Sujet: Désillusion | Oksana Mar 10 Juin 2014 - 13:18
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
Le souffle court, il se laissa finalement glisser contre un mur. Il n’en pouvait plus. Il n’en pouvait tout simplement plus.
On lui avait dit de venir ici, dans les bas-fonds, parce que quelqu’un y avait peut-être un lien avec Freya. Il était venu bien sûr. Pour sa sœur il aurait traversé le désert de la Cité Desertique sans une seule goutte d’eau, aussi suicidaire cela était-il. Les quartiers malfamés de Froënbourg ne l’effrayaient pas d’avantage. Ca avait fait crier la maison mais là il s’en fichait un peu. Il était plus près de sa sœur qu’il ne l’avait jamais été au cours des six dernières années, il n’allait pas juste simplement obéir et laisser filer cet espoir. Au pire, mettez ça sur le compte de la crise d’adolescence, il était en plein dedans après tout.
Bref, Sven le rebelle –ces mots ne vont tellement pas ensembles- quitta donc la maison en disant qu’il rentrerai sans doute dans le courant de la nuit, sous les cris désespérés de ses gardiens. Commença alors sa trépidante aventure au sein des bas-fonds froënbourgeois. Aventure dont il se serait bien passé car se faire courser comme un lapin par trois armoires à glace n’était pas de son goût. Surtout avec sa santé en porcelaine.
La balafre lumière du lampadaire qui jusque là l’éclairait sans faillir s’effaça soudainement, remplacée par une ombre menaçante. Sa trépidante aventure l’avait rattrappée.
« Sale gosse… Cette fois tu nous échapperas pas ! »
Non en effet. Un mur derrière, trois mecs devant, sans compter qu’il était assit pas terre, à moins que son copain le lampadaire ne fasse diversion, il ne pouvait pas s’échapper. Et nous savons tous qu’on ne peut pas faire confiance aux lampadaires.
« Je me suis déjà excusé. Qu’est-ce que vous me voulez encore ? » demanda-t-il avec la même placidité qu’une vache regardant le TGV Marina-Terraria de 18h50. Il se doutait déjà bien largement de la réponse. Personne ne poursuivait quelqu’un pendant une demi-heure avec une tronche de bulldog enragé dans le seul but de lui faire un câlin. Ou alors mortel le câlin.
La réponse ne se fit pas attendre et évidemment, elle n’avait rien d’originale. Lui casser la gueule, alors qu’il l’avait juste un peu bousculé et s’était déjà excusé en plus.
Sven n’aimait pas la violence. Enfin…il n’était pas un fanatique défenseur de la paix dans le monde, il n’était pas non plus un bisounours qui proclamait que le mal c’était mal et qu’on devait tous se faire de gros câlins, il n’avait rien contre une petite baston, tant qu’il n’était pas impliqué dedans, et ne criait pas après les assassins du monde, même si certains le faisaient frissonner le soir dans son lit –non, y a aucun sous-entendus ici-. Alors disons plutôt que Sven n’aimait pas se battre.
Mais il n’aimait pas non plus se faire latter la tronche. Alors t’en qu’à choisir, il préférait se battre.
Il se battait comme une marguerite, mais sa force un peu trop développée compensait très bien. Et ça suffisait. Il n’avait pas besoin de frapper bien, il devait juste frapper fort. Après…il fallait qu’il ai l’occasion.
Une grande main lui saisi le bras, le soulevant de terre pour le mettre debout. Dans un pur réflexe de défense, il envoya son pied aussi fort qu’il le put dans la direction de ladite main. Elle le lâcha aussitôt, suivit de peu par un bruit de fracas à sa droite.
Moins un.
Il s’attendait à devoir faire face aux deux autres. Il n’en fut rien. Ils s’étaient envolés. Littéralement. Il put les voir décrire un magnifique arc de cercle, perdant leur fringue une par une au passage, avant de s’écraser au sol, un peu beaucoup plus loin. Et tout ça à cause d’une demoiselle.
Dernière édition par Thor le Mar 24 Juin 2014 - 11:22, édité 3 fois
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 0:04
Oksana&Sven
« Désillusion. »
just fight for your life;
F-Freya… ?
Ton regard se posa sur la tête blonde qui te fixait, arqua un sourcil. Il te fixait, ouais. Il te fixait... Bizarrement. Un peu trop bizarrement. Comme si... Comme si tu venais de l'espace. Ouais, en clair, comme si t'étais un ovni, un alien. Ou un... Fantôme ? Tu te penchas, rapprocha ton visage de lui, sceptique.
Héééééé pardon ? Je crois que tu me confonds avec quelqu'un d'autre, gamin.
Et dire qu'en ces quelques douze mots, tu venais de le détruire. Plus violemment, plus profondément, plus intimement que tu ne l'avais jamais fait, plus douloureusement; tu venais de le broyer littéralement, avec ces quelques paroles purement innocentes, sans savoir. Oui, sans savoir que cet être qui se tenait devant toi, Oksana, c'était ton frère, ton précieux petit frère. Ah ! Si seulement tu t'en souvenais.
***
Ce matin, tu t'étais levée bêtement. Ta journée avait été purement banale, ordinaire, dans ton contexte de normalité actuel. Tu n'avais rien branlé, par contre. Rien pour toi, aujourd'hui. Alors tu avais traîné, déconné avec quelques filles, quelques camés -parfois, c'était possible. Tu t'étais juste fait chié toute la journée. Et puis tu avais remarqué un truc intéressant : un type se faisait courser. Pas passionnant en soi, mais voilà : les poursuivants, ils t'avaient cherché, une fois. Sauf qu'ils avaient eu le temps de se barrer, ces bâtards. Alors là, tu y vis une occasion de se venger bien correctement. Et tu allas les massacrer.
***
Retour au présent. Les trois abrutis -ou inconscients, les deux fonctionnent- gisaient à présent là où demeurait leur véritable place, c'est à dire, au sol, en tant que déchets qu'ils étaient. Bien entendu, il ne t'avais pas fallu bien longtemps, et tu ne remarquais que maintenant la pauvre victime de ces imbéciles. Il était blond, et quelque chose dans son regard, dans son visage fit immédiatement écho à autre chose. Mais tu n'arrivais pas vraiment à mettre le doigt dessus. Ces grands yeux bleus, ce teint, cette forme de visage...
Ouais. Désolée, mais je suis sûre de ne t'avoir jamais croisé.
Tu avais une plutôt bonne mémoire des visages. Et celui-là, il ne te disait rien. Ou plutôt, il t'était incroyablement familier, mais en même temps totalement inconnu. Bizarre. Tu te reculas, passant machinalement les mains derrières la tête, t'étiras, puis te pencha vers un des gros balourds.
Maintenant, je vous prierais de ne plus mettre de mains sur mon jolis postérieur. Votre vie risquerait d'en être sérieusement affectée, sinon. Compris, connard ? ♥ Et pareil pour tes copains.
Grand sourire de garce, grand sourire fier. Quoi, n'est-ce pas une franchement jouissif, de faire manger la poussière à quelqu'un qui a osé vous froisser ? Franchement. tu adorais ça. C'est tout. Freya aussi. Un peu. Ou plutôt, elle n'aimait pas qu'on la regarde de haut, qu'on la blesse. Elle le prenait mal. Surtout. Mais elle n'allait pas jusqu'à aimer ça, elle. L'énergie du désespoir ? Quand le malheureux prend du plaisir à rendre malheureux à son tour ? Surement. Cette boucle infinie, voilà que tu y participais. Tu te relevas, te retournas, faisant voleter ta crinière azure autour de toi et t'approcha du jeune homme. Ou plutôt : tu te dirigeas vers chez toi, et pour ce faire, tu devais passer par ce côté de la rue, et passas juste devant lui, l'ignorant royalement. Finalement, tu se mordis la lèvre, un brin coupable et inquiète peut être, lui refis face -tu étais de dos, ouais- et lâchas, cash, sans transition :
Tu devrais rentrer chez toi, maintenant. Au cas où t'aurait pas comprit, c'est pas l'endroit le plus sûr de la ville. Bye.
Tu ne voulais pas savoir ce qu'il faisait là -après tout, cela ne te concernait pas, n'est-ce pas ? Tu s'avanças dans la ruelle, mais pilas net, sentant une pression au niveau de ton poignet. Ce gosse te retenait. Agissant par pur réflexe, tu l'envoyas contre le mur le plus proche avec une force phénoménale. Réaction :
OH MERDE DÉSOLÉE CA VA ??
De grands yeux de libellules. Tu fronças les sourcils. Attends. Une. Seconde. Depuis quand tu t'excusais ?
...Et je peux savoir ce qui t'a prit ? Tu veux que je te raccompagne à la sortie du quartier ? Je devrais vraiment me recycler dans guide touristique de quartiers craignos...
Tu soufflas, dépitée.
T'es bien mignon, mais j'ai pas envie. Donc : à jamais.
Tu fis un pas en avant, un pas en arrière.
Hm, pas curiosité, tu t'appelles comment, juste ?
Parce que tu vois, je crois que je vais pouvoir tenir une liste, de ceux que j'ai ramené à la sortie... Le baby-sitting, j'devrais essayer.
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 14:04
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
F-Freya...?"
C'était un murmure bercé de toue l'espérance du monde. Le doux mélange d'incrédulité et d'espoir fou. Il fixait sans vraiment le croire le visage de la jeune fille devant lui. Il y retrouvait les traits encore enfantin de sa sœur. Même si les teintes de gris avaient changé, il en était pratiquement sûr. Non. Totalement. Cette fille était sa sœur. Était Freya. Il n'y avait pas de doute possible pour lui. Il avait passé bien trop de temps à fixer les photos qui lui restaient, à mémoriser son visage pour être certain de ne jamais l'oublier, à essayer de l'imaginer tel qu'il serait aujourd'hui.
Il l'avait enfin retrouvé. Après six années d'errance, à rechercher un fantôme, une illusion, une personne déclarée depuis longtemps morte. Venir ici l'avait bel et bien mené à elle. Il voulu se rapprocher d'elle mais se figea.
"Héééééé pardon ? Je crois que tu me confonds avec quelqu'un d'autre, gamin."
Fissure. Cassure. Le tintement clair de quelque chose qui se brise.
Il était paralysé. Qu'est-ce que ça voulait dire...? Il la fixait, à la recherche du mensonge, de la plaisanterie. Parce que ça ne pouvait être que ça n'est-ce pas ? Sa sœur ne pouvait pas avoir dit ça sérieusement. Sa sœur ne pouvait pas ne pas le reconnaître. Pas vrai ? Il ne pouvait pas y croire. C'était...au-dessus de ses forces, de ses capacités. Il ne pouvait tout simplement pas le croire.
"C'est...une blague, hein?"
Demandait-il dans un murmure inaudible. Elle se moquait de lui. Elle devait se moquer de lui.
"Ouais. Désolée, mais je suis sûre de ne t'avoir jamais croisé."
Quelque chose se brisait en lui. Tombant en millier de petits morceaux. Ce n'était pas possible. Pas possible. Il avait brusquement froid. Plus froid qu'il n'avait jamais eut. Un froid dedans. Et la douleur aussi. Une douleur physique. Il ne l'écoutait pas tandis qu'elle engueulait les deux hommes à moitié mort. Il n'osait plus l'écouter. C'était sa voix. Nul doute. Elle n'avait pratiquement pas changé depuis ces années. Toujours la même. Celle de Freya. C'était pourtant une voix qui, maintenant, se détournait de lui. Plus d'amour. Plus d'affection. Plus d'inquiétude. Juste une froide indifférence. Encore ce froid.
Il voulait se précipiter sur elle, la saisir par les épaules et la secouer jusqu'à ce qu'elle le reconnaisse. Jusqu'à ce qu'elle se rappelle. Se rappeler. Oui Sven. Elle devait se rappeler. Elle t'avait oubliée, mais il lui suffisait alors de lui rappeler. Mais pauvre enfant, sa sœur était morte. Freya avait disparue pour toujours et ne pourrait jamais revenir. Cette fille n'était pas Freya mais Oksana. Mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Il ne mouvait imaginer, concevoir qu'il n'avait fait que courir après un fantôme, une illusion. Il ne pouvait imaginer que c'était finit. Qu'il ne retrouverait jamais sa sœur.
Il ne pouvait l'imaginer, et saisit fortement le poignet de Freya lorsqu'elle s'apprêta à partir.
Seulement pour se retrouver projeté contre le mur le plus proche. Il eut mal. Son front cogna contre les briques et passant sa main à l'endroit douloureux, il ne put que constater un saignement. Mais cette douleur là, ce n'était rien. Si peu de chose en comparaison à celle qui lui broyait l'intérieur de la poitrine.
"OH MERDE DÉSOLÉE CA VA ??"
