouvais pas les empêcher de parler, ni Ludwig de les entendre.

Mais...payer ses respects à sa mère décédée, la voir une dernière fois...C'était la moindre des choses que je pouvais faire. Quand Ludwig retrouvera ses souvenirs, quand il découvrira ce qui s'est passé, je pense que cela pourra nous nuire davantage. Mais comment régler le problème de la famille ? Je passais quelques heures à chercher les informations nécessaires, le numéro du funérarium et je passais un coup de fil pour demander une exception, moyennant bien sûr une contribution financière. Ils acceptèrent. Le funérarium serait donc disponible une heure supplémentaire pour nous, de 19h à 20h.

Ca c'était fait mais le reste ? Comment devais-je annoncer la nouvelle à Ludwig ? Comment allait-il le prendre ? En plus de ça on avait de la route à faire...Je m'étais à profit le temps qu'il me restait. Je faisais semblant de rien, après tout ce n'était pas à moi d'être affecté par cette nouvelle et pourtant...l'idée de me retrouver aussi vite ne me réjouissait pas. Et j'avais pitié de Ludwig, qui avait déjà suffisamment de problèmes. Perdre sa mère...c'est difficile. C'est insurmontable. A n'importe quel âge. Donc bref, je l'ai menacé de  le nourrir en perfusion s'il ne mangeait pas un peu - jouant sur sa peur des aiguilles comme d'habitude.

J'allais me préparer moi-même, troquant mon jean et mon T-shirt pour un costume noir, une chemise noire, une cravate noire.  Et j'allais tirer l'autre limace de son lit.


« Levez-vous et lavez-vous et enfilez un costume. On a un rendez-vous important aujourd'hui. Dernière minute. Allez ! Dépêchez-vous !»


Evidemment ce n'était pas prévu, et je ne comptais pas lui mentir. Juste ne pas préciser qui nous allions voir. S'il me le demandait, je lui disais : vous verrez.  J'allais fumer ma cigarette, pensif, en attendant qu'il soit prêt. Il descendit des escaliers, habillé avec un costume bon marché - mais noir à l'exception de sa chemise et de sa cravate, qu'il tenait en main. J'écrasais ma cigarette et je retournais le retrouver dans la cuisine. Il m'avoua qu'il ne savait pas faire de noeud. Rien de bien grave. D'un air circonspect je regardais sa cravate. Rayée. Trop claire. Et le voir en costume... mais dans un costume qui n'était pas coupé pour lui, c'était bizarre.  Comme s'il se déguisait pour passer un entretien d'embauche. Non pas que ça lui allait mal...mais...c'était bizarre.

J'attrapais la cravate.

« Vous n'allez pas mettre ça. Je vais vous en donner une à moi. »


Je suis remonté dans ma chambre pour trouver une simple cravate noire. J'en avais des tonnes de toute façon et je redescendais pour la passer doucement sous son col blanc, faire glisser le tissu au bon niveau, la nouer et la serrer autour de son cou. J'époussetais ses épaules, et je reculais d'un pas pour voir si tout allais bien. J'ajustais un peu le noeud et je replaçais le col correctement. Beaucoup mieux. Il était presque élégant. Ca ne lui allait pas si mal, si seulement il n'avais pas une mine aussi horrible.

Je sais, c'est ridicule, c'est puéril, c'est stupide. Mais j'estime que c'est important. Pour dire aurevoir à quelqu'un, il faut se mettre sur son  31. C'est la dernière fois qu'il verra sa mère et peut-être la dernière fois qu'elle le verra - c'était tout le bien que je souhaitais à cette bonne femme. Je suis sûre qu'elle sera contente de voir à quel point son fil chéri pour être un bel homme. Et je devais admettre que c'était plutôt réussi.


« Voilà...il manque juste... »


Ses longs cheveux blancs en revanche...ça faisait négligé. Ils étaient peignés, certes, mais encore un peu défaits, avec un épi à cause des longues journées où il ne faisait que s'allonger dans son lit ou dans le canapé. Ce n'était pas correct. Les hôtes de bar gardent peut-être leurs cheveux longs avec leur costume, mais pas les gens respectables. Je fouillais dans les tiroirs de la cuisine pour trouver l'endroit où on planquait les élastiques pour refermer les sachets entamés et autres. J'en prenais un, faute d'élastique à cheveux et je m'approchais face à lui, réunissant comme je le pouvais à l'aide de mes doigts sa chevelure blanche et je l'attachais. Quelques mèches, trop courtes, échappèrent à ma vigilance et je les glissais derrière ses oreilles.


« Voilà, c'est parfait. Allez chercher un manteau - vous allez en avoir besoin.  »


Le trajet en voiture fut long et silencieux - à l'exception des indications du GPS et de la radio qui diffusait de la musique aléatoirement. Après une heure, le paysage commença à changer. Des prairies et des champs fleuris de Terraria, nous arrivions doucement  vers la cité nordique. Un tapis de neige et de glace recouvrait la terre et les maisons. Au loin, on pouvait distinguer le volcan endormi, un pic de glace transperçant le ciel. La nuit était tombée quand nous arrivions enfin à destination.  J'attendais dans la voiture que les derniers visiteurs partent et j'intimais à mon colocataire de me suivre. Nous étions attendu à l'entrée par le propriétaire, qui nous adressa nos condoléances avant de nous faire entrer.
D'abord il y avait cette salle vide, remplie de chaises pour ceux qui souhaitaient simplement attendre. Des rideaux épais masquaient les fenêtres. Et puis il y avait cette porte mystérieuse. Sans attendre j'emmenais Ludwig à l'intérieur, nous n'avions qu'une heure à peine après tout.

Et là, une autre pièce. Contrairement aux autres, celle-ci est plus froide. La conservation du corps est primordiale. Déjà l'on retrouve quelques gerbes de fleurs, des couronnes colorées et enrubannées. Et au milieu de la pièce, un cercueil ouvert, contenant les restes de Madame Eberhart.C'est incroyable ce que les maquilleurs mortuaires peuvent faire...elle a l'air...paisible. Je ressens son énergie embaumer la pièce, elle est là près de son corps. Comme la plupart des nouveaux morts, elle a peur, elle reste près de son corps, près de ce qu'elle connaît. Je ferme doucement la porte et je reste contre le mur, les mains jointes.


« Toutes mes condoléances, Ludwig. »


Je baisse les yeux. Va-t-il la reconnaître ou devrais-je lui expliquer ? Ah bon sang... Je déteste ce genre d'endroit. C'est trop tôt. C'est toujours trop tôt.


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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyJeu 10 Avr 2014 - 10:00

Dark Time

feat. Takehiro Hamada


L’annonce incompréhensible tomba, je n’obtins aucune explication, mais d’un autre côté, en avais-je vraiment besoin dans l’état où j’étais ? C’était incroyable de ne pas réussir à se remettre d’un simple rhume, alors je me demandais si cela venait du fait que mon entité cohabite dans mon corps qui l’affaiblissait davantage. A moins que je ne sois naturellement apathique… Cette explication était tout aussi plausible. Quoiqu’il en soit, je passais mon temps à dormir, ou à faire des activités qui ne demandaient que peu d’efforts, ralentissant la progression de l’expérience, mais Takehiro ne s’en était pas plaint, il voulait avant tout que je me remette, me menaçant avec diverses méthodes qui eurent quand même leur effet, rien qu’à l’imaginer…

Il m’avait demandé d’enfiler un costume, étrange idée, tout de même, sur un imprévu de la sorte. Mais il l’avait annoncé sur le même ton qu’à l’habituel, pas plus distant, pas plus froid, mais autoritaire, de sorte que je ne posais pas de questions, tant son regard signifiait que ce n’était pas la peine. Depuis ce jour, j’avais pris l’habitude de ne plus poser de questions, coupable d’en avoir trop fait, j’en étais devenu conciliant, mais nos discussions s’en étaient vues bien réduites, puisque je n’osais plus.

Avec un peu plus d’énergie que ces derniers jours, j’allais me laver, me raser, chose que j’avais un peu mis de côté, depuis le deuxième jour de rhume où j’avais réussi à me couper. Aujourd’hui, ce sera rasoir électrique pour plus de sécurité et de commodité, un peu plus long, je terminerais à la main. Je passais ensuite à la douche pour un nettoyage intégral, ça semblait très important comme rendez-vous, alors, je fis de mon mieux pour paraître au moins présentable, surtout s’il fallait sortir le costume. Celui-ci, je ne savais pas trop d’où il sortait, mais il était sobre. je ne l’avais jamais mis, je ne me voyais pas dedans, mais c’était l’occasion d’essayer.

Tout de noir vêtu, j’avais l’air d’un pingouin, et j’avais le sentiment d’omettre certaines choses, que Takehiro me rappela à l’ordre : une cravate en adéquation et les cheveux attachés. C’est clair que j’étais loin d’avoir la coupe adéquate pour ce genre de situation. Il avait tant pris soin à me mettre en état, pour régler les détails, notamment le noeud de cravate, où il était si proche de moi, que je remarquais combien il était plus grand que moi, peut-être une dizaine de centimètres, qu’en sais-je, mais je pouvais sentir son parfum à cette distance. Je fermais les yeux et levais la tête pour le laisser faire ce noeud que je ne maîtrisais pas avec mes deux mains gauches, prêter par ses soins. Chose inattendue, il s’enquit à m’attacher les cheveux sobrement et me coiffa, en fait. Je déglutis de gêne et rougis légèrement en balbutiant un :

« Merci… »


Je ne me sentais pas à mon aise. Une vraie mère poule. Je repensais à notre dernière véritable discussion, et les questions tournaient toujours de la même façon : Comment était ma mère avec moi ? Est-ce qu’elle prenait soin de moi de la sorte ? A quoi ressemblait-elle ? Je l’imaginais protectrice, d’une certaine façon, peut-être désespérée d’avoir un fils qui avait tout oublié, fatigué d’avoir dû faire des choix. Et mon père dans tout ça ? En fait, je me perdais dans tout ça, je n’en savais rien et je ne le saurais peut-être jamais. Je ne me doutais pas une seconde de ce que j’allais essuyer aujourd’hui.

Docile, j’avais enfilé une veste sombre, en accord avec le costume, et une fois monté dans la voiture, je ne décrochais pas un mot, posant mes mains sagement sur les cuisses, solennellement, le regard fixé devant moi, l’air inquiet et sentant une certaine tension un stress. Je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais ce n’était pas tous les jours que j’enfilais un costume sans aucune raison apparente, il s’agissait d’un évènement important, et il ne m’avait rien dit. La route était longue et plus on s’approchait de l’arrivée, plus je sentais l’angoisse augmentée de manière exponentielle, pâlissant à chaque kilomètre, en plus du froid qui commençait à se faire sentir, contractant mes muscles convulsivement. Les panneaux qui indiquaient “Froënbourg” me mirent un peu la puce à l’oreille : un retour aux origines ? Alors qu’il avait des ordres ? Je sentais que quelque chose clochait, et ça n’arrangeait rien à mon anxiété.

Arrivé sur place, j’avais l’impression d’avoir un étau autour de la poitrine, lisant “funérarium” sur le bâtiment, à côté du parking où nous nous étions garés. La boule se forma dans ma gorge. Je jetais un regard à Takehiro, peut-être que nous allions voir une de ses “connaissances” ? Mais pourquoi m’aurait-il emmené ? J’essayais de croire à bien des choses qui m’éloignaient de la réalité. Des personnes sortirent par la porte, mais nous étions trop loin pour que je puisse reconnaître des visages, et puis certains étaient voilés, ou avec des lunettes de soleil, masquant une tristesse qui était tout de même visible face à la perte d’un être cher. Je déglutis et suivi Takehiro lorsqu’il m’intima de le faire, sans rien dire, faisant un simple signe de tête devant la personne qui gardait l’entrée. Je devais être aussi pâle qu’un mort, craignant à la fois le pire et le meilleur. Mes jambes voulaient à la fois fuir ce lieu angoissant et m’y précipiter en avant pour découvrir ce qui se tramait et ce que je pourrais apprendre. C’étaient les pas du scientifique qui me faisaient avancer, sinon, je crois que j’aurais pris la poudre d’escampette.

Au fond de moi, je connaissais la vérité, à partir du moment où nous étions arrivé au funérarium, où j’avais voulu fuir, et chaque pas, chaque mot posé sur les fleurs exposées ne faisait que confirmer mes craintes. “Mme Eberhart”... Mes dents et mes poings se serrèrent, en même temps que mon coeur. Comment devais-je réagir ? La peur de n’avoir aucun sentiment qui surgisse prenait le pas aussi. Et s’il n’y avait aucune larme, ni aucun souvenir qui surgissent ? Etais-je insensible ?

Je pénétrais à la suite de mon guide dans la petite pièce plus fraîche que les autres où l’odeur de la Mort planait, me donnant de ces nausées. Lui s’arrêta, et moi je restais planté là, observant le cercueil ouvert, mais je ne voyais pas encore le visage, je n’osais m’approcher davantage, attendant comme des ordres, qui feraient réagir mon cerveau qui s’était mis en stand by. Je jetais un regard paniqué au seul vivant qui m’accompagnait, mais n’obtint rien à part ses condoléances. Que devais-je faire ?

Un pas en avant, puis deux, les secondes s’écoulaient trop lentement, des visions apparurent en subliminale, et j’entendais comme un gong de sentence, mon coeur qui battait lentement, mon souffle rauque, et une douleur grandissante, indescriptible. J’apercevais désormais ce visage familier, dont il n’était pas nécessaire de rappeler qu’il s’agissait de ma génitrice. La gorge nouée, les lèvres pincées, mes doigts tremblèrent s’agrippant sur le bord des planches en bois qui la protégeaient. Mes yeux se closent douloureusement, comme un refus de voir la vérité en face, et lorsqu’ils se rouvrirent, l’humidité les avait envahis. Ce n’était pas mes souvenirs qui jaillirent, mais la mémoire du corps, les sentiments refoulés qui se mélangeaient, sans que je ne puisse les contrôler. Mes épaules s’affaissèrent lentement, fébriles et ma tête se baissa, retenant les sanglots irrémédiables.

