• feat. Roderick •

Kalel. Ô douce et belle Kalel. Capitale d'une Cité de sable, centre de vie au milieu du désert. Pour toi qui est presque toujours resté à Froënbourg, capitale d'une Cité de glace, c'est passer d'un extrême à l'autre. Mais tu as toujours été curieux du reste du monde. Avant, quand les dieux régnaient, tu étais cloîtré dans la Cité Nordique. Et ton hôte n'est pas sortit souvent de Froënbourg. Mais maintenant, les dieux ont été oubliés, tu n'as plus d'obligation, tu as un corps, même s'il n'est pas le tien. Tu peux aller assouvir ta curiosité et explorer un peu les autres Cités. Pourquoi Kalel, parmi toute les capitales ? Pourquoi passé d'un extrême à l'autre ? Parce que c'est la seule que tu connais un minimum. Ton hôte est déjà venu ici, une fois. Bon, c'était plus dans une sorte de tour labyrinthique que la capitale, mais pour toi, ça tiens du détail.

Tu déambules dans les rues. La chaleur écrasante...t'écrase -oui bon bah, logique hein- mais tu continues ta route. Tu as connus pire que ça, comme par exemple un volcan en irruption. Mais le corps de ton hôte n'est pas entraîné pour ça. C'est un corps de malade que tu as là, pas le corps de guerrier endurcit qu'est le tien. Tu soupires. Tu regardes 'ta' peau, blanche comme un cachet d'aspirine, pas adapté à ce soleil. Tu vas rentré avec de méchants coups de soleil. Tu cherches un endroit où t'abriter du soleil, n'importe quoi. Et puis elle apparaît devant toi. Une bâtisse trapue, large, qui semble avoir déjà bien vécue, d'où s'échappe quelques rires. Et écrit en gros au-dessus de la porte 'TAVERNE DERLÍON'. Tu n'hésites pas longtemps avant d'entrer.

Tu fais tâche Thor, ici. Ou plutôt, le corps de ton hôte fait tâche. Les personnes ici sont majoritairement des hommes dans la force de l'âge, bruni par le soleil. Et toi au milieu du hôte de tes mêmes pas 18 ans physique et blanc comme un linge. Quoi que tes épaules commencent à être bien rouge quand même. Tu t'avances tranquillement, profitant pleinement de la fraîcheur que procurent les lourds ventilateurs, jusqu'au comptoir où tu t'assied. Tu reposes ton menton sur ta main en regardant toutes les bouteilles entreposées devant toi jusqu'à ce qu'on vienne te demander ce que tu voulais. Tu restes un moment silencieux. Tu n'as pas vraiment réfléchi à ça en entrant, ce qui est au final assez peu logique.

"Une bière s'il vous plait. N'importe laquelle, tant qu'elle est fraîche."

Tu reçois un regard suspicieux. Oui bon, ton hôte fait très jeune, mais il a presque 18 ans merde. Et toi tu es laaaaaaaaargement au-dessus de l'âge requis. Tu la regardes avec un visage ennuyé un instant avant qu'une voix ne se fasse entendre derrière toi. Tu tournes ton visage pour voir un homme à la flamboyante chevelure rouge et au visage à moitié masqué. Un instant, il te fait penser à Loki mais tu chasses rapidement cette pensée. La femme derrière le comptoir s'éloigne un peu alors que l'homme se tourne vers toi en souriant. Tu fronces les sourcils à l’appellation qu'il utilise à ton égard mais ne relèves pas. Tu es dans le corps d'un gamin, c'est normal.

"Je le suis. C'est la première fois que je viens à Kalel. Je voulais visiter mais il fait trop chaud dehors."

Tu maudis la chaleur intérieurement. Ça t'apprendra à venir en plein désert au milieu de la journée tient. Penses-y la prochaine fois que tu viendras ici. Un verre apparaît devant toi et tu l'attrapes distraitement.

"Et vous ? Vous faites quoi ici ? Vous avez une raison particulière pour venir me voir ?"

Parce que personne ne paye le verre de quelqu'un d'autre sans raison. Et tu n'es pas particulièrement de ce bord.

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• feat. Roderick •

Tu tournes ta boisson dans ton verre avec concentration. Une habitude de ton hôte qu'il t'a, semble-t-il, refilé. Tu ignorais que les habitudes étaient contagieuses. On t'a parlé une fois, y a longtemps, de quelque chose comme la mémoire du corps, tu supposes que ça a à voir avec ça. Ce qui ne t'empêche pas de continuer. Tu écoutes ton nouveau voisin t'approuver. Il fait définitivement trop chaud dans ce pays. La fraîcheur du verre contre ta main te convainc t'entamer ta boisson en écoutant ses réponses à tes questions. Tu trempes les lèvres et grimaces. Si ça c'est de la bière, alors la lave c'est froid. Tu fusilles du regard la femme qui t'a servie et qui a osée subtiliser ta bière pour une boisson non-alcoolisée. Tu le reposes sur le comptoir avec un certain dépit et te retournes vers ton voisin.

"Non non. Ça ne me dérange pas. J'étais juste curieux..."