Il ne répondit pas. Cette inquiétude aurait put le réchauffer. Elle ne fit que le glacer encore plus. C'était l'inquiétude d'une inconnue. L'inquiétude polie d'une étrangère, dénuée de l'amour d'une sœur. Mais ce n'était pas ça qui lui faisait si mal. Freya l'avait blessée. Elle qui avait toujours eut peur de lui faire mal, l'avait blessé. C'était la seule chose qu'il pouvait constater en regardant son sang sur sa main.
"...Et je peux savoir ce qui t'a prit ? Tu veux que je te raccompagne à la sortie du quartier ? Je devrais vraiment me recycler dans guide touristique de quartiers craignos... T'es bien mignon, mais j'ai pas envie. Donc : à jamais."
Agressivité. Agacement. Colère.
Les mêmes sentiments à son égard que la dernière fois. Mais si peu personnel. Tellement différent dans leur contexte et leur raison. Sa dernière question finie de l'achever. Elle ne se souvenait donc...vraiment de rien...?
Il lui attrapa les poignets, les serrant sans même essayer de se retenir, n'essayant même pas de s'inquiéter de la couleur bleue que pourraient prendre les mains de sa sœur.
"Fre...ya... Arrête de te moquer... C'est pas drôle. C'est plus drôle. Arrête de te foutre de ma gueule et rentrons à la maison...!"
Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 16:25
Oksana&Sven
« Désillusion. »
I'll break you a hundred different ways;
Tu ne pouvais pas comprendre, toi qui n'était que le spectre vivant de celle qu'il avait poursuivit tout ce temps, tu ne pouvais pas comprendre son regard, sa voix tremblante, à l'instar de son corps; tu ne pouvais pas et tu ne comprenais pas. Quelque chose dans son regard brillait, quelque chose qui t'effrayait un peu sans que tu ne comprenne vraiment. L'espoir. Pas quelque chose dont tu étais très coutumière.
Héééééé pardon ? Je crois que tu me confonds avec quelqu'un d'autre, gamin.
Crac.
Ton regard empreint d'une incompréhension palpable, tu haussas les épaules. Il s'était subitement figé, statue de marbre froide et sans vie. Tu n'y avais pas particulièrement fait attention -tu n'étais vraiment pas empathique, ni compatissante. Déjà, tu ne captais rien à ce qui se passait, alors bon...
C'est...une blague, hein?
Tu haussas les sourcils. Une blague ? Pourquoi une blague ? Son visage te rappelait vaguement un truc, mais tu étais 100% certaine de ne l'avoir jamais vu. Peut être 99%...
Ouais. Désolée, mais je suis sûre de ne t'avoir jamais croisé.
Tu te détournas de lui et te rapprochas de ton centre d'intérêt immédiat, soit une de tes pauvres victimes. Après une menace à peine masquée -non, même pas-, tu te relevas, t'étiras. Rien. Tu ne voyais rien, de cette souffrance là, toute proche, de cette chute; tu ne voyais rien, tu ne savais rien, tu ne comprenais rien. Tu avais déjà détruit, Oksana, mais pas comme ça; non, jamais à ce point tu n'avais fait mal, jamais à ce point tu n'avais écrasé, massacré, enterré. Non. Jamais.
Et voilà que tu t'éloignais. Tu n'avais plus rien à faire ici, après tout. Et le plus vite tu serais rentrée, mieux ce serait. Oui mais non. Parce que ce gland -notez la sympathie- eut une idée de génie : il te rattrapa. Par le poignet. Et toi. Tu es une crimo. Avec des réflexes. Des réflexes nécessaires à ta survie. Résultat : tu l'envoyas faire coucou au mur -et notez que j'aime les murs. Ouvrant d'immenses yeux, tu fis une grimace digne de celle des gosses qui viennent de faire une grosse bêtise, et te précipitas sur le jeune homme.
OH MERDE DÉSOLÉE CA VA ??
Son regard te troubla. Incroyablement... Vide. Tu clignas des yeux. Je commence à en avoir marre de le répéter, mais tant pis : tu comprenais rien. Tu te sentais, mais, tellement stupide ! Totalement larguée. Mais si tu ne dis rien, en même temps... Comment étais-tu sensée deviner, hein ? Et puis merde, tu t'en foutais. Cela commençais à profondément t'ennuyer, et cette lassitude prenait peu à peu le dessus sur ce semblant de curiosité qui pointait timidement le bout de son nez. Tu fronças les sourcils. Fis la moue. Ferma les yeux, secoua ta crinière de ciel.
...Et je peux savoir ce qui t'a prit ? Tu veux que je te raccompagne à la sortie du quartier ? Je devrais vraiment me recycler dans guide touristique de quartiers craignos... T'es bien mignon, mais j'ai pas envie. Donc : à jamais.
Tu lui remontras ton magnifiquement sublimissime dos -ou "je me casse phoque"- mais juste au moment où tu allais partir, tu refis marche arrière.
Hm, pas curiosité, tu t'appelles comment, juste ?
Silence. Tu affichas un visage complètement blasé face à cette attitude soufflas de dépit. Boooon... Puisqu'il n'avait pas l'air d'avoir envie de te répondre, tu n'allais pas l'y forcer -pas que ça à faire. Seulement, une force monstrueuse vint encercler tes poignets, les broyer presque, et tu ouvris des yeux de libellules (bis) mutée de Tchernobyl, soit des libellules géantes, aux yeux proportionnels.Tu fixas quelques secondes ces fers qui entravaient tes poignets, ses mains à la force qui devait être similaire à la tienne, et leva lentement le regard vers le visage de l'inconnu.
What. The. Hell.
Fre...ya... Arrête de te moquer... C'est pas drôle. C'est plus drôle. Arrête de te foutre de ma gueule et rentrons à la maison...!
Son regard te glaça le sang. Un regard de fou. Tu déglutis avec difficulté. Et voilà que tu tombais sur un vrai tordu, pur jus, obsessionnel compulsif qui t'avait surement confondu avec tu-ne-savais-qui. Et pour couronner le tout, le fou furieux obsessionnel compulsif était aussi fort que toi. Ce qui, en plus, était "plutôt" rare. Combien de fois avais-tu eut peur dans ta vie...? Beaucoup, certes. Tu n'étais pas téméraire, plutôt lâche même. Mais... Là, c'était grave flippant.
La...Mai...Son ? Gamin... Je-je suis vraiment désolée mais... Je t'assure... Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles...
Et là, tu flippas ta mère -mais encore plus qu'avant de l'ouvrir. Tu appréhendais sa réaction. Tu ouvris la bouche de nouveau, inspiras. Tu te ressaisis. Et tu lâchas tout d'une traite.
Je n'ai pas de maison. Je n'ai personne. Et je ne te connais pas. Tu me confond forcément avec quelqu'un d'autre. Vraiment, désolée.
Ton regard brillait, tu le fixait sans faillir. Ce. Taré. Allait. Te. Lâcher. Où. Tu. Le. Ferais. Fusionner. Avec. Un. Mur.
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 18:03
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Pendant combien de temps as-tu dormis ? Tu n'avais pas compté. Tu avais vu un monde différent, et ça t'avais suffit. Tant de choses avaient changées. Les humains que tu aimais tant, qui croyaient en toi et qui t'avaient délaissés. Les vampires qui avaient été créés pour te garder et qui s'étaient à leur tour détournés. Tu n'avais pas vraiment compris. La psychologie n'était pas vraiment ton domaine de prédilection. Tu n'étais pas non plus connu pour ton incroyable capacité intellectuelle. Plutôt pour tes capacités d’absorption d'alcool et de cassage de crane avec un marteau. Pourquoi humains et vampires t'ont délaissés ? Parce que les temps changent. Probablement.
Tu t'es endormis, comme tant et tant d'autres dieux. Et tu t'es réveillé dans le corps d'un humain. D'un petit garçon. Une adorable petite tête blonde, si fragile. Tu l'as pris en pitié. Tu l'as prit en affection. Il était comme ces enfants avec qui tu jouaient dans la neige blanche, avant, quand on croyait encore en toi. A la différence qu'il était bien plus faible que ces enfants vikings.
Tu as observés sa vie à travers ses yeux, dans le plus grand silence. Ce n'étais pas comme si tu avais put faire autrement. Tu avais toujours eut du mal à te réveiller d'une nuit de sommeil. Alors des millénaires ? Tu ignores combien de temps a duré ton sommeil. Mais tu sais que ton réveil a duré presque cinq années. Tu as observé sa vie dans le silence, mais parce que tu ne pouvais faire autrement. Tu sommeillais, somnolais.
Tu as regardé l'enfant fragile et effacé qu'il était. Tu as regardé sa sœur si forte en comparaison, plus présente qu'une mère, plus protectrice qu'un père. Tu as pensé parfois que tu aurais bien aimé l'avoir comme hôte. Mais tu affectionnais le garçon. Et te retrouver dans le corps d'une demoiselle ne t'inspirais pas tant. Tu as regardé leurs déchirures, celles provoquées par ta présence. Tu n'aimais pas vraiment les voir se déchirer, mais qu'y pouvais-tu si parfois tu ne supportais plus cette gamine trop autoritaire ? Tu es un peu de la vieille école Thor. Et même si tu reconnaissais la force de cette enfant, la voir diriger la vie de ton hôte t'insupportais par moment. Était-ce de ta faute si parfois, excédé, tu influençais sans qu'il ne s'en rende compte, le comportement du garçon ?
Te rappelles-tu aussi à quel point tu l'as regretté quand elle n'est jamais revenu ? Te rappelles-tu aussi à quel point tu l'as regretté quand tu as vu ton hôte dévasté comme rarement tu avais vu un humain l'être ? Tu t'en rappelles. A ce moment-là, tu as cessé de venir influé sur le comportement de l'enfant. Tu t'es fais tout petit, tout pour ne pas te faire remarquer. Tout pour ne pas lui infliger plus de blessure. Tu aimes ce gamin. Ce n'est qu'un humain, faible de surcroît, mais tu l'aimes. Tu as toujours aimé les humains. Même après qu'ils t'aient délaissés, tu les aimes encore. Mais même sans le vouloir, ta présence l'a empoisonnée. Il a acquit tes pouvoirs propres.
Tu es resté silencieux. Tu as simplement regardé. Tu l'as regardé changer, devenir aussi vide qu'une coquille. Tu l'as regarder chercher sa sœur avec toute l'énergie que le désespoir et la solitude lui donnaient. Tu l'as regardé essayer de ne pas s'enliser. Tu t'es contenté de regarder, lui apportant pourtant autant de soutien que tu le pouvais quand tu le jugeais nécessaire.
Combien de fois l'as-tu sauvé de la folie ?
Ça aussi tu n'as pas essayé de compter. Tu regardais, alternant entre des périodes de sommeil et d'éveil. Jusqu'à peu, tu dormais encore. Mais désormais tu es pleinement éveillé. Tu es là, tu regardes au travers de ses yeux pour savoir ce qu'il se passe. Car ce sont les mauvais sentiments de ton hôte qui t'ont tiré de ta sieste, comme bien souvent. Tu es très empathique. A la vérité, tu réagis au moindre pic d'émotion du garçon. Et là, tu l'as sentit. Pire et différent que tout jusqu'à présent.
Tu regardes à travers ses yeux et tu regardes avec la même surprise que lui la fille qui se tient là. La sœur de ton hôte. Il n'y a pas de doute pour lui, et il n'y en a pas plus pour toi. C'est elle. Mais dés ses premiers mots, tu comprends. Ce n'est plus elle.
L'amnésie, tu connais. Tu y a déjà été confronté. Les humains sont si fragiles. Cette gamine n'était plus la sœur de ton hôte. Celle-ci était morte dans les méandres de l'oubli et celle qui se tenait là, avec son visage et sa voix était une autre personne. Mais ton hôte refuse de s'en rendre compte, de l'accepter. De l'envisager. Il persiste, se raccrochant à l'image d'une mauvaise blague. Et se brisant en millions de morceau à chaque négation de la demoiselle. A chaque regard indifférent. A chaque mot vide. A sa violence à son égard.
Tu bous Thor. Ça boue à l'intérieur de toi. Tu ne supportes pas que l'on s'en prenne à ton hôte. Tu l'aimes cet humain. Il est si fragile. C'est ton rôle de le protéger. C'est ton rôle de protéger les humains en général. Était-ce pour ça que tu n'as pas endormi tes pouvoirs quand ton hôte à commencé à s'en servir ? Pour le rendre plus fort et lui permettre de se protéger ? Tu bous. Cette fille s'en prend à ton hôte. Elle le blesse physiquement. Le brise mentalement. Si elle avait été sa sœur, tu n'aurais sans doute pas agit. Tu sais l'amour que lui porte ton hôte. Mais cette fille n'est pas -plus- sa sœur. Tu n'auras aucun scrupule à faire ce que tu t'apprêtes à faire n'est-ce pas ?