Je ne me souviens pas de ce qu’on avait pu vivre ensemble, mais son visage ne m’était pas inconnu, et c’était surtout le lien du sang, qui parlait, ou alors ce lien indélébile entre une mère et son fils, un parent qu’on aimait, qu’on chérissait et qu’on venait de perdre. La compréhension qu’elle était le seul espoir, la seule personne qui pouvait vous tendre la main, disparue à jamais… ? C’était confus.

Les larmes étaient silencieuses, mais mon corps s’abandonna sur la chaise à côté. Les mèches qui avaient été soigneusement placées derrière mes oreilles retombèrent comme un symbole pour masquer mon visage marqué par les larmes qui coulaient lentement, ravalant toute autre marques de sentiment. L’apathie était apparue, laissant les sentiments tournés à l’intérieur de moi, mais ils voulaient se déchaîner. De la colère, de la peur, de la tristesse, de la haine, de l’amour. Un cri étouffé. Mon regard devint comme vide, fixant un point invisible sur le cercueil qui me masquait la vue de ma mère. En l’espace d’une semaine, c’est comme si on m’arrachait pour la deuxième fois le coeur.

Et dehors, le temps s’agitait.


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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyJeu 10 Avr 2014 - 15:58




She's full of love for you

feat. Ludwig Frey Eberhart



Debout dans le fond de cette pièce à l'éclairage tamisé, j'assistais à la désolation de Ludwig. Sur la route j'avais commencé à prévoir tous les scénarios. Il aurait pu ne pas la reconnaître, il aurait pu ne rien ressentir. C'était honnêtement ce que je pouvais lui souhaiter, que son amnésie lui épargne une douleur supplémentaire. Mais malheureusement ce ne fut pas le cas.

Je sais ce que ça fait de voir son parent dans ce lit de mort, recouvert d'un voile, comme endormi, comme s'il s'apprêtait à se réveiller bien que ses paupières ne s''ouvriraient plus jamais. Je sais ce que ça fait de perdre la seule personne qui vous aimerai inconditionnellement, envers  et contre tout, contre la logique, contre la nature. La seule personne qui vous soutiendra quoi qu'il advienne. Enfin....Ludwig ne se souvient peut-être pas de tout ça. Son cerveau ne comprend pas. Mais son coeur souffre. Si sa mémoire encyclopédique lui fait défaut, ce n'est certainement pas le cas de sa mémoire émotionnelle, ni de sa mémoire physique. Ses réflexes, ses gestes sont toujours là bien présents, tout comme le souvenir de se émotions.

C'est sans doute pour ça que même s'il n'a aucun souvenir d'elle, son coeur saigne et ses yeux pleurent. J'ai vu ses larmes couler, sans un bruit, sans un cri, sans sanglots. Mais elles étaient bien là. Je sais ce qu'il ressent. Assommé par la nouvelle et la douleur. Les étapes du deuil. Le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. J'ai déjà traversé tout ça pour ma mère. Pour mon frère en revanche...je ne sais pas dans quel partie du cycle je me trouve. Je ferme les yeux. Me retrouver dans cette pièce...Je me souviens quand cétait mon frère qui se trouvait dans ce cercueil en bois fermé durant la veillée funéraire. Mon père était là, sa nouvelle femme aussi. Chiyo était là. Mais moi j'avais l'impression d'être ailleurs. Il y avait tous ces gens...certains que je connaissais même pas qui venaient me présenter leur condoléances.. J'hochais la tête, je disais merci, sans détacher le regard du cercueil. Je ne regardais même pas ma fiancée. Je crois qu'elle essayait d'être là pour moi, de me remonter le moral, mais je ne la regardais.

Je voulais juste être seul. Etre parmi les gens qui pouvaient me comprendre. Mon frère était mort, mais il était toujours là. Normalement je n'aurai pas dû être aussi anéanti. Et pourtant...quelle surprise.. je l'avais été.

Mais ici il ne s'agit pas de moi. J'ai ouvert les yeux. Ludwig était toujours près du cercueil, abattu. Nous n'avions qu'une heure, une petite heure pour lui dire au revoir. L'âme de sa mère demeurait près de son fils, elle l'enveloppait. Elle lui envoyait des messages d'amour qu'il ne pouvait pas recevoir. J'ai inspiré profondément et je me suis approché du cercueil. Je sais que j'aurai dû me contenter de mon rôle, de rester au fond de la pièce, d'attendre une heure et puis de le ramener à la maison. Mais là, Ludwig était en souffrance et il n'avait personne d'autre sur qui compter. Personne sur qui s'appuyer en cette période de transition. Son monde s'écroulait. Si je ne voulais pas avoir de mauvaise surprise, ou le faire plonger en pleine dépression, je devais agir un peu.  Lui montrer mon soutien.  Au mieux, je pouvais obtenir sa reconnaissance, sa confiance, sa sympathie... en revanche je ne devais pas me laisser aller non plus. Garder la distance.



« Elle a l'air paisible.  »


murmurais-je. On évite de parler à voix haute dans ce genre d'endroit. Je regardais les couronnes et les fleurs disposées autour d'elle.

« Et elle a l'air d'avoir été aimée aussi.  »


Cela ne servait à rien de s'excuser. Ca risquait de l'énerver plus qu'autre chose. J'aurai pu lui parler de l'enterrement qui aurait lieu deux jours plus tard mais à quoi bon ? Il ne pourrait pas s'y rendre.  Je restais silencieux une quinzaine de minutes. Je ne sais pas si ce que j'ai dit pourrait l'apaiser ou au contraire le tourmenter encore plus. De toute façon il a besoin de temps. Je peux toujours essayer de l'aider à se focaliser sur le positif...mais serait-ce bien nécessaire  ? Serait-ce efficace ? J'en doute. Il est inconsolable. Je le sais. En signe de soutien, j'ai osé poser ma main sur son épaule. J'ai senti comme une sorte d'électricité statique. Pendant une seconde j'ai cru que c'était sa mère qui me repoussait. Mais si c'était le cas, j'aurai été capable de ressentir son hostilité envers moi. Je crois que j'ai juste senti son énergie, rien de plus.  

Et ensuite j'ai pensé.... est-ce que cela l'aiderait si je lui avouais la vérité ? Cela le ferait probablement pleurer, ça lui ferait peur et peut-être même qu'il refuserait de me croire mais... Au fond de lui, est-ce que cela ne l'aiderait pas ? J'ai ôté ma main de son épaule.



«Vous  savez... Vous vous souvenez quand je vous ai dit que votre âme ne disparaîtrait pas ?  »


C'était une question rhétorique. Je poursuivais, toujours à voix basse.

«C'est parce que les âmes ne disparaissent pas. Elle se transforment en énergie. Elles demeurent parfois un certain temps ici avant de retrouver la paix et d'être réincarnées...  »


L'atmosphère changea un peu. J'ai ressenti que j'avais leur attention à tous les deux. Madame Eberhart...ne savait rien de ce qui allait lui arriver, elle avait peur. Et maintenant qu'elle avait retrouvé son fils, maintenant qu'elle percevait ces paroles réconfortantes, elle se sentait plus en sécurité, moins agitée.

« Et cette pièce... elle est remplie de l'énergie de votre mère. Elle est remplie de messages d'amour pour vous.  »


Ce n'était pas des mensonges. C'était vrai. Je pouvais ressentir la tristesse et l'amour que portait sa mère pour Ludwig. Mes lèvres se sont tues soudainement. C'était fort, l'amour d'une mère, c'était puissant. Et ça me troublait. Ma mère est morte depuis longtemps. Son amour est fort, mais il est calme, il perdure. Celui de madame Eberhart...il explose, il brûle. Ca doit être parce qu'elle vient de mourir...Ou parce qu'elle  était si inquiète, si tourmentée à propos de son fils...Heureusement que je peux compter sur mes propres fantômes. Ils m'enveloppent, ils me protègent, ils m'aident à retrouver mon calme. Dieu merci. J'ai cru que j'allais craquer.... J'ai vérifié l'heure. Il nous restait encore un peu moins de 40 minutes. Maintenant que j'avais établi ma présence comme un soutient, je me sentais un peu de trop dans cette pièce.


« Je pense que... je vais vous laisser le temps de lui dire au revoir...Je vous attends dans l'autre pièce.»




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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyVen 11 Avr 2014 - 11:11

Day cries

feat. Takehiro Hamada


Un silence morbide envahissait la pièce et ma vue était brouillée, entrapercevant ce monde que j’avais déjà aperçu lorsque je voulais m’enfuir, un monde en perpétuelle métamorphose, mais que je savais au fond de moi, dans ces moments, il ne me suffisait qu’à ouvrir la porte pour y pénétrer pour connaître la paix et y dormir. Dormir jusqu’à me réveiller paisiblement sans toute cette souffrance. Ma main se tendit lentement rencontrant la poignée imaginaire, mais la rotation ne se fit pas, la vision se brouilla alors que des paroles s’élevèrent…

Mes paupières clignèrent une ou deux fois, comme reprenant vie, et mon ouïe percevait ses mots. Mon seul lien à cette Terre désormais. Je levais lentement les yeux noyés vers le visage de la défunte, pour constater que c’était comme si elle était endormie profondément, dans l’attente de son éveil. Oui, elle avait l’air paisible, et d’avoir été aimée, mais qu’en était-il vraiment ? Son fils, peut-être le seul, n’avait pas été à ses côtés pour ses derniers jours. Peut-on vraiment être si insouciant alors qu’on avait un enfant atteint d’un mal peut-être incurable ? J’en doutais. Mais au fond de moi, je percevais que… j’avais été un mauvais fils. Un fils qui lui avait créé du souci. Un fils qui n’avait pas été présent. Y avait-il eu quelqu’un à ses côtés ? J’ignorais tout, absolument tout.

Sa main sur mon épaule, je n’avais pas la force de l’esquiver, mais le contact m’avait effrayé, il avait franchi une barrière que j’avais forgé en quelques secondes, pour m’enfermer dans une bulle protectrice de déni. Ce contact me soufflait que moi j’étais vivant, en ce monde, bel et bien vivant, comme un loque qu’on traîne derrière soi. Mon âme aurait voulu se détacher du corps, mais elle non plus n’avait pas la force. La voix à l’intérieur de moi était plus que silencieuse, bien que j’aurais espéré une manifestation afin que je fuis cet instant. Mais peut-être que je ne le voulais pas… Rien, absolument rien ne me permettait d’échapper à ce calvaire émotionnel.

Simple signe d’écoute, un hochement de tête. Pas un regard, je n’avais pas la force de tourner le visage, je me battais suffisamment pour refouler les flots envahissants, et sa voix retenait mon attention. Mais je ne comprenais pas ce qu’il disait. C’était des mots qui ne voulaient rien dire, encore moins quand ils étaient assemblés en une phrase. Une énergie ? Comment pouvait-il le savoir ? Moi, je n’étais pas croyant, je ne croyais pas en ces choses, la magie, les religions, ce n’était que des balivernes, des contes de fées pour adultes, pour embellir la vie. Et pourtant, au fin fond de mon gouffre de désespoir, c’était un peu comme une lumière qui éclairait faiblement et qui me caressait doucement le visage pour me réchauffer, panser mes plaies. C’était tentant de tendre la main en cette direction, mais tout aussi facile de m’en détourner pour rester dans l’ombre. Mais une vérité me faisait hésiter… Cette chose qui cohabitait en moi… C’était la vérité, ces deux âmes en un corps… Ca aussi, c’était censé être impossible… Et pourtant…

J’aurais été dans mon état normal, sans doute aurais-je esquisser un sourire ironique, gentillet, pour dire que je le croyais, mais que je n’y croyais pas à la fois, ne voulant pas le froisser. Mais là, non. C’était difficile à digérer. Et une idée me traversait l’esprit. Non, en fait c’était juste con. Je me demandais, comme il avait réussi à incarner une âme en moi, peut-être était-il capable de ressusciter les corps ? Mais il avait précisé que l’esprit qui cohabitait avec moi était particulière. Qu’avait-elle donc de particulier par rapport à une autre, à part qu’elle vient d’une statuette ? Il s’agissait de sorcellerie ? Je me demandais si le Destin existait, et si les âmes, une fois qu’ils ont fini leur temps sur Terre, ne pouvait plus s’incarner avant d’avoir refait un cycle de… “nettoyage” ou un truc du genre, pour de nouveau se réincarner dans un nouveau-né, sans souvenir.

Ma tête s’affaissa de nouveau, regardant le sol d’un air absent, encore conscient de mon environnement, je gardais les lèvres closes. je ne percevais pas ce qu’il me disait, alors comment pouvais-je le croire ? J’aurais voulu, mais sans souvenirs d’elle, je ne pouvais à peine imaginer ce qu’elle pouvait vraiment ressentir pour moi, s’il disait simplement cela pour me consoler, ou si c’était vrai. Je vivais dans un monde où je ne savais plus percevoir la réalité ou la magie. Avais-je franchi une frontière en perdant la mémoire ? Ou bien se jouait-on de ma naïveté ? Une caméra cachée ? Je n’y pensais même pas, tellement je trouvais malsain de jouer de la sorte avec les sentiments des gens.

Et sur le point de partir, ma gorge se dénoua, permettant l’exclamation d’une voix rauque et grave, troublé par les émotions, incapable d’avouer que je ne voulais pas rester seul, tant j’étais mal à l’aise. Mais c’était juste pour le retenir, un peu plus, avant que je ne retrouve la force de me lever.

