Takehiro, Astrid & Freya ”

"Green Love"

Elle le sent. Présence étouffante, présence d'un ancien temps. Il est celui qui a volé. Cet homme qui a côtoyé les mêmes lieux. Celui qui l'a insultée, blâmée pour des vices bien moindres par rapport aux siens. L'Amour face à la Ruse ; son regard perce et son sourire est lame rouvrant les plaies du passé ... UN INQUIÉTANT MESSAGE La résidence de Marina était baignée du soleil des saisons chaudes. Implacable, avide de lécher et brûler les peaux des rayons au combien plus vieux que n'importe lequel des dieux le représentant. Sans doute en est-il un, lui aussi. Un silencieux divin, n'ouvrant ses lèvres de feu que lorsque que l'homme brise les règles fondamentales de cette terre. La baie vitrée luisait et l'on pouvait voir à l'extérieur les ombres des palmiers du jardin grandir, pendant que les plantes résistaient au climat étouffant. Personne n'était sorti ce jour là, car la fatigue guettait commerçants et habitants ; désert est la ville, tout comme ce salon la télévision était allumée, passant un disque au contenu de sons classiques et d'autres bien plus modernes, allant de la violente guitare électrique aux doucereuses mélodies romantiques. Les canapés étaient assaillis sur leurs coussins non pas des croupes de personnes, mais de papiers couverts de notes, de mots, de cahiers remplis de post-it et autres documents. Un souk digne d'un écrivain masculin, dirait-on. Mais non, il s'agissait bien d'une femme qui, un peu pressée, avait jeté il y a quelques minutes de cela son sac. Sac qui s'ouvrit dans la volée pour délivrer cette myriade de papiers ; était-ce un fantôme ? Loin de là, la demoiselle vivant dans cette résidence cosy à l'ambiance zen, remplie d'objets venant de chaque parcelle de ce monde, était bien là. Il suffisait de vous prendre pour le Petit Poucet et de suivre le chemin de vêtements vous menant jusqu'à un couloir, puis une porte coulissante. De vos doigts, vous attrapez l'encoche dans le bois et lentement faites glisser la barrière vous séparant de l'objet de votre recherche. La vapeur chaude glisse sur votre visage et lentement, à votre tour vous retirez chemisier, ce torque d'or valant cher malgré son design simple puis glisse votre jupe le long de vos cuisses à la peau bronzée. Vous la voyez derrière cet écran transparent où glisse une cascade de gouttes, caresser sa peau blanche que vous aimez tant embrasser ; elixir de jouvence cette fiole qui si on l'oublie une fois de trop vous tord de l'intérieur, vous oblige à vous griffer et à vous contrôler dans vos spasmes tel un drogué. Trois jours de bonheur, d'extase et de plaisir de chairs que vous pensiez connaître ; sauf avec elle elle que vous contemplez, adossée au vasque. Femme de toute beauté qui de ses doigts doux caresse chaque courbe de son être. Ses reins, son dos, sa croupe et sa poitrine ronde que vous aimez prendre dans vos mains. Et la vision de ces ébats nocturnes ou diurnes vous revient. Les cris que vous aviez échangés en vous adonnant aux caresses de désir, le sadisme léger définis par morsures et massages plus appuyés. Vous ne tenez plus. D'un pas franc, vous la rejoigniez dans la douche pour la prendre aux hanches et coller votre poitrine contre ce dos à la peau lisse. Vos doigts remontent jusque sous son menton tandis qu'elle vous fixe de ce sourire mystérieux et attirant ; et de nouveau, vous vous perdez Elles étaient dans le lit, deux amantes enlacées, l'une aux blancs cheveux et à la peau de neige éveillée, qui de ses doigts traçait les sillons du visage de cette femme africaine. Farah, femme d'affaires rencontrée par hasard lors d'une bute dans un restaurant. Un verre, deux verres, des passages de vie échangés et elles s'unirent fiévreusement sous une lune à demi cachée ; et le portable vibra Sourcils froncés, Freya alias Élise Duval, prit l'objet posé sur sa table de nuit dans le but de l'éteindre. Elle ne voulait pas que le travail vienne gâcher son dernier jour de repos. Mais elle n'en fit rien car la signature ne lui disait rien. Après