Ta conscience s'éveille pleinement. Elle s'étire, enlace celle de ton hôte. L'endors. Tu l'endors avant qu'il ne devienne définitivement fou. Il en est si prêt en cet instant. Tu l'écrases de ta conscience jusque là à peine existante. Tu le plonges dans ce même sommeil qui fut le tien durant ces dernières années dans son corps. Et tu prends le contrôle de son corps. Tu as un instant de flottement. Après tout, c'est le première fois que tu as ton propre corps depuis quelques millénaires alors quelques secondes d'adaptation ne te feront pas de mal.
Ton hôte s'est endormie au fond de ton esprit, à l'abri. Tu n'as pas encore bougé, gardant le corps de ton hôte, et désormais le tien pour une période indéterminée, immobile, dans la même position que précédemment. Tu peux enfin voir par toi-même, et non au travers d'un autre. Et tu vois la jeune fille te regarder avec crainte. Enfin, regarder ton hôte. Car c'était lui qui avait affiché un visage de dément quelques secondes avant. Tu reprends un visage neutre sans la lâcher. Tu as un petit compte à rendre avec elle.
"Mademoiselle."
Ton -désormais- visage se fend d'un sourire avenant, accueillant. Chaleureux. Ton sourire habituel, celui qui a quitté les lèvres de ton hôte depuis plus de six ans.
"Toi et moi, nous allons devoir discuter."
Et sans ménagement, tu lâches l'un de ses poignets, uniquement dans le but de tirer sur l'autre et d'écraser la jeune fille dans le mur que le garçon avait rencontré précédemment. Habituellement, tu aurais refusé de lever la main sur une femme. Mais tu avais appris deux choses Thor. La première est que les femmes de cette époque étaient bien différentes de celles de ton époque. La deuxième est que cette fille est une guerrière, à l'image des walkyrie. Et il n'y a pas de raison de ne pas frapper un guerrier, en particulier quand il a blessé une personne que l'on affectionne.
Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 21:46
Oksana&Thor
« Désillusion. »
I will waste you;
Moment de blanc, de vide. Moment de réveil, moment de flottement. Moment de changements, moment d'inquiétude. Tu trembles presque. Tu trembles presque, Oksana, mais tu restes forte -tu n'as pas vraiment le choix, en même temps. Tu le regardes, ce regard de fou changer, muer en une expression calme, puis en un sourire advenant. Et franchement, cela en deviendrait presque plus effrayant. Après tout, il faut se méfier de l'eau qui dort. Et puis bon, ça fait presque... Changement de personnalité ? Ou... BREF. C'est carrément flippant. Tu continues de le fixer avec détermination.
Mademoiselle.
Ce sourire. Ce sourire est tout sauf agréable. Un frisson te parcourt l'échine. Ce type est définitivement barge. Mais dans quelle merde tu t'es mise, en venant sauver ce type -même si ce n'était pas le but ! Et tu le sais, oui, tu le sais déjà : tu vas souffrir. Tu le sais, ce type, il est plus fort que toi. Il te surplombe, mais en plus, il est aussi -voire plus, c'est encore un mystère- fort -musculairement parlant- que toi. Autrement dit : t'es foutue, ma vieille. Mais hors de question d'abandonner aussi facilement. Tu vas te battre, comme tu l'as toujours fait, tu vas t'accrocher. Parce qu'aussi bien toi que Freya, vous ne savez faire que cela. Tu ne peux pas te dégager. Tu ne tentes même pas de dégager ton poignet -tu n'es pas totalement stupide, vu la force avec laquelle il sert, tu y perdrais d'avantage que tu n'y gagnerais.
Toi et moi, nous allons devoir discuter.
Tu clignes des yeux, surprise. Surprise, mais moins que quand il lâche ton poignet pour t'envoyer en tirant sur l'autre dans le mur. Le mur dans lequel tu l'avais toi-même envoyé quelques minutes plus tôt. Tu gémis de douleur, glisse légèrement. Il n'y ai pas allé de main morte non plus. Tu restes debout, tu lèves des yeux de sauvage sur lui. Plus que la peur, la colère commence à emplir tout ton être. Tu lui arracherais bien les yeux. Ton poignet droit toujours encastré -littéralement- dans le mur, tu prends tes appuis et balance ton poing droit, direction son visage. Visage que tu atteins avec succès et fracas. Une once de satisfaction traverse ton regard. Une once de satisfaction bestiale, purement animale, sanguinaire. Tu veux le tuer. Oui, c'est ça : tu ne veux pas juste le massacrer, tu veux le tuer. Tu n'aimes pas ça. On ne t'a jamais maîtrisé aussi facilement, on ne t'a jamais fait aussi mal simplement. Tu as horreur de ça. Tu détestes te sentir faible, dominée, voilà tout ce que tu exècres. Tu veux le tuer, là, maintenant, tout de suite.
Il pousse un juron, t'attrape le poignet libre, le plaque avec violence. Mais cela ne suffit sûrement pas à te refroidir. Tu prends de nouveau tes appuis, fléchis le genoux gauche, penche légèrement tout ton corps vers ce même côté, et tu balances ta jambe droite, cette fois. De la lassitude se peint sur son visage. Et cette fois, il te montre que ses réflexes sont loin d'être mauvais. Ouais, il lâche à une vitesse hallucinante ta main droite, pli son bras et amortit le choc de ta jambe. Chacun de tes coups est effectué violemment, sèchement, et pourtant, il accuse le coup sans trop de difficulté -bon, un peu quand même, herm. Il ne te laisse alors plus le temps d'agir et te plaque avec violence au sol, t'immobilisant complètement. Et toi, tu te débats, tu hurles, tu as la haine, la rage, tu as soif de sang, tu veux lui arracher les yeux, lui scalper la face, le castrer aussi tiens, et lui faire manger ses bijoux de famille, le démembrer, lui faire manger ses dents, et ses tripes, lui retirer les ongles un par un, les lieu enfoncer le plus profondément possible dans la gorge, le---Ouais, tu as envie de le massacrer, quoi. Mais tu peux pas, et ce que cela peut être frustrant ! Tu hurles, tu l'insultes de toutes les insultes possibles et imaginables, tu respires avec difficulté, tu avances ta tête et l'abats sur le sol violent -commotion cérébrale, bonsoir- pour te calmer -oui, tu es bizarre-, te débats jusqu'à ce que tu percutes ENFIN que cela ne sert à rien, tentes de te reprendre, halètes...
DISCUTE TOUT SEUL CONNARD !
Tu trépignes, tu retiens un hurlement de fureur. Tu as ta crise d'adolescence en retard. C'est rien.
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Dernière édition par Oksana S. Bouravtchikova le Mer 25 Juin 2014 - 16:47, édité 3 fois
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 22:46
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
Tu n'y es pas allé doucement avec elle. Tu n'en n'avais pas l'intention. Tu te doutais que ce n'était pas une rencontre avec un mur qui allait la faire flancher. Cette fille est une survivante, de ceux qui arrachent les tripes de leurs semblables pour survivre. Elle sait se battre. Elle a déjà tuée. Tu peux le dire à la façon dont elle s'était comportée auparavant, avec deux des agresseurs de ton hôte. Tu as dit que vous deviez discuter. Il te faudra te battre contre elle avant, car elle n'est certainement pas le genre de personne à discuter sagement après s'être fait envoyée dans un mur.
Tu n'es pas déçu.
Tu peux voir son poing arriver vers ton visage. Si tu avais été dans ton véritable corps, tu l'aurais évité facilement, voir arrêté. Mais là, tu es dans un corps qui ne s'est pratiquement jamais battu. Tu es dans un corps qui n'a pas les mêmes réflexes, la même vivacité qu'un corps de guerrier entraîné à la bataille. Aussi, tu te le prends avec violence dans la joue. Ça fait mal. Mais tu y penses, certainement bien moins que la douleur qu'a put ressentir ton hôte avant que tu ne l'endormes. Alors tu encaisses sans problème. T'as connus bien pire, monsieur le plus grand guerrier d’Yggdrasil.
Tu jures. Cette gamine a de la force pour une donzelle. Tu lui rattrapes le poignet pour lui limiter ses mouvements. Tu encaisses, oui. Mais tu n'as pas envie de t'en prendre un autre dans la face. Ça fait mal. Tu tires sur ses deux poignets pour l'immobiliser, mais la jeune fille t'envois un coup de pieds dans les côtes. Ou tentes. Tu es un guerrier aguerrit Thor. Même si ce corps ne sait pas se battre, tu sais comment agir. Tu relâches déjà un des poignets pour contrer. Si la situation te le permettais, tu aurais soupiré. Tu veux l'écraser, oui. Lui montrer qu'elle n'était rien face à toi, qu'elle se lançait dans une lutte sans issue. Pour elle en tout cas. Tu veux lui faire payer le prix de la souffrance infligé tout ce temps à ton hôte, même si pour la majeure partie elle n'en était qu'involontairement responsable. Mais dans l'immédiat, tu veux lui parler. Tu as une histoire à lui raconter, quand bien même tu ne sois pas le meilleur des conteurs.
Avant qu'elle ne puisse te renvoyer un autre coup, tu envois ton pieds dans ses jambes avec violence, la fauchant littéralement avant de la plaquer au sol et de l'immobiliser avec une clé de bras. Tu la regardes se débattre vainement. Tu l'écoutes crier inutilement. Tu attends patiemment qu'elle se décide à se calmer.
"DISCUTE TOUT SEUL CONNARD !"
Ou pas si patiemment que ça finalement. Elle te court sur le système. Tu lui envois une décharge électrique. Pas très forte. Tu ne veux pas la blesser trop grièvement, encore moins la tuer. Mais assez pour lui faire mal. Assez pour paralyser totalement et provisoirement. Rester dans son dos à la maintenir au sol n'est pas très pratique quand on veut discuter n'est-ce pas ? Lorsque tu es sur qu'elle est totalement paralysée et incapable de bouger, tu la relâches et va t'accroupir devant elle. Tu lui adresses un sourire faussement amical tout en passant ta main dans ses cheveux pour les ébouriffer plus qu'ils ne l'étaient déjà.
"Malheureusement mademoiselle, il faut être deux pour discuter."
Tu retires ta main avant qu'elle ne te morde, sait-on jamais.
"Et ne me dit pas d'aller voir quelqu'un d'autre. C'est à toi que je veux parler."
Tu appuis ta phrase en pointant ton doigt vers elle, juste au niveau du nez. Tu la fais rager. Tu le sais. Tu le vois. Mais ce n'est pas grand chose comparé à ce que tu voudrais lui faire, comparé à la colère qui gronde sous tes airs calmes.
"Je vais te raconter une histoire miss. Ton histoire. Celle qui était la tienne avant que, visiblement, tu ne perdes la mémoire."
Dernière édition par Thor le Dim 22 Juin 2014 - 13:47, édité 1 fois
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Sam 21 Juin 2014 - 23:47
Oksana&Thor
« Désillusion. »
It feels like I have lost this fight;
Tu trépignes, tu exploses, tu hurles. Tu l'insultes, tu t'agites, tu te débats. Et tu as la rage, mais la rage ! Tu veux le manger. Tu vas le manger.
DISCUTE TOUT SEUL CONNARD !
Et vlan, voilà que la patience -déjà limitée- de ton adversaire diminue subitement jusqu'à s'en voir annihilée. Et tu le sens passer. Une douleur fulgurante t'arrache un cri étouffé. Enfin, douleur... Disons une sensation extrêmement désagréable mêlée à une certaine douleur, effectivement; une sensation de chaleur, de brûlure, et puis... L'incapacité à contracter le moindre muscle. Ce salopard vient de te balancer une décharge dans la gueule. Seul hic : il n'a aucun taser sur lui. Enfin, ce mystère est résolu à l'instant même où il est énoncé : elle peut bien lire le passé des gens, elle, ou encore contrôler son sang, en plus d'avoir une force herculéenne... Hmpf. Donc, ce type peut électrocuter -ici, électriser- les gens. Et là, t'as encore plus la rage. Sauf que tu peux plus rien faire, juste hurler. Bizarre, d'ailleurs. C'EST MAGIQUE. Tu fronces les sourcils. Arrête de gueuler. Te calmes. Même si tu as toujours envie de le tuer, là, tu peux pas vraiment. Alors ça sert à rien de s'énerver pour rien, hein ?
Connard.
Il s'éloigne de toi, sachant que tu ne peux plus bouger DU TOUT -à part ta mâchoire, magie- et va s'asseoir non loin. Mais vraiment non loin. Le truc rageant quoi : il est tout près, mais tu ne peux rien faire. Et en plus, ce bâtard en profite et vient ébouriffer tes cheveux. Aaaah si tu pouvais choper un de ces doigts avec tes dents et lui arracher une bonne fois pour toute, ça en serait presque jouissif. Ouais, tu fais un peu peur, actuellement. Et tu continues de rager dans le vide.