« … Je… ne me souviens pas. Je n’ai pas pu lui dire au revoir… Et… Je ne peux pas... »


Dire “au revoir” à quelqu’un qui est déjà parti ? C’était… inutile. Dans la plus grande confusion, je ressentais comme un colère profonde, contre moi, contre Takehiro, contre ma mère, contre tout le monde. Tout m’énervait, pourquoi avait-il fallu que ça arrive ? Pourquoi est-ce qu’on s’acharnait de la sorte sur moi ? Qu’avais-je donc fait pour mériter ça ? Quand je pense que face à ma mère dans le cercueil, rien ne revenait, alors que j’avais tant espéré… Depuis deux mois, je voulais voir les miens, mais ça ne m’apporte rien, à part de la déception. Mais à quoi est-ce que je pense ? Tout se mélange.

Je me lève brusquement et sors en premier de la pièce, incapable de rester plus longtemps ici. Franchissant les pièces dans l’autre sens, le visage empreint de douleur et marqué par les larmes qui ne s’arrêtaient plus, je me retrouvais dehors, à l’entrée, retenu par la laisse invisible qui me liait à Takehiro, cette “promesse” de ne plus partir à l’aveuglette. Et je m’arrêtais là, à regarder la tempête qui s’était mise à déferler en l’espace de quelques minutes sur la ville de Froënbourg. Mes jambes m’abandonnèrent, et mon corps glissa contre le mur, me retrouvant recroquevillé de nouveau ici. Et les sanglots me rattrapèrent, secouant violemment mon corps, suffoquant, la tête plongée dans les bras.

Laissez-moi tranquille…


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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyVen 11 Avr 2014 - 14:46




Let it be

feat. Ludwig Frey Eberhart



Je croyais que c'était la meilleure chose à faire. Le laisser seul, faire son deuil, pleurer autant qu'il en avait envie, murmurer de douces paroles au défunt, peut-être même des questions, mais au moins, qu'il puisse lâcher tout ce qu'il avait sur le coeur librement. Apparemment j'avais tort. Je m'apprêtais à partir quand sa voix rauque balbutia quelques paroles que je ne comprenais pas, et il me devança. Il disait qu'il ne se souvenait pas. Qu'il ne pouvait pas dire au revoir.  Je poussais un soupir en entendant la porte se refermer derrière moi. La présence de sa mère l'avait suivi. D'un air las je regardais les restes physiques de Madame Eberhart.

Avec tout mon respect vous avez élevé un crétin, Evelyne. Je ne vous remercie pas.

J'avais essayé d'être gentil. J'avais essayé d'être compatissant. J'avais essayé d'être prévenant et conciliant et tout ça pour quoi ? Pour rien. Je ferais mieux de me dépêcher avant que l'autre imbécile décide de disparaître dans la nature une fois de plus. J'ouvrais la porte à la volée pour le retrouver affaissé dans la salle d'attente et sanglotant. C'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Avec toutes les chaises qui se trouvait dans cette pièce il aurait pu simplement choisir de  s'effondrer sur l'une d'entre elle.  Mais non. Il fallait que ce soit dramatique et qu'il hoquète tout seul dans son coin. Je le regardais faire sans rien dire pendant quelques minutes.

De toute évidence, Ludwig ne répondait pas, voire même mal à la compassion et à la gentillesse. Ainsi soit-il. Je devrais me montrer plus neutre, et plus argumentatif. Je ne murmurais plus, ma voix était neutre et froide, comme d'habitude.



« Si la personne qui se trouve là n'est qu'une étrangère pour vous, pourquoi est-ce vous êtes dans un état pareil ?  »



Il aurait dû se voir. Tous ses efforts pour qu'il soit corrects s'évanouissaient si c'était pour sangloter comme un gamin de 4 ans. Evidemment que je pouvais comprendre, j'étais passé par là moi aussi. Mais puisque la compassion et la gentillesse ne l'amenait qu'à prendre plus de liberté, qu'à faire des pas en arrière...


« Cette femme... elle a passé toute son existence à vous aimer envers et contre tout. A vous protéger. A prendre soin de vous. Votre tête ne s'en souvient pas, mais votre coeur oui, n'est-ce pas ? »


Les bras croisés, je le regardais avec un air de défi. Pourquoi était-ce si compliqué pour lui de comprendre. S'il s'était transformé en lavette, en loque avec laquelle j'aurai pu essuyé ses larmes sur le sol, c'était pour quoi ? Ce n'était pas pour elle peut-être ? Ou bien ce n'était que pour lui, parce qu'il ne parvenait toujours pas à ce souvenir. Si c'était le cas... il me faisait honnêtement pitié. Il ne se souvient pas, mais son lien avec elle est intact. Même la mort ne peut pas briser le lien entre une mère et son enfant. L'amour sincère, c'est comme les âmes. Ca ne disparaît jamais. Ca laisse des traces, dans toutes vos vies précédentes et dans toutes celles qui suivront.  

Je regardais ma montre.


« Il nous reste un peu plus d'une demi heure.  Comme je le vois, vous avez trois options. Vous pouvez retourner la dedans, prier, faire ce que vous voulez pour payer vos respects à votre mère,  vous pouvez rester ici, à vous apitoyer sur vous-même ou bien vous pouvez décider de partir tout de suite et de rentrer à la maison. C'est votre décision.  »


Je sais que normalement j'aurai mieux fait de me taire. De l'emmener juste ici et de ne rien dire. Mais le mal était fait, et je ne pouvais pas le regarder s'effondrer et pencher vers la mauvaise direction. Pas très neutre, pas très scientifique, je le sais. C'est juste que...j'en ai marre d'observer sans interférer. Il est seul. Il est incapable. Si je le laissais faire sans rien dire, ce ne serait qu'un gâchis de temps et d'énergie. Il avait besoin de quelqu'un pour le secouer un peu, ou du moins, c'était ce que je pensais.


Je fronçais les sourcils et je reprenais d'un ton ferme.

« Mais je vais vous dire une chose : faîtes attention. Faîtes attention car lorsque vous aurez récupérer vos souvenirs, vous vous souviendrez de la décision que vous avez prise. Et si ce n'est pas la bonne, vous allez vous détester pour ce que vous avez fait je vous le garantis.  »



Je m'étais cassé la nouille pour le faire venir ici. Ca c'était ma décision, je l'avoue. Peut-être pas la bonne, mais je voulais lui laisser une chance. Une dernière  chance de ne pas avoir de regrets plus tard. A partir de ce moment là je me taisais, et je le laissais réfléchir et prendre sa décision. Il me serait difficile de ne pas le juger. Cependant je ne pouvais pas me sentir concerné ....mais le voir comme ça, dans la même impasse où je me suis trouvé, c'était difficile de ne pas chercher les similitudes. Difficile de ne pas éprouver de sympathie. Mais c'était le piège dans lequel je m'efforçais de ne pas tomber.


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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyVen 11 Avr 2014 - 23:39

I know

feat. Takehiro Hamada


Ca avait commencé doucement, des remarques, puis s’ensuivirent comme des reproches, des regrets, comme si j’étais coupable. Les questions aux réponses évidentes fusaient, bien sûr que je savais de qui il s’agissait, je savais que je pleurais une perte chère, je n’estimais pas sa valeur même, je souffrais. Alors ai-je vraiment ce mérite de pouvoir lui dire au revoir une dernière fois, alors que je n’avais pas été là ? L’avais-je été avant ? Bien sûr qu’une mère éprouve de l’amour pour son fils, je savais qu’elle avait toujours été derrière moi, même si j’ignorais tout d’elle.

Et puis il m’attaquait, il ne me laissait aucun répit, pas le temps d’une réflexion, c’était agressif, sans pitié. Et c’était là que ça m’énervait. c’était sorti comme une balle pour arrêter la course de l’animal qui sortait d’entre ses lèvres, pour arrêter le flot de paroles qui me mettait un peu plus de poids sur les épaules, la culpabilité. Etait-ce vraiment bon ? J’en savais rien, mais je le fusillais du regard, bien que rougi par les larmes, mon humeur était mauvaise, il devait se taire.

« Je sais ! Tais-toi !»


Je sais qu’il a raison. Que je le regretterais, si je ne le faisais pas, avec ou sans mémoire. J’en détournais le regard vexé qu’il ait toujours raison. Mais je ne savais pas comment m’y prendre, ni quoi dire. Un dernier hommage ? Je ne savais même pas si je devais la vouvoyer ou la tutoyer. La traiter comme une étrangère, ou comme… je ne sais pas, je n’ai pas vraiment d’exemple.

Cependant, je pris un nouveau souffle et me relevais, lentement, les muscles endoloris par la position inconfortable que j’avais prise, et lui lançais un nouveau regard pleins de reproches, bien qu’il n’y était pour rien, pour retourner dans cette salle froide, où l’anxiété revint au galop. Je n’avais qu’une demi-heure… Pour faire quoi ? Le doute s’insinuait en moi face à ses questions. Maintenant que j’avais face à moi la personne que je voulais le plus voir, rencontrer, même si elle était froide, je ne savais pas quoi faire, ni comment réagir. La main sur la poignée, je ne franchissais pas le pas. J’avais encore besoin d’un coup de pied au derrière pour avancer. Ou alors d’un soutien. Jetant un regard vers lui, je le baissais de nouveau et murmurais timidement, rengainant ma colère :

« Je… ne veux pas y aller seul… S’il… vous plait... »


De la peur ? Oui peut-être. Mais rester seul avec un corps… Il y avait quand même de quoi flipper. Non pas que j’étais fan de films de zombies ou quoi que ce soit du genre, mais je n’étais pas à mon aise. Et puis, mine de rien, ses paroles m’avaient réchauffé le coeur. Alors… sa présence, même silencieuse, était revigorante. Au moins, je n’étais pas tout seul, dans cette pièce confinée, où j’avais toutes les chances de faire une crise de claustrophobie. Rien que l’idée de retourner dans cette salle me bloquait la respiration et je suffoquais déjà. Et pourtant ma décision était prise, je devais juste franchir le pas. Alors seul ou pas, je devais le faire. Je pris une bouffé d’air douloureuse et ouvris la porte pour faire le pas que j’avais fait en toute ignorance la première fois.

Cette fois-ci, mon esprit était déjà moins tourmenté, je savais déjà ce qui m’attendait, et je m’approchais lentement du cercueil pour mieux la regarder, mieux la contempler, chacun de ses traits, garder dans ma nouvelle mémoire cette dernière image d’une femme apaisée qui fut aimée. Mais qui avait eu un fils indigne et incapable… Les larmes revinrent à la charge, coupable de tout cela, je prenais cette charge sur mes épaules qui s’affaissèrent de nouveau, pour me pencher contre le cercueil, sans m’asseoir, je ne voulais pas la quitter des yeux. Et mes doigts effleurèrent son front, ses cheveux trop bien coiffés, je voulais laisser une mèche un peu éparse pour lui donner un air plus vivant, comme si elle allait ouvrir les yeux pour m’offrir un sourire. Et ma voix s'éleva murmurante et entrecoupée de sanglots :

« P-pardonne… moi… Je n’ai pas été là… »


Mon doigt s’enroulait autour de sa mèche brune et ondulée, parsemée de fins traits blancs, symbole d’une vieillesse précoce, signe de soucis, peut-être, à moins que ce ne soit de famille ? Pouvais-je être la source de ces soucis ? Je ne le saurais peut-être pas. Mais si c’était le cas, je n’avais plus l’occasion de me racheter. Mais maintenant, surtout, comment pourrais-je savoir ce qu’elle attendait de moi ? Quelles étaient ses volontés ? Déjà que je me sentais nu d’être venu sans rien, pas un bouquet, limite sans intentions… Mais j’étais là...

« Je… ferais ce que je peux pour que tu sois fière de moi, où que tu sois… »


J’avais caressé ses mains, croisées entre elles, avec un chapelet sur son ventre. Ce serait son dernier voyage, elle n’avait plus de souci à se faire. Etrange, le sentiment qu’on a, lorsqu’on rencontre une personne à qui on voulait demander tant de choses, mais qui était désormais réduite au silence. Je voulais lui demander par télépathie, lançant mes questions au ciel, les yeux larmoyants, les fermant pour lui transmettre, mais je ne recevais rien. Je ne percevais rien. Et pourtant j’eus un sourire. Je me moquais de moi-même de réagir de la sorte, alors que je n’étais pas croyant. Se diriger vers le ciel, alors que le paradis n’existait pas, et aucune raison pour qu’il soit au ciel. Comme le disait Takehiro, elle était peut-être là, mais je n’étais pas sur le même plan physique qu’elle. Je ne pouvais rien lui envoyer tout comme elle ne pouvait pas me répondre. J’essuyais vaguement mes larmes qui s’étaient calmées maintenant d’un revers de manche. Mais je restais là. Passer cette dernière demi-heure à penser, pour elle, imaginer ce que nous avions pu vivre, ce que nous aurions pu vivre… C’était trop tard, mais j’espérais pouvoir me souvenir d’elle, plus tard, car mon corps souffrait cette perte et cela devait cacher que de sentiments amoureux envers ma génitrice, un respect profond.


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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptySam 12 Avr 2014 - 1:05




Our time is running out

feat. Ludwig Frey Eberhart



Mes mots étaient durs, je le reconnais, mais vu que se montrer gentil et plein de compassion ne menait à rien, c'était les seules armes qui me restaient. J'avoue que si quelqu'un s'était adressé à moi de cette façon dans la même situation, je lui aurais fait ravalé ses dents. Bien sûr, j'avais raison. Je le savais et Ludwig, c'était surtout ça qui devait l'énerver. Mais que voulez vous dans ces cas là on est pris tellement au dépourvu qu'on ne sait plus réfléchir correctement. Enfin, ça, c'était si Ludwig pouvait réfléchir. Il me lança un regard assassin plein de larmes et m'ordonna de me taire. Ce que je fis, une fois que j'avais terminé mon petit discours.

