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Downtown late at night

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MessageSujet: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyVen 17 Jan 2014 - 14:21


    Après avoir nourri mon frère et avoir fait rentré le chat, je m'étais glissé sous mes couettes épaisses et j'y avais trouvé le sommeil du juste. La chaleur et la douceur des draps apaisaient mon corps fatigué et affaibli, comme les bras d'une mère qui réconforte son enfant. Je tombais doucement endormi.

    Je rêvais d'une maison sombre et solitaire, perdue au milieu d'une tempête de neige. D'une maison maudite, d'une maison hantée par la mort et la décomposition. Il m'était difficile de distinguer quoi que ce soit car il y faisait mystérieusement sombre et un brouillard épais ne me permettait pas de m'orienter à l'intérieur. Je marchais simplement dans cette maison morte, une lumière à la main. Pourquoi étais-je ici ? Où se trouvaient les propriétaires ? J'étais seul, moi et l'intime conviction que je devais faire quelque chose, mais quoi ? Je n'en savais rien. Et je me perdais simplement dans cette maison vaste, aveugle et sourd, impuissant.

    Et ensuite le rêve changea. C'était un rêve stupide et relativement récurrent. Je rêvais que j'avais quelqu'un à mes côtés, que je glissais mes doigts entre les siens et que je serrais son corps contre moi, simplement satisfait de ce contact.

    Je sais. Je suis désespéré. Et seul. C'est minable.

    C'était un rêve paisible, jusqu'à ce que je me réveille en sursaut, le coeur battant, un sueur froide perlant dans ma nuque et avec une sensation aigüe de danger imminent. J'étais déjà limite hors d'haleine en me réveillant. Que se passait-il. J'éclairais la pièce pour découvrir ma chambre et Socrate - le chat - roulé en boule au bout de mon lit . Visiblement dérangé par la lumière, il s'étira et serra ses pattes contre sa tête.

    Je le savais, j'étais chez moi, en sécurité. Et pourtant le sentiment ne passait pas. L'adrénaline, le sentiment de danger oppressaient ma poitrine. Il m'a fallut quelques secondes pour réaliser que ce n'était pas moi. C'était Logan. Il était quelque part et il se sentait en danger. Je me tirais immédiatement hors du lui pour inspecter le salon - aucune trace de lui. Je n'aimais pas ça, la dernière fois que j'avais ressenti quelque chose de similaire, mon frère était rentré à la maison en lambeaux. Mais qu'est ce qu'il foutait de si dangereux ?! Bravant l'interdit, j'ouvrai la porte de sa chambre et j'allumais la lumière. Un tas innommable d'immondices jonchait le sol, mais à part ça, pas une trace de lui. Je refermais la lumière et la porte.

    «Putaiiiin....Chris...»

    J'étais vraiment pas rassuré. Je m'emparais de mon téléphone pour l'appeler, remarquant au passage qu'il était 1h du mat. Fantastique. La sonnerie remarquable qui m'était dédiée retentit quelque part dans sa chambre, sous un tas de déchet ou de vêtements, difficile à dire. Je reposais l'objet sur la table et je passais une main dans mes cheveux.

    Mais quel idiot. Il avait l'art de se mettre dans des situations...J'essayais de me calmer. Je me disais qu'il était grand maintenant et capable de se défendre... Mais mes arguments tombaient à plat, je ne parvenais même pas à me convaincre moi-même. Dans un élan de courage probablement causé par l'adrénaline je pris la décision d'aller faire un tour dehors. D'aller le chercher. Si je ne le trouvais pas, au moins ça permettrait de me calmer un peu.

    J'enfilais rapidement des vêtements, des chaussures, un manteau et j'emportais mon revolver et quelques munitions avec moi. On ne sait jamais. Je n'avais pas l'habitude de sortir dans la rue sur tard le soir, on ne sait jamais sur qui ou sur quoi on peut tomber. Je sortais rapidement du loft.

    La neige tombait doucement sur Froënbourg, depuis quelques heures sûrement. Ma voiture était recouverte de neige. Je la laissais de côté. Logan était donc parti à pied, il ne pouvait pas être si loin...

    Mes pas s'enfoncèrent dans la neige fraîche, pendant que je cherchais frénétiquement dans les ruelles adjacentes. Mon souffle chaud produisait un nuage de condensation à chaque respiration et je remarquais que je me fatiguais plus vite. Avec le sang que mon frère m'avait prélevé, mon organisme devait fonctionner plus rapidement, mon coeur devait battre plus vite pour faire circuler le sang...En d'autres termes...Je ne me sentais pas en grande forme...

    Je m'appuyais au coin d'une rue, cela ne servait à rien de courir dans tous les sens. Il fallait que je réfléchisse. A cette heure, où est-ce que mon frère irait ?

    ****

    Evidemment que je connaissais ses sales habitudes. Mais je ne connaissais pas en particulier les recoins peu fréquentables où il aimait traîner. Je m'étais donc perdu dans la basse-ville, ou les néons aveuglant rouges, roses et bleus annonçaient des promesses médiocres, violant la pureté blanche de la neige.

    J'avais l'étrange impression de risquer ma vie rien qu'en me baladant ici. Des silhouettes sombres, menaçantes remplissaient l'arrière plan, pendant que des femmes trop maquillées et trop peu vêtue pour la météo occupaient le premier, appelant le client avec leurs poses qu'elles voulaient aguichantes et qui au final, se révélaient plutôt ...vulgaire. Euhrg...Comment est-ce qu'il peut traîner parmi ces gens ? Des criminels, des drogués, des prostituées... Tous des marginaux.

    Perdu dans mes pensées et occupé à éviter tout contact visuel avec n'importe qui, de peur de me faire agresser ou même interpeller - je n'aurai pas su comment répondre à ce genre d'énergumène. Je remarquais que la sensation de danger avait disparu. Pourtant je me sentais, tendu, sur le qui-vive, mais peut-être n'était-ce que moi.

    «Hey mon mignon, tu cherches de la compagnie ~?»

    Je relevais les yeux et je remarquais que j'aurais mieux fait de prêter attention au chemin, au lieu de fixer la neige, préoccupé. Une prostituée d'un âge indéterminé se tenait si près de moi que je pouvais sentir l'odeur entêtante de son parfum bon marché et celle de son maquillage. Je secouais la tête négativement, stressé et honteux par cette altercation non désirée.

    «A-Ah...Euh....N-non...Je...»

    «Allez, sois pas timide ~ » Elle se pencha vers moi pour exhiber davantage sa poitrine opulente et je reculais, butant accidentellement contre quelqu'un.«Krystal va bien s'occuper de toi ...»

    Je sortais mes mains de mes poches, les levant pour l'empêcher d'avancer davantage.

    « Non ! Je... Je cherche quelqu'un...» Ma voix se stabilisa et je trouvais mon courage.« Peut-être que vous l'avez vu. Un homme, grand, des longs cheveux marron et un bandeau sur l'oeil droit...»

    Je déglutissais difficilement pendant qu'elle semblait réfléchir...

    «Ah ! Je vois de qui tu parles. Il passe ici parfois... Mais c'est pas un client. Il l'air de quelqu'un d'important, plutôt le genre à aller au Carrousel »

    J'imaginais qu'il devait s'agir d'un établissement particulier. Donc j'avais raison, c'était bien dans ce genre de milieu que mon frère trainait pendant la nuit.

    «... Mais j'lai pas vu ce soir désolé. »

    Je poussais un soupir. Où était-il alors ? La sensation de danger s'était apaisée. Peut-être que je devrais rentrer...

    «Merci en tout cas....»

    Elle fit un geste avec sa main. «Hey chéri, tu crois pas que je mérite une petite récompense ? ~»

    Evidemment, la dénommée Krystal voulait de l'argent. Docilement je sortais un billet de mon portefeuille et je lui tendais. Ses doigts mal vernis s'en emparèrent aussitôt et elle le glissa dans son soutien-gorge. Aussitôt je tournais les talons, essayant de repartir discrètement, la mort dans l'âme. Mais c'était sans compter sur Krystal bien sûr.

    « Hey mon mignon! Bonne chance pour retrouver ton petit-ami ! »

    Elle éclata d'un rire de crécelle. J'avais l'impression que tous les yeux s'étaient posés sur moi, des regards mauvais, comme des poignards prêts à s'enfoncer dans mon dos. J'ai couru tout droit pour les éviter, jusqu'à en perdre le souffle, que je récupérais péniblement au coin d'une ruelle.

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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptySam 18 Jan 2014 - 16:12


Oksana explosa sa cinquième fenêtre en une heure. Elle cherchait depuis tout ce temps, voire plus, en fait. Ouais, elle s'en souvenait, il faisait encore jour... Sauf que là, cela faisait un bout de temps que le voile de la nuit c'était abattu sur les bas quartiers de Froënbourg. Froënbourg, magnifique capitale à l'image de l'état de glace au sein du quel elle trônait. Froënbourg, ville aussi lumineuse que la glace possédant aussi son lot de laideur. Autre que les êtres qui l'habitaient ou n'étaient que de passage. Froënbourg possédait elle aussi de ces endroits hostiles où ils ne faisait pas bon vivre, de ces endroits plus dangereux que la jungle tropicale et aux énergumènes qu'il fallait éviter à tout prix -ce qui était fort délicat lorsqu'on passait les premières bennes renversées, les premiers quartiers désertées par les autorités légales, avec son lot de prostituées, de junkies et tout le reste de ces braves gens si méconnus. Ces quartiers pitoyables et abandonnés, mis de côté, ignorés, de manière forcée ou non. Les autorités connaissaient l'existence de ces lieux à la criminalité explosant tous les records du pays, mais n'agissaient pas. Ouais, elle aurait pu trouver une meilleure planque, quand même.

Oksana Sasha Anya Bouravtchikova vivait là depuis plus de six mois, entre deux toxicos et maisons closes, planquée dans sa petite chambre de bonne aux fenêtres défoncées refermées sommairement à l'aide de planches de bois clouées. Ce qui, évidemment, n'empêchait pas au froid de s'engouffrer sans gêne pour venir mordre avec ardeur sa peau laiteuse. Ce n'était pas un palace, c'est sûr, ni un endroit très sécurisé, n'est-ce pas. Mais elle n'avait pas vraiment eu le choix; c'est sûr que cela changeait de la villa dans laquelle elle logeait précédemment. Mais c'était ainsi, le monde du crime organisé; un jour, t'es à la tête d'une fortune colossale et d'un nombre de criminels incroyable, le lendemain, t'es enterré à la hâte dans un terrain désert -ou buté au nez d'une foule de personne. Humiliant. C'est ce qu'elle pensait, la bleue. Plus humiliant qu'autre chose, car c'était ainsi le premier mot qui le venait à la tête. M'enfin, elle n'avait plus d'honneur depuis un bail, donc c'était plutôt inapproprié.

Elle avait tabassé, traqué, volé, tué; elle avait surement fait à peu près toutes les sales besognes possibles. Ouais. Sauf la prostitution peut-être -mais donner sa chère à ses futurs employeurs, n'est-ce pas à peu prés synonyme ? Non. Non, parce qu'elle ne l'avait jamais fait non plus. Surement était-ce le pain qu'elle lui avait mis dans le nez quand il lui avait fait des avances qui plut à son ancien employeur. Ancien employeur dont elle tentait d'oublier le nom, fuyant encore et encore, pour ne pas changer. Elle ne lui était pas loyale. Elle n'était loyale qu'à elle même. Car elle n'avait plus qu'elle-même. Et c'était tout. Egoïste enfant, elle n'avait pas vraiment l'occasion de montrer son humanité et sa bonté, ces dernières bien cachées derrière des sourires enfantins, contrastant avec le sang qui tachait ses mains. On la qualifiait de folle. Elle s'en souvient encore. Non. Ou si. Peut être. C'est vrai que dans sa tête, c'était plutôt la fête.

Accélérant le pas, pied de biche à la main, elle marchait d'un pas déterminé dans les ruelles de la basse Froënbourg. Ce qu'elle foutait avec un pied de biche était une bonne question quand on savait qu'elle n'avait besoin d'aucune arme pour se défendre -ou attaquer, d'ailleurs. Disons que cela avait l'avantage d'en dissuader certain qui, par chance, ne la connaissaient pas -de réputation- de l'approcher d'un peu trop près. Il n'y avait aucune lumières autre que le disque d'argent perché haut dans le ciel, et n'étant pas nyctalope, elle devait éclairer son chemin à l'aide d'une lampe de poche volée -empruntée, pardon- on-ne-sait-où. Plusieurs fois, elle tapa dans divers objets allant de la seringue au clodo en passant par des sous-vêtements -si-, ce qui, à chaque fois, la fit râler et pousser une nuée de termes très polis et très doux. Arrivant devant sa sixième victime, elle planta de toute ses force le pied de biche dans le verre qui explosa en éclats, tout naturellement, suivi d'un cri qui la fit sourire.

Enfin.

Elle avait enfin trouvé ce petit con. Entrant donc par cette ouverture, elle se retrouva nez à nez avec une bande de junkies -parce qu'effectivement, il n'y avait pas eu qu'une exclamation- et leur offrit un immense sourire avant de demander sans autre explication aucune :

Oksy Où est Vince ?

Vince, c'était le surnom d'un gosse, un ado de 17 piges qui se shootait depuis quelques temps. Fils de bourges, il était parti en cacahuètes. Disons le, Oksana ressentait un mépris tout particulier pour les gens comme lui, et quand un d'eux se frottait un peu trop à elle ou se révélait être le fruit d'un contrat quelconque, elle ne lui faisait pas de cadeau. En l’occurrence, il s'agissait là de chercher du fric, qu'il devait à une tiers personne. Tiers personne qui, en échange de ce service, l'aiderait à... Sortir de son trou, nous dirons. On accepte de lui rendre ce service. Les jeunes se mirent à trembler comme des feuilles mortes -il faut dire que a) il fait froid, b) ils devaient être dans une sorte de partouze, donc à poil -ou partiellement-, c) elle faisait un tout petit peu flipper. Un tout petit peu. Elle ne porta que peu d'attention, et lorsqu'un d'eux, dans un immense élan de courage, indiqua la porte du mur d'en face, elle lui offrit un immense sourire avant de se barrer par cette dite-porte. S'en suivit une course poursuite dés l'instant où le jeune homme la vit. Lâchant sa seringue qu'il tenait, elle grimaça avant de souffler un « Tu t'démerderas pour la payer celle-là » avant de souffler, lever les yeux au ciel dans un signe évident de lassitude avant de s'activer et de le poursuivre.

Dire que cela fut simple serait mentir. Disons qu'elle avait déjà eut des choses plus difficiles à faire et, au final, n'en fut que peu essoufflée -bon, elle a fait un effort physique quand même. Un virage, un second, elle frôla une voiture qui déambulait là sans prévenir -un quartier juste assez large pour permettre la circulation de véhicules pas trop imposants- se cassa la gueule, se redressa assez vite, un autre virage, on passe entre deux personnes, un saut rapide, une rambarde, facile, on prend son élan, on lui tombe dessus comme un quinze tonnes. Pauvre type. Assise sur lui, la face sur le goudron et le nez potentiellement en charpie, elle souffla de plaisir avant de se souhaiter félicitation à elle-même -elle avait parfois un comportement particulièrement enfantin- et lui lança un regard félin, moqueur. « Alors, ça fait quoi de retourner à son état naturel, gamin ? » Elle éclata de rire avant de se redresser et de le choper par le col. Non non, c'est pas vrai, elle n'est pas du tout son aîné d'un an, chut, herm.

Oksy Tu sais que je te traques depuis quelque chose comme... Oh...! Bien quatre heures...

Elle avait consacré quatre heures de sa vie à ce type. Ah, non. « Cinq, pardon. » Le gosse remua misérablement, défoncé et ensanglanté, et elle fit une moue légèrement dégoûtée. Bon. Plus qu'à finir ça, et elle pourrait rentrer. Putain, que de bonnes nouvelles en série.

Oksy Bon bon, je suis sûre que t'es teeeeeeerrorisééééé, donc tu vas bien m'écouter : la prochaine fois que je viens, t'es mort. Et Le Dragon est un de mes potes, si tu vois ce que je veux dire. T'as compris ?

Effrayé, il ne put qu’acquiescer. Après l'avoir mis en "situation d'acceptation", elle fit en sorte qu'il n'oublie pas sa dette envers le dit "Dragon" -surnom assez... Particulier, soit dit en passant-, bien qu'elle devait récupérer le pognon, étant relativement dévêtu, il était évident qu'il ne l'avait pas. Il promit de rembourser avant la fin de la semaine, ce à quoi elle répondit gentiment qu'il avait intérêt, car sinon, il reverrait bientôt sa tronche. Il devint pâle. Il comprit le message.

Une fois le taf finit, donc, elle se décida à aller le voir; direction le bar 201. Un bar à strip-tease et tout ce qui va avec, son bar. Les mains dans les poches, elle soufflait joyeusement -elle avait semé son pied de biche chez les drogués de plus tôt. Alors qu'elle allait déboucher sur la rue vers laquelle elle se dirigeait, elle aperçut un type qui lui était inconnu. Un type brun, essoufflé, et qui semblait dans tous ces états. L'égoïste Oksana se mit en tête de passer comme si de rien n'était, mais quelque chose retint son attention - il regardait autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose. Elle n'avait pas particulièrement l'habitude d'aider, m'enfin, elle était plutôt de bonne humeur, là, alors elle lui lança :

Oksy On cherche quelqu'un ?


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HRP | J'espère que cela te va aussi... ;;" (cela fait longtemps que j'avais pas fait du si long XD... Ni du si vide /dead/)
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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptySam 18 Jan 2014 - 22:41


    Mes chaussures traînaient mollement dans la neige, laissant derrière moi la trace de mes pas, et celles de milliers d'autres avant moi. Je m'arrêtais au coin de cette rue pour reprendre le souffle qui m'échappait cruellement, inspirant l'air glacé qui brûlait mes voies respiratoires pour que mes lèvres relâchent un panache de fumée qui s'évanouissait dans l'air.

    Il neigeait. Je me sentais faible et la cerise sur le gâteau...

    Je crois bien que je suis perdu

    Je regardais les alentours en me maîtrisant pour ne pas paniquer. Mais j'étais tellement pressé de quitter la rue principale des bas quartiers que je me retrouvais dans une rue vide, bordées d'habitations qui devraient être vacante d'après leurs aspect dégradé. Les façades grises et abîmée se succédaient avec une lugubre monotonie, les vitres noires de suies et de poussière se transformant en bouche béantes et édentées au milieu de la nuit, riant de moi, sans doute. Seule la lumière d'un réverbère défaillant éclairant partiellement l'allée où je me trouvais. Le silence ne régnait pas ici. Ces quartiers composaient leur propre mélodies nocturnes, à base de feulement de chats vagabonds, des quintes de toux des clochards et autres drogués, le bruit étouffé de quelques télévisions dont le volume est trop élevé et la dispute conjugale qui se déroule au quatrième étage du cinquième immeuble au fond.

    Tout un univers que je ne connaissais pas.

    Mais qu'est ce que je fous là ?

    A la recherche de mon idiot de frère ? La sensation de danger s'était apaisée depuis un petit moment. Il allait bien. Mais où se trouvait-il ? Qu'est ce qu'il venait chercher dans ce genre d'endroit ? De la compagnie, sans doute, une sorte de divertissement...Mais ici ? Je sais que son infirmité et son caractère ne lui permette pas de passer inaperçu, ni de se mêler à la foule des gens "normaux". Mais vraiment, vraiment Logan, ce genre d'endroit, ce genre de gens ?

    Je soupirais, créant un nouveau nuage éphémère. Je resserrais mon manteau autour de moi. Oui, je me les caillais. Accessoirement. J'entendais un vacarme au loin. Je n'y prêtais pas grande attention, absorbé par mes pensées.


    Je ne pouvais pas comprendre mon frère. Il ne me parlait pas. Depuis le jour où il était parti de la maison pour faire je-ne-sais-quoi pendant des années, il n'était plus le même. Et je le réalisais maintenant plus que jamais, alors que je me trouvais à la poursuivre dans les recoins les plus sombres, les plus dangereux et les plus déviants de Fröenbourg.

    Je ne connais pas Logan.

    Ce qu'il fait de son temps libre, ce qu'il aime. Je ne le connais pas. Parfois je retrouve en lui le grand frère tyrannique mais vaguement bienveillant que j'ai toujours connu. L'enfant capricieux mais effrayé. Et parfois je ne sais pas à qui je m'adresse. Un étranger . Il pourrait être un meurtrier, un patron de la mafia ou un toxico que je ne serai pas au courant...Et que je ne l'aurai jamais soupçonné. Quel genre d'homme était-il devenu ?

    La mort dans l'âme, j'observais les alentours, tentant de trouver une indication d'où je me trouvais et surtout comment rejoindre l'avenue principale. Une jeune femme dépassa le coin de la rue et passa près de moi. Je n'avais croisé personne jusqu'à présent. Je lui lançais un regard furtif avant de baisser les yeux. J'avais remarqué ses longs cheveux d'un bleu turquoise un peu étrange. Mais peut-être que mes yeux m'avaient trompés.

    Elle s'adressa à moi. Je relevais les yeux vers elle. De toute évidence il ne s'agissait pas d'une prostituée, ni d'une toxicomane : son regard était clair et lucide. Elle semblait avoir l'habitude de se balader dans les environs pourtant. Peut-être s'agissait-il d'une personne normale, une perle rare dans cet endroit aussi simple. Qui devais-je tromper ? Une jeune fille se promenant seule dans ce genre de quartier...c'était louche. Interpellé par sa question, je mettais quelque secondes à saisir l'opportunité, pris au dépourvu par sa clairvoyance. Je me redressais un peu.

    «Euh...Oui. Je cherche un homme, assez grand, avec de longs cheveux marrons...Il porte un bandeau sur l'oeil droit également. Ca vous dit quelque chose ? L'auriez-vous vu ? »

    J'évitais de prononcer son nom : on ne sait jamais - je pourrais avoir tort. Et il ne me semblait pas prudent de dévoiler le nom de mon frère, et donc le mien à des étrangers. Nous avions une certaine notoriété après tout, et qui sait jusqu'où ces gens seraient prêt à aller pour de l'argent ?
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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyMar 21 Jan 2014 - 10:33


Oksana posa son regard azur sur le jeune homme qui, depuis quelques instants semblait-il, regardait partout avec un fond de panique dans le regard. Elle ne savait pas si elle l'avait abordé par bonté ou par pitié. M'enfin, passons, elle était d'une humeur plus légère qu'à l'ordinaire, il avait une chance de malade, le brun. Alors qu'il ne l'avait visiblement toujours pas remarqué, elle lui lança :

Oksy On cherche quelqu'un ?

Visiblement, il fut pris de cours, puisqu'il mit quelques secondes avant d’émettre un son. Arquant un sourcil, un sourire légèrement moqueur vint peindre ses lèvres, fines, malicieuse. Ce type avait l'air complètement pommé, il n'était pas à sa place, et cela se voyait. Alors, que faisait-il ici ? Le petit agneau s'était-il perdu dans l'antre du loup ? Même un type de sa carrure -parce qu'il avait pas l'air d'une brêle d'un pré-ado- craignait pour sa vie dans ce genre d'endroits, même elle en fait, le sait-il ? Visiblement oui, mais cela la titillait. Que venait faire un type qui, à première vue, avait l'air respectable, dans les bas fonds de Froënbourg ?

?? Euh...Oui. Je cherche un homme, assez grand, avec de longs cheveux marrons...Il porte un bandeau sur l'oeil droit également. Ca vous dit quelque chose ? L'auriez-vous vu ?

Oksana pencha la tête et lança un regard sur le mur de gauche, dans un signe évident de réflexion -elle avait beaucoup de façons de faire très expressives, démonstratives, voire gamines- avant de choper une mèche turquoise avec laquelle elle joua quelques instants, avant de lâcher et d'ouvrir de grands yeux.

Oksy Absolument pas !

Oksana, des fois, t'es une vraie sa--restons corrects. Pourtant, la description qu'il faisait de l'individu qu'il recherchait lui était plus que familier. Faut dire aussi qu'un tel physique ne devait pas facilement s'oublier. Il lui semblait l'avoir déjà croisé, aperçu, de préférence avec des gens... A éviter. Ce qui commença à légèrement embrouiller la jeune femme qui ne comprenait décemment pas ce qu'un type qui semblait banal et respectable pouvait faire à chercher un type qui traînait avec les mauvaises personnes -et qui en faisait visiblement lui même partie intégrale. Lançant un regard soupçonneux envers l'inconnu, elle s'approcha de lui et, à quelques centimètres tout juste de son visage, elle plissa les paupières, comme si l'explication allait être écrite là, en rouge fluo, en alphabet latin de préférence. Non mais des fois Oksy, faut pas chercher à la comprendre.

Oksy Et puis-je savoir ce qu'un type comme toi, qui d'ailleurs n'a rien à faire dans un endroit comme celui-ci, cherche un type qui a, il me semble, une réputation des plus... Ternes ?

Elle ne connaissait pas son nom, ne savait pas vraiment qui il était -mais le simple fait de l'avoir vu où elle l'avait vu et avec les fameuses personnes qu'elle avait vu en sa compagnie, cela lui suffisait pour éveiller quelques soupçons. Restant toujours aussi près, elle le fixait d'un œil vif, un œil qui aurait presque put être effrayant, un œil de prédateur qui attend patiemment que sa proie ne bouge. Elle n'y pouvait pas grand chose, à cela, une vieille habitude qu'elle avait fini par développer dans ce milieu. Ne constatant aucune réponse -soit c'était un petit timide, soit elle l'intimidait, soit la réponse en question serait plus à craindre que son silence- elle fit une moue particulièrement prononcée et se retourna avant de s'étirer.

Quelques flocons tombèrent délicatement du firmament, et la jeune fille eut un sursaut -il reneigeait. Se frottant les épaules couvertes de sa veste en cuir -récupérée on ne sait où ni comment- elle refit face au jeune homme avec, toujours au visage, un air interloqué, soupçonneux, et légèrement agacé. Ca y est, sa bonne humeur c'était envolée. Et elle avait tout de même plus urgent que d'attendre que monsieur réagisse. Finalement, un éclair de génie traversa son regard et ses lèvres vinrent se parer d'un immense sourire.

Oksy Au fait, j'm'appelle Oksana. Je vais t'aider à le trouver, si tu veux, ce type. C'est pas un quartier des plus calme et des plus sécuritaire, ici.

Lui offrant une seconde fois le loisir de voir un immense sourire au visage -un sourire qui n'avait rien d'effrayant, juste très normal, un sourire quoi, ouais. N'attendant même pas sa réponse, elle fit volte face et redescendit vers la rue d'où il semblait venir, lui faisant signe de la suivre.  

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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyVen 24 Jan 2014 - 14:37


    Oui, j'étais vraiment désespéré. Peut-être que j'aurai dû arrêter chaque personne que je croisais pour lui poser la même question. Mais voilà, je me trouvais dans un endroit pas très fréquentable et la dernière chose dont j'avais envie c'était d'attirer l'attention sur moi, et par la même occasion, des ennuis. Au coin de la rue, je rencontrais donc cette jeune fille - ou jeune femme ? C'était difficile à dire. Même si la couleur excentrique de ses cheveux me laissait pencher pour le premier. Fine observatrice, elle avait remarqué mon désarroi et m'avait demandé ce que je cherchais ici. Pris au dépourvu je lui avais répondu vaguement, espérant tout de même une réponse positive.

    Elle releva le menton, faisant mine de réfléchir intensément. Pendant ces quelques secondes de réflexion, j'espérais sincèrement que j'obtiendrais une réponse satisfaisante. Une réponse rassurante même peut-être, même si le lien mental qui unissait mon frère et moi ne faisait que réfuter cette stupide espérance. Elle joua un instant, faisant tourner au bout de son index une de ses mèches turquoise avant de me répondre :

    «Absolument pas !» d'un ton enjoué.

    Je poussais un léger soupir. Elle avait vraiment eu besoin de réfléchir aussi longtemps pour me répondre cela ? De toute façon à quoi je m'attendais ? Descendre dans ce genre d'endroits peu fréquentable, quel genre d'individu je pouvais trouver ? Pourrais-je leur faire confiance ? Si ça tombe, ils le savaient tous, mais ils ne me diraient rien. Bon sang, Chris....qu'est ce que tu veux que je fasse ? Où est-ce que tu te caches ?

    Défaitiste, je comptais simplement la remercier et lui demander le chemin du retour avant de rentrer chez moi. De toute évidence je ne le trouverai pas aujourd'hui....Je devrais simplement ressentir ce danger et rester assis les bras croisés, sans rien faire et sans rien dire, à patrt prier pour qu'il rentre sain et sauf à la maison.

    Mais elle parla avant moi.

    « Et puis-je savoir ce qu'un type comme toi, qui d'ailleurs n'a rien à faire dans un endroit comme celui-ci, cherche un type qui a, il me semble, une réputation des plus... Ternes ?»

    Les yeux que j'avais gardé baissés, à cause de ma défaite, je les relevais vers elle curieux. Voilà qui était étrange. Elle ne l'avait soi-disant jamais vu, mais elle connaissait sa réputation. Evidemment, ils comptaient tous me jouer des tours. Ou bien se protégeaient-ils simplement ? Je doute que qui que ce soit ait envie de s'attirer les foudres de mon frère. Je plissais les yeux, remarquant que son regard me transperçait. Mais grâce à Logan, j'en avais vu d'autres, de regards assassins à vous faire frissonner lui et son oeil unique.

    «Pour des raisons personnelles.» répondis-je brièvement.

    Elle n'avait pas besoin de savoir que j'étais son frère, ni qu'il était en danger. J'aurai peut-être du inventer un mensonge, comme quoi il me devait de l'argent ou une connerie du genre. Mais je mentais si mal, et elle semblait lire facilement en moi : elle avait habilement remarqué que je cherchais quelqu'un et aussi, que j'étais une véritable erreur de casting.

    « Au fait, j'm'appelle Oksana. Je vais t'aider à le trouver, si tu veux, ce type. C'est pas un quartier des plus calme et des plus sécuritaire, ici.»

    J'étais un peu surpris que la jeune fille qui me dévisageait tout à l'heure réagisse de cette façon. J'ouvrais grand mes yeux ocres, déstabilisé par ce revirement de situation mais ravi. Je me redressais un peu, observant son sourire.

    «Ah ? euh... Vraiment, vous feriez ça ?»

    Elle m'avait déjà tourné le dos et me faisait signe de la suivre. Je la rattrapais rapidement. Finalement les gens de ce quartier n'étaient pas aussi mauvais que ce que les rumeurs laissaient entendre. J'étais tombé par hasard sur cette parfaite inconnue, et désormais elle me proposait de l'aide, sans que je lui demande.

    «C'est vraiment gentil à vous ..euh Oksana. Je m'appelle Bertram au fait.»

    Oksana, ce nom me disait vaguement quelque chose mais rien de précis. Probablement le nom d'une star télévisée ou d'un personnage de série. Par réciprocité, je lui donnais également mon prénom, mais me défendant de lui donner mon nom. La famille Blackwood possédait une certaine notoriété et je ne souhaitais pas la salir par ma simple présence ici. Je m'intéressais un instant à Oksana, la démarche sûre et ses cheveux bleu azur qui dansaient au rythme de sa démarche, et couverts de quelques flocons. Quel personnage mystérieux. Pour briser le silence et me montrer amical, je lui demandais :

    « Qu'est ce que vous faîtes dans le coin si tard ? Enfin, je ne veux pas avoir l'air menaçant ou quoique ce soit !» me rattrapais-je rapidement en réalisant mon erreur. «C'est juste que...vous l'avez dit vous même...c'est un peu dangereux ici.»

    Je m'empêtrais un peu dans mes mots. Je savais que je devais faire attention à ce que je disais pour que mes intentions ne soient pas mal interprétées. Et la dernière chose que je voulais, c'est que a bienfaitrice pense que je souhaitais la menacer ou la draguer alors que j'étais vraiment et sincèrement curieux.



    Spoiler:

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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptySam 22 Fév 2014 - 22:01

Pimpante, elle avançait d'une démarche sûre, presque dansante; on aurait cru voir une enfant se sentant en toute sécurité. Pourtant, elle n'était ni enfant, ni en sécurité Mais cette attitude avait tendance à dérouter autrui, ce qui, généralement, pouvait soit te donner un avantage, soit te sauver la mise. Alors elle continuait d'agir de façon complètement en décalage avec son milieu et ses actes, elle continuait d'avoir l'air d'une gamine enjouée, qui vous regardait avec cet oeil vif et amusé. Pourtant, on pouvait, si l'on s'y concentrait un minimum, voir le sérieux qui brillait dans sa rétine, cette lumière de lucidité, peut être même de maturité impressionnant. Ce que voyez seulement ses employeurs, en général. Ou en d'autres cas que je n'ai pas particulièrement envie de détailler sur l'instant. Mais, pour faire simple, disons qu'elle gardait cette attitude en toute circonstance. Trottinant joyeusement dans les rues sombres et crasseuses, elle tendait l'oreille à l'affût de tout, et par conséquent, prêta une attention médiocre -mais suffisante, dirons nous- au jeune homme qu'elle guidait en ces terres hostiles. Elle pourrait se reconvertir là dedans, tiens : guide touristique dans les endroits craignos... Incongru... Il lui sembla d'ailleurs qu'il lui avait demandé si cela ne la dérangeait pas, ou quelque chose du genre, mais elle était déjà dans sa lancée, alors...

?? C'est vraiment gentil à vous ..euh Oksana. Je m'appelle Bertram au fait.

Lui lançant un grand sourire par dessus son épaule, elle lui envoya un clin d'oeil et continua d'avancer. Ouais, elle avait vraiment l'allure de quelqu'un de sociable et en qui on pouvait avoir toute confiance, comme ça; or, elle en était plutôt éloignée. Oksana était plus enfant sauvage que jeune femme civilisée. Mais, sans vraiment mettre de nom ou de formule là dessus, elle eut envie de l'aider. Surement sa bonne humeur. Elle avait eu envie d'effectuer une bonne action, depuis le temps... Et puis bon. Quoi qu'elle put en dire, elle restait quelqu'un malmené par la vie, qui aurait cent fois préféré être une petite princesse gâtée, ou seulement une gamine aimée par ses parents que celle qu'elle était à l'heure actuelle. Le matin, elle se regardait dans son miroir brisé, son regard las puis se levait et acceptait. La vie, c'est comme une grande roue. Et elle l'acceptait. Elle se battait pour vivre, c'est tout. Et qui, hein, qui pourrait le lui reprocher franchement ?

Posant un doigt sur la lèvre inférieure rosée, elle leva légèrement le regard, faisant ainsi mine de réfléchir, renvoyant l'image d'une grosse cruche, au passage, avec un air ahuri. Elle n'en restait pas moins sur ses gardes; un jour, à jouer de la sorte, elle se ferait massacrer. M'enfin. Là n'était pas la question.

Oksy Bertraaaam... Ca me dit un truc... Un dessin animé, je crois ! Ça te gêne si je t'appelles Bertie ?

Toi. Elle le tutoyais. Il fallait dire, aussi, qu'elle vouvoyait rarement autrui -à part, encore une fois, ses possibles employeurs ou personnes bien trop dangereuses pour elle. Il ne fallait pas pousser trop loin, non plus. Virage. Elle connaissait les lieux parfaitement, évitait les marches et décalages de terrain sans la moindre difficulté, alertant Bertie, donc, des quelques obstacles à éviter. Histoire de pas se ramasser comme un imbécile. Il s'agissait surement du pire endroit pour cela... Apercevant quelques junkies, elle fit la moue -ce n'était surement pas trois camés qui allaient les aider. Elle souffla, un peu dépitée, puis retrouva vite son sourire et continua sa recherche. Elle ne lui parlait pas vraiment; disons qu'elle n'avait pas l'habitude de ce genre de situation, ni comment se comporter, que dire. Bien qu'elle avait franchement l'habitude de parler pour rien dire -cela agaçait, et il fallait croire qu'elle y avait prit goût-, là, elle ne savait pas trop quoi sortir. Disons que sa culture se limitait au violoncelle. Et aux multiples façons de tuer un hommes, de le torturer, de le faire parler, de le traquer et tout une horde de petits détails agréables encore. Autant dire, mieux valait qu'elle la boucle. Il n'avait pas l'air de la considérer comme un ennemi, ou bien simplement une personne suspecte, pour le moment. Étrangement, elle avait envie que cela dure. Bien qu'elle en doutait : quelqu'un de respectable, comme elle le lui avait plus ou moins rappelé, n'avait rien à faire dans un endroit pareil. Donc forcément, cela ne dura guère.

Bertram Qu'est ce que vous faîtes dans le coin si tard ? Enfin, je ne veux pas avoir l'air menaçant ou quoique ce soit !

Elle s'arrêta. Tourna le visage vers lui. Le fixa. Et, disons le, elle respira carrément le danger, avec son regard de prédateur, de rapace, dardé sur lui. Encore et toujours, elle n'avait pas l'habitude d'agir en société; elle ne savait que se comporter en présence de gens comme elle, des criminels, des camés, et j'en passe, alors forcément... Bah face à ce pauvre Bertram, type civilisé perdu dans la jungle, elle n'agissait pas comme elle l'aurait dû. Elle ne cilla pas, ne cligna point des yeux -il fallait dire aussi qu'entre ces paroles et celles qui suivirent, il ne s'écoula que quelques secondes- et l'observa bafouiller, se reprendre, se rendant compte que ses propos pouvaient être interprétés de façon étrange et... Pas nette. Quoi que, mine de rien, elle doutait d'une possible défaite face à lui. Grand, et peut être plus imposant qu'elle, mais il n'en restait pas moins un civil à l'air un peu badaud et elle, un bulldozer. Non, ce n'était pas tant cela qui l'avait piqué au vif; juste qu'elle su, elle su qu'il avait des doutes à son sujet. Ce qui était normal. Mais on parle d'Oksana, là... Alors, normal ou non, elle le prit très, très mal.

Bertram C'est juste que...vous l'avez dit vous même...c'est un peu dangereux ici.

Elle fronça les sourcils, gonfla un peu les joues, boudeuse. Elle n'avait franchement pas envie de lui répondre. Mais franchement, franchement pas. Reculant de quelques pas, elle se tourna face à lui, et lui sourit paisiblement -sauf que son sourire paisible, là, il faisait plus peur qu'autre chose, en fait. Hmm... Non, Oksana, ce n'est pas ainsi qu'on s'y prend. Elle se lança dans une explication qui lui resta dans la gorge et ouvrit de grands yeux. Une montagne se tenait juste derrière le jeune homme, et elle devint un peu pâle, subitement. Seule, elle aurait largement pu se défendre; mais là, il y avait Bertram. Et sans savoir pourquoi, elle n'avait juste pas envie de lui montrer à quel point elle pouvait être monstrueuse. Rapide et fluide, elle s'interposa et lui aboya quelque chose comme "Qu'est-ce' tu veux ?", mais fut pour le moins déçue du résultat; pas impressionné pour un sou par cette gamine aux couleur vive, il la bouscula violemment et... Les racketta, écoute. Sortant un couteau de sa veste, il les en menaça.

Blasée. Elle se sentait juste blasée. Il leur demanda leur pognon, et bla bla bla... Alors, elle eut la réaction la plus logique du monde : elle baissa la tête, et elle fonça. Comme les taureaux. Se prenant ainsi une Herculette dans le bide, le type recula de quelques pas, toussotant, et Oksana eut juste le temps d'attraper Bertram, de gueuler "COURS" et de s'activer à son tour. Là, ils coururent pendant un moment avant de s'écrouler dans un ruelle, un peu plus loin, haletant comme jamais.

Oksy Pu...Taiiiiiiiiin... J'en... Peux plus... Pfiuuuuuuu...

Se mettant à rire nerveusement, elle s'adossa à un mur dont on voyait à présent les brique dénudée, elle lui lança un sourire un peu tordu, un peu complètement épuisé. Appuyant son crâne contre le mur, la tête haute, elle baissa les paupières et se rappela de ce qui avait précédé cette course poursuite -et dire que d'ordinaire, c'était elle, qui coursait les autres... A méditer.

Oksy Pour répondre... A ta question, j'ai pas trop le choix. Disons que ma vie est aussi chaotique que cet endroit. Et que je vis comme je peux. Donc je fais parti de ces gens là. Content ?

Elle le fixa, un rien désabusée et déçue, émue et honteuse aussi. Elle n'avait surement pas l'habitude de tenir de tels propos, et encore moins face au premier inconnu. Là encore, elle n'aurait su dire pourquoi. Surement parce qu'il était le premier type "normal" qu'elle croisait depuis... Depuis... Depuis quand, au juste ?

Oksy Et comme tu viens de le voir, mieux vaut qu'on reste ensemble jusqu'à ce que je te guide hors de ce coin. Pour le type que tu cherches, je pense qu'il serait ppréférable de redescendre sur le quartier des putes. Elles savent plus de choses que quelques camés...

A condition, bien sûr, que tu sois toujours partant.
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HRP | Je suis DESOLEE de mon retard.... ENORME. QQ J’essaierais d'être plus rapide à l'avenir, seulement, en terminale, j'ai des moments... Intenses de travail. Pardon. TT"
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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyMar 25 Fév 2014 - 15:39


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Elle avait un drôle de nom mon guide,  un drôle de nom pour coller avec une drôle de personne, une  jeune femme qui agissait comme une gamine innocente alors qu'elle guidait mes pas dans les pires recoins de Froënbourg, qu'elle connaissait comme sa poche. Je l'observais marcher nonchalamment, avec insouciance alors que chaque pas devenait de plus en plus pénible pour moi.

Quand je lui donnais mon prénom, elle y repéra une sorte d'allusion. Ironiquement j'avais perçu la même chose avec le sien, le problème étant qu'on ne dit pas à une jeune fille : tiens ton prénom me rappelle vaguement celui d'une actrice porno.  C'était pas la peine de le dire, ça l'aurait vexé et honnêtement il valait mieux ne pas nous fâcher.  Elle me trouva aussitôt ce surnom que je connaissais déjà et que mon frère avait l'habitude d'utiliser pour me casser les pieds. Bertie. Je le déteste. On dirait un nom de fille. Bertie, Berta,tout ça... Et pourtant tout le monde pensait que j'aimerai ce genre de petit surnom affectueux - et ils se trompaient lourdement. Porter un nom pareil c'était déjà suffisamment ringard, je n'avais pas besoin qu'on en rajouter une couche.

Ce fut donc un peu embêté que je lui disais :

«Euh...en fait je préfère Bertram, si ça ne vous dérange pas. »    


Ou alors qu'elle ne m'appelle pas, c'était également une option.

Nous passions dans une ruelle infestée de junkies qui restaient là, tremblant ( de froid ou de manque ) d'autres, une seringue sale injectées dans le bras. Je les apercevais et je détournais le regard. Je n'aimais pas voir ce genre de choses c'est vrai, mais j'aurai aimé les aider...Ces pauvres âmes abandonnées... Certaines n'étaient déjà plus lucides. Je ne savais pas qu'il y avait autant de gens comme ça à Froënbourg. Je prenais conscience de mon statut et de mon aveuglement. Je ne connaissais rien à ce milieu underground...Parfois évidemment nous nous croisons à l'hôpital. Overdose, coups de poignards et compagnie mais on reste tout de même...très loin de cette réalité.

Mon guide restait silencieuse, un silence qui me gênait un peu, même si j'ignorais comment le combler efficacement. Je faisais une tentative maladroite qui une fois de plus me mit dans l'embarras, bafouillant comme un idiot. Mais j'avais perçu son regard glacial et perçant. Elle était sans doute plus dangereuse qu'il n'y paraissait. Et ce n'était pas étonnant, s'il elle vivait ici, elle avait du apprendre à se défendre et surtout à intimider - ce qui fonctionnait très bien sur moi et me faisait perdre le peu de moyen que j'avais.

La suite des évènements se passa très rapidement et reste assez floue dans ma pauvre tête. Je l'ai vu ouvrir la bouche pour me répondre fixer  quelque chose derrière moi. Je suivais son regard qui rencontrait une armoire à glace, un type vraiment louche avec un sourire aux dents très sales qui ne vous inspire pas du tout confiance. Moi j'aurai simplement dégagé de son chemin, quitte à fuir dissimulé par mes pouvoirs, mais tétanisé par cette apparition, je ne faisais rien. Oksana s'avança comme une lionne et tint tête à l'individu. Ce dernier se montra beaucoup plus convaincant en dégainant une lame crantée. Mon regard glissa sur la lame et un frisson d'effroi me parcourut.
C'est là que j'ai rien compris.

Ma charmante guide aux couette turquoise et aux yeux glacés lui fonça dedans la tête la première. Littéralement. Tête baissée. Si, si, je vous jure. Moi j'ai assisté à ça, complètement abasourdi.  J'ai vu le mec reculer avant de me faire brutalement tiré par la demoiselle et de la suivre autant que je pouvais en courant. Je ne sais pas si c'est parce que je suis vieux, ou à cause du manque de sang, mais c'était la course la plus éprouvante de ma vie. Elle m'a entraîné rapidement dans un dédale de rues et de ruelles que je ne retenais pas, avant de s'arrêter quelque part pour reprendre notre souffle.
Si ce n'était pas pour elle, je serai peut-être un cadavre au milieu du ruelle à présent.

Une main sur les côtes, j'essayais de me remettre d'un point de côté, mon souffle haletant se transformant en fine buée pendant qu'elle éclata d'un rire nerveux. Je ne riais pas mais je lui lançais un regard compatissant. Elle avait eu peur aussi. Et pourtant....quelle énergie...C'était grâce à elle que nous étions sains et saufs.

« Huff....T-tout va bien ? ... Tu n'es pas blessée ?  »   demandais-je, inquiet.

Et quand elle avait retrouvé son souffle, elle répondit enfin à ma question, question que j'avais sincèrement oublié avec tout ce qui venait de se passer.

«  Pour répondre... A ta question, j'ai pas trop le choix. Disons que ma vie est aussi chaotique que cet endroit. Et que je vis comme je peux. Donc je fais partie de ces gens là. Content ?»    

Drôle de question, comment aurais-je pu être "content" ? Je frottais machinalement la manche du manteau par lequel elle m'avait attrapé et je sentais la sueur sur ma nuque, causée par la course et le stress se refroidir.  Et je ne sais pas pourquoi, mais je ne la croyais pas. Elle vivait parmi eux. Elle connaissait leurs routines, leurs chemins, Oksana, jeune fille des rues. Mais pourtant, elle était différente. Elle m'avait aidé, elle n'avait pas essayé de m'enfoncer, de me mettre à son niveau comme les autres personnes que j'avais rencontré. Mais peut-être que j'avais tort et que je n'aurai pas du lui faire confiance.

Ca je ne pouvais pas encore le savoir.

Et pourtant j'avais l'impression qu'elle avait dit cela comme une provocation. Pour se montrer forte.  Mais je le voyais dans ses yeux, l'émotion, la solitude, la honte. Non, pour moi elle ne faisait pas vraiment partie de ces gens-là. Alors je la regardais en retour, compatissant.  

Tu peux t'élever au dessus de ça. Tu vaux mieux que ça.

C'était sans doute l'adrénaline causé par le danger, la course et tout ça, mais j'avais l'impression de me sentir plus proche d'elle, plus proche d'une sorte de compréhension mutuelle.  

« Hmmm....Pourtant vous venez de foutre un coup de boule  à " un de ces gens là" et vous m'avez sauvé la vie...donc ... merci.»   J'esquissais un sourire. «Par contre si vous comptez me racketter ou me faire les poches, faîtes-le tout de suite, c'est le moment. Je ne me défendrai pas. »   ajoutais-je pour plaisanter.


Mais ce n'était pas le moment de divaguer. De retour au choses sérieuses, mon guide suggéra de retourner dans l'avenue des pute et leur poser des questions. Je poussais un long soupir et je la suivais machinalement, avec les jambes endolories et mes pieds engourdis.

«J'ai déjà essayé....»   soupirais-je, défaitiste avant de préciser, un peu embarrassé. « Je veux dire leur poser des questions ! Ca n'a mené à rien.»  

Mais qui sait peut-être qu'Oksana connaissait les ficelles et qu'elle pourrait leur délier la langue, si toutefois elles savaient quelque chose. Je la suivais dans la neige pour arriver dans cette rue bordées de néons aux couleurs criardes, de femmes à peine vêtues et aguicheuses et d'hommes désespérés. Certains établissements disposaient leurs employées dans des vitrines, qui n'hésitaient pas à montrer leur atouts pour appâter le client. Oui nous étions dans le bon quartier. Je regardais aux alentours mal à l'aise et je croisais les bras, tentant de poser une question à l'une d'entre elle qui se trouvait pas loin. Manque de bol,elle ne savait rien et  elle essaya juste de me convaincre à toucher la marchandise, ce que je refusais poliment avant de reculer dans un endroit moins bondé, avec mon guide.

«Alors...est-ce que vous avez peut-être une autre méthode à me suggérer ? »  

J'étais déjà hésitant à parler à ces femmes , mais alors en sa présence... Mon moral retomba en dessous de zéro.

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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyMer 19 Mar 2014 - 19:37


Essoufflée, Oksana lança un regard vers le firmament et ferma quelques secondes les paupières pour se reprendre. Elle n'avait pas vraiment réfléchi et ce, pour absolument rien, de ses actes et paroles depuis les cinq dernières minutes. Du mode taureau, à la course poursuite, en passant par son explication évasive sur sa présence en ces lieux... Quelques peu hostiles. Rouvrant les yeux, elle se décida à ne plus flancher. Il fallait dire qu'elle trouvait son propre comportement pitoyable. Elle se reprit en main et remit sa carapace d'indifférence et d'ignorance enfantine. Alors qu'elle se lançait dans la direction opposée à la leur, Bertram -puisqu'il y tenait- la coupa dans son élan.
Bertie Hmmm....Pourtant vous venez de foutre un coup de boule  à " un de ces gens là" et vous m'avez sauvé la vie...donc ... merci.
Et un sourire à la con, un. Pourtant, Oksana fit une moue à la con, elle aussi, un tantinet rougissante. Elle n'avait pas particulièrement l'habitude qu'on lui dise "merci", pour tout dire. Se mettant à jouer avec un mèche d'une main, elle agita la seconde en précisant que "ce n'était vraiment rien". Elle se serait presque imaginée avec un sourire minable et ridicule, se demandant subitement si elle n'était justement pas en train de le faire. Et puis non. Une tête bizarre, mais pas un sourire béat ridicule. C'était déjà ça. Elle s'enfonçait. Il fallait qu'elle se reprenne. Vite. VITE. Avant que sa crédibilité ne fonde comme neige au soleil -surtout à ses propres yeux en fait.- Et bien sûr, il ne lui en laissa pas le temps. Ce type devenait chiant. Elle avait pas l'habitude d'être avec des gens marrants et humains. C'était chiant. Frustrant, surtout.
Bertie Par contre si vous comptez me racketter ou me faire les poches, faîtes-le tout de suite, c'est le moment. Je ne me défendrai pas.
Un grand sourire se dessina sur ses lèvres, se retenant de glousser de peu. En fait non, elle gloussa. Bon. Si elle se reprenait maintenant, c'est là qu'elle perdrait sa crédibilité. Restons cohérents. Il avait bien détendu l'atmosphère, mine de rien. Pourtant, elle n'arrivait pas totalement à se débarrasser de cette frustration, de ce mépris d'elle-même, mais aussi, étrangement, d'un certain ennui. De quoi, allez savoir. Alors elle se ressaisit, tourna vers lui et tenta d'être le plus désinvolte possible.
Oksy Et comme tu viens de le voir, mieux vaut qu'on reste ensemble jusqu'à ce que je te guide hors de ce coin. Pour le type que tu cherches, je pense qu'il serait ppréférable de redescendre sur le quartier des putes. Elles savent plus de choses que quelques camés...
Mais bien sûr, cela sonna faux. S'en rendant compte promptement, elle fit une moue équivoque, un peu ronchon, pas convaincue elle-même par sa réplique. T'es un putain de fake, Oksy. Depuis quand ce genre de pensées lui vrillaient-elles les tympans ? ...Cinq minutes ? Voir des types normaux, ce n'était pas pour lui réussir, visiblement. Elle avait l'impression d'être à côté de la plaque, mais... Vraiment. Pas volontairement. D'être loin, tellement loin du vrai, de celle qu'elle aurait dû être et, qui sait, était peut être. Ce genre de pensée, c'était chiant. Point. Elle voulait quitter tout ça ? Et bien ça serait pas demain la veille. Et puis merde, si elle en avait envie, elle y arriverait, point. Donc, elle ne devait pas en avoir envie.

Ou, comment se mentir à soi-même en trois minutes, méthode sponsorisée par Oksana. BREF. Bertram n'en restait pas moins marrant, et il n'était pas question de se morfondre -déjà, cela ne lui ressemblait pas, en suite, cela n'avait absolument aucun intérêt. Elle se rendit donc tout juste compte qu'il lui répondit, et lança un regard dans sa direction.
Bertie J'ai déjà essayé.... Oksana le fixa et haussa un sourcil. Je veux dire leur poser des questions ! Ca n'a mené à rien.
Cette fois, elle sourit franchement, amusée. Il avait le don pour faire des sous-entendus, de tenir des propos suspects sans même le vouloir. Ouais, ok, fallait l'avouer : c'était drôle à voir. Sautillant sur le trajet, elle haussa les épaules.
Oksy Tu leur sauve pas régulièrement les miches. J'en ai aidé quelques unes. Si elles ont vu quelque chose, il ne devrait pas y avoir de problème.
Elle lui fit un autre clin d’œil puis ralenti la cadence. Les lueurs des néons se reflétaient sur le goudron enneigé et sale de la ruelle, les rires, les voix, les échos se répercutaient autour d'eux. Débouchant sur l'avenue, Oksy souffla. Ce type était décidément difficile à trouver. Cela prenait du temps. Et le temps, c'est de l'argent. Allons, allons. On parle de social, là. Ca te change. Quelques filles discutaient entre elles en grillant une clope, attendant les clients, d'autres y travaillaient, et j'en passe. Elle survola du regard les lieux, à la recherche d'une qui lui parlerait volontiers -qui lui était redevable, en somme. Elle entendit derrière elle Bertram se faire remarquer, avec tout un lot de propositions et ne put s'empêcher de sourire. Il était vraiment un peu coincé, ou c'était sa présence qui le gênait ? C'était meugnooon... M'enfin cela ne la gênerait guère. A l'écart de cette masse humain difforme, il lui lança, un peu agité et surtout, peut être un rien désabusé :
Bertie Alors...est-ce que vous avez peut-être une autre méthode à me suggérer ?
Elle leva le menton, désignant une jeune femme à la perruque rose un peu à l'écart, remontant sa jarretière en dentelle.
Oksy C'est Camille. Elle devrait nous aider. Viens.
S'approchant de la dénommée Camille, elle entama la conversation. Quelques mots brefs, des regards insistants sur Bertram. Oksy sourit.
Oksy Bertram. Oui, je sais, à croquer. Donc, un grand type, ch'veux longs châtains, un bandeau sur l’œil. Tu l'as vu dans le coin ?
"A croquer", hein. Restons corrects. Et puis bon, elle voyait bien que mademoiselle craquait sur Bertram. Il fallait croire qu'Oksana était asexuée. Elle avait pas percuté qu'il puisse plaire, en fait. Camille, le regard électrique, sourit.
Oksy Hmmm c'est possible... Elle lança un regard plus insistant au jeune homme et Oksana se racla la gorge. Oooh c'est bon, c'est bon... J'lai p't'être vu. Elle agita la main vers un des bars. Là-bas. Mais... Pas intéressé, c'est sûr ?
Oksana se retint de rire et lui tapa gentiment l'épaule.
Oksy Thanks'. J'te revaudrait ça.
Puis elle s'éloigna et regarda le jeune homme.
Oksy ...Suffit de savoir à qui demander. Donc. C'est toi qui voit. On va voir ? Je tiens à préciser qu'il y est peut être plus, hein...
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MessageSujet: Re: Downtown late at night Downtown late at night  EmptyMar 1 Avr 2014 - 15:26


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Maintenant que j'y pense...Je n'avais jamais ressenti a avant. Enfin si mais.... pas à  cause de moi. L'adrénaline, le sentiment d'être en danger...En général, c'était mon lien avec Logan qui me permettait de le ressentir - je ne m'étais jamais retrouvé dans ce genre de situation. C'était... différent d'en faire l'expérience par soi-même.

Une seule chose était sûre, c'est que je devais ma survie à mon précieux guide qui osa quelques sourires  qui me paraissaient plus sincères alors que je la remerciais. Elle se laissa aller à un éclat de rire. Un drôle d'éclat de rire, encore un peu rouillé. Elle était un peu étrange mon guide. Elle savait être sérieuse mais d'une certaine façon...elle  avait cette façon d'agir.. un peu gamine. Et pourtant, elle savait ce qu'elle faisait, elle avait l'expérience de ce genre d'endroit sombre. Oui, elle était vraiment étrange, mon guide...

Comme elle le suggérait, je la suivais de près jusqu'à ce que nous atteignions le quartier des putes. Je n'étais pas convaincu. J'avais déjà essayer de leur poser des questions et je n'avais rien obtenu d'intéressant. En revanche, Oksana disposait de plus de ressources que moi. Apparemment elle leur avait déjà sauvé la vie. Cela ne m'étonnait pas. Je ne sais pas comment elle a fait pour faire reculer ce type mais...;c'était impressionnant. Elle ne perdait pas son sang-froid...Pour quelqu'un qui traîne dans les bas-quartiers, elle ressemblait davantage à une sorte de super-héroïne qu'à un dealer.

Donc....elle fait ça souvent.. ? "Sauver les miches" des gens ?

Elle désigna une certaine Camille du menton. Je la suivais docilement comme un petit chien, conscient que ma présence attirait les regards de ces marchandes du sexe. En même temps, pas étonnant...Je devais avoir la tête du client. Perdu, un rien désespéré, timide...Mon regard croisa les iris vifs de la dénommée Camille. Je ne pouvais pas m'empêcher de remarquer cette perruque rose vive, me demandant si vraiment certains hommes cherchaient ce genre de choses en particulier.

Je laissais Oksana mener a conversation. Elle en savait plus que moi. Elle connaissait le langage de cet endroit, pas moi. La dénommée Camille - ce que je devine n'étais pas son vrai prénom - me lançait des regards insistants et moi, je baissais les yeux, mal à l'aise, incapable de soutenir son regard sans rougir.  Je devais avoir l'air pitoyable, les yeux baissés, se cachant derrière Oksana.

Et comme je devais m'y attendre, le résultat fut différent cette fois, uniquement grâce à elle. La dénommée Camille nous avait indiqué une direction, vers un bar. Je suivais Oksana de quelques pas, regardant mes pieds avant de m'arrêter.


« Non...    »    

Je faisais quoi ? Traîner ici, dans les bas quartiers à la recherche de quoi ? Entre moi et le bar en question, j'avais l'impression qu'il n'y avait pas quelques mètres, mais des milliers de kilomètres. J'avais oublié ce que j'étais venu chercher ici. Mon frère n'est pas là. Je le sais. Je le sens. Il revient à la maison. Je dois retourner chez moi.

Et puis même...Ne savais-je pas déjà ce que j'allais trouver derrière cette porte ? De l'alcool, de la drogue, des femmes, peut-être même des jeux de hasard. A quoi bon aller vérifier ? A quoi bon découvrir ce qu'il me cachait ? Il avait des raisons pour le faire et maintenant je commençait à les comprendre. Si je poussais cette porte, j'aurai des certitudes. Je ne le regarderai plus jamais de la même façon.  Comment pourrais-je continuer de le supporter en connaissant les plus sombres recoins de sa personnalité ? Est-ce qu'il pourrait continuer en affrontant mon regard déçu et dégouté ? Après tout j'étais le seul qui ne le traitait pas comme un monstre...


« Je...Je suis désolé mais je ne peux pas. C'était un idée stupide de toute façon....  »    

Je déglutissais difficilement. Je savais de quoi j'avais l'air. Alors je me reprenais un peu.

« Je suis désolé de vous avoir fait perdre votre temps.»

Je ne pouvais décemment pas la laisser là, sans rien après tout le mal qu'elle s'était donné pour m'aider. Je devais vraiment avoir l'air d'un gamin capricieux, d'une girouette.  Je cherchais dans ma poche et je trouvais mon portefeuille, j'en vidais une bonne partie et je lui tendais.


«S'il vous plaît, prenez ça. En guise de dédommagement. J'insiste.»    

En y réfléchissant c'était peut-être ce dont elle avait le plus besoin. De l'argent. Elle pourrait l'économiser ou s'acheter ce dont elle avait envie. J'aurai aimé faire plus, mais mes possibilités restaient limitées. J'aurai aimé l'aider davantage. Le sentiment s'amplifiait. Ce n'était pas un ordre direct, ni une voix dans ma tête. C'était un pressentiment qui pressait ma poitrine dans un étau. Je devais partir. Je devais rentrer chez moi. Le plus vite, immédiatement.

«Je travaille comme infirmier à l'hôpital Blackwood. Donc, si vous avez besoin de quoique ce soit...Vous connaissez mon prénom, ça devrait suffire..ah...je... »    

Le sentiment s'amplifiait. Ce n'était pas un ordre direct, ni une voix dans ma tête. C'était un pressentiment.

« Je dois vraiment partir. Merci pour votre aide.»    

D'ici je pouvais retrouver mon chemin. Presque à contre-coeur et avec une mine désolée, je lui lançais un dernier regard avant de me précipiter vers l'avenue principale, courant dans la neige, le coeur battant. J'avais un mauvais pressentiment. Vraiment mauvais.

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