tout, quand il est marqué "Inconnu" cela ne dit rien à personne. L'on se méfie même si l'on ouvre le message par simple élan de curiosité ; Quelqu'un que vous connaissez, un proche de vous, a été enlevé. Nous avons retrouvé ses traces aux alentours de la zone interdite. Faites attention lorsque vous irez aux souterrains. Le laboratoire se trouve au bout, il est probable que votre ami soit là-bas. Une sueur froide glisse le long du dos si parfait de la divine. Vu la qualité orthographique et la simplicité efficace du message, cela n'était pas une blague. D'un coup violent, son coeur frappa sa poitrine et sa main se plaqua contre sa bouche. Deux prénom lui vinrent à l'esprit. « Freyr » chuchota-t-elle Elle écarquille les yeux La surprise est flagrante, la peur et l'inquiétude un peu moins, sur son si beau visage. Chaque expression qui apparaît sur cette perfection aux lèvres rosées et aux grands yeux bleus d'océan, est un ode. Que faire ? Que faire quand on avait fuit pour ne pas blesser deux amours ? Devait-elle y aller ? Oui ... il le fallait. À bientôt Farah, lorsque tu te réveilleras, une chaleur sur ta joue et un mot posé sur ce coussin seront les souvenirs qui resteront de cette amante que l'on veut tous ... Things fall apart so easily; they break away at the seams and it seems this is the life I was fated to lead dreams dead in the water and you ought to let them pass I wanted something better than this; than a postmortem kiss and three months to miss you but it seems that's all I'm gonna get; it's best to forget ... Les pas se font rapides et le regard au bleu marin luit dans cet endroit peu lumineux et au combien peu accueillant. Son long manteau de cuir sur les épaules, sa robe rouge rétro agrémentée d'une simple ceinture noire à boucle d'argent, casquette sur la tête retenant ses longs cheveux blancs et cuissardes noires claquant de leur talon au sol, Freya avance, cherche. Elle cherche Ludwig et Freyr, le coeur battant. La zone interdite, elle la connaît depuis longtemps. L'Amour alors bohème et aventurière avait eu maintes occasions de s'y rendre et de scruter par courts laps de temps ce qu'il se passait ; sans doute l'avaient-ils remarqués "ils", ce sont ces personnes suspectes ainsi que des formes peu rassurantes. Jamais elle ne s'était aventurée aussi loin. Sauf aujourd'hui, car la belle des neiges s'inquiète pour ceux qu'elle aime. Ludwig ... Freyr Le second est son frère, l'amant à qui elle a tout donné sans jamais poser les barrières du mystère. Son amant, celui qui éveille en elle les sens les plus profonds de ce qu'elle représente. Au combien de fois Freya avait pu s'abandonner dans ces bras, avec cette passion enflammée qui l'étouffait presque, elle, l'Amour même. Puissant, enivrant. Il restera le seul. Mais depuis leur nouvelle rencontre dans cette herboristerie, la déesse apprécia l'être lié à son amant millénaire : Ludwig. Un passionné grandement maladroit, encore adolescent et inconstant. Fragile mais fort et fier de ses convictions. Rêveur et sensible. Tant de fois elle l'a contemplé et touché par légères caresses et baisers chauds via son pouvoir des âmes. Elle veut tout autant le protéger que son fier, brillant et bon vivant de frère ; Freya a donc fui Trancher était insupportable pour l'amour qu'elle porte. La femme se serait sentie salie et brisée, une nouvelle fois ;  tu es arrivée La déité se fige et frictionne activement de ses mains ses bras afin de retirer la poussière. Enfin, elle s'approche d'une porte où elle sent la présence d'autres divins. Ils pleurent, souffrent et d'autres dorment, encore à l'état de statuettes sans nul doute ; quelqu'un approche et elle se recule, pétrifiée. Cette aura, jamais elle ne l'a oubliée. Ruse, malice mal placée, il est sa némésis : Loki CACHE-TOI L'écrivaine bohème se méfie et couvre son visage en partie de son écharpe rouge, cachant aussi ses yeux sous les verres de ses lunettes de travail. Ce qu'elle voit ensuite la stupéfait. Une jeune femme passe. Blonde, avec une expression de visage