Et comme prévu, il décida de prendre la bonne décision. Il ramassa son corps pathétique et le déplaça jusqu'à la porte, où il hésita. Il me supplia de venir avec lui. J'étais un peu surpris. La minute précédente il m'ordonnait de me taire -  en me tutoyant - et là, il ravalait sa colère parce que... parce qu'il avait peur ?Vraiment...comment  pouvais-je le voir autrement que comme un gamin ? Mais c'était compréhensible et après tout, je l'avais amené jusque ici, je n'allais pas le laisser tomber, surtout quand il exprimait enfin son besoin à voix haute. Sans rien dire j'avançais dans la même direction, lui intimant de poursuivre d'un geste et je le suivais, refermant la porte derrière nous.

J'ignorais pourquoi il éprouvait le besoin que je sois là. Alors qu'il s'approchait timidement du cercueil, je restais dans le fond, les bras croisés. Au moins Ludwig n'était pas un crétin complet comme je le pensais. Il pouvait être raisonnable. Il savait que c'était juste, que ce que je voulais, ce n'était pas lui faire du mal...mais lui donner une dernière chance. Une chance de dire au revoir. Au moment où je l'ai vu commencer à la toucher prudemment, j'ai baissé les yeux. J'ai entendu sa voix, tremblante de larmes. J'ai ressenti la détresse et l'amour de sa mère, rayonner vers lui. J'ai dégluti difficilement. Je n'avais rien à faire ici. Ce n'était pas ma place. Je n'aimais pas ça...j'avais l'impression d'être de trop. D'être un voyeur. Ce que Ludwig avait à dire à sa mère...ça ne me concernait pas. Et pourtant  ses dernières paroles résonnaient dans ma tête et rendaient ma salive vraiment difficile à avaler.  Je me sentais...vulnérable. Mal à l'aise. Non...en fait je me sentais coupable.

Parce que je n'avais pas de quoi rendre ma mère fière. Ni mon père. Ni mon frère.

Je suis échec. Ludwig, lui, ne se souvient de rien. Il dit ses choses sans savoir. Demander pardon... dire tout ça... c'est tout ce qu'elle veut entendre, mais comment peut-il le savoir, comment peut-il être aussi juste tout en restant dans l'ignorance ?! Qu'est ce que ce gamin pleurnichard et incapable avait en lui pour pouvoir dire des choses pareilles ?! Il ne sait pas bien sûr, il ne sait pas qu'il vise droit sur la cible...Ses paroles...étaient juste et émouvante. Honnêtement je me serai attendu à des mots convenus, à des sanglots étouffés, à des suppliques mais pas à ça. Pendant les longues minutes qui suivirent, je gardais le silence et les yeux baissés. Je pouvais ressentir l'atmosphère entre ces deux là et c'était vraiment.... touchant. Mais malheureusement le temps est une denrée rare et qui s'épuise vite. Une fois l'heure écoulée, j'étais obligé de l'interrompre dans sa contemplation.



« Il est l'heure. »


Il ne s'accrocha pas au cercueil. Un dernier regard, un dernier geste et il me suivit dans la salle d'attente où ne propriétaire nous attendait déjà. Dur retour à la réalité. Je le remerciais et nous nous serrâmes la main avant qu'il nous accompagne dehors. Et je n'étais pas au bout de mes surprises. La neige tombait en gros flocons sur Froënbourg, recouvrant son manteau déjà immaculé d'une couche supplémentaires. La neige tombait à une fréquence rapide et régulière, et la nuit tombante laissait présager du verglas sur les routes. Mauvais présage... Il fallait que je prenne une décision. Ou je décidais de prendre la route par ce temps ou bien...je devais trouver un moyen de rester à Froënbourg. Je fronçais les sourcils. La temps nous avait pris par surprise et je n'avais pas l'habitude de conduire sous ses conditions météo. C'était dangereux. Et si jamais j'avais un accident ? Il était tard, la tempête de neige faisait rage et ne semblait pas s'arrêter.  Les routes dégagées à mon arrivée étaient désormais recouverte de neige. Je jugeais plus prudent de passer la nuit ici. De toute façon rien d'urgent nous attendait à Terraria.

Je rattrapais rapidement le propriétaire du funérarium.


«Excusez-moi ! Vous savez s'il y a des...hôtels pas loin ? Je ne me sens pas de prendre la route avec ce temps. »


Il acquiesça vivement et confirma mes dires, me donnant une adresse avant de repartir en maugréant sur ce temps de merde. Nous retournions donc dans la voiture. J'encodais l'adresse dans le GPS et je parvins à sortir la voiture du parking, et à rouler à 30 à l'heure sur la route pour éviter les accidents. Ludwig semblait se reposer sur le siège passager soit accablé par le chagrin, soit soulagé par son dernier hommage à sa mère.

« Si vous voulez, demain nous irons lui acheter des fleurs.  »


Il ne m'a pas répondu. Je pense qu'il était déjà endormi. Après une trentaine de pénibles longues minutes, j'ai fini par trouver l'adresse en question et ranger prudemment la voiture sur le parking enneigé. Il s'agissait d'un établissement plutôt standard, une petite dizaine d'étages tout au plus. Je remarquais que Madame Eberhart ne suivait plus son fils. Elle était sûrement partie, appelée ailleurs. Je posais ma main sur l'épaule de Ludwig pour le réveiller.



« Hey. On est arrivés, sortez de la voiture. »


Mais contre toute attente, ce n'était pas le même visage ensommeillé qui se tourna vers moi. Les yeux étaient encore rougis par les larmes, certes, mais il y avait ce masque que je connaissais trop bien et qui troublait ma vision.  

Oh non, pas lui.

Je fronçais le sourcils, emmerdé. Ce n'était vraiment pas le jour pour qu'il se pointe. Vraiment pas. Mais je n'ai rien dit, je me suis contenté de garder ces pensées hostiles pour moi et de continuer vers l'entrée de l'hôtel. Qu'est ce qu'il venait foutre là ? Il ne pouvais pas laisser Ludwig gérer son deuil ? Il ne pouvait pas lui laisser 5 minutes ?! Mais heureusement, il ne pourra pas sortir faire de conneries ce soir, pas avec un temps pareil et un corps encore affaibli.  

Je me rendais rapidement à la réception, pressant la sonnette. A son tour, F347 - ou plutôt Freyr - qui avait dû trouver le son amusant, continuait de la presser comme un imbécile. Un tic nerveux et je chassais sa main d'un geste, jusqu'à ce qu'un employé arrive.  Je prenais aussitôt la parole sur un ton poli et je lui demandais s'il était possible d'obtenir une chambre. Il vérifia sur son ordinateur, me confirma que c'était possible et je demandais immédiatement pour une chambre avec deux lits simples. Hors de question de dormir dans le même lit que ce pervers.  L'employé me tendit un papier que je remplissais rapidement, ainsi que la clé de notre chambre, la 412.

La chambre n'était pas très grande, mais propre et fonctionnelle.  Une grande fenêtre nous laissait voir la gracieuse pluie de flocons qui engloutissait progressivement toute la ville. Je refermais la porte à clé derrière moi et j'augmentais le thermostat. Il ne faisait pas froid, mais pas très chaud non plus. Ceci fait, je me tournais vers mon "colocataire" le pointant du doigt d'un air furieusement sérieux :


« Ecoutez-moi bien. Ludwig n'a vraiment pas besoin de vous ni de vos conneries. Alors vous allez me promettre d'être bien sage et de ne pas faire de bêtise, okay ?! »



De toute façon je ne comptais pas lâcher cette clé une seconde. Même en dormant. En ce qui me concernait nous étions tous les deux enfermés ici jusque demain matin. Ca réduirait les dégâts.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptySam 12 Avr 2014 - 12:16

Morphee

feat. Takehiro Hamada


Il était temps. Takehiro m’arracha à la contemplation du corps de ma mère, celle qui m’avait enfanté, éduqué, aimé comme jamais personne ne le ferait, et même si ma mémoire me faisait défaut, tout mon être s’en souvenait, c’était indéniable. J’étais à la fois triste et heureux d’avoir pu faire ce geste, vaincre un instant mes démons pour un adieu. Peut-être que je me trompais, mais le scientifique avait raison, si je n’avais rien fait, je l’aurais regretté. une fois sorti de la pièce, le crâne baissé, je murmurais un
« Merci...»
dans sa direction, timidement. Pas d’excuses pour mon agressivité, ça n’en valait pas la peine, et je pensais sincèrement qu’il avait été trop fort…

Après avoir serré la main du propriétaire et lui avoir intimé de bien prendre soin d’elle, bien que je regrettais de ne pouvoir assister à la suite, nous sortîmes pour constater du temps. Mais une fois l’émotion passée, apaisée, mon cerveau planait sur un petit nuage rose, et je m’endormais debout, épuisé. Je ne faisais même pas attention à la neige qui tombait, suivant simplement mon guide docilement sans rien dire. Mon dernier souvenir revient au moment où je me suis installé dans la voiture pour m’endormir presque aussitôt.

Pas de cauchemars, juste une vision, le sourire d’une femme, ses bras m’enlaçant tendrement dans un chant nostalgique, elle demeurait là, à me protéger comme elle l’avait toujours fait depuis ma naissance, même si elle était loin du corps, elle était proche du coeur.



Ses paupières papillonnèrent et il bailla en s’étirant, réveillé par la voix de son voisin. Il semblerait qu’il ait loupé quelques épisodes, comme il avait dormi depuis quelques temps. Mais Ludwig lui avait laissé volontiers la place. Le corps, pour s’éveiller avait besoin d’une âme, et son propriétaire avait désiré se reposer un peu dans son confort, fuir un instant la réalité, sans vraiment se rendre compte de ce qu’il faisait. il ne savait toujours pas à qui appartenait cette entité.

Aussi, loin de toute compréhension, il sortit du véhicule et suivit docilement Takehiro jusqu’à l’hôtel en zieutant tout autour de lui, se sentant presque à l’aise dans cette neige qui lui rappelait son passé. Après tout, Froënbourg était sa contrée, les Pays du Nord, le pays des neiges éternelles… Il prend une bonne bouffée d’air et entre dans les lieux à la suite de son guide. De toute façon, vu son regard dans la voiture, il n’était pas le bienvenue, mais ça, le Dieu, il s’en moquait, il l’avait accueilli avec un splendide sourire, parce que lui, il était content de le voir. Surtout qu’il avait deux trois choses à lui dire. Mais pas tout de suite…

Impatient de voir la suite des évènements, il attendait avec Takehiro, mais comme il ne semblait pas encore enclin à la discussion, il ne trouva pas mieux pour attirer l’attention de s’amuser avec la sonnette d’entrée pour appeler l’hôte d’accueil. Son jeu ne dura pas et privé de son jouet, il soupira d’une mine boudeuse et se détourna, dos contre le comptoir en attendant qu’il règle ses affaires. Ils montèrent alors dans la chambre en question, toujours en silence, tandis que son regard s’agitait, découvrant chaque recoin sombre de l’établissement où il passerait la nuit. Il farfouilla un peu la mémoire de son hôte pour connaître les raisons de leur passage en ces lieux.

La porte se referma et sur ce doigt accusateur, Freyr arqua un sourcil et accorda un nouveau sourire serein :

« Hola, on se calme. C’est lui qui a voulu. J’ai rien demandé moi. »


En toute bonne conscience, c’était presque le cas. Certes, il était toujours plus ou moins à l’affût d’une ouverture pour sortir. De toute façon, qu’il promette ou non, il était coincé, la porte était fermée à clé, et dehors, il y avait une neige trop violente. Même les Dieux nordiques ne s’amusaient pas à sortir par ce temps… Cependant, cette situation avait tendance à exaspérer Freyr et il le fit remarquer alors que son regard était fixé sur l’extérieur :

« Raaah, c’est quoi ce bordel ?! Depuis quand on me vole mes pouvoirs ?! »


Il se tourna vers Takehiro, le scrutant de haut en bas et un sourire étrange apparut au coin de ses lèvres. il ne fit pas attendre et alla droit au but :

« Deviens mon nexus, mon servant, je pourrais alors reprendre le contrôle. Ca éviterait que ton protégé fasse des conneries comme maintenant, justement… »


Il savait de quoi il parlait, et les sentiments de Ludwig avait trop d’emprise sur le corps, sur le réceptacle de ses pouvoirs, ravalant tout son désespoir pour le laisser sortir sous cette forme. Seulement, il ne se rendait pas compte de ce qu’il faisait, seul Freyr en avait le contrôle, en temps normal, mais il semblerait que la vérité ait fait plus de mal que de bien, le dieu n’avait pas prévu cela. Ca le contrariait, mais si Takehiro avait pris plus de pincettes et ne se montrait pas aussi froid et distant, la pilule aurait été plus facile à avaler…

Le divin retira l’élastique qui retenait ses cheveux, et commença à se dévêtir, se sentant trop à l’étroit dans ce costume trop strict à son goût. En plus, il n’avait rien de rechange. Il savait que Takehiro refuserait de toute façon, mais rien que pour voir sa réaction, il ne regrettait pas de l’avoir proposé. Il s’assit sur le lit pour retirer son pantalon et s’arrêta à ce moment-là pour le regarder de nouveau. Il était temps de lui dire, et sur un sourire sadique, il se moqua :

« Au fait, bravo pour tes compétences sociales. Chapeau, la performance, je n’aurais pas mieux fait, en communication. Deux fois en une semaine. Et c’est moi qu’on accuse de faire des conneries… »


Il ne pouvait pas louper cette chance de le descendre un peu, à force qu’il dise que Freyr ne fait que des conneries… A lui d’assumer sa responsabilité, après tout, c’est lui qui a implanté l’âme de ce dieu justement dans le corps de l’amnésique. C’était sa mission, un peu comme un nexus…

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptySam 12 Avr 2014 - 14:10




I'm not a slave to a god that doesn't exist

feat. Freyr



Et voilà. L'univers infini avait décidé de me punir ou de se moquer de moi, dans les deux cas c'était franchement désagréable de devoir se retrouver enfermé dans les mêmes mètres carrés que cet individu dégoûtant. Une fois à l'intérieur je le prévenais. Pas question de faire des conneries. Pas question de vider le minibar ou d'aller draguer les autres locataires ! Ludwig en avait suffisamment sur la patate pour s'inquiéter des faits et gestes destructeurs de son alter ego.  Il se tenait  là, à sourire stupidement alors que la situation était loin d'être drôle ou agréable.

Mais évidemment, une divinité ne peut pas éprouver de compassion pour des humains. Il a vécu des milliers d'années...les vies humaines passent comme un battement de cils. Il n'en a que faire. La seule chose qui l'intéresse, c'est de tirer l'avantage de son enveloppe charnelle et qui sait, un peu de curiosité peut-être ?  Sa première réaction fut d'attribuer le blâme à Ludwig. Comme si cet imbécile avait un contrôle sur ce genre de choses....dès qu'il baissait sa garde, Freyr devait en profiter pour se pointer au premier plan. Il remarqua la tempête de la neige qui faisait rage dehors et s'exclama qu'on  lui volait ses pouvoirs. Intéressant..mais qu'est ce que ça voulait dire ? Je ne connaissais pas l'étendue des pouvoirs du divin et j'étais curieux d'en apprendre plus.



«Qu'est ce que vous voulez dire ?  »
demandais-je le plus sérieusement du monde.

Ensuite il me dévisagea de haut en bas avec un drôle de regard, et un drôle de sourire qui me rappelait vaguement cette nuit au strip-club. Je le fixais d'un ait sérieux, ne laissant pas transparaître ni le dégoût, ni la peur qui m'animait. C'était forcément parce qu'il avait bu qu'il avait tenté quelque chose ce soir là. La divinité Freyr...dieu de la vie et de la fécondité, image masculine par excellence par opposition à sa soeur Freya, symbole de féminité. Que je sache, l'homosexualité n'était pas considéré comme quelque chose de très viril à l'époque, au contraire.   Ses paroles furent particulièrement choquantes.



« Ton QUOI ?! »


Je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait dire. Le mot nexus, mot latin signifiait quelque chose comme attaché. Ca avait un rapport avec l'esclavage sans doute. Je marquais une pause, remarquant que j'avais presque crié. Il était tard, il valait mieux ne pas faire de vagues pour ne pas attirer l'attention sur nous. Je n'aimais pas ça. Apparemment devenir son servant permettrait à Freyr d'avoir plus de contrôle sur ses pouvoirs et empêcher Ludwig de les utiliser. Mais en contrepartie... être son servant... à cet être déviant. Plutôt crever. Je suis un scientifique, pas un sacrifice.

« Devenir votre servant ? C'est tentant mais je préférerais sauter d'un immeuble de 50 étages. »
répondis-je, cynique.

De toute façon, c'était le but non ? Que Ludwig soit capable de tirer un avantage de cette cohabitation, que leurs capacités se mélangent. Ca pourrait être utile...un humain avec des pouvoirs de Dieu...je préférais ça que de devenir l'esclave de ce pervers.  Comme la température augmentait, j'enlevais mon manteau et je le rangeais sur un des cintres de la garde-robe, De son côté  F347 commençait à se déshabiller progressivement. De toute façon on avait pas trop le choix,  nous devrions porter nos costumes froissés demain et nous n'avions pas de pyjama à disposition...J'étais sur le point de lui faire une remarque quand il me devança. Ce type avait le don de m'énerver. La minute précédente il me demandait de devenir son boy et maintenant il se vengeait en me critiquant. Sur base de quoi d'abord ? Je parvenais à garder mon calme en apparence, rétorquant entre mes dents serrées :



« De quoi vous  parlez? Si Ludwig est tombé malade comme un chien, c'est uniquement à cause de vous, pas de moi.  »


A mon tour, j'enlevais ma veste et je dénouais le noeud de ma cravate, ruminant en silence. J'avais besoin de calme. J'avais envie d'une cigarette. Mais vu la disposition des lieux, il m'était impossible de fumer en cachette. Et pas question de le laisser sans surveillance, évidemment. Ah putain...J'ajoutais froidement :

« Ne laissez pas vos vêtements par terre, allez les mettre sur un cintre. Et pour l'amour du ciel, gardez au moins votre caleçon. Vos parties génitales sont la dernière chose que j'ai envie de voir.
»



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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptySam 12 Avr 2014 - 19:01

Irresponsable

feat. Takehiro Hamada


Freyr haussa simplement les épaules, trouvant que c’était pourtant logique : Ludwig ne voulait pas se réveiller, il fallait bien que quelqu’un prenne sa place. Le scientifique avait bien des questions stupides pour un scientifique, or s’il réfléchit un peu, ce ne serait pas si compliqué à comprendre. Aussi, le dieu n’écouta pas une once de ce que l’humain pouvait lui dire, posant trop de questions à son goût, quel ignare, sérieusement. Il ne valait pas la peine de répondre, il y réfléchira plus tard, s’il le voulait.

Cependant, se faire accusé des maux de Ludwig, ça, ça ne lui plaisait pas surtout quil ne s’agissait pas de cela. Une maladie, ça pouvait venir de n’importe où après tout. Un dieu, ça ne tombe pas malade. Donc ce n’était pas lui et il le rétorqua si simplement :

« Malade ? Vous possédez un corps bien trop faible, je ne vois pas en quoi je suis responsable. Mais ce n’est pas de ça que je parle. Tu as une manière d’annoncer les choses, on se croirait au Ragnarök, si on t’écoutait… Ou alors, je sais pas, tu essayais de faire un effet de surprise ? Je me demande encore comment il fait pour t’apprécier et te respecter, vu la couche que tu tiens... »


Et tout cela sur le même ton doucereux, et lent pour qu’il entende bien les mots prononcés un à un. Et puis il esquissa un petit sourire en coin, pour surenchérir, comme il n’arrêtait pas de le critiquer quoi qu’il fasse, en ramassant effectivement ses affaires pour les accrocher, personne ne savait lequel des deux serait là demain :

« Oh ? Ca n’avait pas l’air de te déranger au moment où tu avais proposé un bain à mon hôte. Tu ne veux pas me frotter le dos, ce soir ? Ca me détendrait, ce corps est tout contracté... »


Il s’étira, en faisant craquer les os de son dos, sentant des douleurs musculaires et des nerfs se coincer par endroit. Ludwig avait dû encore passer une bonne journée en sa compagnie, il était temps que le divin fasse quelque chose pour que ça cesse. Mais pas maintenant, car il sentit son estomac réclamer de la pitance. Il observa Takehiro, avec toujours ce même sourire insupportable et lui demanda tout guilleret qu’il était :

« Va chercher à manger, j’ai faim. »


Oui, oui, il s’y croyait vraiment. De toute façon, Takehiro n’avait pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? S’il voulait que Freyr reste sage, il devrait faire quelques concessions… Et ça, il comptait bien en profiter...

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptySam 12 Avr 2014 - 22:39




I'd rather jump off a cliff

feat. Freyr




Je n'en croyais pas mes oreilles. Non seulement il était malpoli et méprisant mais en plus il était irrespectueux. Si ce n'était qu'envers moi, je pourrais comprendre, il faut dire que je lui ai rarement montré le meilleur de moi-même. Mais qu'une divinité, qu'un être soi-disant supérieur traite son réceptacle avec si peu d'égard, là... Ca me passait au dessus de la tête. J'aurai bien aimé l'y voir lui, à ma place. Mais soit, je passais au delà de ses remarques sans fondement concernant ma façon d'annoncer les choses à Ludwig et je ne gardais que le plus important.


« Vous ne voyez pas en quoi vous êtes responsable ?! Ce corps, aussi faible qu'il soit, quand Ludwig s'en va il vous en laisse la responsabilité. Je suis sûr qu'il apprécierait de le récupérer dans le même état que celui où il vous l'a confié. Alors si vous pouviez éviter de boire comme un trou et de vous mettre à poil dès que l'occasion se présente, je vous en serai reconnaissant. »


appuyais-je d'un ton très sérieux.

Il peut m'énerver autant qu'il le souhaite. Il peut me méprise. Me parler comme à un chien. Ca c'est une chose. Mais prendre des libertés avec un corps qui ne lui appartenait pas, le mettre en souffrance, je n'étais pas d'accord. Et il devrait me passer dessus avant. Ludwig avait d'autres chats à fouetter. Il n'avait pas à ramasser toutes les erreurs de jugement de ce crétin intersidéral, juste parce que le corps de monsieur était trop faible.

Au moins il prenait mes remarques en compte. Après avoir clairement notifié à sa majesté que je ne comptais pas faire partie de sa cour, je lui intimais de ranger ses vêtements et de rester décent. Heureusement il le fit sans se prier,  mais pas sans se taire. Avec un sourire moqueur accroché sur ses lèvres, un sourire qui ne correspondait vraiment pas à celui de Ludwig, il me rappela malicieusement mes gestes envers Ludwig. Une chaleur mauvaise me monta directement au visage. Oui,c'était un peu embarrassant de l'entendre de cette bouche abominable, avec cette voix sirupeuse. La façon dont il le disait, c'était comme si j'avais fait quelque chose de ....Urk. Ce n'était pas du tout le cas et je détestais le simple fait qu'il en parle, juste pour m'emmerder.

« Jamais !!  »


Je me mordais l'intérieur de la joue pour ne pas laisser ma colère parler, sinon je risquais de gros ennuis.

« Je me sentais coupable envers Ludwig. En revanche, je ne vous dois rien. Ne  mélangez pas tout.  »


Etrange n'est-ce pas. Ces deux-là partageaient le même corps, et la simple idée de toucher me répugnait désormais. Alors que pour Ludwig, ça aurait été différent. S'il s'était retrouvé dans le même état catatonique que la dernière fois aujourd'hui, j'aurai reproduit sans doute les mêmes gestes. Parce qu'il avait besoin de quelqu'un. Parce qu'il était incapable de se débrouiller seul. J'étais convaincu que Ludwig n'apprécierait pas forcément. Mais Freyr...il en demandait, et pas pour les mêmes raisons innocentes. Dégoûtant.

Et puis, l'air de rien, il  avait l'audace de me demander d'aller lui chercher à manger. Evidemment l'autre crétin ne prenait pas en compte que dehors une tempête de neige faisait rage, et qu'il était tard. Non, il s'en foutait. Je l'aurai bien étranglé avec ma cravate, mais ça aurait anéanti des années de travail. Et je ne tenais pas particulièrement à aller en prison. Comme je ne tenais pas à le laisser seul, même si j'en crevais d'envie.

En fin de compte, que je le veuille ou non, j'étais bien son esclave. Et cette idée m'irritais particulièrement. Je poussais un soupir sec, retenant ma colère et ma frustration. Je m'emparais du papier de l'hôtel, je le consultais et je le lançais à l'intention de la divinité.


«Le room service est disponible jusque 22h. Faîtes votre choix mais faîte- le vite. »



Il n'y avait rien de bien folichon là-dessus. Des plats de base, pas d'hydromel. Mais je m'en fichais si ça ne plaisait pas à sa majesté. J'allais m'asseoir lourdement sur le bord du lit qui m'était désigné et je commençais à enlever mes chaussures, ruminant mes pensées assassines envers mon colocataire.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyDim 13 Avr 2014 - 13:52

Meat eater

feat. Takehiro Hamada


Responsable de quoi ? De ne pas posséder le mode d’emploi d’un humain ? Il se présente coupable en ce cas, mais ce n’est pas lui qui a choisi de s’incarner en un être fragile et qui ne tient pas l’alcool. Et puis quel intérêt de posséder un corps si on ne pouvait pas s’en servir ? Il suffisait justement de l’endurcir, et c’était ce qu’il allait faire. En attendant, il ignora les reproches de Takehiro en détournant son attention sur la télécommande de la télévision qui offrait une multitude de boutons colorés sans qu’il ne comprenne leur utilité. Jusqu’à ce qu’elle s’allume, montrant les images qui défilaient sur l’écran. Il cessa de s’amuser pour se mettre à l’aise et en profiter pour continuer à taquiner le scientifique :

« Tu te sentais coupable… Heureusement, bien sûr. Mais tu me dois bien des choses, si je n’étais pas là, Ludwig ne représenterait qu’un vulgaire échec à tes yeux, que ce soit pour lui ou pour toi. D’ailleurs, ça se voit dans ton comportement, que tu fais tout pour l’amadouer, tu as peur de le perdre, n’est-ce pas ? Sinon, tu n’aurais aucune raison de te sentir coupable. »


Sur un ton égal, il avait les mots qui faisait mal. Mais il ne faisait que constater ce qu’il voyait à travers son hôte. Sur tout son petit discours, il s’affairait pour plier correctement ses vêtements, les épousseter avant de les ranger dans le placard, étendu sur un cintre. Il gardait sur lui la chemise et le caleçon, parce que même si le radiateur était allumé, il faisait frisquet, et il se rendait compte que ce corps humain éprouvait une faiblesse aux températures. D’ailleurs, avait-il fini sa phrase qu’il se mit à tousser, subissant les restes du rhume dont il était la cause. Même si la personnalité changeait, le corps restait le même, assailli par les mêmes maux.

Recevant le prospectus de l’hôtel, avec le menu, après avoir réclamé qu’on le nourrisse, Freyr le lut d’un air intéressé, et se demandait comment cela fonctionnait. Parce qu’il était prêt à goûter de tout, d’ailleurs, il partagea ses pensées :

« Tout ça m’a l’air agréablement succulent. Je prendrais bien un de chaque pour goûter la saveur de chacun des plats... »


Un bon vivant devait savoir manger, mais à partager ce corps entre deux personnalités, il avait peur que son physique s’affaisse lorsque c’était au tour de Ludwig qui n’avait pas l’air de prendre plus de soin de son corps en faisant quelques exercices. Aussi, il resta dubitatif et finit par se décider vraiment :

« Du boeuf bourguignon avec des légumes et des fruits. Mais il n’y a pas d’alcool ? Comment vous faites pour accompagner vos repas ?! »


Il était impensable de boire de l’eau en mangeant, il fallait toujours de l’alcool pour accompagner le digestion, c’était un signe de bien-être. Pas étonnant que les humains soient si faibles. Ronchon, le dieu jeta le papier au sol et s’allongea sur son lit en fermant les yeux, le visage marqué par l’indignation. Alors on accueille une divinité dans un hôtel, mais on a pas de quoi la recevoir convenablement. Tsssk. En plus il n’avait pas le droit de sortir et il ne contrôlait pas ses pouvoirs, de quoi passer une mauvaise soirée. En plus, on lui reprochait des choses dont il n’avait aucune connaissance, c’était impensable.

Bras croisés d’un air boudeur, il le fusillait du regard, comme l’accusant de tous ses malheurs, ou tout du moins pour éviter qu’il vienne à se moquer de lui, parce que lui, il ne faisait rien pour le satisfaire. Même en nexus, il serait mauvais, de toute façon, mais il aurait pu au moins se rendre utile pour le contrôle de ses pouvoirs. Mais non, ce serait un risque de régresser limite.

Nerveux, il se releva pour regarder dehors, inquiet quand même par rapport à cet excès d’usage de son don. Il le sentait, cette tempête n’était pas naturel, mais il ne savait pas l’arrêter, au contraire, son anxiété ne l’améliorait pas. Et il murmura :

« J’espère qu’il va se calmer, il était vraiment bouleversé. »



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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyDim 13 Avr 2014 - 21:27




Snowfall

feat. Freyr



Il s'amusait à tripoter les boutons de la télécommande et je le laissais faire. Qu'il trouve du divertissement dans les petites choses ordinaires car il n'était pas prêt de sortir aujourd'hui. Je n'appréciais pas la façon dont il me parlait, mais puisque je ne lui faisais pas de cadeau non plus, et je ne comptais pas me laisser faire. Je savais baisser les yeux et ignorer les remarques blessantes. Mon égo n'avait pas sa place dans ce débat, la sécurité du coeur de Ludwig en revanche...Mais la divinité n'était pas prête à entendre raison, et refusait de se remettre en compte. Bien sûr tout était uniquement de ma faute, évidemment....Contrairement à lui je prenais en compte ma part de responsabilité et je tentais d'effacer l'ardoise.

Il avait l'art de présenter les choses sous une lumière complètement différente. Je n'étais pas particulièrement fier de mon épisode aide-soignant avec Ludwig, je l'admets, mais je n'avais aucune raison d'en avoir honte non plus. Ses paroles me surprenaient, mais pas autant que mes pensées. J'avais été un peu choqué d'entendre que je considérais Ludwig comme un échec, si ce n'était pas pour la présence de cet personnage répugnant. Mais pragmatiquement, c'était vrai. Sans Freyr, Ludwig n'était qu'une autre expérience ratée. Ludwig était un raté. En bout de course, s'il n'avait pas participé à l'expérience... il serait en prison, en pleine possession de ses souvenirs ou non. Et dire que je tentais de l'amadouer...ce n'était pas faux. J'essayais de rendre notre cohabitation plus agréable et notre collaboration plus productive. Ce n'était pas parce que j'avais peur de le perdre ! J'avais peur de perdre mon job, ça oui. Sinon, c''était ridicule.

J'aurai pu lui répondre avec le même sourire suffisant et moqueur que lui. Seulement ce n'était pas mon style. D'un ton plus calme, mais avec les mêmes intentions je lui faisais remarquer :


« Etrange...la façon dont je vois les choses...C'est que sans moi, vous seriez toujours en train de dormir dans une statuette poussiéreuse au lieu d'expérimenter les différents plaisirs de la chair...avec modération bien sûr. »


Qui est redevable à qui, on se le demande. Toutefois je ne poussais pas l'hypothèse plus loin. Je lui lançais négligemment le prospectus du room service et il se mit à le lire avec gourmandise prétextant vouloir goûter à tout. je lui lançais un regard pour lui faire comprendre ma façon de penser. Peut-être que les dieux possédaient des estomacs sans fonds mais pas les êtres humains. L'obésité, la boulimie ou un diabète prématuré ne ferait rien de bien au dieu, ni à son hôte.  

Sa majesté exprima son indignation quand à l'absence d'alcool. Motus et bouche cousue, je ne mentionnais pas la présence du minibar. Je récupérais le papier, masquant un léger sourire.

« De l'eau. C'est fort, ça porte les bateaux. »


Réponse stupide à un individu stupide, sans aucun doute mais c'était plutôt un automatisme. Ca faisait partie des blagues à la con de mon frère. S'il ne l'avait pas dit  5000 fois, il ne l'avait jamais dit. La nostalgie me submergea et je poussais un soupir en m'emparant du téléphone pour commander le plat de sa majesté, et un simple sandwich au thon pour moi. Je remerciais l'employé au combiné et je raccrochais . Mon invité boudait dans son coin, ce qui n'était pas pour me déplaire. Enfin un peu de calme ! J'ai pris la liberté de m'allonger 5 minutes sur mon lit et de regarder vaguement la chaîne relayée par la télévision quand  Freyr se manifesta de nouveau. Il regardait la neige tomber. Effectivement cela ne s'arrêtait pas mais quel rapport avec ce qu'il disait ?

« Quand vous avez dit que Ludwig pouvait utiliser vos pouvoirs... De quels pouvoirs vous parliez au juste ? »




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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyLun 14 Avr 2014 - 19:01

Snow Land

feat. Takehiro Hamada


Les rôles devaient-ils s’inverser ? Oh que non, le dieu, l’observait toujours avec ce sourire imperturbable, répliquant simplement :

« Pas mal de devenir un cobaye, de la même au passage. Prisonnier d’un corps auquel je suis censé faire attention, ne contrôlant pas mes pouvoirs, je suis censé t’en remercier ? »


La modération ? Ce n’était pas dans son vocabulaire, justement, il était presque autant limité que dans sa statuette, tandis qu’il devait interchanger de personnalité pour laisser la place à son hôte, alors, ça ne changeait pas tant que ça, surtout que plutôt que l’immobilité de la pierre, c’était des principes humains qui le bloquaient, ce qui était encore plus incompréhensible, révoltant et ahurissant. Il n’avait pas le droit de boire jusqu’à plus soif, parce que son corps ne tenait pas l’alcool, et les plaisirs de la chair, il s’était fait refouler, alors où était le plaisir ? C’était limite moins frustrant d’être endormi dans une statuette.

Cependant, ce qui n’était pas prévu, c’était qu’à la libération de son âme, ses pouvoirs lui avaient été rendu, mais il ne pensait pas que son hôte aurait pu avoir un quelconque contrôle dessus. Tout du moins, il en avait été certain au début, ce n’était plus le cas aujourd’hui. Possédait-il quelque chose qui lui permettait de s’ouvrir à la magie ? Mais sans enseignement, comment pouvait-il le contrôler ? Il allait encore devoir compter sur Takehiro pour arriver là. L’air désabusé, Freyr lui répondit :

« Tu vois pas ? Nettoies tes lunettes. La tempête de neige, elle est pas naturelle. Il se sert de mon don sur la météorologie. Mais il sait pas le contrôler... »


Ca le mettait dans un état de nervosité, de ne pas pouvoir garder le contrôle sur ses éléments. Jamais il n’avait pensé que quelqu’un pourrait le surpasser, mais il était clair qu’un homme pouvait éprouver des sentiments plus forts qu’un dieu qui en avait vécu bien plus long et qui en devenait apathique à force, ou plutôt j’m’en-foutiste. Il se tourna vers le scientifique et s’avança pour le prendre par les épaules et le fixer droit dans les yeux. Prenant un ton trop sérieux pour cette tête de veau, il était pourtant sincère :

« Tu vas devoir lui apprendre. T’es la seule personne à pouvoir le calmer, déjà. »


Difficile de l’admettre, mais il n’avait pas le choix. Il se mordillait la lèvre inférieure nerveusement, de devoir avouer qu’il avait besoin de lui pour ça… Que son hôte avait simplement besoin de lui. Sinon, ils n’avanceraient pas. c’était une sorte de coopération, mais aucun des deux ne le désiraient. Mais si c’était pour un but commun… Ils n’avaient pas le choix. Il enchaina, expliquant ce qu’il savait :

« Il ne croit pas en la magie, tout du moins, il essaye de s’en convaincre, il doute. A toi de lui apprendre. »


Il pensa à une chose, quelque chose pour le convaincre, un souvenir, une scène ressurgissant de sa propre mémoire. Et il n’hésita pas à l’utiliser avec un sourire et un ton doucereux, le regard en coin :

« Ce serait bête qu’il sorte Skrinir sans le contrôler, par mégarde... »


Mais il ne put enchaîner davantage que quelqu’un frappa à la porte signala le room service, apportant le plateau repas. Freyr laissa Takehiro s’en charger, après tout, il était le dieu, il n’avait pas à faire le moindre geste en ce sens. Cependant, il s’installa pour dévorer son repas. C’était comme changer du tout au tout dans le comportement de Freyr. Il ne s’inquiétait guère plus que cela quand à la conviction de Takehiro pour leur venir en aide, maintenant qu’il avait comme une épée de Damoclès au dessus de sa tête… Mais ça, Skrinir, c’était comme le marteau de Thor, il était le seul à pouvoir le manipuler, et ça, Ludwig ne pourrait pas lui enlever, il n’était pas un dieu. Mais Freyr se faisait un plaisir d’omettre ce détail. Il s’attaqua à son boeuf à cette pensée.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyLun 14 Avr 2014 - 23:56




Unspoken Prayer

feat. Freyr



Plus de deux milliers d'années dans une statuette de pierre ne vous rendent ni humble ni reconnaissant apparemment. Il s'était fossilisé et s'était réveillé tel quel : un véritable connard divin. Je m'avouais vaincu, de toute évidence il aurait toujours le dernier mot. Après tout s'il s'agissait bien d'un dieu, il n'avait rien d'humain et nous ne pouvions pas nous comprendre. Je préférerai partager mon existence avec quelqu'un rien que pour sentir le vent sur ma peau, la chaleur d'un autre...pour goûter de nouvelles saveurs ou des saveurs nostalgiques, humer des parfums... Mais de toute évidence Monsieur ne partageait pas mon opinion et à partir de là argumenter était inutile.

Il regardait inquiet par la fenêtre. Que je sache aucune tempête de neige n'avait été prévue au programme, mais qui sait, dans cette ville glacée tout pouvait arriver. Ce n'était sans doute pas la première fois. Je jugeais cet évènement comme une nuisance, mais je ne lui donnais pas plus d'interprétation. Ce fut Freyr qui me m'avoua que LUdwig devait inconsciemment utiliser son pouvoir de monsieur météo pour dérégler le temps. Je restais dubitatif. C'était possible ça ? Vraiment ? Que ses fréquences cérébrales puissent avoir une incidence sur le temps ? Je restais silencieux, Freyr employait un ton sérieux. Pourquoi me mentirait-il ? Enfin...il aurait tout à gagner si je devenais son servant pour que sa personnalité supplante celle de son réceptacle. Mais ce n'était pas le but de l'expérience et je ne le laisserai pas faire.

Silencieux, j'observais les gros flocons tomber en trombe sur la ville. Il devait avoir raison. Ce n'était pas naturel...En arrivant en ville, il faisait à peine nuageux. Je pouvais apercevoir le pic glacé entier. Ce n'était pas normal. Mais comment Ludwig pouvait-il utiliser ce pouvoir alors que c'était Freyr qui avait l'emprise de son corps et donc de ses ondes cérébrales ? Et si cela ne venait pas de là, mais de son âme... Ca n'avait pas de sens.. A moins qu'elles n'aient en partie fusionné... C'était possible mais la division nette des deux individus avait tendance à justifier l'hypothèse contraire.

Ce qui me tira de m'a réflexion, ce fut quand il m'attrapa par les épaules m'annonça que c'était à moi de lui apprendre à contrôler ses pouvoirs. J'ouvrais des yeux ronds.



« Pardon ?!»


J'étais le seul à pouvoir le calmer ? Hein ? J'étais la seule personne qu'il connaissait mais...sa mère..son âme restait près de lui. Elle aussi pouvait l'apaiser. Ca me paraissait aberrant que Freyr n'ait pas considéré option. A moins qu'il ne soit pas capable de les voir et de les sentir... ? Le dieu de la vie, aveugle quant aux morts ? Quelle douce ironie.... Mais si c'était le cas, j'avais un gros avantage sur lui. Il poursuivit son discours, concluant sur une menace qui me fit l'effet d'un coup dans l'eau au premier abord. Si Ludwig développait les pouvoirs de son hôte, c'était le but. Les contrôler c'était impératif. Evidemment j'aurai préféré éviter me retrouver désarmé face à un Ludwig en colère. Mais s'il glissait le long de cette pente, nous ne pourrions plus rien faire pour lui. A part extraire la divinité. Et si c'était possible, s'il y avait bien une fusion quelque part, ça détruirait sa psyché. Ca corromprait l'intégrité de son âme. D'un autre côté...c'était un criminel, je n'allais pas me laisser attendrir. Il avait largement mérité son sort.

Mais soit, il s'agissait du lus mauvais scénario. J'avais encore de la marge pour maneouvrer et faire de cette expérience un succès. Si je pouvais apprendre à Ludwig à maîtriser ses pouvoirs, à se les approprier... Ca serait vraiment fantastique. Le seul problème était de savoir comment Je fronçais les sourcils  et je le repoussais d'un geste, remontant mes lunettes sur le bout de mon nez.


« C'est bien joli tout ça, mais comment suis-je censé l'aider quand c'est vous qui avez les commandes ? En attendant qu'il revienne je suis censé le laisser enfouir le monde sous une couche de neige ?  »


La meilleure option aurait été de le déplacer. Mais  nous étions piégés ici. J'aurai pu arrêter là mais puisqu'il se sentait obligé de me menacer avec son sourire et sa voix mielleuse, je laissais ma langue s'exprimer davantage.

« Je ne suis d'un stupide humain après tout. Et vous êtes quoi ? Un dieu mis en échec par son réceptacle ? Il n'y a pas de quoi être fier.  »


Ravalez votre orgueil et arrachez-moi ce sourire suffisant. . Vous n'êtes plus un dieu ici, les dieux sont morts

On frappa à la porte ce qui m'empêcha d'aller plus loin. Je ne crois pas en Freyr. Je ne pense pas qu'il soit un dieu. Je pense juste qu'il s'agit d'une âme avec beaucoup d'énergie mais qui n'a rien à voir avec le reste. Freyr, le dieu de la vie et de la fécondité. Le monde ne s'est pas arrêté de tourner lorsqu'il s'était endormi comme il aurait dû. Un imposteur voilà ce qu'il était à mes yeux. Un imposteur qui s'attirait  les vertus de l'énergie du monde et de l'univers, du tao, de l'équilibre.

Le room service nous apporta les repas. Tout cela sera ajouté sur notre note à la fin de notre séjour évidemment. Nous entrions en trêve le temps d'avaler notre repas. De temps en temps, je jetais un oeil à la fenêtre pour constater que la neige tombait toujours. Evidemment, il venait de perdre ça mère. Il allait pleurer pendant un an à l'intérieur, voir plus. Je ne pouvais pas empêcher Ludwig d'être malheureux. Je pouvais l'aider à maîtriser ses émotions éventuellement. Cependant, comment j'allais lui annoncer ça ? Encore, une troisième bombe ? Peut-être que je devrais attendre un peu... ou lui donner des médicaments, c'était une autre possibilité. De quoi atténuer ses sautes d'humeur. Pourquoi pas....

Une fois mon sandwich terminé, je tirais les rideaux pour occulter cette fenêtre. Cela ne servait à rien de continuer de regarder, ça me rendait nerveux et frustré. Je ne pouvais rester ici à attendre. Il fallait que je tente quelque chose, et il valait mieux que Freyr ne soit pas au courant. Je rangeais la vaisselle sur le plateau laissé à notre disposition.  


« Je vais dormir. Ne veillez pas trop tard.  »


annonçais-je à mon compagnon de chambre. Evitant son regard, mais sans chercher particulièrement à me cacher, je me débarrassais de ma chemise, de mon pantalon et de mes chaussettes et je me glissais rapidement sous les couettes froides de l'hôtel. J'éteignais la lumière de mon côté et tournant le dos au divin, la clé bien serrée dans mon poing, caché sous l'oreiller, je faisais mine de dormir. Retrouver la position horizontale représentait un vrai soulagement, un réconfort bien mérité. Mais je n'allais pas dormir tout de suite, avant toute chose, je devais utiliser mon joker pour apaiser Ludwig.  

Dans ces draps étrangers, je commençais à méditer, à ouvrir mon esprit. Devoir rester silencieux me rendait les choses un peu plus difficile mais pas forcément impossible. Ma respiration profonde me calmait si bien que j'en oubliais où j'étais. J'avais conscience de mon corps et du monde qui m'entourait, mais j'étais ailleurs, dans un autre niveau de conscience. Alors je tentais d'invoquer Evelyne Eberhart. Je la priais, comme on prie une divinité. Je lui adressais de longs messages, comme de longues lettres avec la plus grande sincérité.

Trouvez Ludwig. Apaisez sa douleur. Prenez-le dans vos bras comme vous le faisiez, essuyez ses larmes, murmurez lui des paroles rassurantes, celles que vous lui souffliez quand il était enfant et qu'il faisait des cauchermars. Chérissez-le car il en a besoin. Je vous en prie Evelyne...

Et cette prière, je la reprenais encore et encore, si bien que j'en perdais le compte. Je lui envoyais des bouteilles à la mer,  des avions de papier dans le vent, espérant qu'elle m'entende, espérant qu'elle comprenne. Répétant sans cesse  pour être sûr que mon message lui parvienne. Jusqu'à ce que l'épuisement ait raison de moi et que je finisse par m'endormir.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyMar 15 Avr 2014 - 19:10

Ghost Lights

feat. Takehiro Hamada


Le contrôle des âmes, ou un truc comme ça, ce n’était pas le pouvoir de Takehiro ? Freyr se demandait en quoi consistait vraiment ce pouvoir, en dehors du fait qu’il puisse rattacher une âme divine dans un réceptacle vivant. Ne pouvait-il pas ramener Ludwig à la conscience justement, ça n’en faisait pas partie ? Vu comme il semblait l’apprécier, en plus, le dieu se demandait pourquoi n’avait-il pas pensé à mettre un frein justement, s’il avait tant de mal à gérer son caractère. Il garda le silence. Rien ne servait de répondre, il ne connaissait pas la réponse à tout, sinon il n’aurait pas besoin de lui, c’était lui le scientifique qui devait assumer ses responsabilités, Freyr n’avait pas demandé à atterrir dans le corps d’un instable psychologique. Heureusement qu’il ne s’agissait pas de Thor, quand même, ça aurait été plus catastrophique à ce stade de l’histoire…

Cependant, son colocataire piqua son orgueil, mais ça ne lui arracha pas son sourire, puisqu’il considérait que c’était une tentative vaine d’attaquer un statut dont il n’atteignait même pas la cheville. Même si aujourd’hui, il était humanisé par ce corps, il n’en était pas moins une puissance de la nature, et s’il trouvait des Nexus, il retrouverait sa puissance d’antan, à coup sûr. C’était surtout ça qui lui faisait défaut. Mais les humains étaient devenus comme Takehiro, trop terre-à-terre, ils avaient oublié l’essentiel, ceux qui leur avaient permis de vivre ici-bas en paix et en harmonie, bien qu’ils aient déjà bien saccagé la nature. Aucun respect. Il était temps de reprendre les rênes.

Mais le plus urgent pour l’instant était de retrouver le contrôle de ses propres dons, avant de s’attaquer aux soins de Mère Nature en rétablissant l’équilibre. C’était mal barré… Il y pensa en mangeant son assiette avec appétit, bien que râlant sur la qualité médiocre, la quantité qui laissait à désirer, la viande trop sèche bien que baignant dans une tonne de sauce trop salé, des légumes pauvres en arômes, mais cela n’était que le soulignement d’un monde qui partait en vrille. Comment redonner goût à la vie, alors qu’il n’y en avait plus vraiment nulle part, à force de se priver de plaisir ? Des lois, des goûts, toutes ces choses faisaient disparaître la couleur du monde, la diversité pour donner quelques nuances de gris représentées par les immeubles immenses qui cachaient le ciel. Le monde dépérissait inéluctablement… L’humanité dérivait sans la présence des dieux. Il devenait urgent de reprendre ses droits.

« Tu contrôles les âmes. T’as qu’à le calmer de cette façon. C’est toi le tuteur. Ou lui apprendre quelques astuces. »


Ce n’était déjà pas naturel que les hommes possédaient des dons… Qu’avaient donc fait les vampires depuis tout ce temps ? Ils avaient vraiment servi à rien, eux non plus. Freyr se souvenait d’avoir été contre ce projet, préférant de loin faire confiance à l’humanité et ses Nexus pour les protéger, mais ce n’était pas le cas de tout le monde.

Il acheva son assiette d’une mine pensive, laissant son voisin muré dans son silence. Ils n’avaient rien à se dire finalement puisque ni l’un ni l’autre ne voulait faire de concessions. C’était étrange que leur but soit commun, mais leur manière de faire si différentes… En tout cas, l’annonce du sommeil ne lui tira rien, il le laissa faire, tandis que lui devait se cantonner à regarder la télévision, invention trop étrange, mais il zappa sur les chaînes, de manière absente, au début, jusqu’à tomber sur des documentaires sur la vie animale. Rien de bien surprenant, mais ce fut la seule chose qui le tirait de son ennui, à cette heure.

Frustré, il n’avait qu’une envie : sortir pour en voir plus, pour profiter de la vie, goûter aux plaisirs charnelles. Mais pas moyen. La porte n’était qu’un pâle obstacle, il s’agissait davantage de la neige qui le bloquait. Par contre, une idée fit son bonhomme de chemin, et il tourna la tête en direction de Takehiro, qui avait dû s’endormir, depuis le temps qu’il s’était couché. Le dieu éteignit la lampe de chevet de son côté, mais non pas pour dormir, non, pour opérer discrètement. Il attendit un moment, pour être sûr que l’humain dormait, écoutant attentivement la respiration lente et profonde, observant dans l’ombre les mouvements de son torse au rythme de son souffle. Ce serait un essai, en priant pour que la chance soit avec lui, mais Ludwig était trop anxieux, surtout après ces nouvelles, pour s’absenter bien longtemps…

Il se glissa lentement dans les draps de Takehiro, dans son dos de sorte à ne pas le réveiller et passa même son bras autour de lui, ressentant sa chaleur, et il ferma les yeux, abandonnant le corps dans l’inconscience… C’était sans doute machiavélique, mais ça ne ferait pas de mal à Ludwig d’avoir un câlin, et ça ferait bien chier Takehiro de se retrouver une fois de plus dans une drôle de situation, bien gênante… Il ne faut pas piquer la fierté d’un dieu...

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyMar 15 Avr 2014 - 21:38




Morning Assault

feat. Ludwig Frey Eberhart



Les yeux fermés, ma conscience commençait à naufrager au milieu d'une mer de songes.  Des bribes de rêves effilochées sans queues ni têtes se succédaient, tourmentant ou apaisant mon esprit à tour de rôle. Je rêvais que j'étais dans la salle de bain de mon duplex et que je lavais les cheveux de Ludwig, qui fixait un point imaginaire. Il ne parlait pas. Comme un poupée. Après un moment, Chiyo fit son apparition, insistant que je la suive. Comme j'avais la charge de Ludwig je lui expliquais que ce n'était pas possible, que c'était mon travail et que c'était plus important. Elle quitta la pièce, énervée. Me sentant soudainement coupable de l'avoir laissé tombé je m'apprêtais à la suivre quand le bras de Ludwig m'arrêta. Sauf que ce n'était plus lui. C'était Kei.

Ses cheveux châtains tirés en arrière, et ses grand yeux charbon me regardaient pendant que ses lèvres me souriait. C'était lui qui venait me hanter, plus désirable, plus séducteur, plus attirant que Chiyo. Tu me laisses seul ? demanda-t-il. Ses bras s'enroulèrent autour de ma taille et je le laissais faire, j'ai caressé ses cheveux mouillés, mais j'ai commis l'erreur fatale de me retourner une derrière fois pour vérifier où Chiyo était partie. Et quand je me retournais à nouveau, il avait disparu.

Et cette absence me manquait davantage que celle de ma promise qui venait juste de me tourner le dos. J'étais seul et je replongeais dans cette mer de songes absurdes jusqu'à ce que ma conscience s'efface dans les abysses, jusqu'à ce qu'au matin, j'émerge enfin.

Ma conscience s'éveillait après un lourd sommeil. Je ne me souvenais pas de mes rêves et j'avais eu l'impression d'avoir dormi comme une pierre. Je me sentais à l'aise dans ces draps étrangers et bien au chaud. Je poussais un gémissement en m'étirant, les yeux fermés. Mes jambes rencontrèrent de la chair chaude.

Comme j'étais à peine réveillé il me fallut quelques secondes pour calculer ce que j'avais ressenti et constaté que la raison pour laquelle je me sentais si confortable , était parce que l'autre imbécile avait profité de la nuit pour se glisser sous mes draps et me faire un câlin. Mon sang ne fit qu'un tour et avec une force exceptionnelle pour quelqu'un qui sort tout juste des bras de morphée, j'expédiais l'intrus hors de mon lit.


«A  QUOI TU PENSAIS ESPECE DE SALE PERVERS !  »


exultais-je d'une voix rauque, ramenant les draps contre mon corps. Un frisson parcourut mon corps. RIen que l'idée que ce pervers de Freyr ait pu se glisser sous mon lit, me toucher pendant la nuit... J'en étais mortifié. Est-ce que je l'avais senti contre moi ? Non. Je ne préférais pas savoir. Cette fois il dépassait les bornes ! Mais quand il se redressa en gémissant - ce qui n'était pas exactement la réaction que j'attendais venant de la divinité - ce fut à ce moment là que je réalisais mon erreur. Pour en être sûr, je m'emparais de mes lunettes. Non. Visage clair. Il s'agissait bien de Ludwig. Je me frottais le coin de yeux, sentant une migraine nerveuse venir de loin.