Salopard.
Tu lui lances un regard noir. Un regard de tueuse. Même si c'en devient plus ridicule qu'autre chose, dans la mesure où tu ne peux pas faire plus que cela. Cela sonne comme une menace en l'air d'un chiot incapable d'affronter le dragon. Tu se sens pitoyable. Tu rumines.
▬ Malheureusement mademoiselle, il faut être deux pour discuter. ▬ Enflure.
Ouais, mais toi, tu veux pas discuter. Qu'il discute avec son ami le mur, tiens, c'est sûr, il sera paaaassionné. Lui.
Et ne me dit pas d'aller voir quelqu'un d'autre. C'est à toi que je veux parler.
Moue boudeuse. Ok, c'est ce que tu pensais, ok, t'es décidément totalement prévisible. Ça te saoule. Profondément.
Va te faire.
Puis tu fermes les yeux. Oui, tu fermes les yeux. Comme une gamine. Tu fermes les yeux, tu fais comme si tu n'entendais rien, comme s'il n'était pas là. Tu l'ignores royalement, même si t'es pas spécialement en position d'agir de la sorte. Ce type te fais profondément chié. Donc voilà. Tu boudes.
▬ Je vais te raconter une histoire miss. ▬ Je m'en branle.
Tu n'entends rien, tu n'entends rien, tu n'entends rien. Tu t'en fous, tu t'en fous, tu t'en fous. Tu penses à autre chose, comme s'il n'était pas là. Il n'est pas là. Il n'existe pas. Voilà, il n'existe même pas. Tu es en train de dormir, surement -une journée aussi pourrie, c'est pas possible autrement. Tu te souviens momentanément du nombre incroyable de galère dans lesquelles tu t'es vue embarquée. Tu es traquée par des types autrement plus dangereux qu'un ado qui a tout juste mué. Et pourtant, c'est l'ado qui a tout juste mué -depuis un moment- qui t'as maîtrisée, c'est l'ado qui a tout juste mué -depuis un moment- qui t'as écrasée, c'est l'ado qui a tout juste mué -depuis un moment- qui t'as humiliée. Et cela t'énerve. Tu aimerais le démembrer. Tout de suite.
Ton histoire.
Tout s'arrête. Ton cœur rate un battement, tes paupières s'ouvrent brusquement. Qu'est-ce que cela est censé dire ? Qu'est-ce que cela est censé signifier ? Il va te dire quoi, encore ? Qu'il connait ta vie, qu'il est là pour toi, pour te tuer, après t'avoir traquée, toi la criminelle, la meurtrière que tu es ? Une goûte de sueur roule sur ta joue nacrée. Cette fois,, tu es définitivement foutue. Mais tu refermes les yeux, te détends. Si tu dois mourir, qu'il en soit ainsi. Tu t'es toujours débattue, du mieux que tu pouvais, Oksana. Mais là, paralysée, ça ne risque pas d'être possible. S'il décide de te tuer, il en a largement le loisir. Ne te rend pas plus ridicule. Tu t'interdis tout espoir, tu te protèges. Comme pour tes souvenirs, que tu ne veux plus espérer, de peur de ne retomber que trop violemment et te broyer le corps. Et puis tu te réveilles subitement, comme après avoir été plongée dans un bassin d'acide et d'en ressortir en se débattant de toute ses forces, sans jamais réussir à s'en extraire.
Celle qui était la tienne avant que, visiblement, tu ne perdes la mémoire.
Et ton monde s'écroule.
Tu as oublié ce que signifie "espérer". Tu l'as oublié, afin que la saveur des espoirs brisés ne t'inonde jamais jusqu'au plus profond de ton être. Afin de fuir ses milliers d'aiguilles qui viennent se planter avec délice dans chaque parcelle de ton corps, afin de ne jamais revivre cette sensation de vide, cette sensation de brûlure sans fin, cette sensation d'impossibilité de s'en débarrasser. Cette douleur qui t'écrase la cage thoracique, qui te brise les tympans et te donne envie d'hurler, alors que tu n'as plus de voix déjà, ni de larmes; ni rien. Tu n'as rien, Oksana. Tu ne veux pas espérer. Tu ne veux pas espérer pour n'avoir encore moins que moins que rien. Parce que cela t'effraie, tout simplement. Parce que tu es une lâche qui a peur, une lâche qui ne veut juste pas avoir plus mal qu'elle ne l'a déjà. Et alors que tu peux enfin l'avoir, ta réponse, tu es encore incapable d'espérer. Juste de souffler un "La ferme." qui restes à moitié coincé dans ta gorge. Tu ne vas pas chialer non plus. Non. Non... Tu veux juste qu'il la boucle. Tu veux juste qu'il se taise, tu ne veux juste plus espérer. Alors qu'il la ferme, sa grande gueule !
La ferme, la ferme, la ferme, LA FERME, MERDE, LA FERME !!
Et tu exploses. Tu pleurs, Oksana, toi qui n'a plus de larmes depuis si longtemps, toi qui a enfermé ce qu'elle avait d'humanité, de cœur dans une boîte et l'a cachée le plus haut, le plus profond, possible dans un placard. Tu pleurs, tu pleurs tout simplement parce que tu espères, et que cela te fais peur, et que cela te fait mal.
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Dim 22 Juin 2014 - 14:19
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
Tu l'écoutes t'insulter sans broncher. Cette gamine est vraiment mal élevée. Tu espères que toutes les femmes de cette époque ne sont pas comme elle. Quoi qu'avant aussi, il y avait certaines femmes vraiment...enfin, avec un comportement d'homme -pour l'époque.
"Je vais te raconter une histoire miss." "Je m'en branle."
Tu hausses un sourcil. Eh bien... Mais tu ne répliques pas et continu, imperturbable.
"Ton histoire. Celle qui était la tienne avant que, visiblement, tu ne perdes la mémoire."
Tu observes sa réaction avec curiosité. Tu n'es pas déçu là non plus. L'effet est immédiat. Elle ferme sa gueule brutalement. Son visage prends l'expression de la surprise. Elle redevient calme. Allant même jusqu'à fermer les yeux. Mais ça ne dure qu'un temps, un instant. Comme si elle s'abandonnait avant de brusquement vouloir de nouveau vivre. Et enfin, tu vois la peur dans ses yeux. Et ça, c'est jouissif. Tu vois sa peur tremblante. Celle de la bête traquée qui cherche un échappatoire tout en sachant qu'elle est coincé. Un sourires satisfait fleurit sur ton visage quand tu l'entends geindre.
"La ferme. La ferme, la ferme, la ferme, LA FERME, MERDE, LA FERME !!"
Tu éclates de rire en la voyant commencer à pleurer. La voila donc enfin, la véritable gamine derrière la guerrière. La voila ta vengeance. Tu aimes les humains Thor. Mais tu es sans pitié pour tes ennemis. La pitié est pour les faibles t'a-t-on enseigné. Alors même si ton ennemi est un simple humain, tu n'auras pas de pitié. Même s'il s'agit d'une femme. D'une gamine.
Ton hôte a espéré pendant des années, s'accrochant à ce seul espoir pour ne pas sombrer. Et cette fille l'a brisée. Elle a brisée net son espoir. Elle a brisée net ton hôte. On ne touche pas à ce qui t'appartient Thor. On ne blesse pas les personnes à qui tu tiens, même sommairement. Et tu tiens à ce gosse. Par affection. Et par nécessité. C'est compliqué n'est-ce pas ? Tu peux voir dans les yeux de cette gamine qu'elle a peur. Peur de ce que tu t'apprêtes à lui raconter. Peur d'espérer. Mais tu vas la faire espérer Thor. Tu vas la faire espéré. Et à la fin, tu la regardera -peut-être- se briser comme ton hôte s'est brisé.
"Non. Je ne la fermerais pas gamine. Et tu vas m'écouter sagement, ou je paralyse tes cordes vocales également."
Tu poses tes fesses par terre, t'installant plus confortablement pour commencer ton histoire. Tu la fixes dans les yeux. Elle n'a pas le droit de se détourner. Qu'elle essaye, tu l'en empêcheras.
"Regarde mon visage petite fille. Regarde bien ce visage et dis-moi s'il te dit quelque chose. Je vais te dire pourquoi. C'était il y a quelque année, un homme et une femme ont eus deux enfants. Un petit garçon nommé Sven."
Tu te pointes du doigt. Ou plutôt, tu pointes le corps de ton hôte.
"C'est lui. Le garçon dont j'occupe actuellement le corps. Et ils eurent aussi une petite fille nommé Freya."
A présent, c'est elle qui tu pointes de ton doigt presque accusateur.
"C'est toi. Ou plutôt, c'était toi, puisque visiblement tu n'es plus Freya."
Ta main revient se poser sagement sur ton genoux et tu poursuis ton récit, imperturbable, sans te soucier plus pour l'instant de l'état de la gamine.
"Parce que leurs parents étaient souvent absents, c'était la grande sœur qui prenait soin de son petit frère. Jusqu'à ce qu'un jour, alors qu'elle avait 12 ans, elle ne disparaisse pour ne jamais revenir. Les parents irresponsables la déclarèrent morte et lui érigèrent une tombe. Mais le garçon ne pouvait accepter que sa sœur soit morte. Alors il la chercha. Pendant 6 longues années. Jusqu'à ce soir, où il l'a enfin retrouvé. Du moins le pensait-il. Mais il s'avéra que la sœur avait perdu la mémoire. Et cela, le garçon ne le supporta pas. Et en mourus presque."
Tu te penches vers son visage plein de larme, t'arrêtant à quelques centimètres en prenant son visage dans ses mains. Ta voix est froide. Ça ne te ressembles pas. Mais tu es en colère. Ça s'en ressent. Le ciel s'est couvert de lourds nuages chargés de pluie. Que te faudrait-il pour qu'ils explosent ? Si peu.
"Comprends-tu ce que ça veut dire gamine ? Tu as presque tué la personne pour qui tu comptais le plus."
Dernière édition par Thor le Lun 23 Juin 2014 - 8:36, édité 1 fois
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Dim 22 Juin 2014 - 20:48
Oksana&Thor
« Désillusion. »
I forgot how to hope;
Il est temps de se préparer à tomber, Oksana. Retiens ta respiration, on vient te mettre la tête sous l'eau, attention, maintenant ! Tu coules, tu coules, il est temps de lâcher prise. Parce que tu as perdu. Tu as perdu, Oksana, et pour la première fois, tu rends les armes. Il a gagné. Tu aimerais tellement, mais tellement lui hurler de se taire, que tu as perdu, qu'il a gagné, qu'il se taise alors, qu'il se taise ! Mais tu sais qu'il ne le fera pas. Et tu n'arrives plus à parler, juste à pleurer. Ta carapace se fissure, et voilà que ton camouflage que tu croyais pourtant parfait vient se briser en milliers d'éclats, dévoilant une simple petite fille effrayée qui fait de son mieux pour subsister, qui persistes à s'accrocher alors qu'elle n'a rien, qu'elle n'est rien, et que cela ne changera jamais. C'est là ta certitude la plus absolue. Et voilà qu'on vient s'armer d'un marteau et l'abattre avec le plus de violence possible sur ton crâne. Qu'on vient annihiler toutes tes barrières, qu'on sort l'arsenal; des fers pour que tu ne puisses t'enfuir, des aiguilles pour te vriller les tympans, des ciseaux pour venir déchiqueter ton cœur; voilà que l'on te passe à la table de torture, plus violemment, plus douloureusement que jamais. Rien, rien n'est plus horrible que cela; rien n'est plus horrible qu'espérer dans le vide, alors que ton être fait d'écho ne s'éveille, alors que ton pouls s’accélère, que chaque cellule de ton corps hurle, et que le peu d'oxygène que tu gardais enfermé ne s'échappe; voilà, ça y est, Oksana, tu coules.
Les couleurs des profondeurs, tu y es habituée; leur température négative n'est plus qu'un long manteau, qu'une seconde peau, et ta vue troublée n'en est même pas gênante. Tu es rodée. Tu as appris à nager, à toujours essayer de remonter à la surface, quoi qu'il arrive. Mais tu as aussi appris qu'il te serait à jamais impossible de percevoir les teintes plus claires du domaine de la liberté, de ces aires supérieures qu'apporte la simplicité de vivre, le bonheur aussi. Cette teinte là de bleu, tu ne la verras jamais, tu es destinée à ce noir profond, cette absence totale de lumière, et rien ne changera. Même ces semblants de lumières qui te montrent la neige marine, alors qu'un pétale d'espoir vient te chatouiller la peau. Ce ne sont que des mirages, des chimères, cruelles qui te tendent la main, te faisant croire que tu remontes alors que tu ne fais que t'enfoncer plus encore dans les abysses des grands océans. Et tu es fatiguée, Oksana. Tu es fatiguée de courir -nager- après des chimères. Tu es fatiguée d'espérer pour ne faire que souffrir en fin de compte. Tu en as assez, tu jettes l'éponge. Tu abandonnes. Et tu fuis.
Tu ne fais plus que fuir, maintenant. Même quand une fée vient te tendre la main, te remonter à la surface, véritable petit ange qui pourrait réellement te guider, là-haut. Maintenant, tu ne prends plus que de faux chemins, te caches dans des culs-de-sac le temps de reprendre ton souffle, puis de continuer à t'éloigner, toujours plus de ce que tu désires le plus ardemment. Parce que oui, Oksana, tu dis vouloir l'atteindre, cette surface, mais tu t'enfonces toujours, et ne dis pas que tu ne sais pas où tu vas. Ne le dis pas ! Tu le sais, tu le sais que tu coules, mais tu t'entêtes, tu continues, tu te déchires un peu plus, toujours un peu plus, afin d'arracher chaque parcelle de bonté, de tendresse, d'humanité, et à défaut de détruire tout cela, tu l'enfermes dans une petite boîte, ta boîte de Pandore, et tu la caches, l'éloignes le plus possible de ton regard. Tu ne veux pas la voir, ta boîte de Pandore. Tu ne veux pas voir ce qui s'y cache le plus profondément. L'espoir.
Et voilà qu'il est temps de l'ouvrir, cette boîte. Et voilà que l'on vient en arracher le couvercle sans la moindre délicatesse, et que l'on laisse s'échapper ce que tu hais le plus au monde, que l'on te brûle avec son fer. Il en rie, de tes larmes. Il en rie, mais tu n'arrives même plus à t'en sentir blessée dans ton amour-propre. Quel amour-propre ? Tu es vide. Lassante, tellement lassante ! Tu fais les fières, les fortes, mais qui crois-tu tromper au juste ? Tu n'impressionnes personne. Juste les faibles, les idiots, ceux qui ne voient rien. Alors tu as toujours travaillé avec des imbéciles ? Non. Bien sûr que non. Et sûrement certains l'ont-ils vu -en fait, tu le sais, qu'on l'a déjà vu. Mais tu les a toujours fait taire, ces imbéciles. Pas lui. Lui, tu ne peux pas le faire taire. Tu ne peux pas lui faire bouffer ses dents, l'empêcher de parler. Tu ne peux pas l'empêcher de t'écraser comme un vulgaire insecte, comme une poussière un peu trop gênante. Tu ne peux que l'écouter te détruire, toi qui te croyais inébranlable.
Non. Je ne la fermerais pas gamine. Et tu vas m'écouter sagement, ou je paralyse tes cordes vocales également.
Fais le. Oui, fais le. Tu veux qu'il t'immobilise complètement, jusqu'à ce que tes organes soient eux-même atteints par cette paralysie, que ton cœur arrête cette mélodie épouvantable. Mais tu le sais, il ne s'est pas encore assez amusé. Il veut certainement te regarder t'effriter sous ses yeux, jusqu'à ce que tu ne te raccroches à cette raie de lumière, cette chimère qu'il peint devant toi, et qui ne te guideras que plus profondément encore. Il veut certainement que tu t'y accroches et que tu coules, que tu coules jusqu'à ne plus avoir assez d'oxygène, jusqu'à ce que tu t'asphyxie, jusqu'à ce que ton monde ne ralentisse jusqu'à venir s’étouffer. Après tout, tu n'as jamais vu de lumière, et tu n'as jamais respiré. Tu n'existes pas Oksana.
Regarde mon visage petite fille. Regarde bien ce visage et dis-moi s'il te dit quelque chose. Je vais te dire pourquoi. C'était il y a quelque année, un homme et une femme ont eus deux enfants. Un petit garçon nommé Sven.
Il t'a ordonné de le regarder, et tu obéis. Tu es vide, tu n'as plus aucune envie. Plus aucune combativité. Alors tu le regardes, d'un regard vide, sans fond, sans lumière. Toi qui est toujours si vive, si expressive, tu n'es plus qu'une poupée cassée au visage peint si minutieusement qu'on en vient à oublier de le rendre humain. Tu lis ce visage, étudies sans les voir ses courbes, plonges dans ses yeux que tu connais si bien. Parce que ces yeux, tout simplement, ce sont les tiens. Parce que la personne qui te fixe maintenant avec cruauté a tes traits. Parce que ce visage, s'il t'ait familier, c'est parce que tu le vois chaque fois que tu te regardes dans la glace. Ce garçon te ressemble tellement que cela en fait mal. Mais tu ne veux pas y penser. Et tu ne veux pas qu'il confirme les doutes qui fleurissent dans ton esprit, dans cet esprit que tu ne croyais pas si fertile et qui regorge d'étoiles alors que l'atroce espoir l'arrose sans ménagement. Et te voilà encerclée par ce feux d'artifice, par cette pluie d'étincelles qui t'aveuglent, jusqu'à ce qu’éclosent ces bourgeons horribles et douloureux, jusqu'à ne plus pouvoir reconnaître le haut du bat. Parce que tu n'existes pas.
C'est lui. Le garçon dont j'occupe actuellement le corps. Et ils eurent aussi une petite fille nommé Freya.
Ton regard se détournes de lui. Ton monde explose en un millier d'étoiles. Tu es vide. "Tu" ? Mais "tu" n'existes pas. "Tu" n'est qu'une voleuse. Et "tu" regardes les nuages. "Tu" les envies, ces saloperies de nuages. Ils sont libres, et ne souffrent jamais. Normal, puisqu'ils ne sont pas vivants. Et "tu" n'es pas Freya. Les doutes enflent dans ta poitrine, et tu pris, tu supplie qu'il ne vienne pas les confirmer. Mais tu le sais, tu le sais déjà, Oksana. Tu connais déjà les mots exacts qu'il va prononcer, les sons qui vont se dessiner sur ses lèvres, et tu fermes les yeux, les jouant dans tes songes alors que leur son fracassant vient percuter tes tympans et écraser ta cage thoracique.
C'est toi. Ou plutôt, c'était toi, puisque visiblement tu n'es plus Freya.
Tu inspires difficilement, rouvres les paupières. Tu contournes les tâches de peintures laiteuses lancées sur ces immenses portes que sont les cieux du regard, définitivement vide. Tu veux abandonner. Tu veut définitivement abandonner. "Toi" qui n'a même pas le droit de jouer. "Plus". "Tu" n'es pas Freya, il n'y a pas de "plus" qui tienne;et quoi que tu y fasses "tu" n'existes pas. "Tu" l'as tuée, cette Freya. Pour renaître. Pourtant, tu aurais aimé ne pas naître, tu aurais bien laissé ta place à Freya, là, maintenant, tout de suite. Et pourtant, tu t'accroches, pourtant, tu fais tout pour la garder, ta place, Oksana. Mais on ne te l'a jamais donnée. As-tu seulement le droit de la réclamer, de dire ton existence légitime ? Tu avais tué avant même de voler ta première vie, avant même de donner le ciseau aux Parques pour qu'elles ne coupent le fil que tu maintenais fermement, le temps qu'elles ne le sectionnent. "Tu" es une voleuse, une meurtrière. Tu as volé ta place à un ange afin de passer une vie de misérable à en sacrifier d'autres. Alors pourquoi tu continues de penser que quoi qu'il t'en coûte, tu continueras à t'y raccrocher ?
Parce que leurs parents étaient souvent absents, c'était la grande sœur qui prenait soin de son petit frère. Jusqu'à ce qu'un jour, alors qu'elle avait 12 ans, elle ne disparaisse pour ne jamais revenir. Les parents irresponsables la déclarèrent morte et lui érigèrent une tombe. Mais le garçon ne pouvait accepter que sa sœur soit morte. Alors il la chercha. Pendant 6 longues années. Jusqu'à ce soir, où il l'a enfin retrouvé. Du moins le pensait-il. Mais il s'avéra que la sœur avait perdu la mémoire. Et cela, le garçon ne le supporta pas. Et en mourus presque.
Tu continuais de regarder les nuages tout en l'écoutant. Tu ne pouvais pas le nier : tu écoutais chacune de ses paroles qui venaient se planter comme des fléchettes dans ton cerveau. Et tu le haïssais. Parce qu'à présent, tu trouvais ses paroles crédibles, parce qu'à présent, cet espoir que tu ne pouvais empêcher de subsister grandissait, nourrit par des faits vraisemblables, par des coïncidences trop énormes pour n'être que telles. Comme leur ressemblance évidente, mais qu'elle n'avait, finalement, qu'ignorer inconsciemment afin de se protéger. Et alors que tu l'écoutais, tes cellules fondaient. "Les parents irresponsables la déclarèrent morte et lui érigèrent une tombe.", et ils avaient raison. Cette fille, cette sœur, elle était morte. Elle était morte et tu étais née. Ta vue se troublait de nouveau alors qu'une nouvelle vague de larmes venait agrandir le lit de ce fleuve qui coulait sur tes joues de poupée. Car tu n'étais plus qu'une poupée, vide, vide, définitivement vide. Chacune de ses paroles te faisait mal, leur son se répercutant dans tous les recoins de ta boîte crânienne, jusqu'à ne plus ressembler qu'à un vacarme assourdissant et difforme douloureux. Et puis vint le coup de grâce. Le jeune homme se pencha, prit ton visage entre ses mains, le visage tout proche, l'expression glaciale, le timbre froid, et la colère perçant dans son regard jusqu'à venir se planter dans ta tête, le tout sur fond de ciel nuageux, grondant à l'unisson.
Comprends-tu ce que ça veut dire gamine ? Tu as presque tué la personne pour qui tu comptais le plus.
Tu es vide. Et en temps que tel, tu ne devrais même plus réagir, légume que tu es devenue. Mais voilà qu'une lueur se rallume dans ton regard sans vie. Voilà qu'une lueur féroce se réveille, mélange de douleur, de colère et d'espoir flétrit.
Ce n'est pas moi qui était si précieuse pour lui. C'était Freya. "Moi", "moi", Oksana, "moi", actuellement, je n'ai aucune valeur à ses yeux. "Moi", je n'ai même pas de "moi", de "je", alors ne m'emmerde pas avec... Avec...
Et tu t'éteins de nouveau. Alors que ta flamme se ravivait timidement, voilà qu'une immense tornade vient l'avaler. Et tu le fixes. Tu hoquettes, prise de vertige. Et l'avalanche s'abat.
"Freya", elle était bonne en violoncelle ? Elle est née quel jour ? Elle aimait quelle couleur ? De quoi elle parlait avec Sven ? Comment s'appelaient leurs parents ? Où vivaient-ils ? Étaient-ils heureux comme ça ? Est-ce que...
Et les larmes coulent, coulent, coulent, sans s'arrêter. Tu ne veux pas le demander. Tu ne veux pas, parce que c'est dire que tu le crois, dire que tu espères, soit ce que tu évites avec tant de violence.
Montre le moi. Si c'est vrai, alors, montre le moi. Je peux lire le passé des gens, si je les touche. Montre le moi. Je ne te crois pas ! Montre le moi !
Tu la veux, cette preuve ultime, celle que tu ne pourras pas nier même si tu y mets toutes tes forces, tu la veux. Et tu te réveilles enfin, pleinement cette fois, avec ce regard qui brille, plein de larme, avec ces tremblements qui mordent tes membres sans tendresse, avec cet espoir que tu ne peux pas jeter. Et tu as peur, tellement peur. Parce que tu ne peux plus te protéger.
Game over
#60cce3 | code par Kin'
Dernière édition par Oksana S. Bouravtchikova le Mer 25 Juin 2014 - 14:58, édité 1 fois
C'est finit. Ton histoire est finie. Tu as terminé de raconter à cette gamine, son histoire. D'avant. Et durant tout le temps qu'a duré ton récit, tu l'as vu sombrer. Tu l'as vu s'enfoncer dans la douleur, le désespoir et le refus, de la même façon que ton hôte. Exactement pareil. Mais pour des raisons différentes.
Ton hôte a sombré parce qu'il espérait trop. Cette gamine sombre parce qu'elle refuse d'espérer. Elle était comme une personne jetée à l'eau sans jamais avoir apprit à nager. Elle se débat, coule et remonte la tête pour respirer un instant avant de replonger contre son gré. Et toi, Thor, impitoyable, tu es venu lui enfoncer la tête sous l'eau, tu es venir pour l'empêcher de remonter. Tu vas la noyer Thor. Tout comme elle a noyé ton hôte pour être celle qui survit. Et lorsque tu l’auras amené tout au fond de l’océan, tu la laisseras là. Tu repartiras sans un mot, comme tu es venu, et tu la laisseras se démerder seule pour remonter pendant que toi, tu feras ce que tu peux pour faire remonter ton hôte.
Tu l’as regardé. Tu as fixé sans flancher cette fleur d’espoir désespéré qui a poussée lentement dans ses yeux, nourrit de tes mots, arrosée de ses larmes, jusqu'à fleurir magnifiquement. Tu l’as regardé devenir une simple coquille vide, comme ton hôte, un légume sans vie et sans volonté. Tu es partagé en deux émotions Thor. La culpabilité de briser ainsi la personne si chère à ton hôte. La satisfaction de la voir souffrir.
Ton visage à quelques centimètres du sien, tu peux pourtant la voir s’allumer et s’embraser brusquement.
"Ce n'est pas moi qui était si précieuse pour lui. C'était Freya. "Moi", "moi", Oksana, "moi", actuellement, je n'ai aucune valeur à ses yeux. "Moi", je n'ai même pas de "moi", de "je", alors ne m'emmerde pas avec... Avec..."
Ce genre de feu n'est pas destiné à perdurer. Une combustion instantanée. A peine quelques secondes. Parfois moins. Tu la regardes et l'écoutes se débattre en vain, tenter de te repousser et remonter à la surface. Toi tu ne fais rien. Un naufragé qui se débat sans savoir nagé est destiné à se noyer tout seul. Même si tu te tiens là, près à la maintenir au fond de l'eau si nécessaire. Mesure superflue. Elle se brise d'elle-même.
" 'Freya', elle était bonne en violoncelle ? Elle est née quel jour ? Elle aimait quelle couleur ? De quoi elle parlait avec Sven ? Comment s'appelaient leurs parents ? Où vivaient-ils ? Étaient-ils heureux comme ça ? Est-ce que... Montre le moi. Si c'est vrai, alors, montre le moi. Je peux lire le passé des gens, si je les touche. Montre le moi. Je ne te crois pas ! Montre le moi !"
Tu es un peu surpris, il faut l'avouer. Elle avait complètement renoncée à ne pas espérer et se raccrochait à tes mots comme à une bouée. Mais une bouée qui ne la remonterais pas. Elle te croit et ne te croit pas. Elle a comprit que tu dis la vérité mais ne veut pas y croire. Pas maintenant. Pas totalement.
Tu te recules, reprenais ta position assise -c'est que ça fait mal au dos d'être plié en deux. Tu lui souris doucement. Elle te fait pitié, cette pauvre fille, dans cet état, l'état où tu l'as mis. Mais tu n'as pas encore finis.
"Ça fait beaucoup de chose tout ça... C'est vrai que ce n'est pas toi qui lui est chère. Mais ça ne tarderas pas, ne t'en fais pas. Quand il se sera reconstruit, il apprendra rapidement à t'aimer. Laisse-lui le temps de faire le deuil de sa première sœur et il aimera la seconde. Ne dit pas que tu n'as pas de valeur à ses yeux. Tu en as. Pas la même valeur que Freya, mais tu en as. Quant à tes questions. Mmh...voyons voir..."
Tu fermes tes yeux et essaye de te rappeler. Tu n'es pas trop au courant de tant de petits détails. Toi, t'es arrivé en cours de route, t'as prit le chemin en marche. Et tu somnolais bien à l'époque. Tu fouilles un peu dans la mémoire de ton hôte. Pas beaucoup. Pas trop. Tu n'as pas pour but d'abîmer encore plus son esprit.
"Alors oui, elle était bonne violoncelliste. Très talentueuse. Bien que la musique et moi... Elle faisait souvent des duos avec son frère."
Tu te pointes du doigt.
"Lui, il joue du violon. Elle est née le deuxième jour de mai. Elle adorait le bleu."
Tu fixes avec perplexité ses cheveux. Tu ne peux voir les couleurs à cause de la malformation de ton hôte. Mais tu connais les gris. Et ce gris là. Ressemble au gris du bleu.
"Je crois bien que ça t'ai resté. Pour ce qui est de leurs sujets de conversation... La musique, beaucoup. La nourriture aussi. Surtout le sucré. Sven était réservé -il l'est toujours- alors c'est surtout Freya qui parlait -monologuait-. Ils se racontaient se qu'ils faisaient, ce qu'ils leur étaient arrivé. Elle l'embêtait et lui faisait des blagues. Ah. Par contre, il ne fallait jamais -et il ne faut toujours pas- aborder le sujet des parents. La mère s'appelle Tia et le père Frantz. Torbjorn tous les deux. Des gens connus."
Mais pas autant que toi. (Non. Oubliez ce commentaire, c'est juste histoire d'aérer le texte =_=)
"Ils ont achetés une maison ici. Dans le quartier huppé. Mais il n'y a que Sven qui y vit. Ils sont trop occupés ailleurs avec leur travail pour venir ici de temps en temps."
Ton ton est ouvertement dégoûté. Tu as du mal à croire que l'on puisse délaisser son enfant à ce point. Le père tu peux encore comprendre et accepter. A l'époque de ta gloire, qu'un homme soit absent de la maison était fréquent. Fallait faire la guerre, chasser, tout ça. Mais une mère n'abandonnait jamais son enfant. Elle n'en n'a pas le droit.
"Ces deux gosses étaient seuls en permanence. Mais ouais. Ils étaient heureux. Et maintenant..."
Tu glisses ta main sous ton menton et la regarde.
"Alors comme ça, tu peux lire le passé miss ? C'est intéressant. Et puisque tu ne crois pas ce que je te dis, je vais effectivement te le montrer."
Tu te penches en avant pour saisir l'une de ses mains.
"Un simple contact suffit n'est-ce pas ? Bien. Alors regarde donc les souvenirs de ton frère de sang."
Doucement, tu ramènes à la surface l'esprit de ton hôte. Pas trop, pour ne pas la blesser d'avantage, mais assez pour que la gamine puisse avoir accès à sa mémoire. Toi, tu ériges des barrière. Mieux vaut éviter qu'elle ne se perde dans ta mémoire millénaire.
The only way out is through everything i'm running;
Ça y est, Oksana, tu as perdu. Game over. Tu n'as finalement toujours été qu'une gamine perdue dans cet enfer sous-marin. Et voilà qu'il est temps de se réveiller. Car on peut toujours tomber plus bas. Et tu tombes plus bas, tu sombres. L'espoir n'est-il pas sensé faire remonter à la surface ? Toi, il te plombe. Parce qu'espérer, c'est être dépendant, parce qu'espérer, c'est en avoir l'absolue nécessité, c'est être faible. Parce qu'espérer, c'est souffrir. Et que tu souffres déjà tellement. Une nouvelle plaie béante vient se creuser dans ta poitrine, alors que toutes tes faiblesses s'y engouffrent avec avidité. Et tu regardes cet être devant toi prendre du plaisir à te briser. Mais tu n'arrives même plus à te demander pourquoi. Tu ne vois que du noir, cette absence de couleur qui caractérise ton monde depuis ton réveil. Et tu étouffes dans tes tentatives désespérer de rejeter cette évidence douloureuse le plus loin possible de ton armure en miette. Et tu t'étrangles dans cette colère naissante qui s'éteint plus vite qu'elle n'est née. Voilà que ton regard s'allume, que tu jettes tout, que tu hurles, que tu cèdes. Tu cèdes. Tu cèdes, parce que finalement, tu es faible.
C'est le temps des remises en question.
Tu n'es pas aussi forte que tu le croyais, c'est un fait, à présent, un fait que même toi tu constates. Et cela fait mal, cela aussi. Peut être serait-il temps de cesser d'être aveugle, et de t'accepter telle que tu es. Peut être est-ce pour cela que dans un coin, au plus profond de ton être, tu lui est un rien reconnaissante, à cet homme qui te brise. Peut être que tu ne pourras qu'en renaître de nouveau, plus forte. Ou peut être ton enveloppe se verra désertée de toute vie. Alors. Sur quoi tu paris ?
Et tu lâches tout, toute la cargaison. Il est temps de retrouver le mode d'emploi; il est temps que tu réapprenne ce qu'espérer signifie. Peut être l'as-tu trouvé, ton paradis, ton "chez toi". Mais tu ne veux pas. Tu ne veux pas y croire pour te voir définitivement en pièce. Alors tu fais de ton mieux pour ne pas trop en attendre. Tu fais de ton mieux pour ne rien attendre. Pourtant, cette espérance, cette attente, elle est là. Et tu ne peux pas l'éradiquer, même si tu essaies.
"Freya", elle était bonne en violoncelle ? Elle est née quel jour ? Elle aimait quelle couleur ? De quoi elle parlait avec Sven ? Comment s'appelaient leurs parents ? Où vivaient-ils ? Étaient-ils heureux comme ça ? Est-ce que...
Tu respires, tu exploses.
Montre le moi. Si c'est vrai, alors, montre le moi. Je peux lire le passé des gens, si je les touche. Montre le moi. Je ne te crois pas ! Montre le moi !
Alors que tu viens de lâcher l'une des tirades les plus longue de ta vie sans même inspirer une seule fois, l'individu s'assit devant toit. "Sven" ? Tu ne sais pas vraiment. Mais tu n'es pas capable, tu n'es pas en mesure de te questionner sur ses tournures de phrases suspectes, tout comme son attitude, pas encore. Il va t'en falloir, du temps, pour te relever. Mais tu y arriveras, pas vrai ? Comme tu t'es toujours relevée.
Ça fait beaucoup de chose tout ça... C'est vrai que ce n'est pas toi qui lui est chère. Mais ça ne tarderas pas, ne t'en fais pas. Quand il se sera reconstruit, il apprendra rapidement à t'aimer. Laisse-lui le temps de faire le deuil de sa première sœur et il aimera la seconde. Ne dit pas que tu n'as pas de valeur à ses yeux. Tu en as. Pas la même valeur que Freya, mais tu en as.
Tu aurais tant aimé qu'il ne les dise jamais, ces choses. Tu aurais tant aimé. Tu déconnectes. Complètement. Est-ce que tu as vraiment ce droit ? Ce droit d'avoir un tant soi peu d'importance pour quelqu'un ? Alors que tu lui as volé ce qu'il aimait tant ? Alors que tu as écrasé celle qu'il a recherché pendant des années -six-, alors que tu l'as tuée, cet être qui avait tant de valeur pour lui ? Non. Tu n'as pas le droit. Et tu n'as pas le droit d'espérer non plus. Tu es décidément vraiment faible. Non, ne dis pas que tu ne te sens juste pas légitime. Ça, Oksana, ça, c'est une fuite pure et dure. Tu es tellement entêtée, quand tu t'y mets. Tu vois bien que quoi tu fasses, il a gagné ? Plus vite ce sera fait, mieux cela sera, tu ne crois pas ? Peut être aimes-tu les douleurs longues et lancinantes. Peut être n'y arrives-tu pas tout simplement. C'est dur, les remises en questions.
Alors oui, elle était bonne violoncelliste. Très talentueuse. Bien que la musique et moi... Elle faisait souvent des duos avec son frère.
Tu ouvres de grands yeux, des yeux de libellules. Freya jouait du violoncelle, comme toi. Et était plutôt bonne, par dessus le marché. Sa connaissance de la musique, son manque d'expérience, tu t'en fous. Une autre coïncidence aussi énorme, ça ne peut pas être possible. Ça ne peut pas. Et elle faisait des duos avec son frère. Des duos...? Il se pointe du doigt -tu commencerais presque à trouver ce geste suspect.
Lui, il joue du violon. Elle est née le deuxième jour de mai. Elle adorait le bleu.
Une énième larme de cristal vient se perdre dans tes mèches de turquoise. Elle est née le deuxième jour de mai. Alors, comme ça, ton anniversaire, c'était le deuxième jour de mai ? Elle adorait le bleu. Elle adorait le bleu...? Le bleu, comme tes cheveux ? C'est vrai que lorsque tu te les étais teint la première fois, le bleu t'étais naturellement venu -et pourtant, bleu, c'est tout sauf naturel comme couleur de cheveux-, était-ce pour cela ? Car c'était là une de ces preuves de sa précédente existence, tel un fossile d'espèce perdue depuis longtemps ? Alors quoi ? Tu acceptes enfin l'évidence, Oksana ?
Je crois bien que ça t'est resté. Pour ce qui est de leurs sujets de conversation... La musique, beaucoup. La nourriture aussi. Surtout le sucré. Sven était réservé -il l'est toujours- alors c'est surtout Freya qui parlait -monologuait-. Ils se racontaient se qu'ils faisaient, ce qu'ils leur étaient arrivé. Elle l'embêtait et lui faisait des blagues. Ah. Par contre, il ne fallait jamais -et il ne faut toujours pas- aborder le sujet des parents. La mère s'appelle Tia et le père Frantz. Torbjorn tous les deux. Des gens connus.
Tu bois ses paroles. Cela ne fait pas mal. Pas encore. Mais l’atterrissage sera douloureux. Le réveil sera égal à se retrouver au cœur du soleil, mais en se consumant lentement. Mais là, maintenant, tout de suite, oublies. Oublies juste. Et écoute. Tu comprends ? C'est de toi qu'il s'agit. De toi. Il est temps de s'arrêter de courir. Tu le vois, le cul-de-sac. Alors, et si tu te retournais, et que tu prenais enfin la bonne route ? Tu te souviens, celle que tu t'évertues à rater. Il est temps d'arrêter de fuir.
Tes parents étaient des gens connus. Des gens connus qui, visiblement, ne t'aimaient pas particulièrement. Mais tu t'en foutais. Parce que ton frère était là. Non, pardon -Freya. Mais ce corps est le sien, est le tien. N'est-ce pas ? C'est un peu trop compliqué pour toi, peut être... Tu inspires difficilement. Tout tourne autour de toi, même la neige marine. Tu ne vois plus tes pieds. Tu ne te vois même plus. Tu ne vois que lui, tu n'entends que lui. Et tu bois ses paroles.
Ils ont achetés une maison ici. Dans le quartier huppé. Mais il n'y a que Sven qui y vit. Ils sont trop occupés ailleurs avec leur travail pour venir ici de temps en temps.
Tu aurais donc vécu une partie de ta vie dans des quartiers huppés. Ha ha. Tellement pas toi. Et Freya ? Est-ce que ça lui ressemblait, à Freya ? ...Et à Sven ? Ça lui ressemblait, à Sven ? Respires Oksana, respires. Tu en viendrait presque à oublier tes besoins les plus primaires. Vos parents -vos ?- étaient toujours absents. Mais tu n'arrives même pas à t'en sentir révolté. Après tout, il y a moins de dix minutes, tu n'avais rien, n'étais rien, n'existais même pas. Maintenant, tu sais une chose : tu es une menteuse. A tes yeux, rien n'est pire que de ne pas savoir. Même la pire vérité qui soit. Rien n'est aussi horrible. Même que l'on te détruise avec cela.
Ces deux gosses étaient seuls en permanence. Mais ouais. Ils étaient heureux. Et maintenant...
Tu fermes les yeux. Mais, alors, pourquoi ? Pourquoi avait-elle tout oublié, pourquoi c'était-elle réveillé dans cette chambre un peu vieillotte, quelques années plus tôt, la tête vide, vide comme le néant ? Pourquoi ? Tout ce qu'il te disait répondait à toute, absolument toute tes interrogations, s'imbriquant parfaitement avec tout ce que tu savais de toi, tout, sauf une chose : pourquoi ? Aurais-tu un jour ta réponse ? La connaissait-il seulement, lui, cette réponse ?
Alors comme ça, tu peux lire le passé miss ? C'est intéressant. Et puisque tu ne crois pas ce que je te dis, je vais effectivement te le montrer.
Tu rouvres les yeux, le fixes. Il va te la donner, ta preuve. Celle que tu ne pourras jamais plus ignorer, même si tu y mets tout ton cœur. Il va te briser, et pour de bon, cette fois. Et pourtant, c'est toi qui le lui a demandé. Pourtant, c'est toi qui le désire de tout ton être, là, maintenant, tout de suite. Tu veux te détruire. Ce n'est pas cela ?
Il se penche et attrapes ta main. Tu lances un regard à ce contacte que tu ne peux voir de là -c'est vrai, tu es toujours paralysée.
Un simple contact suffit n'est-ce pas ? Bien. Alors regarde donc les souvenirs de ton frère de sang.
Tu as peur. Non seulement de ce que tu vas voir, mais aussi de l'état dans lequel tu en ressortiras. Et puis, disons le franchement, ce pouvoir est franchement désagréable. Mais là, maintenant, tout de suite, c'est secondaire. Franchement secondaire. Tu le fixes. Tu prends ta respiration, te prépares. Ce n'est pas aussi simple que l'on pourrait le penser. Il te faut te préparer, te préparer à couler, à couler dans ce regard qui n'est pas le tien -même si, en l'occurrence, il y ressemble monstrueusement. Il faut se mettre en position, sauter. Et ne pas oublier un fil, ce fameux fil d'Ariane qui t'aidera à remonter à la surface. Parce que se réveiller après une chute au cœur de l'Antarctique, c'est plutôt délicat.
Et tu sautes.
Le bleu de ses yeux te submerge, comme une marée qui vient t'engourdir et t'avaler. Tu as subitement froid, horriblement froid. Est-ce que ce gosse -Sven- a froid ? Dans son cœur, a-t-il froid, lui aussi ? S'y est-il habitué, lui ? Tu les as, tes réponses, ou presque. Voilà qu'un flash vient te brûler les yeux, te vriller les tympans, enflammer ton esprit tout entier. Il est là, en larme, alors que le gris du ciel pleur avec lui. Il pleur, pleur, pleur, et tu le regardes, les bras ballants. Tu aimerais subitement le prendre dans tes bras et le réconforter. Tu en as toujours ressenti le besoin, et tu comprends, maintenant. Il n'était pas là. Alors que tu avais tout oublié, une part de toi ne l'avait peut être pas totalement effacé lui. Bien que tu saches l'avoir oublié, ne nous mentons pas. Mais il y a de quoi douter.
Il lève les yeux. Tu fais de même. Et voilà que tu contemples un cliché pareil à un miroir, dans lequel tu peux te voir. Toi, telle que tu aurais pu être quelques années plus tôt. Ce blond est le même que le tien, à ton réveil, quoi que plus clair. Mais tu te souviens qu'après avoir pris un peu le soleil, c'était le même. Exactement le même. Ses yeux sont les tiens. Son teint constellé de tâche de rousseur est le tien.. Tu hoquettes et recules, trop brusquement peut être. Une pression dans ton dos, tu sursautes. Tu entends un fracas, baisse les yeux, les relève. Freya. Tu le sais, parce que Sven le sait, et que tu es dans sa tête. Et parce que c'est toi, aussi, ce visage, cette voix, ces cris. Ces cris. Elle hurle, envoie tout ce qu'elle peut au sol, insulte sans la moindre gêne, se fait giflée. Un regard plein de haine, un crachas en plein visage, et elle part en trombes. "Il ne fallait jamais -et il ne faut toujours pas- aborder le sujet des parents". Tu crois que tu comprends mieux. Elle semblait ne pas vraiment les aimer, elle non plus. Puis tu baisses le regard. Tu baisses le regard ? Sven le fait. Il regarde ses pieds. Ses pieds sont gris. Très colorfull, son monde. Tu sais qu'il veut pleurer, tu sais ce qu'il ressent, parce que tu es dans sa tête. Et c'est horrible. Tu détestes cela. Tu as envie d'hurler, de dire à Freya d'arrêter. Étais-tu si égoïste ? Il y a des choses qui ne changent pas, même après une amnésie.
Un autre souvenir te passe au hachoir. Tu te vois à travers ses yeux -Freya, tu vas y arriver- qui ris, qui plaisante. Qui pleurs, qui explose, qui s'énerve contre lui. Tu les vois, tu vous vois, ensemble. Et tu as vraiment du mal à faire la distinction entre elle et toi, à présent. Sven aimait plus que tout au monde Freya. Et cela te fait mal, presque autant qu'à lui. Presque. Tu tombes dans des rapides. Un flot d'images indistinctes, avec la bande son en accéléré. Comme tu l'avais prévu, tu ne comprends rien, mais absolument rien. Mais il y a une chose que tu sens, commune à toutes ces images : la douleur. Tu perçois une image de Sven plus âgé, qui se regarde dans un miroir en noir et blanc. Que sa vie fut gaie. Te sens-tu soulagée, monstrueuse que tu es ? Tu vois, on a souffert pour toi. Non, pas pour toi -oh, ce que tu peux être têtue !
Tu recules, cherches ton fil. Tu dois sortir. Tout de suite. Ou tu n'auras bientôt plus d'oxygène, ou tu seras coincée là. Dans sa tête. Alors tu t’agrippes à ce câble mince qui te maintient à la réalité, et tu remontes, lentement, laborieusement, difficilement. Et tu t'extrais de sa tête. Avec difficulté. Tu te réveille dans ce lit de neige glacée, sur ce sol froid et dur. Tu regardes le ciel. Il est bleu. Sven ne connait pas le bleu, Sven ne connait que le gris. Et tu chiales. Ne faisons pas dans le lyrisme : tu chiales. Toi qui est encore nauséeuse, toi qui n'est pas encore réveillée. Tu arrives juste à pleurer. Et tu en as pour un moment, comme ça.
Tu étais Freya.
Game over
#60cce3 | code par Kin'
Dernière édition par Oksana S. Bouravtchikova le Mer 25 Juin 2014 - 14:57, édité 2 fois
Penses-tu que Invité respirera encore longtemps ?
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Mar 24 Juin 2014 - 13:18
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
Tu regardes cette main dans les tiennes. Une main de femme. Fine. Blanche. Abîmée aussi. Tu peux sentir sa peau rendue moins souple par les nombreuses bagarres auxquelles elle a participé. Tu peux y sentir des cicatrices. Des coupures diverses. Parfois la légère bosse laissée par un coup récent. Et même la forme d'un doigt un peu courbé suite à une fracture. Celle-là, c'est une blessure de Freya. Tu t'en rappelles grâce à ton hôte, elle avait fait une chute et c'était écrasée la main. Du bout de tes doigts posés sur son poignet, tu peux sentir d'autres traces. Différentes. Plus vieilles que celle d'Oksana. Mais des traces que tu connais pas chez Freya. De petits points discret que les poignets, sur les veines, que tes mains aguerries peuvent sentir. Des cicatrices de piqûres. Tu ne sais pas pourquoi, mais sur le coup ça te perturbe. Tu as vu des médecins faire des piqûres à ton hôte, tu es certains que ça ne laissais pas de telles marques. Est-ce que la gamine se droguait ? Mais ce n'était pas plus haut sur le bras d'habitude ? T'en sais rien Thor. T'es pas au fait de ce genre de chose.
Malgré les marques qu'elle peut arborer, la gamine à de belle main. Tu le reconnais. Des mains de guerrière, oui. Mais aussi des mains de musicienne. Tu peux le voir au travers de ton regard gris. Gris. Combien de temps t'a-t-il fallu pour t'habituer à la vision de ce gamin ? Longtemps. Tu n'y arrives toujours pas d'ailleurs. Tu as du mal. Toi tu connais les couleurs. Et tu plains ce pauvres gosses qui ne les verra sans doute jamais. Sauf peut-être s'il acceptait la greffe d'yeux...
Ton -son- regard tombe sur tes mains. Ses mains à lui plutôt. Les tiennes ne sont pas comme ça. Tes mains à toi, celles que tu avais avant de t'endormir, étaient grandes, bronzées, fortes, calleuses du maniement de Mjolnir. Pas...pas comme ça. Pas aussi petites -bien que toujours plus grandes que celles de sa sœur-, pas aussi blanches, pâles même, pas si fines, graciles, fragiles, pas si douce, vierges du maniement de toute arme. Ta fierté en prend un coup Thor. Parce que ces mains sont des mains de femme, quoi qu'un peu grande et pourtant. Parce que ces mains ont la délicatesse d'une personne fragile. Parce que ces mains, actuellement, ce sont les tiennes. Et que toi, tu as toujours été un exemple de virilité. Et que tu te trouves actuellement dans le corps d'un garçon qui n'a rien d'un exemple de virilité. Dans le corps d'un garçon fragile, en verre et non en acier. Et malgré l'affection que tu peux avoir pour lui, ça te fous un sale coup dans la tronche. Et dans ta fierté masculine.
Quelque chose effleure ton esprit et tu sors de ta contemplation. La gamine semble prête à faire le grand saut dans la mémoire de ton hôte. Toi, tu refermes ton esprit. Celui de du gamin est là, prêt du tien. Tu as un doute. As-tu bien fait d'accepter de la laisser visiter sa mémoire ? Est-ce que cela ne risque pas de le blesser d'avantage ? Tu n'en sais strictement rien. Et tu doutes. Mais il est trop tard maintenant. La gamine effleure son esprit. Un instant. Puis y entre.
Toi tu restes là. Tu attends simplement. Tu guettes le moindre écho de l'esprit de ton hôte. Mais rien. Tu ne constates rien. Il continue de dormir paisiblement. Ou aussi paisiblement que le peu un esprit pratiquement brisé. Tu te demandes comment tu vas faire pour le réparer. T'as jamais été doué avec les puzzles. Toi, t'es plus bourrin qui casse tout qu'intellectuel qui créer/répare. Non, la situation n'est pas désespéré. C'est faux.
Ce sont trois esprits qui squattent le corps du gamin. Il le vit encore bien. Probablement parce que t'es là pour maintenir tout ça à peu près en place. Tu peux sentir le froid mordant du cœur de ton hôte se répandre dans l'esprit de la gamine. Mais tu ne bouges pas. Qu'elle apprenne un peu. Et puis que tu sois plus le seul à te peler le cul aussi. Tu attends simplement. Tu attends. Tu attends. Tu attends.
Tu attends longtemps.
La gamine a-t-elle conscience du temps qu'elle passe là-dedans ? Probablement pas. Tu sens l'esprit de ton hôte s'agiter un peu. Tu sens une nouvelle fissure apparaître. Alors sans hésiter, tu saisi ce fils, celui qui relie l'esprit de la gamine à son corps, à la réalité. Et tu tires un peu dessus. Tu lui fais signe. Il est temps de remonter. De sortir de là. Tu t'en branles un peu qu'elle se perde dans un esprit. Tu t'en branles un peu moins si elle abîme encore plus ton hôte. Alors tu l'invites à remonter. Tu le sens qui repart, qui réintègre son corps, qui revient à la réalité. Vos esprits se détachent.
Mais tu ne lâches pas sa main.
Tu la regardes et l'écoute chialer, allongée sur le ventre dans la neige. Tu peux la voir regarder le ciel. Son corps se défait de la paralysie, et elle pourra bientôt de nouveau bouger librement. Dans le doute, tu te tiens prêt à l'immobiliser à nouveau, dans le cas où elle trouverai drôle de t'envoyer son poing ou son pieds dans la gueule. Mais au fond, en la regardant comme ça, tu en doutes. Tu la regardes simplement. Tu gardes sa main dans les tiennes. Tu attends un peu que ses pleurs se calment.
"Alors miss. Qu'as-tu apprise ?"
Ta voix est un peu plus douce qu'avant. Tu t'es un peu calmé. Un peu. Ta priorité actuelle, outres protéger l'esprit de ton hôte, c'est lui apprendre ce qu'elle est, était, et sans doute sera. Et la briser un peu au passage. Ta main libre passe dans ses cheveux. Tu les aimes bien. Tu te demandes qu'elle est leur couleur. Ils n'ont pas le même gris que ceux de Freya avant.
"Me crois-tu maintenant ? As-tu d'autres questions ? J'y répondrais."
Dernière édition par Thor le Jeu 26 Juin 2014 - 10:19, édité 1 fois
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Mer 25 Juin 2014 - 15:46
Oksana&Thor
« Désillusion. »
I know i'm alive but i feel like i've died;
Et dire qu'il t'a fallu des années pour te forger cette amure de plomb, et dix minutes pour qu'elle ne s'effrite. Frustrant, n'est-ce pas ? Tu regardes les nuages. Ils sont blancs. Tu regardes le ciel. Il est bleu et blanc. Mais Sven, lui, ne voit que le gris. Comment peut on être heureux sans ne jamais avoir pu toucher la chaleur que les couleurs apportent ? Comment a-t-il pu être heureux, petit, sans n'avoir jamais pu rêver bleu, rêver jaune, rêver rose ? Comment peut-on rêver sans couleurs ? Peut être est-ce tout simplement au dessus de tes forces, de comprendre son monde. Après tout, tu n'es pas Freya. Tu l'étais, mais tu ne l'es plus. Et seule Freya pouvait le comprendre. Donc tu ne le peux pas, toi.
La température est basse, ici. Tu as un peu froid. Mais moins que dedans. A l'intérieur de cet esprit. Jamais tu n'avais eu aussi froid. Ou si. Si, tu l'as déjà vécu. C'est aussi ta température, après tout. Celle de ton monde, gelé jusqu'aux profondeurs les plus abyssales. Et voilà que le réchauffement climatique passe par là et fout le bordel. Ça fait beaucoup d'eau, de la glace qui fond. Peut être est-ce pour cela que tu te noie plus encore. Oui, je suis en train de comparer ton esprit à un glacier dans les profondeur de grands océans et "Sven" -ou celui qui parle de lui-même à la troisième personne en disant qu'il empreinte son corps, tu vas peut être finir par percuter, à un moment- au réchauffement climatique. La poésie, mes chers, la poésie. Tu sens des fourmis dans tes membres endoloris, bouge un peu -un tout petit peu- la jambe droite. Ça revient. Ton corps se réveille. Ton corps se réveille, mais pas ton esprit. Tu es toujours dans cet état second, palier entre la transe et la normalité. Tu es toujours à l'ouest complet, avec les petits anges et les oisillons jaunes. Mais tu chiales. Tu chiales avec les petits anges et les oisillons jaunes. T'aimerais bien qu'ils aillent ailleurs, tiens. Tu soulèves la main. Tu ne te rends même pas compte de ce que tu fais -t'es shootée, pour simplifier les choses. Tu essaies de pousser ces trucs qui parasitent ta vue. Tu murmures un truc sans nom, sans forme. Et une nouvelle cascade s’abat. Tu es une ivrogne en plein bad trip. La notion de fragilité ne s'applique même plus, tu es redevenue une enfant pleurant tout son soul. Tu appelles cette forme qui t'attends patiemment, tu ne comprends pas trop. Voilà que viennent te visiter quelques cruels. Mirages.
Tu sens encore sa main dans la tienne. Celle là, tu ne l'a pas soulevée. Sa main. Tu atterris, peu à peu, et tournes lentement, très lentement la tête. Tu te rends compte que ta position est fortement désagréable, sur le ventre. Alors, laborieusement, tu te mets sue le ventre. Comme ça, tu peux encore plus facilement voir le ciel. Et tu peux encore plus facilement sentir quelque chose se fissurer, là, en toi. Ton regard est vide, tellement vide. Tu regardes les nuages continuer paisiblement leur course dans ce ciel éclatant. Le ciel, il est beau. Pas comme toi. Ta vue est floue. Tu as encore des larmes, vraiment ? Ne t'inquiète pas. Cela devrait vite ne plus être le cas. Une poupée vide ne pleur pas. Donc tu ne pleureras bientôt plus. Alors, c'est ce paris là, que tu relève, finalement ?
Alors miss. Qu'as-tu appris ?
Tu tournes la tête, très légèrement, vers lui. Tu le fixes, en silence. Tu n'arrives même plus à contracter ta mâchoire, à produire le moindre son. Ni même à penser. Tu es définitivement cassée -définitivement ? Tu regardes ses traits, son regard. Tu sens quelque chose dans tes cheveux. Tu ne réagis pas. Tu ne réagis plus. Tu es telle une décoration, une petite poupée de porcelaine que l'on aurait malencontreusement fait tombé par terre -tu es toute cassée.
Me crois-tu maintenant ? As-tu d'autres questions ? J'y répondrais .
Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Si tu le crois ? Et comment faire autrement ? Bien sûr que tu le crois. Mais tu n'espères pas. Tu es juste vide. Tu es juste vide, tu n'es qu'une poupée pleine d'échos. Donc, ce n'est qu'un écho qui parvient jusqu'à lui, un vague écho un peu troublé et fatigué, rayé.
Qui es-tu... ?
Tu es une petite fille qui regarde son bourreau et pose sa dernière volonté, dans son dernier souffle, son ultime question. Tout le monde sait que les petites filles posent pleins de questions. Tu ne sais pas trop d'où te viens cette interrogation. Peut être veux-tu t'en souvenir à jamais, de cette image, de cet homme te réduisant à un tas de poussière, et lui donner un nom. Pourtant, ce nom, n'est-ce pas « Sven » ? Tu n'y crois pas. Sven, tu l'as vu. Sven, il est fragile, Sven, il ne te casserait pas. Parce que Sven, il est déjà cassé. Parce que Sven, tu l'as déjà cassé.
Alors, « Sven », il venge juste Sven ? En plus de Freya et toi, cela devient vraiment compliqué à suivre... Tu le regardes changer d'expression. Il pourrais faire ce qu'il veut, maintenant. Te tuer, te laisser là -ce qui serait franchement synonyme-, te frapper. Il pourrait tout faire. Car tu ne réagis déjà plus. Tu attends. Il a dit qu'il répondrait à tes questions. Alors, il va y répondre, à celle-là, de question ? Tu ne sais pas. Mais tu ne détourneras plus les yeux. Il est temps que tu regardes où tu mets les pieds. Il est temps que tu te regardes. Il temps que tu arrêtes de fuir. Il est temps que tu apprennes à t'accepter. Car, après tout, tu ne te relèveras pas sans ça.
Et moi, qui je suis... ?
Cette question là t'es directement destinée. Tu sens tes muscles te picoter. Avoir mal, c'est se savoir vivant. Donc, tu es morte. Tu es détruite, ravagée, mais tu n'as plus mal. Car tu es juste vide. Alors, comment remplir ce vase ? Comment faire revenir ce qu'il y avait d'humain chez toi ? Car tu n'es plus que fêlures, tu n'es plus que de verre. Tu es plus fragile que du verre, plus molle que de la mousse, plus vulnérable qu'un aveugle en pleine mer. Et tu coules juste. Tu ne te débats même plus, tu sais où tu vas, après tout. Et tu sais que le bon chemin, il a disparu. Tu l'as juste raté, c'est comme ça. Mais tu auras d'autres chances, si seulement tu étais capable de te relever.
Te voilà assaillie par tes doutes, tes faiblesses, tes peurs, tout ce qui te définis mais que tu as toujours laissé dans un coin, le plus loin possible de ton regard, dans ta boîte. Tu redeviens une petite enfant qui se pose des questions. Peut être est-ce comme cela, que tu le rempliras, ton vase. Il est temps que tu cherches à savoir ce que tu es. Ce qui t'entoure ; il est temps de cesser d'être aveugle et sourde, il est temps de grandir. Mais c'est douloureux, de grandir. De grandir seul, de grandir avec du sang sur les mains, des cris en souvenirs, des fous pour horizons. Pourtant, Oksana, il est temps que tu quittes tout cela. Il est temps de cesser de t'enliser.
Il est juste temps que tu avances.
Même si cela te prends du temps, même si pour cela tu dois te vider de tes larmes, même si pour cela tu dois te regarder pour la première fois réellement. Même si cela fait mal. Même si tu n'es pas encore prête. Tu murmures.
Dis moi, pourquoi le ciel est bleu... ?
Toi, tu n l'atteindras jamais, le ciel. Même si tu essaies. Alors arrête. Arrête, et essaies déjà de faire ce qui est ta hauteur. D'accord ?
Game over
#60cce3 | code par Kin'
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Sujet: Re: Désillusion | Oksana Jeu 26 Juin 2014 - 12:02
❝ Désillusion
• feat. Oksana •
Elle regarde le ciel. Il est gris. Pas qu'il soit couvert de nuages. Non. Plus maintenant. Tu les a chassés. Mais depuis que tu es dans le corps de ton hôte, le ciel est constamment gris. Et pas seulement le ciel. Tout. Tout était en noir et blanc. En gris. Toi aussi, tu lèves le nez vers le ciel. Ça t'a foutus un coup au moral, la première fois. T'as cru à une mauvaise blague. Mais ça n'en n'était pas une.
Ce gosse voit le monde en noir et blanc. Il n'a jamais vu aucune couleur, il ne peut que les imaginer. Et quand tu vois ce qu'il imagine, tu ne peux que le plaindre. Si loin de la réalité. Tu t'es demandé si on pouvait en guérir. Et tu as vu que la médecine en était encore loin. Les thérapies en sont au stade expérimentale. Les greffes babillent à peine. Tu ne peux que te dire qu'il ne vivra jamais la moindre couleur.
Tu redescends ton regard sur elle, en attente de sa question. Parce qu'elle a encore des questions à te poser, c'est évident. Normal même. Et la question qu'elle te pose n'est pas vraiment celle à laquelle tu t'attendais le plus.
"Qui es-tu... ?"
Non. Tu ne t'y attendais pas. Enfin si, mais pas pour maintenant. Plus tard. Mais non, maintenant a-t-elle décidé. Tu baisses les yeux vers le sol enneigé. Comment peux-tu expliquer ça ? Tu n'es pas doué avec les mots toi. La finesse, la subtilité, annoncer les choses en douceur, c'est pas ton truc. Pas. Du. Tout. Mais tu ne peux qu'essayer. Tu inspires.
"Bien que j'utilise actuellement son corps pour te parler, je ne suis pas Sven. Et je ne suis pas non plus une double personnalité qu'il se serait créer pour d'obscures raisons. Juste...une autre âme."
Tu ne lui dit pas quelle âme. Si elle croit simplement ce que tu viens de dire, ce sera pas mal. Ne vas pas l'assommer -et te faire prendre pour un fou- en te prétendant un dieu -bien que ce soit ce que tu es. Tu remontes tes yeux vers elle. Tu peux voir ses interrogations. Son visage et son regard sont vides, et pourtant agités de questions. Des questions auxquelles tu as promis de répondre. Mais malgré ces questions qui volent dans son regard, tu te demandes si elle sera capable de comprendre les réponses que tu lui apporteras. Elle est vide. Une coquille vide à peine consciente d'elle-même. Tu l'as magnifiquement bien fissuré, écrasé, brisé, cette gamine trop sûr d'elle. