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Stupeurs et tremblements

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MessageSujet: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptySam 16 Mai 2015 - 22:00

Fear creeps

feat. Takehiro Hamada

A courir comme un dératé, dans les rues noires, éclairées uniquement par des lampadaires défaillants, entourés de moustiques et autres insectes qui se brûlent les ailes, il manque à plusieurs reprises de tomber. Mais il se rattrape, sans s'arrêter, sans se retourner, il ne reprend pas son souffle, les sourcils froncés et le regard fixé vers son objectif. Il avait essayé d'appeler au secours, essoufflé, il avait abandonné un message sur le répondeur comme une bouteille à la mer. Il ignore si elle arrivera à destination, s'il ne s'est pas trompé quelque part. Il avait agi dans l'urgence, en espérant avoir de l'aide rapidement. Tant pis s'il s'était trompé, il fallait avant tout se protéger, se trouver un abri, en espérant que personne ne le suivait.

Il monta quatre à quatre les escaliers menant jusqu'à chez nous, et referma violemment la porte derrière lui en fermant tous les loquets, conscient que de toute façon, si nous avions été suivi, ça n'aurait que ralentit temporairement le danger. Epuisé, il se laisse glisser le long du panneau, tête en l'air, sueur sur le front, soufflant comme un asthmatique, le main appuyé au-dessus de la hanche en espérant calmer le point qui s'y était formé.

Le corps tremblant, il attend quelques instants pour retrouver son souffle et son calme, passant une main dans la frange pour le relever et éponger le front humide. Je m'étais connu plus endurant, mais avec du sang en moins, je pouvais sentir son étourdissement. Maintenant que l'adrénaline redescendait, j'étais quasiment sûr qu'on aurait droit à une migraine. Freyr ne s'en préoccupa pas, il avait autre chose en tête, plus urgent que ce genre de détails, bien que ça le ralentissait. Il voulut consulter l'historique d'appels du téléphone portable mais celui-ci avait fait faux-bond et s'était éteint, faute de batterie. D'un excès de colère, il balança le téléphone à travers l'appartement en l'insultant gratuitement :

« Putain ! »


Et moi, au fond, j'étais terrifié. J'étais si perturbé que d'entendre sa voix monter d'un ton me fit me recroqueviller un peu plus sur moi-même, comme si je voulais me boucher les oreilles, me couper du monde. Mon parasite divin se releva pour venir ramasser l'objet qui venait de voler et voir s'il était toujours en état, et soupira de soulagement, se détendant un peu, mais il ne s'était pas rallumé pour autant, évidemment. Il le posa sur la table du salon et s'installa lui-même sur le canapé d'un air soucieux, les doigts croisés entre eux sous ses yeux, accoudés sur ses genoux. Il réflechissait.

* Ludwig... Réponds-moi. *


Il n'arriva pas à me tirer de mes ténèbres. Il savait que je tremblais, que je ne voulais affronter tout ça, comme la dernière fois. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'on rencontrait un vampire, mais c'était la première fois que j'étais seul face à lui. Je n'ai rien pu faire, il aurait pu me tuer sur place si je n'avais pas été "spécial".

Inutile de penser à dormir dans ces conditions, mais Freyr devait prendre les choses en main, cette fois, assurer mon quotidien sans moi. Il se redressa pour aller dans la salle de bain, allumant enfin la lumière - jusqu'à maintenant seules les lueurs de la ville illuminait l'appartement par les baies vitrées - et consulta le miroir. Ses doigts effleurèrent d'abord le pansement de fortune qu'avait fait le vampire, pour finalement le retirer violemment et voir enfin les quatre plaies béantes marquant la trace de la morsure. Son teint blêmit légèrement et il se laissa aller contre le mur derrière lui, riant doucement, avant de se laisser éclater d'un rire fou furieux. Tant pis pour les voisins, ce n'est pas pour une fois, ils vont pas appeler les flics.

« Quel salopard... »


Il se calma et opta pour prendre une douche, histoire de se nettoyer des dernières traces de sang qui avaient coulé et désinfecter la plaie, et aussi pour détendre les muscles contractés par le stress et l'effort demandé trop important. Cela lui fit du bien et il laissa longtemps couler l'eau, plonger dans ses pensées en se demandant ce qu'il devait faire du coup. Est-ce que Takehiro avait bien reçu le message ? Devait-il essayer de le rappeler ? Avec le fixe, ce serait simple, mais tout le répertoire était dans mon portable, peine perdue.

Une fois sorti de la douche, il enfila un pantalon et une nouvelle chemise, pour garder l'autre comme preuve, au cas où. Freyr tourna un instant en rond, toujours dans l'attente d'une réaction de ma part, il s'impatientait, mais savait que ça ne servirait à rien, alors, il chercha dans l'appartement pour brancher et recharger la batterie de l'appareil. Une fois fait, il n'arrivait pas à rester en place, il regarda l'heure, se disant que ça devait faire un petit moment qu'il avait essayé de contacter Takehiro. Est-ce qu'il viendrait, ou bien est-ce qu'il l'ignorerait ? C'était un moment fatidique et Freyr ne rigolait plus, à vrai dire, ça doit bien être la première fois que je le vois prendre une situation au sérieux à ce point.

Cette fois, il alla dans la petite cuisine, pour essayer de manger quelque chose, si seulement mon estomac ne faisait pas défaut, ou au moins boire. Il y avait des restes dans le frigo, qu'il réchauffa au micro-ondes, pour que ça passe mieux, tandis qu'il se servait un verre d'eau qu'il but avec lenteur. De même, il mangea lentement, une fois que ce fut chaud, mais il ne put finir l'assiette qu'on frappa à la porte. Il manqua de s'étouffer, surpris à cause des nerfs à fleur de peau, et rejoignit la porte, mais il ne l'ouvrit pas. Il regarda d'abord à travers le judas optique pour connaître l'identité du visiteur. Une fois reconnu, il déverrouilla les deux serrures, et ouvrit en déclarant en colère :

« Pas trop tôt ! La batterie du téléphone a lâché ! J'ai cru que t'avais jamais reçu mon message ! Allez entre, on sait jamais. »


Freyr le pressa à rentrer pour refermer aussitôt derrière, il débarrassa la table de l'assiette encore pleine et l'invita à s'installer à table. Plus calme, il soupira, mais son sourire habituel avait complètement disparu pour garder ce visage grave qui ne lui seyait pas.

« On a un gros problème. Regarde. »


Il tira sur le col de la chemise pour montrer la marque de la morsure. Et maintenant ? Que faire ?

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyDim 17 Mai 2015 - 12:25




Freyr

Takehiro

Stuck in reverse


 Depuis mon départ de l’appartement commun,  j’essaierai de reprendre ma vie en main. J’avais pris mon courage à deux mains pour poster un profil en ligne sur un site de rencontre, j’allais en salle de gym une à deux fois par semaine ( oui, vous l’aurez compris, ces deux faits sont intimement liés ), j’essayais de manger de façon plus saine, etc etc. Retrouver une vie normale et stable. Retrouver ma vie ennuyeuse et monotone. C’était pareil. Pour l’instant j’y parvenais, à part quelques petites exceptions ici et là. Notamment avec mon frère. Je ne l’avais pas vu depuis quelques jours et je ne le cherchais pas. J’avais encore des problèmes à régler. Un jour je lui pardonnerais sûrement, mais avant je devais digérer l’information.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui avait été un journal plutôt tranquille, normal, sans problèmes. La routine. Métro - boulot- dodo. Les mêmes gestes répétés des milliers de fois, les mêmes visages. Et les mêmes choses qui me hantent.

Quelque chose m’a sorti de mon sommeil, un son strident et répété. J’étais encore à moitié dans mon rêve, les yeux clos lorsque mes mains ont tâtonné sur ma table de nuit en quête du précieux appareil.

C’était ses secondes cruelles du voyage dans le temps. C’était ces secondes au réveil où je revenais 2 ans en arrière. Où je revenais à la “dernière mise à jour critique”. Où je m’attendais à me réveiller à côté de ma fiancée dans mon appartement à Seiryuu - ces secondes où mon frère était encore vivant et où ma vie n’avait pas encore dérapé pour être ce qu’elle était devenue. Et ensuite c’était le plongeon dans la réalité. Oui  c’était l’effet que cela faisait. Une courte descente , un vertige avant de réaliser où j’étais vraiment.

Mes doigts maladroits touchèrent l’appareil  qui tomba sur le sol avec un bruit sourd.

«Merde » grognais-je d’une voix rauque.

Je me résignais à allumer la lampe de chevet qui m’éblouit au passage, le temps de retrouver mes lunettes et récupérer le téléphone. Je consultais l’écran. Ludwig m’avait laissé un message ? A cette heure-ci ? Il devait être bourré et perdu quelque part sans doute. Néanmoins je prenais la peine de l’écouter, assis sur mon lit. Je percevais la détresse dans sa voix. Sauf que ce n’était pas Ludwig mais Freyr. Une histoire d’attaque et de vampire.

J’avais l’impression de tomber à nouveau. J’avais l’impression qu’on m’avait mis un coup de poing dans la poitrine. Au départ je ne savais pas pourquoi. Et ensuite j’ai réalisé. Ryou aussi avait été attaqué, mais il ne m’avait pas laissé de message similaire. Mais la similarité des évènements… Un jour aussi on m’avait appelé. Pour identifier un corps. Je m’en souvenais parfaitement. Aussitôt j’essayais de le rappeler. J’arrivais directement sur la messagerie. Merde.

Sans perdre de temps et avec fébrilité j’enfilais un pantalon et une paire de chaussure. Je consultais l’adresse de Ludwig dans son dossier, j’emportais ma veste et mon portefeuille et je filais à la voiture pour le rejoindre le plus vite possible. Je portais encore mon T-shirt de pyjama, mes cheveux en pagaille, la bouche encore pâteuse.

Et alors que je conduisais jusqu’à Seiryuu j’avais une horrible pressentiment. J’avais l’impression d’être coincé dans le passé. J’avais l’impression de me rendre là où je me rendais il y un an. Coincé dans le passé. Coincé à l’envers. Ce n’était pas agréable c’était...paralysant. Je n’arrivais pas à penser à autre chose. Je voyais le corps de mon frère derrière mes paupières, et parfois ce corps était remplacé par celui de Ludwig.

Je ne me sentais même pas fatigué. J’imagine que c’était l’adrénaline.

Arrivé sur place, je frappais vivement à la porte du plat de la main. Freyr m’ouvrit et m’engueula aussitôt. Oui c’était Freyr, son masque, son énergie dorée qui allait dans tous les sens en ce moment. J’étais partiellement soulagé. Au moins il était en vie. Au moins il semblait aller bien.

« J’ai fait aussi vite que j’ai pu. » répondis-je d’un ton sombre.

Il devait s’en rendre compte à ma dégaine. Je ne porte pas des T-shirts en polyester vert clair avec des pandas quand je me mets sur mon 31. Mais je ne souhaitais pas me battre avec lui, ce n’était pas le moment. D’un geste, il tira sur son col pour découvrir son cou. Une marque de canines et un hématome. Je m’approchais pour mieux identifier la blessure. Vampire. J’avais vu la même marque sur le cou de mon frère. J’avais toujours la même sensation que tout à l’heure, celle d’être bloqué dans le temps. Mais en plus j’avais l’impression que mes entrailles se transformaient en glace.

« Qu’est ce qui s’est passé ?!  Et Ludwig, comment il va ?!  »



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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyDim 17 Mai 2015 - 22:43

Once upon a time

feat. Takehiro Hamada

D'habitude, Freyr aurait remarqué les détails qui avaient changé chez Takehiro. D'habitude, il se serait montrer mielleux, souriant, avenant, trop louche. D'habitude, il aurait fait la petite remarque « Trop sexy, ton haut, j'adore ! » D'habitude, il ne l'aurait pas accueilli avec autant d'agressivité ou d'impatience, il ne se serait pas dévoiler si vite, il aurait joué, l'aurait fait languir pour le cuisiner à petit feu, avant qu'il ne perde patience.

Mais ce n'est pas comme d'habitude.

Il s'est passé une chose grave, ce soir, une chose que je n'arrivais pas à digérer, une chose qui inquiétait vraiment le dieu qui m'habitait, au point qu'il devenait pour la première fois sérieux. La situation l'exigeait, mais je ne pensais pas un jour pouvoir compter sur lui dans un moment pareil. Sur le coup, pendant l'agression, j'ai pensé qu'il m'avait abandonné, qu'il ne voulait pas affronter l'ennemi, même si d'un côté, je ne lui aurais pas permis, de peur qu'il fasse une connerie qui nous aurait coûté la vie.

Il a senti le danger, il nous a tiré d'affaires magistralement et il a pris les choses en main. Il a fait preuve d'un sang froid que je n'aurais jamais eu, de courage. Oui, je l'aurais admiré, si je n'étais pas enfermé dans mon antre cauchemardesque à revivre la morsure seconde après seconde.

Et maintenant, il cherchait une solution avec notre unique allié. Quelle solution ? Je ne vois pas où est le problème ? Ou plutôt le problème est bien trop énorme pour être réglé avec simplement Takehiro. Après tout, il est juste un scientifique qui ne veut pas se mêler de tout ça, qui ne devait plus interférer dans notre vie. Nous aurions pu mourir, certes, son expérience aurait donc été un échec, mais à partir du moment où il a été détaché de nous, nous n'étions plus ses cobayes et n'avions officiellement plus aucun lien. Pour Freyr c'était différent apparemment, il était la seule personne en qui il avait confiance, tout simplement, car il lui a tout appris, en dehors de moi, sur ce monde qu'il n'arrive pas à reconnaître. Son repère.

Freyr a encore beaucoup de chemin à faire, car il ignore les règles de bienséance pour l'accueillir convenablement, il ne lui offre pas à boire, ne dit pas bonjour - ou bonsoir plutôt - il l'a attiré à l'intérieur sans douceur, en l'agressant, il ne s'inquiète pas pour sa santé et entre directement dans le vif du sujet. Mais apparemment le scientifique joue le jeu et semble réellement se préoccuper.

« Il s'est fait attaquer par un vampire ! Voilà ce qu'il se passe ! En rentrant du boulot, il a dû passer par des rues sombres, et il y en a un qui l'a chopé et l'a mordu ! J'ai pas les détails, j'étais pas... conscient au début. »


Voilà pourquoi il était énervé, le Freyr. Il n'était pas là pour me protéger, il n'a rien pu faire alors que c'est ma seule protection. Mais en même temps, aurait-il vraiment pu empêcher que cela n'arrive ? Vu la puissance de la bête, j'en doute. J'étais si surpris que j'en étais paralysé. Ou bien était-ce de la peur ? Le dieu remit le col de la chemise en place et alla sortir deux verres avec la carafe d'eau du frigo, qu'il déposa sur la table, au cas où son interlocuteur voulait boire aussi. Il se servit de l'eau et but un coup avant de continuer, un peu plus calme.

« Il s'est retrouvé dans une chambre d'hôtel, avec cet enfoiré, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, mais il l'a soigné et a commencé à lui poser des questions. Ludwig lui a balancé mon nom. J'ai pas laissé en dire plus, je nous ai sauvé et je t'ai appelé. »


Il achève cul sec le verre d'eau et le pose violemment sur la table. Plongé dans ses pensées, le regard dans le vide, il se tut un instant, et finalement, il se laissa tomber dans la chaise, en passant une main dans les cheveux. Son ton baissa et il détourna le regard comme s'il se sentait coupable en avouant la suite :

« Ludwig... Il est là, au fond, mais il répond pas. Comme l'autre fois. Je... sais pas quoi faire. »


Freyr acheva sa phrase en tournant le regard vers Takehiro, un éclat désespéré scintillant comme un appel au secours. Il est notre dernier recours, selon lui. Il a réussi à me faire sortir une fois, alors pourquoi pas une nouvelle fois ? Mais on ne s'est pas vraiment revu depuis qu'on avait déménagé... Trop de distance et peu de points communs... Nous n'étions pas fait pour nous entendre, c'est ce que je m'étais dit. Et pourtant, dès que j'ai besoin d'aide, il est là. Aurais-je agi de la même manière s'il m'avait appelé à l'aide ? Impensable, il a trop de fierté pour me demander de l'aide, alors que je n'ai jamais montré le moindre signe de connivence envers lui.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyLun 18 Mai 2015 - 11:15




Ludwig

Takehiro

Worries




Mon sang se glaça instantanément au moment où il me montrait sa blessure. Je ne sais pas pourquoi mais quand il m'avait annoncé qu'il avait été attaqué j'avais vraiment espéré pendant un bref instant qu'il puisse être indemne. Je demandais immédiatement davantage de détails. Mes premières inquiétudes se dirigeaient vers Ludwig. Freyr était là et je pouvais constater qu'à part sa nervosité, il allait plutôt bien. En fait, il réagissait même de façon appropriée, presque humaine contrairement à son attitude décontractée et à sa sale habitude de se foutre de la gueule des gens, il semblait prendre cela très au sérieux. J'aurai été ravi si la situation n'avait pas été aussi grave.


Il commença donc son récit. Je buvais ses paroles. Attaqué dans une ruelle sombre... ouais c'était si similaire. Et si son agresseur était le même que Ryou ....? Alors quoi ? Apparemment Freyr n'était pas conscient au début ce qui me fit froncer les sourcils. Il savait choisir son moment pour être conscient celui-là. Mais ce n'était pas la peine de l'accabler. En silence j''attendais la suite alors qu'il prenait le luxe de se servir à boire. Il n'eut pas la politesse de m'en proposer même s'il avait sorti un verre. Ma gorge était sèche, je m'en servais donc un que je buvais lentement.


J'avais l'impression d'être désincarné, hors de mon corps. Comme si j'avais abandonné une partie de moi quelque part dans le passé. Comme si je n'existais qu'à moitié.

Je croyais que le récit s'arrêterait là, j'avais tort. Mon visage afficha la surprise. Dans une chambre d'hôtel ? Pour quoi faire ....? Des questions ?


«Attends ! Quel genre de questions ? Et qu'est ce que Ludwig a répondu ? J'ai besoin de savoir quelles informations il lui a divulgué à part ton nom»

A ce niveau là, cela commençait à devenir dangereux. Un vampire qui posait des questions...est-ce que Ludwig avait avoué être un hôte ? Est-ce qu'il avait mentionné le labo ? J'avais un creux dans la poitrine. Stupide Ludwig. C'était la dernière chose à faire.  Raaaaah quel imbécile. Il ne savait pas dans quel pétrin il nous avait tous fourré. Qu'est ce que ce vampire pouvait bien vouloir savoir sur ce genre de choses ? En tout cas Freyr avait bien réagi en s'échappant. Si seulement il avait pu lui filer un coup de main plus tôt ça aurait pu arranger les choses mais c'était déjà pas mal. Je sortais mon téléphone.

«Aussi, tu as le nom de l'hôtel ? Le numéro de la chambre ?»

Je pourrais m'arranger pour poser quelques questions à l'accueil, qu'on me fournisse une description de l'individu et d'autres informations. S'il était un régulier, peut-être qu'ils connaîtraient son nom. Si le vampire avait payé par carte on tenait peut-être quelque chose.

Freyr avait l'air désespéré. Ludwig était encore quelque part où il ne pouvait pas l'atteindre. Il nous fallait le sortir de là pour avoir plus d'information.

« Tu as fait ce que tu as pu, Freyr. Tu as bien réagi. Et Ludwig... il est sûrement terrifié. Moi aussi je l'aurai été si j'avais dû traverser ça. Calme-toi, essaie de le rassurer.»

Freyr était un peu nerveux depuis tout à l'heure et donc son attitude n'était pas propice pour aider Ludwig. Son énergie partait dans tous les sens et pour rien. Moi je faisais ce que je pouvais pour essayer de rester calme, réfléchissant déjà à des solutions.

Je me servais un autre verre et j'avalais quelques gorgées d'eau

«  Ce vampire, à quoi ressemblait-il ? Et... est-ce que ça veut dire que Ludwig est devenu son calice maintenant ?»

C'était ce qui m'inquiétait vraiment.


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyLun 18 Mai 2015 - 16:48

My heart, my shield

feat. Takehiro Hamada

Il fronce les sourcils, il sait que l'heure est grave, mais même à y réfléchir, il se demande quelles vont être les conséquences. Il a confiance en Takehiro, mais il me protège avant tout. Ce qu'il risque de lui dévoiler vont me retomber dessus à un moment ou un autre. Je réagis, au fond, je n'ai pas envie qu'il lui dise, mais est-ce que ça risque vraiment de me faire plus de bien que de mal de garder le silence ? Quoiqu'il en soit, il ne fait pas attention à mon tressaillement et répond, d'abord vaguement, puis plus sûr, le regard dans ses yeux, cherchant ce que voulait à son tour le scientifique.

« J'ai entendu mon nom. Il a dit qu'il avait perdu la mémoire mais n'a pas rien balancé de précis. Juste un laboratoire, où il y a des scientifiques capables de foutre des dieux dans le corps des hommes. »


Etait-ce grave ce que j'avais fait ? Je n'en avais aucune idée et lui non plus. Des laboratoires, il en existait tant, et des scientifiques, on en parle pas. Mais c'est vrai que j'avais été surpris que cet inconnu me pose tant de questions. De toute façon, j'étais trop effrayé pour vraiment rassembler mes idées et parler correctement.

Freyr continue sur sa lancée, espérant que tout ce qu'il dirait pourrait effectivement nous aider, me faire sortir de mon impasse et retrouver mon agresseur pour lui en faire baver. Freyr n'est pas un dieu qui aime la guerre et la vengeance c'est pas son truc non plus, mais le dieu de la vie la protège et il n'accepte pas qu'on lui attente de la sorte, surtout venant d'une vie qu'il avait offerte à des créatures censées les protéger.

« Ludwig a pas eu le temps d'en dire plus, mais il voulait en savoir plus sur moi. Et sur lui aussi. J'ai pas laissé aller plus loin, j'ai préféré sauver sa peau, parce que même s'il l'a soigné, je le sentais pas ce mec. Il mord et après, il soigne pour avoir des renseignements ? La bonne blague. »


Mon dieu a fait ce qu'il a pu, à temps en fait, sinon, j'en aurais peut-être dit plus, par peur de mourir ? Je me sentais vraiment menacé, ma vie ne tenait qu'à un fil... Si j'avais été calme, si j'avais pu réfléchir, j'aurais sans doute rien dit, je me serais sacrifié, mais j'ai eu l'instinct de survie. Je ne sais pas si ce que j'ai fait était bien ou mal, quoi qu'il en soit, j'ai été égoïste. Je n'ai pas pensé aux conséquences, et maintenant que les questions se posaient, je ne faisais que m'enfermer un peu plus sur moi-même.

Par contre, Freyr a fait une erreur dans sa fuite. Il se redresse, prenant conscience de ce qu'il avait oublié de faire, en fronçant davantage les sourcils, se pinçant les lèvres un instant, avant de détourner le regard et avouer :

« ... Non. Je n'y ai pas pensé sur le coup, je ne me suis pas retourné. Si jamais il nous avait suivi, je pense qu'on aurait été cuit. Mais si on retourne sur place, je pense que je m'en souviendrais. Seulement, si lui nous voit à proximité, tu vas être en danger aussi et je t'ai pas appelé pour ça. »


Et puis, même s'il est capable de retourner sur les lieux, il ne peut pas dire le nom de la rue. Ca avait déjà à été fastidieux de nous sauver, qu'il n'a pas eu le temps de regarder le paysage non plus. Et puis, si ça se trouve, le vampire a pris une fausse identité pour réserver à l'hôtel, du coup, ce serait inenvisageable de retrouver sa trace, désormais. A moins de le prendre par surprise.

Cependant, ça ne semble pas ce que prévoit Takehiro, et reprenant ses esprits, Freyr remarque alors qu'il est sur les nerfs, les poings serrés, à l'inverse de son comportement habituel. Il prend un air surpris, desserre les poings et la mâchoire, tandis que ses épaules s'affaissent. Il ferme les yeux et respire lentement, semble reprendre quelques couleurs, tandis qu'il s'enivre de son aura zen pour se détendre. Les muscles se détendirent, et il semblait plus apte à réfléchir calmement. En revanche, pour essayer de me rassurer, c'était autre chose, il n'y arrive pas, il n'essaie même pas de m'appeler, sentant que j'y étais fermé, je n'entendais pas, je ne voyais pas, j'étais dans un cocon opaque où seuls les battements de mon coeur prenaient le rythme des pulsations de ma bulle, pour me tenir éveillé. Etrange sensation, c'est comme être plongé dans le liquide amniotique d'une mère qui nous protège des agressions extérieures. On s'y sent bien...

Freyr répond aux questions de son invité, plus détendu, néanmoins soucieux, croisant les doigts devant lui, cherchant dans sa mémoire l'image de l'individu.

« Il doit faire notre taille, pas très costaud comme ça, habillé assez classe, blond, des lunettes. En fait, il me fait penser à toi, en quelque sorte, dans le même style. Comme ça, on croirait pas que c'est un vampire. »


Il se ressert un verre d'eau et le boit lentement, mais l'autre interrogation de Takehiro le fait sourire, alors qu'il repose le contenant sur la surface lisse, et prend un air narquois.

« Tu rigoles ? Ludwig est mon nexus, il peut pas devenir calice, notre lien le protège de ça. Ca a été décidé comme ça, les vampires, ils peuvent pas prendre n'importe qui comme calice, sinon, on arriverait pas à garder nos nexus, c'est déjà assez difficile d'en avoir vraiment... »


Des fidèles, ce n'est pas compliqué, mais des nexus... Alors si en plus les vampires pouvaient en faire des calices, on était pas sorti de l'auberge. Lorsque les dieux ont créé les vampires, ils avaient déjà bien pensé à limiter leur puissance, bien trop importante par rapport aux humains, certains pensaient qu'ils feraient même ami-ami avec les humains. Freyr avait sans doute dû en faire partie à une époque, mais aujourd'hui, il se dit que le plan avait été bien calculé, rien que pour ça.

Reprenant ses airs enjoliveurs subitement, il pose son menton sur ses doigts, avec ce sourire qui lui revient, ce regard emplis de sous-entendus, et cette voix mielleuse à souhait :

« Si tu deviens mon nexus, t'aura pas le souci de devenir calice d'un de ces monstres. Même mieux, ils pourront même pas goûter ton sang, ils le supportent pas... »


Mais il se reprend, sachant que ce n'est pas le moment de plaisanter, Takehiro n'apprécierait pas vraiment la blague, mais le dieu pensait passer là une espèce de message subliminal qui fera son bonhomme de chemin, lorsque le moment viendra... Il soupire et décroise les doigts en se redressant.

« D'autres questions ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Il parait que quand on a un problème, il faut appeler la police, un truc comme ça ? »


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMar 19 Mai 2015 - 13:11




Ludwig

Takehiro

Not in a million years




A part le fait que le vampire aurait pu le vider de son sang, c’était ce que je craignais le plus. Bon sang, Ludwig qu’est-ce que tu as dans le crâne ?!!  Je poussais un soupir excédé et je massais les yeux sous mes lunettes. Ludwig, Ludwig, Ludwig…

« Rah putain ...»

Il ne s’en rendait pas compte mais en avouant tout cela à un inconnu, non seulement il brisait les termes de son contrat mais en plus il mettait pas mal de gens en danger. Moi, les autres scientifiques et les autres hôtes. Si ce vampire avait plus de deux neurones, il serait capable de relier le labo avec ces évènements. Après tout nous étions les seuls accusés de faire des trucs louches. Et si jamais il avait eu l’occasion d’enregistrer sa conversation ? Non...on pourrait toujours dire que Ludwig est cinglé, schizophrène, et que nous testons de nouveaux type de médicaments sur lui. C’était ça le problème. Si jamais ça nous retombait dessus, on s’en sortirait. Mais au détriment de Ludwig.

Freyr poursuivait en disant qu’il avait coupé court à ces révélations. Je n’aurai jamais cru penser ça un jour mais….Merci Freyr. Heureusement que tu étais là. Oui c’était vraiment bizarre de penser ça. Je secouais la tête négativement.

« C’est mauvais. Très mauvais.  »

Le comportement du vampire n’avait pas de sens mais je ne m’y attardais. Je réfléchissais encore aux conséquences désastreuses des révélations de mon cobaye. Freyr n’avait pas pu se souvenir de l’hôtel en question. Ce n’était pas le moment. En plus cette créature traînait peut-être encore dans le coin. Il serait stupide de venir provoquer le kidnappeur en se baladant sous son nez.

« Non, tu as raison. C’est encore trop dangereux.  »

Je me fichais de ma sécurité. Le vampire n’en avait pas après moi mais après mon cobaye. Il serait stupide de le ramener aussitôt sur les lieux du crime.  Mais quelque chose d’autre m’inquiétait.

« Au fait, tu as dit qu’il avait attaqué Ludwig dans une ruelle près de son travail. Tu penses qu’il y a une chance qu’il l’ait suivi ? Qu’il sache où il travaille ?»

Si c’était le cas, c’était la merde. Il risquait de retomber sur Ludwig à tout moment. Il devrait changer d’emploi, évidemment changer de logement. Il n’aurait pas le choix. Le labo ne lui laisserait pas le choix.

Quand je demandais à Freyr de se calmer un peu,je ne m’attendais pas à ce qu’il utilise son pouvoir. C’est alors que je le vois à l’action pour la première fois. Une aura scintillante l’entoure. D’un geste, je fais un pas de recul. Je n’ai pas envie de me faire infecter par ce truc. Pas encore. Surtout maintenant que je peux le voir, autour de Freyr. La divinité me fournit une courte description du vampire. Classe, blond, lunettes. Il me ressemble ? Je fronçe les sourcils :

« Quand tu dis qu’il me ressemblait, tu veux dire qu’il était oriental ?  »

Ca pourrait aider. Des orientaux blonds ça ne court pas les rues. Sinon, c’était chercher une aiguille dans une botte de foin. Des blonds à lunettes y en a pas mal, surtout à Froënbourg. Et j’en connais moi-même quelques uns des blonds à lunettes. En revanche je pousse un soupir de soulagement au moment où j’entends que le statut de nexus protège Ludwig du statut de calice. C’est déjà ça de pris. Mais cela ne m’aide pas à être plus tranquille. Il y a encore trop de choses qui ne sont pas sûres.