« Han putain...c'est toi...Merde.  »


Je soupirais, relâchant soudainement la pression et laissant mes bras tomber sur le côté, maudissant son alter ego.


« Désolé... c'est l'autre imbécile qui a dû profiter de mon sommeil pour venir se glisser ici... A moins que... Ce ne soit toi ... ?  »



L'idée m'effleura un esprit un instant. Je ne pouvais pas être certain de l'identité du coupable. Quand je m'étais endormi c'était Freyr qui tenait les rênes, mais j'étais incapable de savoir quand le changement avait opéré. Même si je doute que Ludwig ait eu la moindre intention de me sauter dessus pendant la nuit. Bref, tout ça n'avait aucun sens je détestais me réveiller à côté d'un indésirable, pour réaliser qu'il n'en était pas vraiment un. Je gémissais frottant mes mains contre mon visage... J'étais dans de beaux draps. Ludwig pouvait penser que je mentais. Et je ne tenais pas particulièrement à lui avouer qu'il partageait son corps avec la divinité la plus perverse et la plus sadique que je connaisse. D'une certaine façon je venais de vendre la mèche. Je décidais de m'esquiver tant que je le pouvais pour gagner du temps et retrouver le masque que j'avais défait.

«Je... Je vais prendre une douche. »



Je rejetais les draps  et je me précipitais jusqu'à la petite salle de bain. J'aurai les idées plus claires après m'être passé de l'eau sur la figure.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyMer 16 Avr 2014 - 16:56

Violent morning

feat. Takehiro Hamada


Une multitude de souvenirs ressurgissaient encore et encore dans un subconscient qui ne trouvait pas sa place lorsque la conscience prenait le pas. Mais il en avait un qui gardait en mémoire toutes ces images qui provenaient de la mémoire dont il n’avait pas accès, un qui restait éveillé pendant que l’autre dormait et ces images, il commençait à s’en douter, n’était pas dû à l’imagination de son alter-ego… Il les interprétait, il les écoutait et il commençait à déduire…

Dans un bruit sourd de chute contre le sol, je n’eus pas le temps de me retenir ni quoi que ce soit. Ça avait été violent, rapide, et je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Un simple contact me faisant quitter la douce chaleur des draps, le confort du matelas pour rencontrer la dureté du sol de l’hôtel me réveilla en sursaut. J’aurais bien dormi plus longtemps, j’étais bien, il faisait bien chaud dans ses draps… Mais je reconnus la voix de Takehiro qui résonnait à mes oreilles. Ça avait été rude, il me fallut quelques secondes pour comprendre ce qui m’arrivait déjà.

A peine éveillé, je gémissais, entre la douleur et l’incompréhension, je me frottais la tête. J’avais cogné le coude et le dos contre le sol, réagissant assez tout de même pour ne pas en cogner davantage, j’avais déjà pris cher. Mais la chute n’avait pas été bien haute non plus, les lits, ici, étaient assez bas. Mes paupières papillonnèrent, aveuglé par la lumière qui essayait de traverser le rempart de tissus qui voilait la fenêtre. Il me fallut encore un peu de temps avant de rassembler mes souvenirs sur ce qu’il s’était passé la veille et je constatais que j’avais encore un blanc, confirmé par les paroles de mon scientifique.

Je le regardais, l’air éberlué, totalement hors-sujet, attendant qu’il en dise plus mais… Il s’esquiva en fait. Mais rien que d’apprendre que nous avions dormi ensemble… J’étais sous le choc, et qu’il… m’accusait en fait. La vérité me frappait de plus belle et je me redressais lentement sur les coudes, plus pâle. Que dire ? S’excuser de quelque chose que je ne contrôlais pas ? Ce serait comme dire que je l’avais voulu, non ? Alors, je gardais le silence, parce que je doutais. Je ne me souvenais pas de la soirée d’hier, et c’était troublant. D’un autre côté, ne rien dire… Pouvait tout aussi bien me culpabiliser. Alors je balbutiais d’un air gêné :

« D-désolé… Je ne me rappelle pas… »


Cela justifiait tout, n’est-ce pas ? Ma mémoire encore me jouait des tours. Mais je crois que je commençais à m’y faire, surtout en sachant qu’une autre âme partageait mon corps désormais. Non… En fait, on ne s’y fait pas vraiment, surtout que par deux fois qu’il m’emprunte mon enveloppe charnelle, je me retrouve dans des situations incongrues… Étrangement, je n’ai pas envie de savoir qui s’amuse à me faire ce genre de coups, de crainte d’apprendre qu’il s’agit d’un esprit frappeur, ou une connerie du genre. Je suis maudit, on peut le dire.

Un détail par contre me mit davantage dans l’embarras, c’était le réveil de l’autre. Je ne parle pas du squatter, mais bien d’un membre physique qui exprimait une étrange excitation. Par réflexe, je me recroquevillais et passa mes mains sur mon entrejambe en espérant que ça retombe, plus rouge que jamais. De quoi passer bien discret, quoi. Mais qu’est-ce qu’il s’est passé pendant la nuit ? Vu la réaction de Takehiro, je dirais : rien, mais… Rien que le geste de se faufiler sous ses draps et cette réaction de mon corps… J’étais mal à l’aise. Finalement, son départ pour la douche m’arrangeait, j’aurais ainsi le temps de me calmer et de faire le point. Je hochais la tête pour ne pas le retenir, je l’aurais poussé même à y aller, s’il avait hésité et que j’en avais eu la possibilité.

Une fois la porte fermée, je me retrouvais seul dans la pièce principale. Je déduisis que nous avions donc bien dormi dans un hôtel de Froënbourg, me remémorant les évènements de la veille, le visage de la sainte femme qui m’avait enfanté, apaisée, dans son linceul mortuaire. Une tempête de neige nous avait empêcher de repartir chez nous. Mais je m’étais endormi dans la voiture et depuis, plus rien. Alors, je ne pouvais pas m’endormir sans risquer d'inter-changer de personnalité avec mon alter-ego… Cependant, j’étais bel et bien revenu, c’était déjà rassurant, même s’il avait pu me mettre dans une situation étrange.

Étonnamment calme, je me relevais, avec un soupir tout de même las, ayant encore du mal à croire à toute cette histoire, et je tirais les rideaux pour avoir la vue sur l’extérieur et éventuellement la météo. Ce n’était pas le beau fixe, des nuages blancs, plutôt menaçants d’une nouvelle tempête de neige, laissaient s’échapper quelques flocons, portés par un vent plutôt faible, comme s’il était fatigué d’avoir soufflé toute la nuit. On pouvait voir une couche sur le rebord de la fenêtre, et au sol, dans la rue, il devait y avoir une cinquantaine de centimètres, si l’on comparait avec les routes dégagées par les chasse-neige. L’avantage de Froënbourg, c’était qu’ils étaient équipés pour déblayer lors de ce genre d’évènements météorologiques, aussi, nous n’aurons aucun mal à reprendre la route, une fois prêt. Cependant, Takehiro m’avait promis qu’on apporterait des fleurs à ma mère, donc nous ne repartirons pas tout de suite. Enfin… normalement.


Je m’étirais enfin en baillant, amenant le rituel du réveil matinal, auscultant la pièce cette fois, pour constater ce qui avait pu se passer la veille. Des traces de nourriture m’indiquant que nous avions mangé, le contenu m’en dit pas bien long dessus, parce qu’il ne restait rien, mais bon, au moins, je n’avais pas particulièrement faim, bien que mes petites habitudes réclamaient le thé du matin. Mais avant, je devais prendre aussi ma douche et m’habiller, pour quitter la chambre, j’imaginais que c’était ainsi que cela devait se dérouler. Enfin, je n’en sais rien. De toute façon, je devais attendre Takehiro.

* C’était pas désagréable, hein ? *


Je sursaute. Je regarde autour de moi, pour voir qui m’adressait la parole, mais personne n’était présent physiquement. Et surtout que sachant de quoi ça parlait, mon teint revira au rouge. J’étais comme estomaqué par cette voix qui venait de moi, sans que je ne contrôle quoi que ce soit, au point que je ne voulais pas y croire, n’y répondant pas, l’ignorant même. Surtout si c’était de sa faute que je me retrouvais dans cet état.

Heureusement, Takehiro sortit enfin de la salle de bain. Je ne comptais pas lui poser de questions sur cette entité, j’avais assez de soucis en dehors de ça, et lui aussi certainement. Et ce n’était pas l’objet de notre voyage, j’avais encore mon deuil à faire. D’ailleurs, je m’avançais vers lui et lui demanda d’un ton fébrile :

« On part dans combien de temps ? Et… quel est le programme ? Vous… m’aviez dit qu’on irait mettre des fleurs à ma mère… »


Et je continuais à le vouvoyer alors qu’il m’avait… tutoyé ? Je ne savais plus trop où me mettre. Je baissais le regard attendant ses directives. De toute façon, je m’apprêtais aussi à aller prendre une douche, l’avantage était que je n’avais presque pas besoin de me raser, comme je l’avais fait la veille assez tard dans la journée, ça n’avait pas tellement eu le temps de pousser, et puis des poils blancs sur un teint pâle, ça passe plutôt discret… Ce serait donc une douche rapide pour lever le camp au plus tôt.

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MessageSujet: Re: [Achvé] White is a dead colour [Achvé] White is a dead colour EmptyMer 16 Avr 2014 - 19:23




Way back home

feat. NomPrénom



L'eau tiède s'écrasa sur mon visage en un jet violent. Il lui fallut bien 10 minutes pour effacer les traces du sommeil qui me collaient à la peau. Je me sentais bizarre. D'habitude, quand je me réveille, je suis seul, je prends mon temps, je prends ma douche et mon petit déjeuner sans la présence de mon colocataire. J'en profitais pour fumer ma cigarette et rassembler mes esprits. Mais là, j'avais été pris au dépourvu. Pris en traître, oui, au moment de la journée où j'étais le plus vulnérable. Et en plus c'était Ludwig qui devait faire les frais de la petite blague de son hôte. J'avoue que ma réaction n'a pas été très réfléchie... mais qui s'attend à ce que je sois réfléchi lorsque je viens de me lever ? J'ai agi par instinct.

Et c'était ça qui m'énervait. Je n'avais pas eu le temps de devenir Takehiro, le scientifique responsable, j'étais resté Takehiro : celui qui est un peu grognon au matin avec ses cheveux en pétard et ses yeux qui collent. La situation m'avait surpris et donc m'avait échappé. Cela n'aurait pas du arriver, mais je n'étais pas un surhomme, il ne fallait pas trop m'en demander. D'un geste nerveux, me détestant pour ma faute, j'évacuais ma frustration en me secouant les cheveux et en les massant vigoureusement avec le shampooing bon marché offert par l'hôtel. Cette chaleur, ce souffle contre ma nuque, ses bras entourés autour de moi...C'était loin d'être désagréable. Cela me rappelait cruellement quelqu'un que j'aurai vraiment aimé oublier, mais qui continuait encore à me hanter. Et le fait que cette personne me hantait et pas une autre me donnait davantage de raison de me sentir coupable.

C'est pas mon jour.

Je procédais à mes ablutions habituelles, enfin réduites au minimum syndical vu le manque d'équipement, mais utilisant une moitié de ce que l'hôtel pouvait nous fournir.  J'enfilais de nouveau mon caleçon de la veille et je prenais une minute pour me regarder dans le miroir, me foutre une baffe une deux et remettre mon masque avant de sortir et de me rhabiller au milieu de la pièce. Mais c'était sans compter sur Ludwig qui m'attendait au tournant.  Je récupérais ma cravate et je la renouais  autour de mon cou, reprenant un ton plus neutre que tout à l'heure.



« Oui je m'en souviens. D'abord nous irons prendre le petit déjeuner et puis nous retournerons à  Terraria. C'est là que sont établis les meilleurs fleuristes... ils se feront un plaisir de livrer votre commande jusqu'ici.  »


Enfin, je comptais sur un petit détour à l'appartement. Je déteste me sentir sale et ne pas avoir changé de sous-vêtement ainsi que porter la chemise froissée de la veille, me donnait ce sentiment désagréable.  Une fois habillé, je me rappelais soudainement la situation d'hier et je me précipitais vers la fenêtre pour vérifier l'état des routes. La tempête de neige s'était arrêtée. Les nuages recouvraient encore le ciel, mais les routes étaient dégagées. Est-ce que cela voulait dire que ma prière avait fonctionné ? Ou bien que Ludwig s'était calmé seul... Quoi qu'il en soit, le résultat était là.

Je laissais la place à Ludwig dans la salle de bain et je fouillais sous mon oreiller pour retrouver la clé de l'hôtel avant de relacer mes chaussures et me faire un récapitulatif de la situation. J'aurai tué pour une cigarette, mais ce n'était pas le moment de s'éclipser et la chambre était non fumeuse. Je rongeais mon frein et j'attendais que mon colocataire sorte de sa chambre, parcourant vite fait les chaînes de télévision. Je devais encore lui expliquer pour ses pouvoirs. Mais une chose à la fois, cela ne servait à rien de l'accabler avec une nouvelle supplémentaire. Pour éviter d'autres incidents je pouvais toujours le gâter un peu...sauf qu'il avait probablement envie de rien... Et que je ne pouvais pas lui donner ce qu'il désirait le plus.

Une fois sortit de la salle de bain et habillé, nous sortions de l'hôtel, payant notre dû. Je pris la décision de faire un court détour vers une rue commerçante et nous payer un petit déjeuner puisque je ne me sentais pas de prendre la route le ventre vide - et que la nourriture de l'hôtel était non seulement chère, mais aussi franchement pas terrible. Une fois ma faim satisfaire, je prenais deux minutes pour fumer une cigarette à l'extérieure et nous prenions la route vers Terraria.

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