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II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova

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MessageSujet: II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova EmptyDim 24 Mai 2015 - 17:39

Blood of my blood.
« I wasn't expected you, today. Or never, actually. »




Plusieurs pensées me traversaient, en cette heure des plus matinales. Les mains couvertes de peinture, tout comme la chemise que je portais alors, d’ordinaire d’un blanc immaculé. Je ne m’étais pas accordé le moindre répit, en cette nuit de cruauté intense que j’imposais à ma personne. Et pour cause, je recevais un acheteur potentiel, à une heure plus convenable de la journée. Peu d’amateurs d’art avaient encore connaissance de mon existence, mes années de gloire largement dépassées - et bien ce pourquoi le jeune homme m’intriguait de façon peu commune. Il est vrai que je ne laissais d’ordinaire aucun individu franchir le seuil de ma porte -ou en connaître son emplacement même. Je n’avais donc pas quitté mon atelier de la nuit, laissant complet libre court à la création -tentant plus ou moins d’exprimer ces pensées quelque peu dérangeantes brouillant ma quiétude.

Posant finalement le pinceau qui n’avait quitté mes doigts depuis quelques heures, je prenais un instant pour observer cette pièce que j’affectionnais tant. Le temps ne l’avait guère affectée, d’aucune façon qui soit. Dans le coin haut-gauche, un petit escalier en colimaçon, tout de bois fait, les rambardes couvertes de voiles aux nuances pourpres. Plusieurs tréteaux se trouvaient contre le mur supérieur, des dizaines de peintures, imbriquées les unes à côté des autres, se chevauchant parfois. Au centre de la pièce, on ne percevait plus le parquet : contre le sol et rattachés au plafond, de nombreux établis, toiles blanches et esquisses de nouvelles œuvres. Sur tout les murs de la pièce, des tableaux de ma sélection, ceux qui m’étaient et me sont les plus chers, bribes de souvenirs perdus dans d’anciens temps. Enfin, le fond où je me trouvais, devant mon chevalet, ainsi que plans de travail divers, me servant également lors de mes projets d’écritures.

Le mur derrière moi n’était rien de plus qu’une bibliothèque, allant du sol au plafond, recouverte de grandes toiles transparentes en guise de protection. Les livres étaient bien trop anciens et précieux, pour que peinture ne vienne grossièrement les entacher. Soupirant longuement, je me relevais de mon siège, et après brefs étirements, grimpais promptement en direction de mon studio. L’horloge de mon salon indiquait 11 heure -mon esprit quant à lui, m’indiquait tout autre chose. Brumeuse, j’attachais ma tignasse blonde en tresse sauvage, et enfilais un sarouel à la volée -tandis que la voix du jeune homme tendait à péniblement se répéter; en une mélodie des plus dérangeantes. Je n’avais plus guère le temps de faire quoi que ce soit avant l’arrivée de celui-ci, sortant donc de mon domicile. Je dévalais nonchalamment les escaliers, un étage, puis l‘autre, arrivant enfin à l’entrée du bâtiment.

Laissant la porte entrebattue, je fouillais trace de mes cigarettes dans les poches de ma chemise, dorénavant aux couleurs multiples. Je n’avais pas conscience alors d’avoir une partie des joues également peinturlurée, accompagnant à merveille les cernes violacées sous-plombant mes yeux, mais qu’importait. Et m’appuyant contre le mur de pierre froid, j’attendais, jetant regards à gauche, puis à droite. Puis enfin dans le vide, crachant de grandes volutes de fumée blanche, entamant indélicatement le bâtonnet mortel aux mortels. Mes pensées reprirent bien aisément le dessus, voguant d’un visage brûlant à un autre, ravivant innombrables flammes et souvenirs en ma personne. Cette sensation étrange qui ne m’avait quittée, un malaise, ou serait-ce une nouvelle forme d’intuition ? Je pouvais d’ores et déjà affirmer être totalement étrangère à cette appréhension grandissante. Quoi qu’il en soit, le temps me le dirait.




Dernière édition par Aleksei Von Lyovitch le Dim 31 Mai 2015 - 14:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova EmptyLun 25 Mai 2015 - 6:12

I wasn't expected you

Mon vieil ami, que tu adore me demander l’impossible !

Cette fois, l’aristocrate quémande une faveur que seule sa prodigieuse aide m’influence à prononcer l’acceptation de sa sentence. Une escale d’une nuit à sa nouvelle demeure enracinée à l’extérieur de Terraria vaut bien cet effort que retourner au cœur battant de la ville me demande. Lui qui ne gaspille plus sa salive à me dicter une conduite à suivre, lui qui ne s’attarde plus à trouver les reproches sur ma fuite, je lui dois bien cela. Je lui dois de prendre le risque de me dévoiler sous le ciel d’azur, de faire dorer ma peau déteinte au soleil brûlant, et tout cela pour son plaisir égoïste de savoir mon regard en soif d’art frôler la toile d’une peinture quelconque. Des portraits aux courbes aussi réelles qu’une poupée articulée d’âmes, des horizons sauvages à déposséder le corps d’un dernier souffle, la danse d’un pinceau qui étale couleurs et magnificence sur une peau blanche; l’artiste avec qui j’ai échangé pour ce rendez-vous à onze heures trente semble être bénie d’un don. Ou affublée d’une malédiction, qu’en sais-je réellement.

À l’image de mon vieil ami, je n’avais point hésité à enfiler la personnalité de ses vêtements pour mieux m’évanouir dans les rues. Masqué sous son jean un peu trop serré pour mon corps davantage coupé, collé à un haut enchevêtré d’un gros coton ouaté ouvert sur un épais foulard pendant et se balançant au rythme de mes pas, je me convainc que je ne risque rien à ainsi me dévoiler. Tous sens éveillés, je fais abstraction d’un enfant suppliant son père pour la saveur d’une seule glace, puis d’un couple s’affrontant avec virulence à une intersection. Beaucoup de gens, beaucoup de possibilités; trop de risques inutiles pour que j’apprécie le retour du jour perçant mon cauchemar noir de nuit. Désireux de me soustraire à cette mascarade, je me fais si hâtif que j’eus peine et misère à m’arrêter devant le numéro civique.

Le bleu Caraïbes de mon profond regard se pose enfin sur toi, comme si ta présence venait tout juste de m’être dévoilée à la dispersion d’un épais brouillard. Pour cette fois, je me sais le plus stupide d’entre tous les incompétents. J’étais si atteint par l’inquiétude de me faire traquer que je n’ai pas saisi la légèreté de ce nuage empoisonné; le sixième sens. Cette impression fugace ou oppressante qui m’indique sans fourvoiement que tout n’est pas parfait, que rien ne va prendre le chemin qu’il devrait emprunter. Être une création lubrique des dieux a parfois ses bons côtés, le mauvais étant qu’en cet instant, je me fais statue de marbre devant ta pâle figure qui me laisse deviner une nuit blanche. Les arcs bleutés sous tes yeux te font d’horribles poches de fatigue, il ne peut donc en être autrement, même avec ce teint halé.

-Alexandre Ambrosio.

Aurais-je été moins futé en cet instant de brouillard que je t’aurais partagé mon nom de famille. Articuler celui de mon vieil ami qui a repris les reines de mon entreprise n’est peut-être pas la meilleure idée, mais je m’en accommode.

-Madame Aleksei Von Lyovitch, est-ce bien cela ? dis-je avec courtoisie. Enchanté de vous rencontrer, je suis impatient de voir vos œuvres.

Mes yeux perçants ne trahissent point ma hâte de quitter cette rue, mais mon corps le cri d’une puissance qui fait taire cette impression de malaise nourrie de ta présence. Je te détaille rapidement, touche du regard la peinture séchée sur la chemise, brûle ton visage de mon autorité naturelle. Hégémonie qui se tait dans le lac de tes yeux émeraude, laissant cette étrange sensation charger une nouvelle fois tout mon être.

-Bien que cela ne vous fasse défaut, sachez que vous avez de la peinture sur les joues, ajoutais-je en espérant sortir de cette léthargie.

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MessageSujet: Re: II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova EmptyLun 25 Mai 2015 - 21:51


Simple tressaillement de mon regard vitreux, pour que vision me revienne subtilement. Et il apparu -cet homme qui pressait le pas depuis son arrivée dans la rue. Grand, svelte, une brume de tension venant à délicatement l’envelopper -et il semblait être en souffrance de son exposition même au monde. Etouffé de cet air, aveuglé de cette lumière. Se dégageait de lui une impression de déjà-vu; un parfum de longue date, époque abandonnée au néant. Pourtant certaine de ne jamais avoir rencontrée cette personne, je débutais profondes réflexions -sans même alors me rendre compte que le jeune homme en question s’était arrêté devant moi.

Partageant un regard, j’aperçu  le bleu de ces yeux -portes de son âme. Et ne pouvant m’empêcher d’observer ses traits et détails, je le constatais dans sa propre rêverie. Pression était palpable, pourtant bien loin de toute aliénation, tandis qu’une grande partie de son attention voguait à de bien sombres dessins. L’inquiétude profanant son visage, statuant silencieusement de toute sa présence -je devinais alors, affichant sourire des plus sincères. Cet homme ne me rappelait nul autre personne que la mienne, au temps des premières lueurs de mon existence. Je finis par lui accorder mon attention le plus totale, tandis que j‘appréciais à rencontrer certains de mes congénères.

« Alexandre Ambrosio.
Madame Aleksei Von Lyovitch, est-ce bien cela ?
Enchanté de vous rencontrer, je suis impatient de voir vos œuvres.
»

Courtois, bon orateur; son langage néanmoins susceptible de le trahir, à une époque où peu d’individus ne peuvent se vanter d’appliquer une élocution si enchanteresse et enrichie. Balayant ma personne d’un regard fugace, était-il peu à l’aise que personne n’aurait pu l’ignorer, impatience plus que notable. Il finit par planter ses prunelles dans le regard que je lui imposais dès lors -sourire ravivé par une certaine innocence à laquelle il me ramenait.

« Bien que cela ne vous fasse défaut, sachez que vous avez de la peinture sur les joues. »

Je laissais mon rire cristallin s’échapper de mon être, se diffusant dans l’atmosphère jusqu’alors si pesante.

« Pardon pour ma tenue des moins appropriée...
J’en pense qu’il serait plus aisé de se tutoyer, ne penses-tu pas ?
Et tu peux m’appeler Alek, si tu le souhaites.
»

Répondant à son empressement, je finis par écraser la fin de ma cigarette, ouvrant la porte en mon dos. Dépourvu de ressentis envers Alexandre, je lui lançais cependant un regard inspirant curiosité et intrigue peu mesurées, révélateur de nombreux intérêts s‘éveillant aux détours de mes réflexions. Entreprenant enfin de monter les marches tumultueuses que présentait mon immeuble, casse-tête pour quelconque mortel. J’entrai dans mon studio à la porte laissée grande ouverte, comme toujours, et qui d’aventure jamais personne ne franchit pour autant.

« Ne sois pas gêné, fais comme chez toi.
Quelques toiles sont exposées sur les murs du studio, pour le reste il faudra descendre dans mon atelier.
»

Rangeant quelques travaux encombrant bureaux et fauteuils, je portais quelques brefs regards sur le visiteur. Je ne savais alors si lumière était faite sur notre condition partagée, ou si seule je devinais sa nature sans que mienne ne soit évidente. Cela m’aurait grandement étonnée, cependant que rien ne poussait à engager ce sujet -tendant souvent à sensibles cordes. Celui-ci s’imposerait certainement de lui-même, en un temps plus adéquate. Cherchant au fond de quelques tiroirs, je tirais finalement une boîte de cigariot, portant et allumant l’un d’eux à mes lèvres. Prenant alors lourdes esquisses et ébauches entre les bras, je me dirigeais finalement vers la porte donnant à mon atelier.

« Je te laisse le temps d’observer, je serais dans mon atelier.
Tu peux descendre dès que tu as terminé, voir le reste.
»

Tournant les talons, je m’engouffrais dans l’escalier emmenant à mon espace de travail. Posant croquis que je tenais sur mon bureau, je décidai de chercher une toile spécifique, un peu plus particulière -attisée de curiosité. Face aux tréteaux, je fouillais au travers de nombreux travaux, paysages, natures mortes, abstraits, classiques, portraits… Et vint le fameux portrait. Cet homme que j’avais côtoyé, hypnotisé. Et fais disparaître -un parmi tant d’autres. Posant l’œuvre sur le dessus de la pile, je gardais ce subtil sourire, retournant m’installer derrière mon chevalet, cigare fumant aux lèvres.


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MessageSujet: Re: II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova II - I wasn't expected you, today FT. Dev A. Petrova EmptyVen 29 Mai 2015 - 19:17

I wasn't expected you

« La foi est une sorte de sixième sens qui s’exerce là où la raison n’est plus compétente. »
-Mohandas Karamchand Gandhi, Tous les hommes sont frères

Assassin, ma seule et unique foi est en ma capacité de survie. Rester aux aguets et étudier tout ce qui m’entoure avec ferveur est à la limite d’un tourment à peine contrôlable. Devant toi, ma raison n’est qu’une illusion à laquelle je veux me raccrocher. L’insécurité vient pourtant gruger chaque organe de mon corps putréfié de déshonneur et de faute envers mes valeurs. Et tout ce qu’il me reste au moment où tu semble réellement me voir, c’est ce sixième sens qui dicte chacun de mes mouvements. C’est là, à ce moment même où mes lèvres remuent pour le souffle de mes premiers à ton adresse, que je saisis sans aucun doute possible que tu es une créature sanguinaire. Il ne peut en être autrement, mais il me tarde de discerner ce sentiment confus que fais naître la menthe fraîche de tes iris enfin sur moi, mais davantage ton sourire sincère qui affaiblit mes préoccupations.

Les mots s’envolent en présentation courtoise du client anxieux envers l’artiste d’une authenticité resplendissante. Ton rire clair berce mon âme comme un doux carillon dansant au gré du vent, une symphonie de gouttes pures et limpides se perdant dans une flaque cristallisée. C’est une source d’assurance à laquelle je m’abreuve sans toute autre forme d’hésitation. Je fais néanmoins abstraction à ta demande; tutoyer va à l’encontre des valeurs inculquées à ma personne, d’autant plus si mon interlocutrice éveille en moi cette impression d’ascendance hiérarchique de la race. Toutefois, je ne peux m’empêcher d’acquiescer, ne serait-ce que pour t’assurer que mon attention t’est destinée.

-Appelez-moi Alexandre, dis-je en observant la fumée étouffée de la cigarette.

Les secondes s’écoulent, se transformant en minutes où mon esprit vif est anesthésié par tes profonds regards, mais davantage par ton énergie que je frôle de la mienne avec précaution. Certains doutes m’assaillent, prennent forme lentement en moi lorsque j’emboîte le pas dans les escaliers. Ce n’est pourtant pas de l’inquiétude ni de la méfiance, mais plutôt un étrange mélange sirupeux d’intuition et de vague impression.  J’agrippe chacune des tes paroles lorsque je mets les pieds dans ton studio, jugeant bon de refermer la porte derrière moi; cet espace clos a un effet libérateur sur ma pensée et comme la soyeuse brise du crépuscule qui m’apaise, je sens mes muscles se délier peu à peu.

-Parfait.

Mot simple abandonné dans le silence du studio alors que tu m’as invité à prendre mes aises. Je ne peux développer plus richement ma parole alors que mes iris azur effleurent les paysages couchés sur les toiles. Ils sont d’un réalisme à s’y méprendre; les teintes mélangées de l’horizon et de la terre m’interpellent gracieusement, me plongeant dans une délicate transe. Des souvenirs refont surface sans que je ne leur en donne l’ordre, un rêve à peine perturbant tellement la beauté des peintures est fascinante. J’accueille l’image mémorisée de certains endroits naturels, esquisses que je juxtapose mentalement sur les panoramas auxquels ton pinceau a donné vie. Dans ma contemplation, je fais abstraction de ton regard insistant sur moi, tout comme je chasse d’une main invisible les bruits occasionné par le rangement que tu fais, l’odeur du tabac plus concentré que tout à l’heure et ta voix qui s’élève jusqu’à moi de nouveau.

Tout ce qui est perturbation, je le chasse en me laissant happer à l’intérieur des décors que je ne connais point. J’ai ce désir florissant de voir ces paysages de mes propres yeux, d’entendre la nature qui les entoure et de ressentir chaque effluve imprégner mes vêtements. Sans même t’en douter, tu as fais renaître en moi le goût exquis de la liberté. Et pourtant, de toute ma vie, je n’ai jamais eu l’impression de m’y être aussi éloigné. La rose des vents ne me serait d’aucune utilité pour retrouver mon chemin et cette prise de conscience ne fait qu’engendrer la lourde peine d’un châtiment que je mérite amplement. J’ignore le temps qui s’écoule avant que je m’extirpe de ma contemplation, mais les minutes sont pour nous bien fades et absurdes. Quantifier le temps, lui affliger une mesure alors que notre vie s’éternise au-delà de l’existence humaine, c’est d’un ridicule aberrant.

-Vous avez vu des contrés que je n’ai moi-même pas eu l’occasion d’observer, confiais-je.

Je t’ai retrouvé après avoir emprunté les escaliers de bois, tourbillon de pourpre me dévoilant enfin ton atelier, pièce qui ne fait qu’attiser cette lueur de riche amateur d’art dans mes yeux. En laissant mon regard affamé de cette talentueuse fortune glisser sur les piles de toiles et sur les étagères enrichies d’œuvres au milieu de la pièce, je saisi enfin toutes les flatteries que mon vieil ami a pu prodiguer à ton nom. En découvrant les différents tableaux de paysages, portraits et natures mortes, je me maudis disgracieusement de ne plus avoir de toit pour me délecter de quelques toiles quand bon me semble.

-Êtes-vous allé au-delà des murs ou certains paysages sont purement imaginaires ? demandais-je découvrant ton art, l’odeur de cigare agressant mes narines.

Nous n’avons aucunement besoin de dire notre nature à haute voix; nous en sommes pleinement conscients. Mais cette curieuse impression que je te dois respect et considération est d’une force telle que subsiste en moi cette politesse et cette délicatesse dans mes propos.

-Il m’est difficile de m’imager le territoi…

Ma voix se meurt doucement pour ne devenir qu’un souffle qui se perd contre la peinture d’un portrait. Un homme de quelconque nature, au même regard turquoise que mon défunt paternel m’a légué. Un être de chair affichant des traits qui me sont trop familiers pour chuter dans le cœur d’une hypothèse quelconque.

-Qui est cet homme ?

Le regard rivé sur la toile, je ne peux me résoudre à y échapper.

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