invitant au détachement. Elle est noyée dans un profond ennui, mais elle est belle. Il y a une certaine force qui émane de ce corps et attire la déesse. Une chose est sûr : Loki est bloqué dans un hôte qui n'est pas masculin ; Freya a envie de rire mais se retient par respect pour le dieu qu'il reste et par politesse, envers cet hôte singulier. Sans le remarquer, norsk s'approche d'elle et l'appelle par réflexe « L ... Excusez moi, mademoiselle ? Vous avez aussi reçu un message ? » demande-t-elle L'Amour universel reste pour le moment caché et sent des âmes s'agiter dans ces souterrains. Des alertes, des cris et enfin l'une d'elle qui s'approche de la déesse pour lui parler d'un ton paniqué « Quelqu'un de mauvais approche ! Mauvais ! Vous devez partir guide !   - Partir ? Quelque chose de mauvais ? - Il arrive ! Il a touché à votre sang » La divine sent son coeur se soulever. Son sang ? ! Freyr, l'agresseur de Freyr arrive ? ! Et l'esprit disparut, laissant une Freya surprise, face à une inconnue qui a dû prendre son changement de ton et de paroles pour un acte de schizophrénie avancé. Il est vrai que voir une fille aux yeux océan, pupilles rétractées au maximum qui parle de deux voix différentes doit faire peur. Mais au moins, la déesse sait. Quelque chose, ce "il" a touché Freyr et serait sans nul doute son futur agresseur ou bien celui à qui elle va pouvoir demander des réponses. LA VÉRITÉ EST PROCHE

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Évidence. Les pas foulent lentement ce sol souillé par le crime tandis que s'accumulent les preuves. La déesse reste sur ses gardes et observe les deux protagonistes. Loki ne semble pas l'avoir reconnue et l'inconnu à lunettes à l'air si fermé ... l'ignore complètement. Freya n'avait plus son pouvoir d'empathie mais son sens n'en reste pas moins activé. L'âme a tord comme elle a raison car cet homme porte un lourd tribut mais ne le renie pas. Il court vers ses fautes pour mieux les réparer ; une âme qui n'est en rien vengeresse La norsk s'avance d'elle-même comme poussée par une force étrange. Sa longue et fine main se tend, étirant les doigts pour mieux les refermer sur cette blanche main masculine. L'Amour ne peut le laisser partir. Elle veut savoir. Il est le seul gardien de la vérité, l'âme l'a dit, même si tel les pythies, elle s'est emparée du corps pour ne dire qu'une moitié de vérité. « S'il vous plaît, ne partez pas ... » Son regard se fait assurément sérieux alors qu'elle fixe celui qui ne s'occupe que de son détecteur. Pas une requête, mais un simple conseil dit à demi mot. Tel est la sagesse du dieu aimant face à l'humain en danger. Prévenir, mais ne pas dévoiler toute la vérité. Ses doigts se serrent donc sur ce poignet sans être non plus gage de prison. Même si au contact de cette peau, elle sent un malaise monter en elle, monter jusqu'à prendre en un étau étouffant sa gorge. Quand soudain ... UN HOMME FRACASSE LA PORTE Le bruit fait tressauter de tout son long la jeune femme, sans qu'un cri ne sorte de sa gorge. Non elle n'a pas peur de ce bruit ... il est commun à toute chose qu'elle a pu voir en étant valkyrie. Ce son a l'odeur de la mort, ses râles et vibrations percent les coeurs les plus faibles pour mieux les faire ployer lorsque viendra la vraie sentence. Les iris bleus se tournent donc vers la source du bruit, se détachant ainsi de l'inconnu aux cheveux sombres, sans pour autant rompre le contact main poignet ; titubant, la première victime arrive quelque ne va pas ... tu les sens assurément, n'est-ce pas Freya ? « Fu....yez... il... il... ...aargh... rrrh... kkh.... il va.. tous nous TUER ! » « Freyr ... » C'est le mot qui s'échappe de ses lèvres empruntes d'amour et de compassion. Le prénom d'un frère qu'on lui avait enlevé sans que celui-ci ne puisse refuser. Et qui maintenant partage sa destinée avec un être bon dans le fond, mais aussi perdu que peut l'être un dieu éveillé. Un dieu comme Poséïdon ... Sans un mot, sans autre pensée, alors que l'âme s'échappe dans un éclat violent qu'image un hurlement, la déesse de l'Amour relâche lentement ce poignet pour s'avancer vers ce corps inerte ; pauvre âme qui pouvait-il être ? Elle s'agenouille et trace de ses doigts les contours du visage de l'endormi à jamais. Lentement les doigts décontractent ces muscles encore tendres pour leur enlever toute expression de douleur et de peur. Et une goutte tombe sur la peau, une unique aux reflets dorés tandis que résonne un chuchotement Release me from this mysterious waiting the stars are falling; the wind is blowing. Finally I can hold you in my arms. Two hearts beating together. Believe me that my heart has never-change waiting a thousand year, You have my promise No matter how many cold winter have passed I will never let you go. On ne peut que prendre en considération cette peine pour apaiser une âme à jamais montée, qu'elle soit humaine ou supposée immortelle. Alors prier pour elle comme l'on chanterait pour rassurer un être est la deuxième chose que l'on peut accorder, en plus d'en garder le souvenir. Mais ... si cette âme est perdue, cela veut dire que son amour éternel peut aussi l'être ; Le visage mélancolique de Freya se relève pour fixer plus particulièrement le jeune homme que l'hôte de Loki. « Vous êtes celui qui m'a envoyé ce message non ? pour me dire que Ludwig et Freyr sont en danger ... » L'Amour ne fait que supposer, bien que sa question puisse paraître rhétorique. Ce qu'elle veut, c'est qu'à présent il parle, les renseigne. Pourquoi cet homme, nommé Mad Scientist en veut-il autant aux dieux ? Comment se fait-il qu'à nouveau, on veuille faire du mal à son frère, à cette personne qui peut elle seule la comprendre ? Tant de questions, si peu de réponses ... et pourtant, la déesse continue d'étreindre ce corps comme s'il s'agissait de son propre amant. Belle elle l'est dans sa tristesse et sa perdition. Calme, douce, mais confuse est la blanche femme ; il faut que pour une fois, elle s'allie à Loki M'ENTENDS-TU LOKI ? JE SUIS CELLE QUE TU DÉTESTES « Loki ... tu me reconnais n'est-ce pas ? » chuchota-t-elle Son aura se dégage à faible puissance Mais bien assez pour que Loki reconnaisse indubitablement cette consoeur qu'il a si souvent humiliée. Consoeur qui ne lui en veut en rien, car comme les autres dieux, sa sagesse n'est pas infinie et ses faiblesses sont aussi sa force. Leurs regards se mêlent et un silence règne jusqu'à ce de nouveau la déesse prenne la parole. « Les hôtes, comme les dieux sont en danger car l'homme cherche à obtenir ce qu'il ne peut avoir de plein gré. Ne voulez-vous pas vous deux les aider, et pour vous sauver, et sauver ceux que vous aimez ... ? » Paroles sages, empreintes pures sorties d'un coeur qui jamais n'a failli malgré les nombreuses blessures que la destinée lui a infligé. Il s'est grandit et essaie encore dans ce monde nouveau de rappeler que l'homme n'a en rien changé, malgré sa technologie, malgré ses soi disant nouveaux idéaux. L'AMOUR EST SAGESSE, IL NE PEUT LAISSER EN PERDITION L'HOMME. MÊME SI À PRÉSENT EN MAJORITÉ CELUI-CI PRÉFÈRE LAISSER SOUFFRIR

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Nier pour mieux survivre. Telle est la nouvelle loi que l'homme s'impose en ce monde bien changé, ne croyant plus qu'en lui ... plutôt qu'en ceux qui avaient tout donné. Les dieux pour eux n'existent qu'en tant que chair à canon dans ces souterrains. On use et abuse de leurs pouvoirs, afin d'être plus forts que les créateurs ; pourquoi tant d'égoïsme ? Pourquoi tant de solitude ? Cet homme de stature droite, de regard froid et distant. On sent en lui cette solitude qu'il s'impose dans son propre égoïsme. Il connaît Freyr et Ludwig, tu l'as senti dans les légères contractions de sa main. Lui qui s'est agité faiblement pour eux, ne veut pas de ton aide et celle de Loki. Malgré ce nouveau rejet, toi déesse de l'Amour, tu t'avances vers cet homme et le reprend à la main, en joignant tes doigts aux siens délicatement, en un signe de paix. Cela peut paraître pour l'humain moderne comme une forme de harcèlement, mais