Quelque chose remue en toi. Enfin, quelque chose...plutôt quelqu'un. Ton hôte s'agite dans le simili sommeil dans lequel tu l'as plongé. Signes que son esprit n'est pas encore totalement mort et qu'il se reconstruit lentement. Ça arrive parfois. Tu redescends sur terre en voyant ton verre disparaître de ta main et lances un parfait regard de grande dame outragée à ton voisin. Non mais c'est ton verre qu'il vient de prendre là !

"Je suis plus vieux que j'en ai l'air vous savez ! Assez pour boire de l'alcool ! Enfin," Tu reposes ton visage dans ta main, "la demoiselle là n'était pas de cet avis. Y a pas d'alcool dans ce verre. Vous me le rendez ?"

Tu ne sais pas si cette réponse lui convient ou non, mais il te rend ton verre. Que tu t'empresses de finir, au cas où. Tu te méfies de lui maintenant. Oui, juste parce qu'il t'a piqué ton verre. Mais un verre est sacré. On touche pas. Mais ce qu'il te raconte t'intrigue.

"Oh ? Votre copain vous a largué ? Et puis comment ça un vieillard ? J'en ai vu des vieillards vous savez ? C'est plein de rides et vous correspondez pas vraiment au physique. Ou alors vous aussi, vous faites vachement plus jeune que votre âge. Et puis si ça peut vous rassurer, je suis très certainement beaucoup plus vieux que vous." Lâches-tu avec un sourire énigmatique. "C'était quoi comme rendez-vous ? Romantique ? Y a mieux comme endroit vous savez ? Ou alors c'était pour le boulot ? Y a mieux aussi quand même... Vous faites quoi dans la vie ? Et puis, vous habitez à Kalel ? Vous connaissez les endroits sympas à visiter ? Et aussi à quel moment de l'année faut venir pour pas finir par fondre ? Non parce qu'il fait vraiment chaud ici. J'viens de Froënbourg, alors les grosses chaleurs c'est pas vraiment mon truc. J'ai entendu dire qu'il gelait ici la nuit, mais moi je préfère venir le jour. J'aime le soleil. Et puis on voit mieux les choses le jour. Même si les paysage vus de nuit sont beaux aussi ! Dites-moi si je parles trop hein. Je sais que j'ai tendance à m'éparpiller."

Il l'a sans doute déjà remarqué tu sais ?

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• feat. Roderick •

T'es assommant. Tu le sais. On te l'a dit et on te l'a reproché. On t'a engueulé et on t'a insulté, ignoré, infantilisé parfois. Ça t'a déjà apporté des ennuis et rarement des réponses. Parce que tu laisses parfois s'échapper un secret. Parce que personne ne prend jamais réellement la peine de répondre à chacune de tes questions. Ce que tu trouves bien dommage. Mais tu t'en es accommodé. Tu as essayé, avant, de restreindre cet aspect de toi. Tu as déjà réussis. Mais là, après des siècles endormis, ton flot de paroles s'écoule de nouveau. Avec ses conséquences.

Il te fais remarquer ton indiscrétion et tu t'excuses platement. Plus par habitude que sincérité. Ce n'est pas comme si tu n'avais jamais outrepassé allègrement le droit à la vie privée auparavant -même si à cette époque, on ne peut pas dire que cette notion existait. Tu reprends ton verre et bois, attendant tes réponses. Parce que tu en auras. Même si elles sont imprécises, peu satisfaisantes ou le contraire. Tu as presque toujours eut des réponses. Au moins à ta première question, celle que ton auditoire à le temps d'entendre et de comprendre avant d'être noyé par ton bavardage.

Top secret. Raah, c'est pas drôle. Ça question te pique. Aïe -navrée pour ce jeux de mot pourris et involontaire qui n'aurait jamais du voir le jour. Tu as trop parlé Thor, tu as trop parlé. Tu t'apprêtes à lui sortir une excuse pourrie dont tu as le secret quant il te pose LA question.

Vampire ou dieu ?

Tu fronces les sourcils en le regardant. Toi qui pensais que vos existences étaient tombées dans les tréfonds de l'oubli.. Erreur ? Ses derniers mots te renseignent. Il semblerait que malgré l'oubli, quelques-uns se soient rappelés de vous. Ou l'aient appris en cours de route. Tu soupires, laisses choir ta tête sur tes bras. Le monde...

"...est devenu si compliqué..."

Tu marmonnes. Jettes un coup d’œil à l'homme. Dans quoi tu t'es encore fourrés ? Va-t-il t'attirer des problèmes ? T'as pas envie. Tu le connais depuis quoi ? Un quart d'heure. Tu l'aimes bien. Tu aimes facilement et tu détestes facilement. T'as pas envie d'abandonner son cadavre dans une ruelle parce qu'il t'aura causé des ennuis. Tu soupires, te redresses, lui fais face. Baisses le ton, comme lui avant.

"Pour la première question, un dieu. Pour la seconde...devines."Tu lui fais un sourire de sale gosse. "C'est pas drôle si je le dis. Il faut que tu trouves tout seul."

Tu t'accoudes au comptoir, semblant réfléchir un instant. Tu as beaucoup de question. Encore. Moins futile que les précédentes, certes, mais assez pour le noyer de nouveau. Ce que tu aimerais éviter cette fois, tu veux tes réponses.

"Comment sais-tu pour ça ? Je pensais que les humains nous avaient oubliés. Je le pense toujours d'ailleurs. Même le gamin ignore mon existence."

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