Le statut de nexus ne le protégeait pas de tout. Un vampire pouvait peut-être le vider de sang ou encore le tuer d’une autre façon. Viles créatures. En ce moment j’éprouvais une haine épidermiques envers eux. Aucun respect pour la vie. Des meurtriers. Des lâches. Quand quelque chose de mal m’arrivait il me semblait qu’un vampire était toujours impliqué. La proposition de Freyr m’exaspéra. Levant la tête, je roulais des yeux.

« Chassez le naturel, il revient au galop, hein ? » murmurais-je d’une voix pourtant très audible.

Ca c’était le bon vieux Freyr. Une remarque bien lourde. Comme si je n’étais pas capable d’arriver à cette conclusion à moi-même. J’étais pourtant bien loin d’être aussi stupide que lui. En plus ce n’était pas le moment de plaisanter.

« Et en échange de quoi ? Devenir ton esclave ? Non, pas intéressé. Je préférerais devenir le nexus de quelqu’un d’autre. »

Donc le sang d’un nexus était imbuvable pour un vampire. Pourtant Ludwig s’était fait attaquer quand même… mais c’est vrai que cela pouvait être utile… cela rendrait les menaces de Liam complètement nulles. Ca ne l’empêcherait pas de me faire la peau, mais ça l’empêcherait de me vider de mon sang. De se nourrir de moi…  

« Maintenant… j’aimerai parler à Ludwig. Avoir sa version des faits, peut-être qu’il sait quelque chose de plus.»

J’allais m’appuyer dans un coin de la cuisine et je soupirais. La police ? C’était hors de question. Je croisais les bras.

« A part ta blessure, on n’a aucune preuve. En plus, je te rappelle que Ludwig est un criminel mystérieusement gracié. Ca ne lui attira pas de la sympathie…Sans compter cette histoire de vampire qui ne tiendra pas debout, ça va être compliqué...Je crois que je vais tout rapporter au labo et on avisera.»

Nous n’avions aucune preuve, et en plus on aurait du mentir. Tout cela n’aurait mené à rien. Et puis qui sait s’il n’y a pas des vampires dans la police ? Il valait mieux laisser le labo gérer ça. Si on engageait des chasseurs, ce n’était pas pour rien.  Je relevais les yeux vers lui.

« Alors… est-ce que tu peux faire venir Ludwig ? Ou je dois m’en mêler ?»

Je pouvais toujours essayer la même chose que la dernière fois. Mais aujourd’hui j’avais de nouvelles capacités. Je pouvais toujours essayer quelque chose...

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMar 19 Mai 2015 - 18:41

It's a joke, a false joke

feat. Takehiro Hamada

Takehiro émet des hypothèses qui mettent le doute, Freyr fronce de nouveau les sourcils, plongé dans une réflexion qui me stresse davantage, dans la crainte où j'aurais effectivement été suivi, qu'on m'aurait épié depuis des jours, juste pour m'avoir. Mais tout cela ne coïncide pas, et ça, Freyr semble l'avoir remarqué, bien qu'il ne soit pas si sûr que moi, qui voulait plus que tout me convaincre que ce n'était qu'un hasard, qu'on ne me voulait pas de mal en réalité.

« ... Je crois pas. Il ignorait que Ludwig était un hôte. Il ne devait pas le connaître, et je ne vois pas pourquoi il l'aurait attaqué. Il a mordu sans savoir. Après, peut-être qu'il l'a étudié pour pouvoir le tuer sans risquer qu'on le soupçonne ? Dans ce cas, c'est même inutile d'aller chercher son nom à l'hôtel, il a dû donner une fausse identité. Je pense même qu'il n'est pas d'ici, sinon pourquoi il aurait pris une chambre ? Pour ne faire croire justement tout ça ? Mais ce n'était pas prévu qu'il nous ramène chez lui non plus... »


Freyr ou l'art de se créer des films policiers dans sa tête. Sur ce plan, il a dû en regarder des séries policières, du style Profiler, NCIS et autres du même genre. D'un côté, ses suppositions se tiennent, mais d'un autre, ça parait tellement extravagant que j'en perds le nord. Je ne suis pas aidé, il ne me rassure pas.

En tout cas, il continue sur l'idée qu'il n'était pas du coin, ou au moins pas un oriental comme le dit Takehiro, car ce n'est pas ce qu'il voulait sous-entendre en parlant de ressemblance :

« Non, pas oriental. Mais... il paraissait sévère, sérieux, il ne tourne pas autour du pot et sait ce qu'il veut. Franchement, même, on aurait oublié la morsure et le fait qu'il soit blond, j'aurais pensé que c'était toi, dans le comportement. »


Enfin, quelque chose de semblable. Personnellement, je n'aurais pas dit la même chose. Même si dans un sens, je n'arrive pas à supporter mon bienfaiteur, à mes yeux, il est simplement unique et incomparable à quiconque. Takehiro ne me ferait pas de mal de la sorte. Même si ses questions font en effet penser à l'interrogatoire que j'ai subi avec le vampire.

Je comprends alors un peu mieux la "chance" que j'ai d'avoir Freyr avec moi, même si j'ignore cette histoire de nexus, que je ne comprends toujours pas. Si je me souviens bien, c'est une espèce de contrat, mais je n'ai pas souvenir d'avoir accepté quoi que ce soit venant de Freyr, à moins que ce ne soit simplement le fait d'être son hôte qui me donne par défaut ce statut particulier ? J'imagine. Mais est-ce que je suis vraiment un esclave comme le sous-entend Takehiro ? Freyr n'a pas l'air d'y croire et fait la moue :

« Que tu es méchant ! On ne parle pas de devenir esclave, c'est juste un peu comme un... partenariat. Mais c'est pas grave, je plaisantais. »


Un rire léger et il achève ce sujet ainsi. Mais je sentais bien au fond que mon dieu voulait faire du scientifique son nexus. Je ne comprends pas par contre ce qu'il entend par "partenariat" et le souvenir dans la chambre de mon ancien colocataire  me revient en mémoire. Oh non... non non...

Mon nom sort dans le tas, traversant ma bulle qui se referme aussitôt pour ne rien entendre, avec mon refus de sortir. Freyr m'appelle au fond de mon être, mais il n'a en retour que de vagues échos dans le vide. Je ne veux pas sortir d'ici et encore moins après m'être rappelé de choses que je ne voulais pas. Après tout, ça avait aussi été le dernier véritable sujet de conversation que j'avais eu avec mon colocataire et maintenant, je dois l'affronter pour parler de mes erreurs ? J'en suis simplement incapable. Quelle chance d'avoir Freyr pour pouvoir fuir.

Malgré toute son énergie à vouloir me faire remonter à la surface, Freyr perd patience et annonce, frustré :

« Quel entêté ! J'ai l'impression de parler à Thor ! Dans le vide ! Hé Ludwig ! Il est là pour nous aider, pas pour nous engueuler ! »


Il avait fini par parler à voix haute, pour être sûr que je l'entende, et ça me met davantage mal à l'aise de me faire traiter ainsi, qu'il dévoile ma peur ainsi. Mais je suis bien ici, moi, je n'ai pas envie de parler avec lui, j'aimerais pouvoir digérer ce qu'il s'est passé, en silence, pendant quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Ouais, ce serait pas mal. Pourquoi on ne peut pas si facilement tout oublier comme si rien ne s'était passé ?

Freyr abandonne la partie, ce soir, il ne fait pas particulièrement preuve de patience, mais bon, ça fait quelques heures qu'il me parle, qu'il essaie de me rassurer, sans succès.

« Vas-y, fais quelque chose. Je te laisse faire. »

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Dernière édition par Ludwig F. Eberhart le Mer 20 Mai 2015 - 18:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMer 20 Mai 2015 - 0:38




Ludwig

Takehiro

Please, don't make me hug you




Si l’agresseur ignorait que Ludwig était un hôte, il était fort probable qu’il l’ait attaqué par hasard. Seulement avec sa chance légendaire, c’était tombé sur mon cobaye. Mais donc on pouvait présumer que l’attaquant ne savait pas où il travaillait et donc aurait des difficultés à le retrouver. Freyr lui commençait à partir dans des délires. Ce vampire n’avait sûrement pas prévu son coup à ce point-là, en tout cas les probabilités étaient extrêmement faibles. Mais j’étais un peu surpris par le raisonnement complexe du dieu. D’habitude il se montrait...comment dire… simplet ?


« A mon avis, vous avez encore été victime d’un coup du sort. L’important c’est qu’il ne sache pas où Ludwig travaille.»

Je remontais mes lunettes, plongé dans une intense réflexion. C’était la deuxième fois qu’il se faisait attaquer. La dernière fois il avait hérité d’une belle cicatrice. Et aujourd’hui il s’en sortait à peine mieux…Freyr faisait de son mieux pour le protéger, mais on ne pouvait clairement pas compter sur lui. Il fallait que je lui fournisse des armes. Une protection. Je devais au moins essayer avant d’abandonner. Je poussais un soupir. Pourquoi est-ce que les rues sont si dangereuses. Mais surtout pourquoi Ludwig ? Il est maudit ou quoi ?

J’écoutais à peine la suite. L’agresseur n’était pas oriental, il était juste sérieux. “Merci, imbécile de trouver que mon comportement est similaire à celui d’un vampire qui attaque des innocents. Mais bon j’imagine que des gens sérieux ça doit t’étonner. En tout cas ça nous avance beaucoup.”Je gardais ces paroles remplies d’amertume  et de sarcasmes pour moi. Cela ne mène à rien.

Freyr m’assure qu’un nexus n’est pas un esclave. Vraiment ? Il m’avait parlé de “vénération”, de “favori”. Pas très vendeur sans aucun doute.  Et sa plaisanterie relève du running gag. Ce n’était pas la première fois qu’il cherche à me convertir. Dieu désespéré. Si seulement il jouait sur la pitié au lieu d’agir comme un pervers, peut-être que je reconsidérerais sa proposition. Peut-être s’il montrait - je ne sais pas, de l’honnêteté ? De l’authenticité ? Je ne sais pas. Ce n’est pas le moment de réfléchir et encore moins de prendre des décisions. J’avais à peine dormi. La seule chose qui me faisait tenir, c’était l’adrénaline.

La divinité essaie d’appeler son hôte mais rien n’y fait. Ludwig fait la sourde oreille comme la dernière fois et je n’aime pas ça. Mais ça ira. J’ai une stratégie. Je plonge mon regard dans celui de Freyr. C’est difficile. C’est embarrassant de le regarder en face depuis la dernière fois. Mais j’essaie de mettre ce passé derrière moi et surtout de ne pas le laisser m’influencer. J’avance. Contact physique et visuel. Je pose mes mains sur ses épaules.

« Ludwig, est-ce que tu peux m’entendre ? »

Question rhétorique, je n’aurais probablement pas de réponse. Quoi qu’il en soit, c’est étrange de parler à travers quelqu’un.Et si Freyr se fout de ma gueule, je jure que je lui en mets une.


« Je sais que tu as peur. Je sais que tu préférais laisser tout ça loin de toi. Mais comme l’a dit Freyr, je ne suis pas là pour t’engueuler. Je ne suis pas là pour te faire du mal. Mais si tu veux que je t’aide, il va falloir m’aider aussi. »

J’inspire profondément et je continue de chercher son regard, continuant de parler avec sincérité.

« Je sais que c’est plus facile de rester caché là-bas. De ne pas se confronter à la réalité. Parce que ça fait peur. Parce que ça fait mal. Mais Ludwig...tu vas devoir le faire un jour ou l’autre...Alors tu préfères le faire seul ou avec moi ? »

C’est difficile de dire toutes ces choses. Il doit penser que je mens, que je n’ai jamais ressenti ça. C’est faux. Moi aussi j’ai essayé de me cacher. Mais attendre n’a fait que blesser plus de gens. Mes doigts se resserrent sur ses épaules. Allez Ludwig, reviens. Ne me force pas t’étreindre. S’il te plaît. Je t’en prie.

Je croyais pouvoir le forcer à sortir mais tout ce que je perçois c’est l’énergie de Freyr. Il ne vient pas.  Je laisse tomber mes bras le long de mon corps. Ca ne sert à rien d’essayer de lui parler. Malheureusement il faut sortir l’artillerie lourde. Il faut que je fasse quelque chose que le dieu ne pas faire. Je sais ce que je dois faire. Je l’attrape et je l’enlace. Pas tendrement, pas doucement. C’est maladroit et honnêtement un peu brutal - certainement pas l’idéal. Le haut de son corps touche le mien. Pourquoi est-ce qu’il faut que Freyr et Ludwig possèdent la même odeur ?! C’est emmerdant. Je reconnais son contact et je n’aime pas ça. Je n’aime pas repenser à ce moment. Alors je serre les dents et je fixe le mur opposé. Allons Takehiro ! Je le serre un peu plus fort dans mes bras et je lui dis à voix basse :

« Tu sais qui j’aimerai serrer dans mes bras comme ça ? Mon frère. Seulement il a rencontré un vampire lui aussi, sauf qu’il ne s’en est pas sorti, lui . J’ai fait je ne sais combien de kilomètres à 2h du mat’ pour te retrouver. Tu crois pas que la moindre des choses c’est de me montrer comment tu vas ?»



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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMer 20 Mai 2015 - 19:06

Love is not a choice

feat. Takehiro Hamada

On ne peut pas assurer que le vampire ne sache rien sur moi, mais il m'a demandé mon nom, que je lui parle de moi, donc il ne doit pas posséder ces renseignements. Ou alors, comme le pense Freyr, était-ce une astuce pour nous faire douter sur ce sujet ? Je doute que tout cela ait pu être orchestré à la perfection ainsi, au point de pouvoir deviner comment nous réagirions. Surtout Freyr. Peu de personnes sont au courant de son existence, ça serait réellement étonnant que tout ait été scénarisé alors que je ne le connais même pas. C'est quand même pas de chance, à se demander si Freyr ne m'attire pas tous les malheurs du monde, finalement... Quoique... ma vie d'avant n'était pas bien rose non plus en y réfléchissant, je devais avoir la poisse dès la naissance.

Maintenant, je redoute le pire, en entendant Freyr laisser carte blanche à Takehiro pour me forcer à sortir. Je tremble de peur, redoutant le pire avec lui. Tout en sachant que Takehiro me ferait bien moins de mal que le vampire, à proprement parler, mais tout ce qu'il peut me faire me touche bien plus que n'importe quelle attaque physique, et c'est bien plus douloureux. Rien que les derniers sms qu'on s'est échangé.

En l'entendant, je me renfrogne, essaye de me boucher les oreilles, mais n'y arrive pas, le son me parvient, résonnant dans ma bulle. Ma volonté n'est pas suffisante pour me fermer au monde. Des sentiments opposés s'entrechoquent, entre ma raison et mon coeur. Je ne veux pas qu'il s'en mêle et je veux qu'il reste à la fois, comme mon unique repère vers la normalité. Pseudo-normalité, puisque c'est de sa faute si je suis entré dans cet univers magique et déplaisant qui m'était resté invisible jusqu'à ce que j'ai Freyr. Mais lui, il était humain, il connait les vampires, il en côtoie un régulièrement après tout. Remarque, en me souvenant ses fréquentations, j'hésite à me fermer un peu plus du coup.

Sa voix me fait frissonner, et dans mon image, mes mains serrent mes épaules, dans une position foetale et protectrice. Je veux fermer mon esprit, ne pas l'entendre, sinon je sais que je vais craquer, que je vais lui obéir, mais je refuse, je suis incapable de l'affronter maintenant, incapable de lui montrer que j'ai évolué depuis notre déménagement. Pourquoi je m'inquiète de tout ça ? Parce que je ne veux pas le revoir avant d'être capable de lui prouver qu'il peut être fier de ce qu'il a fait, même s'il n'a fait qu'obéir aux ordres, ça éviterait qu'il me prenne pour un moins que rien.

Je sens ses doigts sur mes épaules, Freyr qui se retient de tirer une grimace douloureuse, parce qu'il sent qu'il force - fragile corps humain - mais il ne veut pas briser l'ambiance qu'essaie d'instaurer Takehiro. Il ne m'adresse même pas la parole pour essayer de souligner ce qu'il dit, il n'interfère pas, et c'est sans doute mieux ainsi. C'est uniquement Takehiro et moi.

Ce ne sont pas ses paroles qui me tirent de ma bulle, c'est son étreinte. Je ressens sa chaleur contre mon corps, son coeur qui bat soulignant l'inquiétude. Sa voix est teintée de sincérité et j'ai pour la première fois le sentiment que ce n'est pas qu'une histoire de profit. Peut-être me compare-t-il avec son frère, y voit-il l'image de cette perte à travers mon expérience ? Je ne sais pas pourquoi je réponds à son appel, alors que ça ne devrait pas me regarder, mais au fond, je suis touché, profondément ému, et je sais qu'il a raison.

Ma tête se baisse, mes lèvres tremblent, mais je reste figé, incapable de lui rendre cette étreinte, bien que je ne veux pas qu'il me lâche. Je sais que maintenant qu'il a obtenu le résultat escompté, il va se reculer, et j'aurais de nouveau froid, livré à moi-même face à son interrogatoire. Je suis tout simplement incapable de lui échapper. Et en même temps, je ne suis pas sûr de le vouloir, je ne sais pas trop où j'en suis. J'ai juste honte et j'en rougis de ressentir tout ça envers lui.

« Je... vais bien... Ne t'en fais pas... »


Une voix enrouée s'élève de ma gorge, rauque par l'émotion qui me traverse le corps. En reprenant position, je ressens de nouveau toute la douleur de mon corps, les contractions musculaires qui se détendent en m'imposant des courbatures, la morsure qui me laisse une gêne, ainsi qu'une sensation de poison qui avait essayé de se répandre dans mon sang. Sans oublier le froid. Tout mon corps se met à frissonner et avant qu'il ne me lâche, c'est moi qui me recule, tête basse, pour fuir son regard, regardant même sur le côté, au cas où l'idée lui viendra de me faire lever la tête.

« J'ai... Je... Désolé... »


Je ne sais pas quoi dire d'autre, je suis complètement coincé.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyJeu 21 Mai 2015 - 12:58




Ludwig

Takehiro

Reminiscent Waves


J’avais vraiment espéré ne pas devoir en arriver là, encore. Déjà que ça avait été suffisamment embarrassant la première fois...maintenant, cette étreinte revêtait quelque chose de plus….intime. Et la dernière fois que j’avais pu parler à Ludwig, il y avait eu des indices… Il savait. Mais peut-être que cela pourrait m’être utile. Peut-être qu’il prendrait le contrôle pour me repousser ?  Alors je n’ai pas le choix. Je le serre plus fort, je lui dis toutes ces choses. J’y ai pensé c’est vrai, mais je ne les lui aurai pas dîtes si la situation avait été différente. J’avais besoin de le faire sortir et pour ça j’avais besoin d’un hameçon. Jusqu’à présent, exposer mes sentiments de façon sincère avait fonctionné.

Je sens son corps contre moi, sa chaleur, son odeur. Je connais la douceur de sa peau et je sais ce qu’il cache sous ses vêtements. Je déteste ces vagues réminiscentes qui reviennent me hanter. J’avais oublié jusque là. J’avais relégué cet évènement dans les limbes de mes souvenirs, Mais voilà que les vagues reviennent vous frapper le visage avec de l’eau froide.

C’est gênant mais cela fonctionne. L’énergie de Freyr passe au second plan et c’est celle de Ludwig, encore plus perturbée que celle de sa divinité qui prend place. Je sens son menton s’enfoncer dans mon épaule alors qu’il baisse la tête et me répond d’une voix enrouée qu’il va bien. Ses bras restent le long de son corps. Son énergie part dans tous les sens, c’est bien pire que Freyr.


« Tu es sûr ? Tu n’as pas l’air d’aller bien pour moi. »

Il ne peut pas me le cacher maintenant. Mais même sans mes pouvoirs ce n’était pas difficile à deviner. Je le sens trembler comme un lapin apeuré. Est-ce qu’il a froid ? C’est lui qui recule pour se libérer de mon étreinte. Il évite mon regard et s’excuse d’un ton pathétique. Je pousse un soupir. Bon au moins il est vivant. Maintenant que c’est fait il est temps d’oublier ça, d’avancer. Il est probablement trop fier pour admettre que ça ne va pas. Qu’à cela ne tienne, j’attendrai patiemment qu’il tombe en morceau pour le ramasser. Je suis là pour ça après tout, n’est-ce pas ? Tant qu'à faire


« C’est bon Ludwig. Tu étais terrifié, je comprends. Mais ça ne doit plus arriver. Tu ne peux pas avouer ton secret à tout le monde. Ca ne doit pas se reproduire.»

De retour en mode boulot.Je reprends ma place contre le meuble de la cuisine, les bras croisés.

« Alors...est-ce que tu as quelque chose à ajouter, quelque chose que Freyr ne m’aurait pas dit où un détail qu’il n’aurait pas pu me donner ? C’est important.»


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptySam 23 Mai 2015 - 18:58

Black opium

feat. Takehiro Hamada

Je suis fragilisé, par les émotions, mais si il dit certaines paroles, il fera s'effondrer le peu de défense que j'ai réussi à réparer pendant ma léthargie, maladroitement, mais j'essaye au moins de paraître bien, en bonne santé, bien que la fatigue, à une telle heure, ne m'aide pas à paraître fort. J'essaie de jouer sur les apparences, priant pour qu'il se laisse avoir, car mon désir n'est pas de l'inquiéter, je ne veux pas lui créer de soucis, même si c'est déjà trop tard, mais je peux édulcorer le récit de Freyr.

Il le sait, il n'est pas dupe, il lit en moi comme dans un livre ouvert et mon corps me trahit, même si je fais tout pour lutter contre les tremblements. Je suis incapable de le regarder dans les yeux, car je ne veux pas qu'il voie ce qu'il y a au fond de mes yeux, si je croise son regard, je sais que mon esprit se brisera, que je me mettrai à chialer. Je le refuse, et surtout je ne veux pas assumer toute la responsabilité d'avoir dévoilé un secret. Car il y avait quelque chose que Freyr ne lui a pas dit, et c'est ça qui m'a poussé à tout dire. Je fronce les sourcils et marmonne, incertain :

« Il savait que j'étais pas normal. Il a dit que j'étais pas humain et menaçait de me tuer si je disais rien.Qu'est ce que j'aurais dû faire ? Explique-moi. »


Ca semble si simple de dire ça après coup, mais quand on nous menace de vous tuer, en devinant une partie d'un secret, il faut faire quoi ? Mentir au risque de se faire tuer ou balancer une partie de la vérité ? Quels sont les risques à ce niveau ? Je l'ignore sans doute, dans sa tête, j'imagine très bien qu'il me prend pour un stupide. C'est vrai, c'était stupide de ma part, mais qu'aurais-je dû faire pour éviter de me faire tuer ? J'étais seul à devoir affronter une créature qui avait deviné mon secret, dans la panique, je me suis senti pris dans un étau. Serais-je un jour pardonnable ?

Tout ce qu'il s'est passé ensuite n'est que honte pour moi. Avec la peur j'étais immobilisé, je me suis laissé emporter, je l'ai supplié de m'épargner égoïstement, alors que j'aurais pu me battre comme un homme. Mais à quoi cela aurait-il servi ? A raccourcir ma vie ? Je n'aurais peut-être même pas pu compter sur Freyr ? Finalement, j'ai tout de même réussi à gagner du temps, et ce que j'ai dévoilé ne me semble pas si important. Enfin, moins que ma vie, je suppose. Franchement je sais plus. Quand on me dit qu'il ne faut pas que ça se reproduise, c'est que j'ai fait une connerie, et là, je panique. Mes yeux croisent les siens, et les larmes les inondent :

« Dis-moi ce que j'aurais dû faire ! Je pouvais pas lutter ! J'étais tout seul, là... dans le noir... Je... Je... »


Je ravale mes sanglots, me tais et m'assois en me prenant la tête entre les mains. Il faut que je me calme, je ne dois pas me laisser aller à la panique, pas maintenant, ce serait pitoyable. Mon corps se remet à trembler violemment. Je suis navré de ne pouvoir déclencher le Zen de Freyr, ça aurait pu me faire quelque chose de bénéfique, mais à part ça, ma seule solution était de me recroqueviller.

Déglutissant, j'ai du mal à faire le point, mes lèvres se serrent, je les mords de culpabilité. Une pensée me traverse à réfléchir sur le destin qui s'acharne sur ma tronche comme ça. J'aurais pu mourir tellement de fois, mais il faut qu'à chaque épreuve je survive, dans quel but ? Mon ironie me tente à choisir la solution de facilité, et ma réaction ne se fait pas attendre, alors qu'un sourire pâle se dessine entre mes mains qui me masque les côtés du visage tourné vers la table :

« J'aurais mieux fait d'y rester à Froënbourg, pendant le casse. J'aurais pas eu à subir ça, et toi non plus. J'en ai marre... Vraiment marre... »


Sur ces derniers mots, ma tête se redresse pour se tourner vers lui. Je crois que je suis en train de chercher une consolation, un échappatoire. J'en arrive à me dire que je n'aurais pas dû naître, que quelqu'un d'autre aurait très bien pu réaliser tout ça sans problème. Tout se serait bien mieux passé.
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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyDim 24 Mai 2015 - 13:08




Ludwig

Takehiro

Temporary


Est-ce que c’était vraiment l’idée que Ludwig avait d’aller bien ? Il tremblait et c’était évident que ça n’allait pas. Et qui pouvait le blâmer ? C’était normal, c’était sain d’avoir eu peur au point d’en avoir les jambes qui tremblent. Mais la vraie question, c’était pourquoi cherchait-il à paraître bien ? Par fierté peut-être ? Et ben...il ne trompait personne, même pas lui. Je le regarde prudemment, il m’évite, il regarde ailleurs. Est-ce qu’il est embarrassé ?

Mais apparemment, les choses n’étaient pas aussi simples que Freyr l’avait laissé présagé. Ludwig avait été menacé et compte-tenu des circonstances...Ca compliquait énormément les choses. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux pas peignés et je la descendais vers la nuque. Je poussais un long soupir.

« ...Je ne sais pas, Ludwig...»

A cette heure de la nuit et avec tout ce qui s’était passé, je ne voyais pas de meilleure solution. Ludwig avait essayé de sauver sa peau, c’était humain et j’aurai franchement fait pareil.

« J’aurai probablement fait la même chose...mais c’est pas le but ici. En plus...si Freyr n’était pas intervenu il t’aurait probablement tué. Que tu aies parlé ou pas. Et qu’est ce que tu foutais là , d’abord ? »

C’était ça, en temps qu’être humain il pouvait comprendre, mais il ne devait pas oublier son devoir de scientifique. Il ne pouvait pas lui laisser un pass pour ça. Mais franchement qui est assez naïf pour ne pas dire stupide pour emprunter une ruelle sombre tard le soir ?

« Je ne sais pas quelles sont les intentions de ce type mais… tu viens peut-être de nous mettre tous en danger. »

Mon but n’était pas de la culpabiliser, mais de lui faire comprendre la portée de ses actes. Il n’était pas le seul à faire partie du programme. Je n’ai pas envie de l’enfoncer alors que je sais ce qu’il ressens. La faiblesse, l’impuissance d’avoir sentir le souffle de la mort sur son cou. Non quand son visage se met à se craqueler et que les larmes se mettent à couler, je sais que j’aurai mieux fait de me taire. Mais c’est mon travail. Ma responsabilité. Même si ça met des batons dans les roues de mon humanité. Il se brise, s’assied et prend sa tête dans ses mains. Il est au bout du rouleau, ça se voit. Pauvre Ludwig… Je pourrais m’approcher, poser une main réconfortante sur son épaule, mais je doute que ça aide. Je doute qu’il accepte mon aide ou ma pitié. Alors je reste là comme un idiot.

« Ludwig…. »  soufflais-je d’un ton implorant.

Je ne parviens pas à trouver les mots pour le consoler. Après l’avoir accablé ainsi, tout semblerait...hypocrite. Mais ensuite, il en vient à ses idées suicidaires. Je m’écrie d’un ton un peu aigu :

« Quoi ? Non. Ludwig….C’est pas...»

Non, pitié pas ça. Pas les idées suicidaires. Nope. Pas encore. Il lève le yeux vers moi et je vois tout son désespoir. Ce n’est pas faux. Ce n’est pas pour attirer l’attention. Je dois faire quelque chose. Je m’assieds devant Ludwig.

« Ce n’est pas ta faute. Okay, le truc de Froënbourg oui mais… le reste… ce n’est pas ta faute.»

J’ai pris un instant pour réfléchir. Je devais faire attention à ce que j’allais dire et aux mots que j’allais employer. Malheureusement il était tard, alors cela prit un peu plus de temps que d’habitude.  Je me penchais vers l’avant, mes mains posées à mi-chemin sur la table. Cette fois-là je le regardais à mon tour. Ce n’était pas un regard clément, ni implorant, ni plein de pitié.

«Okay. Ecoute. Tout ce qui t’es arrivé. De mal. De bien. Tout ça, ça ne te rend pas plus faible, non. Ca te rend plus fort. Parce que tu as enduré tout ça. Tu as survécu.  »

Je ne sais pas si j’allais dans le bon sens, si ces mots pouvait le réconforter. Je baisse les yeux je ramène mes mains vers moi, pour me protéger. Plus défensif.

« Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai été là. Là où tu es maintenant. J’ai déjà pensé à...continuer de conduire à 100 à l’heure et de foncer dans un mur. Je pensais que ça pourrait régler tous mes problèmes. Que la douleur s’arrêterait. Mais…ce n’est pas la solution Ludwig. Toute cette douleur, cette peur...ça va disparaître. C’est juste temporaire. Et si tu t’arrêtes maintenant, tu vas peut-être rater un futur brillant.  »

Ma philosophie le citait. Tout est temporaire, la douleur comme la joie. Enfin elle disait aussi d’éviter de regarder le passé et le futur, de vivre dans le présent, mais c’était un conseil que je trouvais difficile à suivre.


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyDim 24 Mai 2015 - 18:15

Something Blue

feat. Takehiro Hamada

Même en travaillant innocemment, même en essayant de reprendre un train-train quotidien, même paraissant un monsieur-tout-le-monde, j'arrive encore à me mettre dans des situations délicates. Je suis un humain, je suis né en humain, j'ai été éduqué en humain, je ne fais pas partie de ce monde qui se dévoile dans l'ombre. J'aurais voulu encore et encore me voiler la face comme la majorité, ignorer ce qu'il se cache dans les rues obscures, m'endormir sans craindre le monstre du placard. Aujourd'hui, je n'arrive même plus à distinguer la frontière du réel et de l'imaginaire. Un de ces quatre, on va me sortir que le père Noël existe.

Comment ne pas perdre pied lorsqu'on déclare ne croire que ce qu'on se voit et ce qu'on ne croit pas ne se voit que dans le noir ? Me voilà plongé dans un univers autrement plus sombre que celui que j'ai connu dans mon enfance et plus j'avance, plus je m'y enfonce, plus je me débats, plus les sables mouvants m'engloutissent...

A partir du moment où j'avais dévoilé mon identité sous la force, je culpabilisais. C'était la menace qu'il me retrouverais, d'une manière ou d'une autre. Mais après tout, est-ce qu'il retrouverait si facilement ma piste ? Des Ludwig, il en existe beaucoup. Avec un dieu dans le corps, je dois bien être unique, mais ça ne saute pas aux yeux. Mon physique n'est pas anodin non plus. En ce qui concerne le laboratoire, je doute qu'il découvre vraiment quoi que ce soit dessus, moi-même en y allant régulièrement, j'ignore exactement de quoi il s'agit et rien qu'à voir la sécurité, je me doute qu'ils ne laissent pas passer n'importe qui et qu'ils sont préparés à affronter de sacrés adversaires. Enfin... J'imagine. Ou j'essaie de me déculpabiliser.

L'idée d'avoir condamné Takehiro de cette façon me tombe comme un poids dans la poitrine, j'ai l'impression de suffoquer, j'ai l'impression qu'une pierre tire vers le fond mon moral. Il va réussir à me noyer alors que je fais tout pour garder la tête hors de l'eau. Je lutte, je lutte. Et je lâche prise parce que je n'en peux plus.

J'essuie les larmes qui se sont échappées, je l'écoute en baissant le crâne, je respire profondément pour me calmer et réfléchir à quelque chose de plus sérieux sans avoir forcément à passer par là. Je suis peut-être un trouillard mais j'ai un peu d'amour propre, je crois, sinon, je crois que j'aurais déjà passé le pas.

Cependant, les paroles de Takehiro, en essayant de réconforter, sentent la maladresse. Faute de consolation, elles me tirent un sourire, me remémorant ce qu'il m'avait dit lors de nos premières disputes, quand nous avons commencer à nous connaître. C'est vrai que depuis ce jour, nous n'avons guère eu vraiment de conversations aussi sociales, compatissantes, aussi, nous nous sommes connus que par le biais de paroles violentes. Cette fois, j'ai droit à un peu de sa personnalité, à des révélations, un partage de sentiments. Je sais que je ne devrais pas rire, mais j'ai l'impression de me retrouver face à un étudiant en psychologie qui fait face à son premier sujet.

Mon sourire s'efface pourtant quand il aborde son propre passé, ses propres sentiments, je ressens une vague de froid me traverser et mes mains enlacent mes épaules nerveusement, tandis que la culpabilité revient au galop. Je ne voulais pas en arriver là, à ce qu'il me parle de son passé comme s'il en était obligé pour m'empêcher de faire n'importe quoi. Un sourire forcé se dessine sur mes lèvres, mais mon regard se détache de lui. Je le remercie pour tout.

« Merci. Mais si je dois survivre au prix d'autres vies, je suis pas sûr que ça en vaille la peine. Si ce que j'ai dit vous condamne... Je le supporterais pas... Même si... m-même si... »


Ma voix faiblit, se brise, mes lèvres tremblent, je me sens défaillir. Je m'arrête de parler un instant, pour reprendre contenance, avant que je me remette à pleurer pitoyablement. J'essuie mes yeux machinalement, déglutis et renifle pour reprendre un souffle et continuer.

« Même si... j'ai tué des gens avant... Je... c'est pas pardonnable, ça. Je suis pas sûr que mon avenir soit brillant. »


Je ris en me forçant, mais il ne faut pas s'illusionner, mes épaules s'affaissent en avant, ma main frotte mon épaule nerveusement, ça ne va pas, et même si j'ai essayé de regarder un autre horizon, plus je m'enfonce dans l'obscurité et plus une unique solution se présente à moi, une solution de facilité. Au moins je n'aurais plus à penser à devenir fort. Après tout, qu'est ce qui me retient ici. Humains, nous ne sommes que des fourmis bataillant dans un torrent de malheur, en se marchant les unes sur les autres pour respirer entre deux noyades.

« Merci Takehiro... Mais toi... T'as rien fait de mal, même avant. T'as rien à te reprocher. On t'a pas souhaité de mourir. Toi tu es fort. Moi je dois compter sur toi, sur Freyr. Je suis un parasite de la société qui sait pas avancer seul. Je n'ai aucun mérite. Alors... ce ne sera pas une libération que pour moi, hein. »


La fatigue se fait sentir, je me baisse de plus en plus, accablé par mes propres paroles, je sens mes paupières lourdes, mais je ne me sens pas de dormir, ça se ressent plus comme des cernes, des poches lourdes sous les yeux qui se forment.

Le plus incroyable, c'est que je lui parle de tout ça, comme une confession. Je ne suis même pas sûr d'être assez fort ou lâche pour passer à l'acte. Au fond, je cherche simplement autre chose.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyLun 25 Mai 2015 - 1:32




Ludwig

Takehiro

Card Castle


Malheureusement je n’étais pas autorisé à sortir la version édulcorée pour Ludwig. Les faits restaient des faits. En disant la vérité, il nous mettait potentiellement en danger en plus de ne pas respecter son contrat - ce qui le mettait doublement en danger. Mais comme je lui avais dit, j’aurai probablement fait pareil, j’aurai privilégié ma survie à l’information. Mais j’essayais d’aider Ludwig. J’essayais vraiment de lui apporter le réconfort approprié même si je butais un peu sur les mots. J’étais sincère, et je trouvais mon réconfort dans le fait que rien n’était immuable mais que tout était temporaire, que ce soit nos sentiments ou notre existence sur la planète. En revanche, lui, il semblait buté sur le fait qu’il nous avait “condamné”.

« tu ne nous as pas..”condamné”, mais on ne sait pas ce que cet étranger va faire de cette information. »

On pouvait envisager le pire. Mais il était possible que ce vampire ne fasse rien qui puisse nous porter préjudice aussi. Mais dans le doute, il valait mieux se taire. L’hôte réalisa la propre hypocrisie de sa vie. Ses erreurs c’était son fardeau à porter. Peut-être avait-il vraiment changé ? En tout cas je voulais y croire. Et je croyais Ludwig. Je pensais sincèrement que l’idée de mettre d’autres êtres vivants en danger le répugnait profondément. Et il se remet à pleurer en réalisant ses erreurs, prostré avec ses mains sur ses épaules.

Qu’est-ce que je suis censé faire ?

« Tu dis ça parce que tu vois les choses en noir. De plus, tu ne peux pas prédire le futur. Même si tu as des cartes de merde en main, rien ne t’empêche d’en faire un château de carte. Rien n’est joué à l’avance. »

La seule chose que je souhaite, c’est de l’attirer vers des pensées positives. Rien n’est encore joué. Je ne crois pas au destin, pas plus que je crois aux dieux.

Mais malgré les efforts que j’ai déployé, malgré tout cela, je ne parviens pas à l’en sortir. C’est comme s’il ne m’écoutait pas. Ou que ça lui passait complètement au dessus. Je commence à me demander s’il ne se complaît pas simplement dans ses idées noires. Ludwig et ses tendances suicidaires. Ce n’est pas la première fois. J’ai l’impression que plus j’essaie de me montrer gentil, compatissant et attentif, plus il en profite pour s’enfouir dans son mal-être dans la moindre retenue. Dans l’espoir de quoi ? Que je continue à le plaindre et à le rassurer ?Je ne doute pas de sa sincérité. Mais il est plutôt clair qu’on a un modèle ici. Et si je n’étais pas moi-même au bout du rouleur, je pense sincèrement que je m’énerverais. Je ne sais juste plus quoi faire.

Je fronce légèrement les sourcils et ma voix perd ce ton chaud et attendri. Ma voix est plus lasse, plus fatiguée.

« Okay je n’ai pas….fait sauter un bâtiment mais je suis loin d’être un ange, crois-moi. »

Pourquoi est-ce que j’ai l’impression qu’il m’idéalise ? Il ne me connaît pas tant que ça. Quoiqu’il en soit ce n’était pas le moment de tout dévoiler, ce n’était pas à propos de moi, mais à propos de Ludwig. J’essaie de lui expliquer :

« Et si tu as vraiment envie d’y mettre fin, ne me fait pas croire que tu ferais ça pour …” la société” ou pour “ les autres”. Tu feras ça pour toi-même. Ca n’arrange personne si tu meurs. Ca n’apportera pas de consolation aux familles des victimes, pas de justice, ça ne leur ramènera pas leurs proches perdus. Ca n’aidera pas la société.   »  

« Je sais que tu souffres, mais là tout de suite, tu parles comme un adolescent qui vient de se faire briser le coeur par une fille et qui pense à aller se jeter du haut d’un immeuble pour se suicider. Ca ne va aider personne.  »

J’inspire profondément et je le regarde. Je sais que mes paroles sont dures et même peut-être un peu injuste, mais c’est la vérité. Ca serait idiot. J’insiste, appuyant sur la table à chaque fin de phrase pour qu’il comprenne à quel point je suis sérieux.

« Alors maintenant voilà ce que tu vas faire : tu vas pleurer, tu vas crier, tu vas sortir ça de ton système. Tu peux m’en parler ou tout garder pour toi, tu peux me taper dessus si ça te fait du bien ou tu peux t’empiffrer de glace devant la télé jusque 6h du mat’. Ce que tu veux, tout ce qui peut t’aider à surmonter ça. Mais ce que tu feras pas, c’est continuer de te morfondre en pensant à mettre fin à tes jours, parce que Freyr en soit témoin, si ça se reproduit, je te botterai le cul continuellement  et sans pitié jusqu’à ce que tu réalises à quel point tu as vraiment envie de vivre.  »

Ce n’était pas une vraie menace. Evidemment que je ne comptais pas faire ça. C’était une façon de se forcer à se reprendre en main. De lui montrer la voie. Au lieu de le plaindre, je lui apportais un soutien actif - du moins c’est ce que je pensais.

«D’accord ?»



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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyLun 25 Mai 2015 - 15:26

Music box melody

feat. Takehiro Hamada

Evidemment, maintenant je ne les ai plus condamné, alors que cinq minutes avant, c'était la mort. Je sens qu'il ne sait pas quoi dire pour éviter que j'en arrive au pire, qu'il essaie d'édulcorer la vérité comme si j'étais un gamin. Un adolescent en pleine crise. Ce n'est pas le cas, et j'ai beau voir le monde en noir, au bout d'un moment, il faut arrêter de s'illusionner en disant que tout va bien alors que rien ne va. C'est bien beau d'être positif, mais il faut savoir aussi relativiser. Dans les deux sens.

Takehiro n'a pas tort d'une certaine façon, mais je ne peux totalement lui donner raison, par simple esprit de contradiction d'une part et de l'autre... J'en ai tout simplement marre de me faire passer pour l'abruti de service. Car il est peut-être plus vieux que moi, il a peut-être plus d'expérience du fait qu'il n'a pas perdu la mémoire, mais je ne suis pas non plus handicapé mental. Je suis capable de voir que ça ne va pas.

Il fini par me faire rire. Bien sûr que si, les victimes du bâtiment qu'on a fait sauter rêveraient de nous voir crever. Inutile de s'illusionner, quand quelqu'un nous fait un mal, on espère qu'il lui arrive la même chose, voire pire. Limite la mort serait trop douce pour moi à ce stade. Je suis sûr que si on me mettait au milieu d'eux et qu'on leur autorisait de me faire tout ce qu'ils veulent, je n'en sortirais pas vivant. Mais la culpabilité n'est pas là. J'ai fait des conneries, il parait que la justice m'a plus ou moins pardonné en échange de mon corps pour la science.

C'est là. Je ne peux même pas faire ce que je veux de mon corps. Si je meurs, l'expérience foire. Enfin, tu me diras, je ne serais pas là pour être blâmer. Bien sûr, c'est purement égoïste, cette envie de suicide, je ne pense même pas à Freyr qui, lui, se retrouverait de nouveau dans une statuette, ou bien dans le corps d'un autre qui ne sera peut-être pas aussi manipulable que moi. Qu'en sais-je ? C'est peut-être ça qui me retient en fait, car de ce côté-là, je ne suis pas trop mal loti.

Un nouveau sourire se dessine, un soupir, et mon regard sombre se tourne vers lui. J'arrête de sourire et prends une voix sarcastique pour lui faire comprendre qu'il est temps d'arrêter de me prendre de haut.

« Merci de comparer mes problèmes à une crise d'adolescence. Mais t'as raison, c'est purement égoïste. »


Je suis prêt à enchainer sur des paroles envenimées, mais mes lèvres se pincent pour me retenir. Il est venu pour m'aider et j'oserais l'envoyer balader ? Sans aucun doute. Mais ça ne ferait qu'empirer la situation. Sois pas con, Ludwig et arrête tes conneries. J'en ai mal à la tête.

Réalisant ses paroles, toujours sur un ton semblable que s'il parlait à un gosse, je prends une mine amère, mais je l'écoute néanmoins tant qu'il me reste du respect pour lui. Là, il arrive à me perdre, à me laisser bouche bée. Je suis sans voix et mon visage se déride un peu en se baissant pour regarder mes pieds. Mes doigts s'entrelacent nerveusement, et au bout d'un instant, je relève le crâne avec un sourire. D'accord, ma décision est prise.

« D'accord... J'ai pas le choix. Tu sais... c'est chaud de se prendre des menaces toute la soirée, même si je préfère les tiennes. »


Un petit trait d'humour, même si les larmes perlent au coin de mes yeux, j'essaie effectivement de le prendre sur un autre ton. Arrêter de broyer du noir, ça me fera pas de mal. Je ravale tout ce que j'ai dans un déglutissement douloureux, et je me lève pour passer à autre chose.

« O-on devrait... se reposer. Je peux pas te laisser rentrer à cette heure, et puis... j'ai le canapé. Tu peux prendre ma chambre, ça me gêne pas. Si tu as besoin de linge de rechange, demande-moi. Ca ira peut-être mieux demain, pour en parler, j'aurais les idées plus claires. »


Si j'arrive à dormir, parce que ça, c'est un autre détail. Mais inutile de lui en faire part.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMar 26 Mai 2015 - 0:49




Ludwig

Takehiro

Sleep-over


A un certain moment, il se mit à rire. Pas un rire consensuel, mais amer. Avais-je dis quelque chose de drôle ? Non, je pense simplement qu’il ne me croit pas, perdu dans son petit monde ou tout va contre lui, il ne réalise pas que certaines choses peuvent avoir plus d’importance. Je me retiens de lui en mettre une. Après m’être levé à 1h du mat’ et avoir conduit jusqu’ici pour voir s’il allait bien, essayer de réconforter son pauvre petit coeur de caliméro et le secouer un peu, c’était toute la gratitude que je recevais. Tsss, même Freyr était plus utile que ça. Mais je serre les doigts, je retiens mes mains et je poursuis. Un rire amer vaut mieux que des pleurs en ce qui me concerne.

Il sourit, moqueur et me reprend. Je sais que ce n’est pas la meilleure idée de minimiser sa souffrance mais il est vraiment incapable de prendre de la distance. Et au moins c’est une preuve que quelque part, il a toujours une notion d’amour propre. En d’autres termes, ses menaces n’étaient que là pour...quoi ? Attirer l’attention ? Se faire plaindre ? La prochaine fois je devrais essayer de lui tendre un couteau juste pour voir. Enfin je dis ça…. mais je pense que je ne le ferai pas. Plutôt dire quelque chose comme “ Okay, je respecte ton choix, je suis sûr que tu y as mûrement réfléchi”. Ouais, ça serait pas mal, ça.

Mais au fur et à mesure que mon discours progresse je voix son visage changer. Plus humble, plus éveillé. Il sourit faiblement. Encore c’est mots. “ Je n’ai pas le choix”. Je déteste ces mots. On devrait les bannir cette construction. On a toujours le choix. Même lorsqu’on est dans un couloir. On peut choisir d’avancer, de reculer ou de rester sur place. C’est juste une excuse pitoyable pour ceux qui ne parviennent pas à assumer les conséquences de leurs décisions.

Il dit qu’il préfère mes menaces. Encore heureux, j’espère bien. Le coin gauche de mes lèvres s’étire faiblement en un sourire de travers. Au moins il est convaincu. Demain il pourra peut-être réaliser à quel point il a été con. Enfin on peut toujours espérer un miracle.

« Ouais t’as raison. Mais je prends le canapé. Toi, tu dors dans ton lit.»

D’abord parce qu’il valait mieux que le reste de la soirée reste le plus normal pour Ludwig, comme  retrouver son lit si familier. Aussi parce que je préférais ne pas prendre le risque de me réveiller à côté de Freyr et il serait bien incapable de se faufiler sur le canapé à cause de l’espace trop étroit.

« File-moi un coussin et une couverture, je te piquerai un T-shirt demain.»

Après avoir gracieusement reçu le matériel nécessaire, j’ai enlevé mes chaussures et je me suis installé comme je le pouvais sur le canapé de l’hôte. Je paramétrais mon réveil pour une heure assez matinale - je pouvais me permettre d’arriver largement en retard mais je devais quand même me pointer sur mon lieu de travail demain.

« Bonne nuit. A demain. » ajoutais-je machinalement alors qu’il rejoignait son antre.

Je déposais mes lunettes sur la table basse. Malgré ma fatigue, ma nervosité m'empêchait de sombrer immédiatement dans le sommeil. J'observais les alentours de longues minutes. Même dans l'obscurité on pouvait remarquer que ça manquait terriblement de décoration. Et encore, je suis nul à ce genre de truc. Bon on même temps c'est pas mal, il fait propre et Ludwig n'est pas encore mort de faim. Il ne s'en sort pas si mal.

Dans ma tête, je construis des stratagèmes pour garantir une protection optimale à mon cobaye. Je doute que cela fonctionne. On ne peut pas prévoir l'imprévu... Et alors que je me perdais dans mes plans sur la comète, sans m'en rendre compte, la nécessité du corps finit par reprendre ses droits.



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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMer 27 Mai 2015 - 11:29

Dream on

feat. Takehiro Hamada

L'accablement me retire toute volonté d'aller à son encontre, aussi, pour le canapé, ce sera une autre fois, je retrouve avec soulagement la compagnie de mes draps froids et vides. C'est toujours mieux que rien. Il faudrait que je pense un jour à prendre un animal de compagnie, mais comme je ne suis pas souvent à la maison, la pauvre bête risquerait de mourir d'ennui.

Au moins, une décision a été prise, même si c'est procrastiner, tant pis, c'est pour le mieux. Je m'active, lui fournis une couverture et un oreiller propres avant de hocher la tête pour la question des vêtements de rechange. Des vêtements de rechange... Je sursaute et me dirige vers la salle de bain, là où j'avais délaissé mes vêtements avant de prendre une douche. Là, j'y retrouve la chemise qui ne m'appartenait pas, une simple chemise blanche, mais parfois, le nom du propriétaire y est inscrit, si c'est une chemise de haute valeur. Ce qui n'est pas le cas. Que je peux être con, parfois, à essayer de trouver des indices partout. Je découvre simplement encore une trace de sang de ce qu'il restait de ma plaie qui avait encore saigné peu après. Le contact avec la chemise, le souvenir de la scène fait trembler mes mains et le tissus me glisse des doigts. L'espoir s'est envolé.

Retournant à ma chambre, je passe la tête en direction du salon et avec un sourire pâle, je lui réponds faiblement, sans plus de conviction :

« Oui, bonne nuit. »


J'ai pensé que jamais je ne trouverais le sommeil ce soir, après avoir enfilé une tenue plus confortable, tel qu'un tee-shirt et un pantalon de jogging, et m'être allongé dans les draps. Je me suis recroquevillé, et là, je peux ressentir tous les tremblements de mon corps, les muscles contractés pressant les nerfs à m'en faire mal. Puis la douleur de la morsure. Bien qu'elle soit moindre depuis qu'elle a été désinfectée, je la sens encore et ma main passe dessus pour la serrer. Je n'arrête pas d'y penser, jusqu'à ce qu'au final, le corps se lasse, se détende et mon esprit m'abandonne.

Peut-être que je me suis endormi rapidement, pourtant il ne fallut qu'une heure de sommeil avant que je ne me réveille en sursaut et en nage après avoir revécu dans l'inconscient l'attaque d'un vampire quelconque effroyable, rien à voir avec celui qui m'a agressé. Mais le visage de ce dernier, en train de me soigner se superposait avec celui de Takehiro. Je suis profondément troublé par ce cauchemar et le temps que je retrouve mes esprits, je me lève pour aller me soulager et pour aller boire un verre d'eau dans la cuisine, en faisant le moins de bruits possibles.

Après ça, je ne vais pas tout de suite me recoucher, je m'arrête devant le canapé pour le regarder dormir. Des questions me perturbent, des doutes sur mon avenir, surtout après cette morsure. Qu'avait voulu dire Freyr par le fait que je sois protégé par lui ? Qu'est ce qu'était cette histoire de calice ? Et, est-ce que, comme le racontent les légendes, je ne risque pas de me transformer moi-même en vampire ? Cette crainte me tord l'estomac, mais je déglutis et retourne en vitesse dans mon lit où je tourne, je tourne sans retrouver ce sommeil salvateur. Les interrogations se bousculent et je n'arrive plus à me reposer.

Ou par intermittence, je dors, je me réveille, je me rendors d'un sommeil léger, et le temps a l'air de passer si vite que j'entends depuis ma chambre le réveil de mon invité. Impossible désormais que je retrouve le sommeil, maintenant c'est foutu. Du coup, je me lève, en me frottant les yeux qui me brûlent, retourne dans la salle de bain pour me débarbouiller, prendre une douche, me raser, m'attacher les cheveux, me vêtir d'une nouvelle chemise, reprendre un quotidien stable, car la terre continue de tourner malgré tout, même si j'ai la trouille de remettre le nez dehors.

Fin prêt, je rejoins Takehiro dans la pièce principale et timidement, je lui montre la chemise et articule en baissant la tête, en espérant qu'il ne fasse pas de remarques sur la tête de déterré que je me tape :

« Bonjour. Bien dormi ? Hum... Je me suis souvenu... Le... Le vampire m'a soigné en fait, après et il m'a prêté ça. La mienne était foutue, je crois. Mais... j'ai rien trouvé de particulier. Enfin, je sais pas si c'est utile, mais on sait jamais... »


C'est vrai que sur le coup, si on peut avoir recours à des chiens de chasse, par exemple, on pourrait retrouver sa trace, son identité et tout. Parce qu'à cette heure, je doute qu'il traîne dans les parages, à moins qu'il ne cherche à m'achever avant que je ne dévoile tout. Enfin, c'est trop tard. Le problème, c'est qu'il n'y a que mon scientifique qui est au courant et je crains pour sa vie désormais. Franchement, le laboratoire et les autres scientifiques - surtout en repensant à l'autre tafiole aux cheveux roses, c'est pas sérieux ça - ne me préoccupent pas tant que ça.

J'abandonne le linge sur la table et essaie de reprendre les habitudes en préparant du café. Les mains tremblantes, je sors des biscottes, de la confiture, le beurre, ne manquant pas de faire tomber l'une des deux tasses qui se fracasse par terre en se brisant. Honteux, je ne dis rien, et ramasse les dégâts à la main. Mais plus je les enchaine, plus j'en tremble, perdant patience et contenance, bien que je fais tous les efforts pour essayer de retrouver mon calme, comme si de rien n'était.

« Ah désolé... Attention, ne marche pas là, on sait jamais... Tu veux du café ? Sers-toi, fais comme chez toi, hein... »


Je sors une autre tasse du coup, et la pose sur la table, mais je suis troublé, et épuisé par ces bêtises, je m'assois à table et évite son regard.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyJeu 28 Mai 2015 - 1:23




Ludwig

Takehiro

"Ex"


J’avais l’impression qu’on m’avait refilé un coup sur la tête et qu’on m’avait assommé. Le réveil fut difficile. Je tâtonnais les yeux à peine ouverts pour éteindre la sonnerie stridente de mon téléphone portable. Pendant un instant je me demandais ce que je foutais dans le canapé avant de me rappeler les évènements d’hier. Ah ouais juste. Je me redressais, posant les pieds au sol, m’étirant un instant. Aïe. Soit j’avais dormi dans une mauvaise position, soit ce canapé n’était pas idéalement confortable. J’ai passé un moment à me frotter les yeux et les cheveux avant de retrouver mes lunettes et d’examiner les alentours.  Au loin j’entendais le bruit de la douche. Ludwig devait déjà être levé. J’ai retrouvé mon chemin jusque dans le coin cuisine pour m’abreuver d’eau fraîche et fouiller histoire de trouver quelque chose à manger. J’avais la méga dalle. Pour ne pas prendre de risque j’ai trouvé du pain que j’ai fait toasté et que tartiné avec du beurre. Ca devrait suffit à satisfaire mon estomac pour l’instant. Alors que je déjeunais d’une main j’utilisais l’autre pour noter les détails d’hier sur mon téléphone histoire d’y voir plus clair. Je consulte aussi les informations pour voir s’il n’y a rien d’intéressant qu’on pourrait relier à hier soir. Pas pour l’instant.

Mon ancien colocataire finit par se pointer. Tiens, j’aurai presque fini oublier le “ex”. Ca me semble si similaire. Il a une tête...innommable. Mais en même temps je ne sais pas de quoi j’ai l’air, j’ai pas eu le temps de me regarder dans un miroir. Les cheveux en pétard, les marques du canapé, les cernes. Mais je sais qu’il a l’air pire avec ses yeux cernés et gonflés. Mais pas le temps de lui répondre un “ bonjour” qu’il m’agresse avec une chemise propre en m’expliquant d’où elle venait.

« Donc tu l’as porté, c’est ça ?»

Je jette un oeil à la chemise. La marque, assez chère, la taille assez large. Ce vampire se faisait pas chier. J’aurai pu chercher de l’ADN là dessus mais sans base de donner, j’aurai été simplement capable de déterminer son sexe et sa race - ce que nous savons déjà. Et vu que Ludwig l’avait porté, ça anéantissait nos chances de le retrouver à l’odeur. De toute façon on ne disposait pas vraiment de chiens pisteurs. A moins que Liam ait un odorat hors du commun.

«A part déterminer que ce type avait du goût, de l’argent et une bonne carrure - je ne peux pas en tirer grand chose.» concluais-je donc en remontant mes lunettes.

Mais c’était un détail qu’il n’avait pas mentionné hier soir.De toute façon ça ne valait pas la peine de jouer au détective, nous n’avions pas les ressources nécessaires. Je poussais un soupir et je passais une main sur mon front avant de relever la tête. Tiens Ludwig s’était attaché les cheveux. Bien. Ca fait plus propre. Et puis c’est plus joli, ça montre sa nuque. Enfin ça s’est mon humble avis.

« Quoiqu’il en soit, je te conseillerai fortement d’éviter les ruelles la nuit. La médiathèque doit fermer à quoi...18, 19 h ? Si jamais tu finis plus tard prends un taxi. Ou les transports en communs. Je te rembourserai si nécessaire. Seiryuu c’est une ville pleine… d’habitude.»

Ludwig est en train de préparer son petit déjeuner. Au moins je suis content de voir qu’il a renoncé à ses idées suicidaires. C’est probablement grâce à ma menace de lui botter le cul - j’en suis convaincu.  Un faux mouvement et une des tasse s’éclate sur le sol. Rien de bien grave, mais je remarque qu’il traîne. Je tire ma chaise et je m’accroupis pour l’aider à ramasser les morceaux, faisant mine de ne pas remarquer son trouble pour ne pas le perturber davantage.

« Ouais c’est déjà fait, j’ai mangé un truc pendant que tu prenais ta douche. Mais je dirais pas non à une tasse de café.»

Je connaissais bien Seiryuu. En cas de besoin je pouvais toujours sortir me chercher à manger. Une fois les dégâts collectés et jetés à la poubelle. Je ne comptais pas vraiment rester, donc je n’avais pas besoin d’aller prendre une douche. Du moins c’est ce que je pensais. Je comptais retourner dans ma voiture, rentrer me préparer chez moi et repartir directement au labo. Mais d’abord je devais m’assurer que Ludwig allait bien.

«Sinon, à part ça, comment ça va pour toi ? Je vois que ton appartement est bien tenu. Et le boulot ça va ? Pas trop de souci avec Freyr ? »

J’espère qu’en détournant un peu la conversation il se calmera un peu. Et double usage, ça me permet d’avoir un rapport de sa vie de tous les jours.


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyJeu 28 Mai 2015 - 10:41

127 hours

feat. Takehiro Hamada

Un simple hochement de tête affirme que j'ai bien porté cette chemise, à m'en rendre coupable, car elle m'écoeure, elle appartenait à mon agresseur, celui qui a chamboulé ma vie si fragile, qui l'a potentiellement détruite et qui menace d'en faire autant avec d'autres que j'aime. Si ça ne tenait qu'à moi, je l'aurais jeté, brulé, imaginé que c'était cette affreuse créature que je tenais entre les mains en train de le réduire en charpie pour me défouler, au lieu de refouler cette colère au fond de mon coeur. Je suis surtout incapable de me laisser aller à un tel sentiment négatif, et Freyr ne me le permettrait pas. Evidemment, la conclusion ne va pas bien loin, mais ça reste un indice. L'ayant porté, inutile d'avoir recours à des chiens, ils ne sentiraient que mon odeur. En plus, elle était propre cette chemise, d'après ce qu'il m'avait dit.

Takehiro me sort de mes pensées, en me conseillant de prendre les transports en commun. C'est sans doute ce que je vais faire désormais, mais parfois, il est si tard que les bus ne tournent plus. Ne reste que les taxis, je n'ai probablement pas de raison de refuser d'en prendre un, si c'est pour ma sécurité.

« Oui, elle ferme dans ces eaux-là, ça dépend des jours. Mais on travaille plus tard pour ranger, classer parfois. C'est... pour ça que je suis rentré plus tard hier... A pied, il n'y en a que pour dix minutes. »


Hier. C'était seulement hier. On a le sentiment que ça date déjà de quelques jours, voire de quelques semaines, mais non, tout ce qu'il s'est passé ne date que de quelques heures. Cette réflexion me trouble et je fais un faux-pas, une tasse en moins dans ma vaisselle.

Quoi qu'il en soit, c'est fou ce qu'il peut se passer en l'espace de dix minutes, sur un court trajet. Que Takehiro se sacrifie pour me protéger en me payant le taxi, ça me touche, mais je n'accepterais pour rien au monde. Je trouverais un arrangement, avec ma chef, et pendant quelques temps, je me débrouillerais pour rester au milieu des gens, éviter de m'isoler, quitte à avoir un peu d'angoisse dans la foule. Mais je sais pertinemment que tout danger ne sera pas écarté pour autant, ce sera toujours mieux que rien.

En attendant que le café infuse, je reste assis là, laissant mon regard se balader nerveusement sur le côté pour l'éviter, alors que le silence s'installe, jusqu'à ce que le scientifique le rompt en changeant de sujet. Ce qui me fait reprendre quelques couleurs.

« Ow... euh... Je... Je crois que ça va... Le boulot est intéressant, épuisant parfois, mais Freyr m'aide aussi. On s'entend bien, même si... il râle parce que... je veux pas aller aux putes... »


Mon visage s'adoucit, je souris, encore un peu pâle, mais ça me rappelle un peu les interminables disputes que nous avons à ce sujet entre lui et moi. Mais ce serait problématique si je commençais à cherchais des troubles dans ce genre de milieux. Déjà que je n'y suis jamais allé d'une part, et de deux, je ne me sens pas encore prêt pour avoir une relation quelconque avec qui que ce soit.

Pourquoi parler de ceci ? Parce que c'est le seul trouble qui existe à ce jour, enfin depuis hier, dans mon quotidien. Vivre seul en célibataire, se satisfaire seul en cachette en "gaspillant" comme dirait l'autre. Eh bien oui, mais moi, je n'arrive pas à faire la part des choses et depuis Cette nuit-là, rien ne va côté coeur. Heureusement d'ailleurs que Freyr ne lit pas de ce côté, sinon, je pense qu'il m'aurait fait réalisé certaines choses que je refuse catégoriquement, et notre relation ne serait pas la même.

Pensant que c'était une conversation anodine, j'enchaine un peu en lui racontant mes exploits.

« Ma chef est très patiente, j'avoue qu'au début ce n'était pas facile, le temps d'apprendre, mais ça va mieux. Oh, et... Je ne pensais pas, mais... Freyr s'entend bien avec les enfants, mieux que moi. Enfin... je ne sais pas si ça doit m'étonner, après tout... ils ont un peu la même mentalité... Parfois. »


Je me détends un peu, mais j'ai comme une boule au fond de l'estomac qui m'empêche de sourire vraiment, comme si je n'arrivais pas à faire abstraction d'hier pour parler de ma vie. Même si j'envoie des piques à Freyr gratuitement, je sais aussi que je lui dois énormément. Sans lui, j'aurais sans doute été viré, j'aurais peut-être même recommencé à faire des conneries.

« Et... toi ? Tout se passe bien ? Tes chefs... ne te harcèlent pas trop ? J'espère que mon départ n'a pas causé de soucis... »


Comment ça, j'espère presque que si ?
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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyJeu 28 Mai 2015 - 22:44




Ludwig

Takehiro

Would you consider...?


Tout le monde à Seiryuu sait qu’il ne faut pas emprunter les ruelles tard le soir. Rien de bon ne s’y trame. C’était quelque chose que mon frère savait par exemple... mais avait choisi d’ignorer. Et regardez où ça l’a mené….Ludwig ne pouvait pas le savoir et le bon sens n’avait jamais vraiment abondé en sa personne. Mais au moins ça avait été tiré au clair, et cela devait l’aider à éviter pas mal de mauvaises rencontres. Mais ce n’était pas suffisant, il devait aussi savoir se défendre. Et là ce n’était pas gagné. Les idées fusent dans ma tête mais rien de concret ou de vraiment. J’ai bien quelques idées folles mais...est-ce que les vampires sont sensibles au spray au poivres ? Je me le demande...

« Ouais… ne refais plus jamais ça.»

Je n’insiste pas plus que ça, je pense qu’il a compris la leçon. Pas besoin d’appuyer sur le clou, je vois bien qu’il est encore en détresse. Avec son énergie qui se disperse, son énergie qui par endroit est bloquée. Alors je change de sujet de conversation. Parlons de quelque chose qu’il maîtrise, qu’il contrôle. Son quotidien. Apparemment Freyr l’aidait dans ses taches professionnelles. Je ne voyais pas vraiment en quoi, mais au moins il faisait preuve de bonne volonté, c’était déjà pas mal. Par contre la façon dont Ludwig balance ces derniers mots, avec cet air un peu boudeur et innocent me fait sourire un peu.

« Aaaah...sacré Freyr...pourquoi ça ne m’étonne pas ?»  commentais-je avec un sourire narquois.

Je le laisse parler, remarquant que ma méthode fonctionne. Ludwig prend de l’assurance, pense à autre chose. De toute évidence il s’en sort plutôt bien au travail et l’image de Freyr en train de raconter des histoires à des enfants me fait ouvrir des yeux ronds. Peut-être que c’est parce qu’il a l’âge mental d’un grand gamin ? J’imagine qu’il y a quelque chose d’attendrissant dans cette image mais c’est largement atténué par une crainte concernant les préférences sexuelles du dieu de la vie. Après tout ça devait monnaie courante à l’époque non ? Enfin pas pour des enfants en bas âge mais bon...brrrr. Je préfère ne pas y penser. Il doit juste aimer les enfants pour des raisons...normales.

« Je suis content de l’entendre.» répondis-je sincèrement.

Apparemment tout semblait aller bien pour Ludwig. Alors pourquoi ce soudain sursaut d’idées noires et de pensées suicidaires ? J’aurai cru qu’il ne s’en sortait pas. Ce n’était pas l’impression qu’il donnait.  Mon ancien coloc’ me retourne la question, je suis un peu pris au dépourvu.



« Oh. Ca va. T’en fais pas pour ça, j’ai réussi à éviter Liam jusque là. Et le labo a d’autres chats à fouetter - façon de parler bien entendu.»

J’avais développé une technique impressionnante pour l’éviter au boulot. Mais en plus de ça j’avais l’impression qu’il ne me cherchait pas, en attendant je faisais profil bas et j’en profitais. J’aurai pu dire à Ludwig pas mal d’autres détails personnels mais j’en doute que ce soit...approprié. Il est toujours un cobaye et moi, un scientifique, ça ne m’empêche pas d’être amical, mais je devrais éviter de lui donner trop de détail quant à vie professionnelle.

J’attrape la tasse de café qu’il me tend. L’odeur est forte, agréable. Je fais tomber deux sucres dedans et je m’assied un instant, les jambes croisées.

« Je sais que ça paraître cinglé mais...»

Là je rentrais dans un territoire dangereux, je devais faire attention aux mots que j’employais.

« Tu ne crois pas que tu pourrais éventuellement….envisager de...comment dire....récompenser Freyr ? Je ne veux pas dire d’aller aux putes bien sûr mais… Puisqu’il t’aide pas mal, tu pourrais envisager de le laisser s’amuser de temps en temps. Pas sûr qu’il sache draguer donc t’as pas trop de souci à te faire mais… comment dire...on a tous besoin de se lâcher de temps en temps. Ca ne te ferait pas mal non plus.»

En effet, s’il pouvait avoir une petite amie pour s’occuper de lui ça serait sympa. Mais bon une chose  à la fois, j’ignore encore s’il est capable d’interagir normalement avec les autres.



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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyVen 29 Mai 2015 - 10:24

A shooting star

feat. Takehiro Hamada

L'ambiance devient plus légère, et j'arrive à me détendre, bien que mes épaules restent constamment contractées. J'essaie de les relâcher et me concentre sur les paroles de Takehiro, sentant comme une compassion, une tape psychologique sur mon épaule, un soutien. Finalement, je ne regrette pas qu'il soit là, et je dois malheureusement avouer que notre entente semble plus cordiale depuis que nous ne vivons plus ensemble. Je souris faiblement en apprenant que tout semble aller bien pour lui, il a l'air d'avoir bien moins de soucis sans moi, j'ignore si ça me rassure, mais j'ai le sentiment qu'un espoir se brise au fond de moi. Mais je n'oserais l'admettre.

Me levant, j'attrape la cafetière pour servir le liquide noir dans les deux tasses, jugeant que j'avais sorti les biscottes et le reste pour rien, puisque Takehiro avait déjà grignoté, et moi je n'avais franchement pas faim, l'estomac encore noué. Par contre, je ne manquerais pas de glucides car ce ne sont pas deux morceaux de sucre que je mélange à mon café, mais facilement le triple. On ne change pas les vieilles habitudes, et si j'espère que le café me tiendrait éveillé pour la journée, j'ai toujours un peu de mal avec l'arrière-goût amer qui ressort. Un nuage de lait vient édulcorer la noirceur de la boisson, et je peux alors le boire en dispensant mon invité de la grimace que j'aurais pu tirer.

Je suis surpris par la suggestion de mon invité, le regardant d'un air éberlué d'abord, puis fronçant les sourcils, non as boudeur, mais pensif. Je reste quelques secondes silencieux, le temps de boire une ou deux gorgées, et la tasse vient prendre place entre mes mains qui s'amusent à la faire tourner nerveusement, tandis que ma tête se tourne sur le côté pour éviter son regard. Je me pince les lèvres en rougissant, honteux.

« Eh bien... I-il y a... la petite stagiaire de la bibliothèque... E-elle est gentille, mais... »


Je me sens gêné d'en parler comme ça, et je me sens plutôt minable même . Mes mains s'agitent de plus en plus vite, alors que la tasse tourne encore entre les doigts. Je m'accorde une petite pause pour choisir mes mots, soucieux de ce que je vais dire.

« J-je suis pas sûr de ce que je ressens. Je me souviens de... la première et puis... Bin... je sais pas trop. »


Non pas que je ressente encore quoi que ce soit pour ... merde, c'était quoi son nom déjà ? Enfin, je me souviens qu'on s'était recroisé et en apprenant qu'elle était elle aussi une hôte, j'ai blêmis d'effroi. Alors je n'imagine pas pour quelqu'un qui n'est même pas au courant pour ce genre de statut particulier que d'avoir un dieu dans la tête ce que ça doit être à l'apprendre. Parce que si je dois penser à avoir une petite amie, je ne pourrais pas lui mentir. Freyr fait partie intégrante de ma vie désormais, et même si j'ai eu du mal à l'accepter, désormais, le bouleversement opéré a fait en sorte qu'il me soit indispensable. Même s'il n'est pas parfait. Je suis un peu un Docteur Jekyll et M. Hide.

« Enfin... Je sais qu'elle m'aime bien, mais... ça n'ira pas bien loin. J'aurais du mal à mentir sur... Freyr. »


Nouveau sourire peu convaincu. Sur le plan amour, c'était donc le zéro pointé, et encore je ne dis pas tout. Je n'y arriverais pas, mais je me sens extrêmement mal à l'aise quand je suis en compagnie, comme si je culpabilisais par rapport à mes sentiments que je sais non réciproque. Je n'ai juste pas eu la volonté de la repousser, en gros.

En revanche, niveau "récompense" pour Freyr, c'était autre chose, et là aussi, je ne sais pas si je pouvais en parler à Takehiro. Je gigote un peu, me pince les lèvres et prends un souffle pour lui dire en chuchotant, confidentiel :

« Mais... il a réussi à se trouver des "amis". Hum... Loki et Heim... dallr ? Ils avaient l'air de bien s'entendre. Ce sont aussi des hôtes, apparemment. Il les voit de temps en temps. »


Quand ils sont ensemble, je m'efface, leurs histoires et délires divins ne me concernent pas, je ne dois pas m'immiscer entre eux tout comme Freyr respecte plus ou moins mon intimité en ne m'embarquant pas à tout bout de champ dans des bars sans me demander mon avis.
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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyDim 31 Mai 2015 - 17:23




Ludwig

Takehiro

In other words: just get some


 Je savais qu'avec mes suggestions je m'aventurais sur un terrain dangereux. Ludwig s'était toujours montré  du genre...délicat. Et je ne souhaitais pas le brusquer, juste lui suggérer quelque chose. En effet, si Freyr ne pouvait pas se laisser aller de temps en temps qui sait ce qui finirait par advenir ? Honnêtement je n'avais pas envie de savoir. Et de façon assez surprenante, il ne se braqua pas tout de suite. Il mentionna la "petite" stagiaire. Qui aurait cru que les médiathèques, commerce sur le déclin pouvaient se permettre le luxe d'une stagiaire ?  On en apprend tous les jours. Je n'étais pas sur de ce que Ludwig était en train de dire. La première quoi ? Sa première copine ? Je fermais  les yeux un instant et j'inspirais.

« Pas de pression, Ludwig. C'était juste une suggestion. Si tu n'es pas prêt, laisse Freyr se démerder.»

J'aurai payé cher pour voir Freyr utiliser ses techniques de drague sur une femme de notre époque. De ce que j'avais vu, il n'avait aucune chance s'il n'utilisait pas son pouvoir. Mais au moins ça lui permettrait d'essayer. J'avalais quelques gorgées de café. C'était pas mal. Mais finalement, Ludwig finit par admettre ce qui le gênait. Mentir. Et Freyr aussi. Evidemment ce n'était pas si simple.

«Ah.» je marquais une pause pour réfléchir.

«Et bien tu pourrais toujours dire que tu es schizophrène ou un truc du genre. Ca ne doit pas t'empêcher d'établir des relations avec d'autres personnes, sinon tu n'es pas sorti de l'auberge .»

Je pouvais concevoir les difficultés auxquelles il était confronté. Avoir quelqu'un d'autre en soir ça doit être éprouvant... Mais quoi ? Il n'allait pas vivre en hermite jusqu'à la fin de ses jours. S'il souhaitait se réhabiliter complètement il allait forcément créer des liens. Et puis il fallait prendre en compte que tout pouvait aussi très bien se passer si Ludwig et Freyr parvenaient à s'entendre et à échanger leur place au bon moment. J'ajoutais par la suite :



« De plus je ne te suggérais pas forcément de trouver l'âme soeur. Juste... de t'amuser un peu.»  

Je n'avais pas besoin de lui faire un clin d'oeil pour qu'il comprenne l'allusion. Mais soit. Je ne voulais pas me montrer trop lourd. S'il voulait sortir avec le stagiaire, lui offrir des fleurs et tout le tralala, ça le regardait.  Même si en regardant Ludwig, j'avais du mal à l'imaginer dans un scénario où il aurait suffisamment confiance en lui pour draguer qui que ce soit. Mais cela ne me regardait pas. En revanche, mon cobaye me fournit une information intéressante. Je plissais légèrement les yeux en l'entendant. Donc Freyr copinait avec ses compagnons hôte. Ce n'était pas interdit mais ça serait à surveiller. Je n'hésiterais pas à le mentionner au laboratoire.


« Ah, vraiment ?» répondis-je innocemment. « Et toi, tu t'es fait des amis ? Hôte ou pas ?»


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyLun 1 Juin 2015 - 17:04

Move your feet

feat. Takehiro Hamada

La maladie du siècle : la dépression. Je soupçonne qu'elle soit principalement issue d'une insatisfaction, une frustration personnelle qu'on ose dévoiler, qu'on a même du mal à regarder en face. Je suis insatisfait, mais je ne suis pas sûr d'en connaître les raisons, ou bien m'aveugle-je ? Freyr connaît la réponse, il me l'a déjà soufflé, mais je suis resté sourd.

Je pensais qu'en cherchant une âme soeur en la gente féminine pourrait m'aider à soigner le malêtre qui m'habite. Hélas, à partir du moment où ça commence à devenir intimes, où les choses s'accélèrent, je perds pied et panique, je jette l'ancre et plonge avec pour tout arrêter. Ce n'est pas tant à cause de Freyr que la situation qui nous lie plutôt. C'est sûr qu'au départ la méthode de drague de Freyr était à revoir, trop franc, trop direct, par rapport à moi. Mais il me calque, il a appris à m'imiter pour éviter les erreurs. Même si encore parfois il y a des débordements, sa personnalité trop forte qui s'impose à la mienne...

Concernant la stagiaire, je ne suis pas sûr de ce que je risque de faire. Je ne me suis pas amusé à la draguer, elle s'en sort très bien toute seule, mais je n'arrive pas à la rejeter. Je n'arrive pas à lui dire non à ses invitations. Déjà que j'ai mis le temps avant de comprendre ce qu'elle essayait de faire, et maintenant que je suis face au mur, je ne sais pas comment m'y prendre. En vrai, ça me dérange, mais je ne l'admettrais pas, c'est pas amusant.

Je me renfrogne, me tortille un peu et affirme les propos de Takehiro. Il a sans doute raison, je me prends trop la tête, mais d'un côté, quand je repense à ce qu'il s'est passé hier et la scène qu'il m'a vendu après, je ne sais plus trop où me mettre. Et si je tombe sur une femme qui a des intentions malveillantes ? La différence du vampire, c'est que lui, il y a été direct. Mais s'il avait agi comme il l'avait fait ensuite, en me prenant en douceur, il aurait pu m'avoir de cette façon... Je déglutis et rougis en même temps, perdant mes moyens.

« O-ouais... Tu as raison... »


S'amuser, hein. Sortir tard le soir pour trouver une personne avec qui s'amuser. Bin, là, c'est raté. A moins que s'amuser avec un vampire soit aussi compris dedans ? Oui pourquoi pas ? C'est vrai que si on oubliait ses crocs, il avait un certain charme. Il m'avait fait un sacré effet tout de même, même si j'ignore si cela venait d'un pouvoir, ou bien si c'était naturel chez les vampires. Ou alors une association avec une expérience passée...?

En fait, il me fait penser à toi.

Les paroles de Freyr résonne en moi, mais je l'ignore, je dodeline de la tête, et passe la main devant mon visage, laissant les doigts s'emmêler dans mes cheveux. Vite, changer de sujets avant que je ne me sente vraiment mal à l'aise, incapable de penser à autre chose.

« Moi ? Des amis ? Euh... pas vraiment... Enfin, je connais l'un des hôtes, il était client chez mon ancienne patronne, tu sais, l'herboristerie. On a eu... un petit accrochage, car Freyr l'avait reconnu, mais ça l'avait effrayé. Rien de grave... »


Je tente un sourire, mais coupable, car je ne lui avais jamais parlé de cet incident, alors qu'on vivait ensemble. Mais Freyr était encore bien incontrôlable à ce moment, surtout en présence de sa soeur. Depuis sa disparition, il me semble plus calme d'ailleurs... Je reviens au sujet principal.

« Après, des amis... A part la patronne, quelques lecteurs passionnés avec qui je m'entends bien... Ah oui, il y a aussi le boulanger. Mais ce sont pas des amis vraiment. »


On ne s'invite pas pour faire des soirées, ni au restaurant ni pour s'amuser, on partage simplement un instant de discussion quotidienne entre passions et petits potins pour se faire du bien et penser à autre chose. Voir un sourire parfois, d'une connaissance, ça remonte le moral.

Et puis cette phrase, sortie de nulle part, débarque comme ça, sans prévenir et franchit mes lèvres sans que je ne la retienne :

« Ca me fait plaisir que tu sois là. »


Je me rends compte de la portée de mes mots, des sous-entendus conjugués, alors que je dois jouer mes propres scènes dans mon crâne. J'ouvre grand les yeux, me rends compte de ma sincérité et détourne prestement le regard en essayant de me justifier maladroitement.

« Enfin... ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, et... Bin... malgré tout, t'es la seule personne qui sait et... enfin, tu es un peu un ami, en quelque sorte. »


Un peu ? La bonne blague. Qu'il est beau de se mentir à soi-même.

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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMar 2 Juin 2015 - 1:22




Ludwig

Takehiro

Heart - Warming


Je réalisais à quel point c’était un peu idiot de lui suggérer de sortir avec sa stagiaire, de s’amuser alors qu’il venait de se faire attaquer juste la veille. Mais je ne voulais pas dire “ immédiatement”. Et puis, il n’était pas obligé de sortir le soir. Il n’était même pas obligé de sortir de chez lui.  Mais soit, j’étais persuadé qu’il m’avait compris. Et en plus, je devais encore trouver la meilleure façon de faire en sorte qu’il soit en sécurité à tout moment. Et en ce qui concerne son “potentiel, je ne m’inquiétais pas pour Ludwig. La seule chose qui le freinait c’était sa timidité et sa confiance en lui. Heureusement pour lui, son esthétique devait suffire à attirer quelques prétendantes. Et je pensais sincèrement que cela lui ferait du bien, d’avoir quelqu’un pour s’occuper de lui et surtout, remettre sa vie sur les rails.

Apprendre que Freyr s’acoquinait avec d’autres hôtes était sans aucun doute une information sensible. De quoi parlaient-ils ? Est-ce qu’ils complotaient  contre le labo ? En tout l’alliance Freyr et Loki me semblait hautement improbable...et j’avais du mal à imaginer le dieu de la vie en train de préparer des plans machiavéliques...mais d’un autres côté je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un avec la personnalité de Ludwig puisse commettre un attentat. Donc je ne pouvais pas forcément faire confiance à mon jugement à ce sujet.

Et si Ludwig commençait progressivement à se calmer et reprendre contrôle de lui-même, j’avais droit à quelques informations qui n’avaient que trop tardé. C’était trop tard pour faire quoi que ce soit à ce propos maintenant, mais j’aurai bien aimé être au courant plus tôt. Apparemment je n’avais gagné la confiance de mon cobaye qu’aujourd’hui. Je restais pensif.

Quand il énonça la liste de ses “amis”, je réalisais qu’il ne dupait personne, même pas lui. Ces personnes, qu’ils ne définissait même pas par leur prénom mais pas leur fonction ne faisait clairement pas partie de ses amis mais de ses connaissances amicales au mieux. Et il le savait. Ca se voyait. Mais c’était toujours mieux que d’admettre qu’en ce moment, il n’avait pas d’amis et qu’il était seul au monde. En ce moment il avait besoin de tout sentiment de sécurité qu’il puisse se permettre même si ça voulait dire qu’il devait se mentir à lui-même. Et qu’en était-il de ma propre situation. Je ne croulais pas sous les amis non plus…

Je trouvais du réconfort dans le café qu’on m’avait offert. Jusqu’à ce que Ludwig ouvre de nouveau la bouche pour sortir n’importe quoi venu de n’importe où. Je levais les yeux vers lui, il était sincère. Nos regards se croisèrent puis il évita le mien, embarrassé. Preuve de sincérité. Honnêtement je… ne m’attendais pas vraiment à ça. C’était … réconfortant. Et je me suis senti un peu bizarre. Ce fut à mon tour de baisser les yeux sur ma tasse de café et de répondre avec un léger sourire que je tentais de dissimuler.


«Oui et bien… tu sais que tu peux tout me dire. Et que tu peux m’appeler, si tu as besoin de parler ou si tu as besoin d’aide..»

Mes doigts se réchauffèrent un moment autour de la tasse de café. C’était la sensation que j’avais ressenti. Une sorte de chaleur, dans mes entrailles. C’était stupide. Je relevais la tête, arrangeant la mèche de cheveux qui me tombait devant les yeux. Que Ludwig me considère comme un ami ou presque c’était...agréable. Et pratique. Mais est-ce que l’inverse pouvait être vrai  étant donné ma position ?

« Quoiqu’il en soit… je vais essayer de trouver un moyen pour faire en sorte que tu sois en sécurité quoi qu’il arrive.»

Je terminais ma tasse de café et je la posais sur la table.

«Et si je veux y arriver, je ne dois pas traîner. Merci pour le café, Ludwig.»

Je me levais et je commençais à rassembler mes affaires, enfiler mes chaussures et récupérer ma veste.


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MessageSujet: Re: Stupeurs et tremblements Stupeurs et tremblements EmptyMer 3 Juin 2015 - 16:36

Friendzone

feat. Takehiro Hamada

Je hoche la tête, en rougissant de plus belle mais souriant timidement, conscient effectivement que je peux l'appeler juste pour discuter de choses et d'autres. Je ne l'avais pas fait jusqu'à maintenant, car j'ignorais quelle était sa position vis-à-vis de moi, si notre relation était resté à l'état de "professionnelle" ou si je pouvais vraiment le considérer comme un ami. A vrai dire, je ne connais pas le véritable sens de l'amitié, et je sais qu'il est bien loin de ce qu'on peut voir dans les fictions, où on s'entraide quoi qu'il arrive. Non, le monde n'est pas comme ça, les gens défaillent, et même les amis, parfois, pour des raisons sans doute pardonnables, peuvent faire défaut. Chez les adultes, l'amitié prend une toute autre allure, souvent connotée.

En ce qui concerne la sécurité, qu'il mette un point d'honneur sur la mienne a tendance à me prendre au dépourvu et me gêner. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Je ne suis pas sûr de le mériter, puis je me souviens qu'il ne fait pas ça parce qu'on est possiblement "ami" mais plutôt que je suis un sujet d'expérience important à ses yeux et peut-être rien de plus. Soudain, mon coeur devient lourd et je me retrouve assailli de doutes : Est-ce qu'il dit ces paroles pour m'amadouer en allant dans mon sens, ou est-ce que c'était vrai que ça lui faisait plaisir ? Est-ce que ce sont ses véritables sentiments ou bien un masque que je veux voir sur son visage pour ne pas regarder la vérité en face ? Mes yeux se relèvent pour vérifier, mais je ne distingue rien qui puisse m'aider dans ses pupilles. Alors je baisse la tête et opine docilement du chef.

« D-d'accord... »


En quoi cela allait se jouer ? Je me demande bien à quoi il pense pour tout faire pour me garder en sûreté. Car le danger, je ne le cherche pas, il vient à moi instinctivement, et même Freyr n'y est pour rien, au contraire, il nous a sauvé. En y repensant, ça doit être la troisième que j'aurais dû mourir, si Freyr n'avait pas été là. Ni Takehiro d'ailleurs. Même s'il arrive après la guerre, je ne pense pas que je m'en sortirais aussi bien à chaque fois s'il n'intervenait pas.

Alors qu'il dépose sa tasse sur la table, je me lève, alerté par ses propos, et me justifie lamentablement, en le regardant rassembler ses affaires. C'est bête, je l'aurais bien retenu pour qu'il reste un peu plus longtemps, car je trouve qu'il part vite, mais il a des priorités, son travail, et moi j'ai le mien, donc c'est pour le mieux.

« C-c'est rien par rapport à ce que tu fais pour moi... Merci beaucoup... »


J'esquisse un faible sourire timide. Pour moi, il est encore tôt pour aller travailler, donc ce n'est pas la peine de lui demander de me déposer en passant, je ne ferais qu'attendre sur place, donc ce serait inutile. Par contre, pour ne pas qu'il s'inquiète pour moi, je positive un peu et essaie de paraître confiant :

« Je ferais de mon mieux pour faire attention, promis. Et, euh... Sache que... si je peux faire quelque chose, ou... Enfin... Si tu as besoin, tu peux m'appeler aussi...  »


Et hop, encore un sourire pour la route, mais un regard sincère, histoire que ce ne soit pas que dans un sens, car au fond, j'espère qu'un jour, il fera le pas en ce sens, histoire d'avoir une preuve de ce que j'espérais. C'est stupide, mais voilà, j'ai besoin de me rassurer.

Et comme je le raccompagne sur le pas de la porte, j'insiste une nouvelle fois :

« Merci encore, Takehiro... Pour tout. »


Et une fois que je serais seul, je suis sûr que je m'en voudrais. Pourquoi ? Parce que je suis con, et que mes paroles sont superficielles et cachent quelque chose que moi-même je ne comprends pas. Je suis juste con et loin d'être sincère.
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Stupeurs et tremblements

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