en ton temps, il signifiait calme et sérénité. Amour serre cette main qui légèrement tremble sous ce contrôle énorme et fronce son regard. Fière femme, mais dont le regard bleuté ne brille que de bonté ; ce n'est pas elle, l'ennemie « Écoutez ... quel que soit votre nom, ou votre lien avec Freyr et Ludwig ... je veux vous aider. Ils sont précieux à mes yeux. Freyr est la seule personne qui m'a jamais comprise, à part aussi ... Od, mon mari. Freyr est mon frère et je tiens autant à son hôte, Ludwig, que lui. » Si vous ne vous alliez pas, vous étiez perdus, que ce soit le fringuant et droit Loki, maître des ruses et discordes, lui l'inconnu lié à celui que cherche la valkyrie aimante. Le dieu qui a si souvent détesté sa némésis amoureuse parle et cela étonne. Après tout dans le passé, n'a-t-il pas tout mis en oeuvre pour la briser ? Freya reste un moment surprise en tournant la tête vers lui, lui souriant tristement quand celui-ci lui demande si Sigyn avait refait surface. Malheureusement, en près d'un siècle d'éveil, la déesse n'a pu rarement voir de divinités éveillées et elle était déjà bien occupée à s'adapter à ce nouveau monde ... Ce n'est que maintenant qu'elle remarque que l'alarme vrille les tympans de manière assourdissante ; parce qu'une vigile hurle au loin sans attendre un signe d'acceptation de la part de la ... blonde Loki (ce qui reste aussi assez perturbant aux yeux de la dame divine) ou de l'inconnu aux cheveux sombres, la fringuante norsk se met à se mouvoir « Quel que soit votre refus à tous les deux, nous devons aller ailleurs. Ce n'est pas en nous faisant prendre que nous pourrons aider Freyr ou tout autre divinité. » Paroles censées, même si pour ne pas forcer la marche la déesse détache à nouveau sa main de celle de l'inconnu. Et c'est dans une volée de cheveux blancs, cascade de perles pures au milieu du sombre néant des souterrains, qu'elle part en courant loin des bruits. Durant son parcours, Freya se met à freiner et se faire plus discrète, attachant même ses cheveux en chignon afin de ne pas se faire repérer parce que ses cheveux dépassent de son point de cache. DISCRÉTION EST LE MOT DE MISE Non sans quelques regards en arrière pour voir si Loki ou l'inconnu suivaient, elle continue sa marche, malgré l'hostile ambiance que procure ces corridors gagnés par les ténèbres. Mais rien n'ébranle l'aura emplie de volonté de cette femme qui, de ses longs doigts fins, frôle les murs poisseux ; soudain, sa main rencontre une poignée au loin, l'on peut entendre encore la sirène, à plus faible volume certes, mais elle est toujours présente. Tous les surveillants ont dû être attirés par le bruit d'alerte et ne se soucient guère de ce qui peut se passer dans les salles annexes. C'est ce qu'en déduit tout du moins la jeune femme. Sa main s'empare de la surface métallique et ouvre ainsi la pièce. Ce qu'elle découvre ne l'enchante en rien pas d'eden, juste ... une odeur de mort « Pourquoi font-ils cela ... ? » , dit-elle d'une voix déchirante Oui, pourquoi veulent ils à tout prix contrôler des dieux qui dans leur grande majorité ont été bons avec eux ? Tout du moins, elle, Freya déesse des amours et gardiennes des guerriers tombés au combat, ne se sent pas dans l'erreur. Elle suffoque presque en voyant ce qui est étalé sur la table, sa gorge sortant alors un sifflement aigu tant elle retient le son de stupeur. Cette plante, la déesse l'a déjà vue une fois à Terraria sur le marché noir ... sa main se plaque en réflexe sur sa bouche et son nez car l'odeur est insupportable, même si faible et en s'avançant, ce qu'elle voit ne l'enchante pas. Cette plante sert à annihiler les dieux, c'est tout du moins ce qu'indique les documents ; ils les endorment jusqu'à rupture nerveuse ... cette pensée traverse l'esprit de la jeune femme au point de la faire frissonner d'horreur. Se rendent-ils compte seulement que plus les doses sont fortes et régulières, plus ils envoient les dieux vers la mort ? Mais bientôt, elle entend des pas de personnes entrant à leur tour dans la pièce. « Loki ... c'est horrible ... » Sa voix se fait enrayée, son teint si parfait devient blancheur de cadavre tandis qu'elle fixe le dieu parlant depuis cette hôte à la forte stature. La norsk ne se remet pas de cette révélation. ILS LES TUENT Si jamais Freyr ou Sigyn sont victimes de cela ... dans quel état vont-ils les retrouver ? Ses grands yeux de mer écarquillés, la main de nouveau plaquée sur sa bouche, la déesse de l'Amour se recule en voyant l'inconnu pénétrer à son tour. Automatiquement, son corps vient protéger cette cloche qui peut se révéler mortelle pour elle et Loki. Non pas qu'elle a peur que cet homme à l'air si triste malgré son impassibilité maîtrisée. C'est plutôt de ce qui pourrait se passer si celui-ci tentait de s'échapper, maintenant qu'ils sont enfermés dans cette pièce. « Cette plante ... permet de neutraliser nerveusement tout dieu. À forte dose cela peut devenir mortel ... et vu l'état de la divinité qui est partie précédemment, je pense que l'usage est fait de manière abusive. » Soudainement, ses poings se serrent, la colère monte en elle. Une colère de femme aimante, horrible pour celui qui en est la source, mais belle à contempler. Göndul se matérialise dans sa main droite, fière lance de lumière forgée par les nains. Et la valkyrie parle à présent, droite et implacable face à ses deux interlocuteurs « Vous avez sous entendu que vous connaissiez Freyr n'est-ce pas ? Alors comment pouvez-vous accepter ça ? » La main libre donne les papiers renseignant sur les études faites sur la plante, ainsi que les résultats récupérés sur certains "sujets". Oui, l'homme appelait sujets ceux qui les avaient aimés et créés. « Si vous voulez vraiment l'aider, en tant que soeur jumelle liée d'un amour indéfectible à Freyr, laissez moi vous accorder mon aide. Loki a aussi besoin de retrouver une personne qui lui est précieuse. Nous sommes trois personnes avec un objectif commun. Alors accepterez-vous enfin de nous aider ? » Malgré ses paroles, la déesse reste alerte. Car un dossier non loin de la cloche emprisonnant la mortelle plante attire son attention. Un dossier contenant les informations sur des dieux éveillés et hôtes. La Mort des grecs, Hel, Bastet ... tous sont regroupés. Même elle. Göndul brille, prête à abattre sa lumière aveuglante au moindre faux mouvement. ELLE SENT LE DANGER S'APPROCHER ...

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Dangereux mais pas mortel. Certes un état comateux n'est pas une mort en elle-même, mais elle a de grandes chances de rendre aussi vulnérable une personne en dégradant des fonctions. Et cela peut se révéler violent, voir fatal ; ils se moquent, mais les paroles atteignent peu ... Car Freya sait. Depuis un siècle, elle a pu voir ce que l'homme a inventé en tirant partie comme il aime si bien le dire, de la nature. Parfois même en la vidant de toutes ressources, ce qui malheureusement entraîne ce que nous connaissons tous ; une dégradation du monde, lente mais bien présente La demoiselle comprend leur point de vue, mais le cerveau ne résiste pas en son entière conception aux changements brutaux. Et vu ce que vient de dire et faire l'inconnu aux cheveux sombres, elle ne va pas pour autant ranger sa lance et se laisser faire. Le regard bleu des flammes et luisant sous la lumière de Gondül se pose sur l'hôte qui semble bien narquoise et plus animée par la volonté de l'âme du dieu des discordes. « Loki. Si l'on t'injecte une dose forte tu vas te retrouver aussi mou qu'un légume, voir inhibé sur le long terme. Ils ont pu injecter ça à ce dieu puis accentuer les effets avec un autre produit. » La lance frappe le sol et émane de l'objet une forte lueur menaçante. En un lancer, elle partirait se ficher en un millième de seconde sur le mur non loin du froid scientifique, ou bien sur son vêtement, le temps de le bloquer si d'aventure il tentait de toucher la plante. Tu as voulu te montrer compatissante, rassurante avec cet inconnu Freya, mais celui-ci ne semble pas en mesure de vouloir montrer une once de sympathie, malgré son lien avec Freyr ... et avec Ludwig. La déesse se mord la lèvre inférieure lorsque le visage de l'hôte se met à poindre dans son esprit. Ses rires encore un peu enfantins, ses idéaux, sa recherche d'identité et cette fragilité et sensibilité dont il sait faire preuve ... malgré son passé, malgré des traumatismes qu'il semble garder au plus profond de son âme. Droite, tu les restes, toi la fière guerrière, victime de l'idiotie des dieux et porteuse de la seule notion de bien être à laquelle de tout temps, l'humain put se raccrocher ; Amour est puissant, mais pas idiot alors quand l'on entend une personne qui n'a jamais vu ce qui se passa il y a longtemps ... Mais malgré tout, tu sens une rancoeur dans ses paroles. Ainsi, tu te tournes vers le menaçant et froid scientifique « Vu comment vous parlez de Freyr, j'ai l'impression que vous avez été aussi en quelque sorte ... été "victime" de ce profit. Pas via cette substance tout du moins ... » Coup d'oeil à Loki qui te semble aussi intéressé qu'un chat devant un bol de graines pour oiseaux. « Mais ... sachez que la nature fait aussi ses lois et nous la laissons guider sur ce qui semble être profitable. Mais là, les hommes se sont pris pour des dieux. Cette plante n'est en rien naturelle et créée par nos soins nous, les DIEUX » La déesse ne peut s'empêcher de pointer ce mot, car l'Homme s'est pris pour ce qu'il n'est pas. Alors que l'on accuse le créateur d'une chose qu'il n'a pas lui même initiée ... elle ne le supporte pas. QUI SUPPORTERAIT D'ÊTRE ACCUSÉ À TORD APRÈS TOUT ? Certes elle n'est pas l'incarnation de la justice. Mais pour que la justice soit faite, il faut savoir aimer et se montrer capable de se mettre à la place d'autrui. Alors retourner le couteau souillé du sang des innocents à l'autre n'est pas la meilleure solution. La norsk soupire et pince de ses doigts fins l'arête de son nez. C'était en tout points sûr : l'homme, même la plupart des dieux, n'étaient devenus que des adeptes de l'égoïsme, ne cherchant pas malgré les sagesses transmises à garder un équilibre, mais à simplement trouver une voie solitaire qui ébranle les autres ; dégoûtant et penser à cela ne l'aide pas à se montrer vraiment coopérative avec celui qui menace et accuse « Loki ... sans doute vas-tu aimer ce qui va suivre ... mais peux-tu l'empêcher d'alerter la sécurité ? » Normalement, le dieu va se montrer coopératif. Surtout quand il s'agit de semer à sa manière la zizanie. C'est un expert, comme elle, déesse de l'Amour est une experte dans la naissance ou la continuité de celui-ci. Gondül ne disparaît pas et se met même à émaner une lumière bien plus puissante en direction de celui qui menace ; il faut récupérer les documents et les apporter à ceux qui en feront bon usage. Après tout, si cela peut aider d'autres dieux et aussi permettre d'aider Freyr, la femme millénaire est prête à sacrifier sa vie actuelle pour retourner en tant que bohème sur les routes du monde. Elle s'avance donc d'un pas lent vers la fleur sous cloche, l'examinant au mieux vu qu'elle a été herboriste et que ses connaissances sont illimitées, du moment que les mutations n'ont pas désagrégé les bases des plantes liées. « Je suis désolée d'agir comme cela, qui que vous soyez. Je vous faisais confiance. Mais vous avez raison, je n'aurai pas dû sans doute ... sans doute avez-vous des blessures, des ... âmes qui vous tourmentent et que je ne peux atteindre, et qui vous font haïr les dieux et même Freyr. » Sérieuse mais méfiante, tout comme son arme animée par la tension régnant, elle reprend, tête baissée « Freyr, est mon frère, mon amour. Et quand l'on aime ceux qui sont proches, on est prêt à tout pour les aider. Même si ils ont fait des erreurs. » Sur ces paroles, la blanche dame regarde Loki, attendant qu'il agisse, qu'il comprenne que si ils ne s'allient pas, ils sont à jamais perdus. Après ... le destin dira si leur action sera profitable et si comme des damnés, ils ne devront pas fuir un temps Mad et ses subalternes ... QUI VIVRA VERRA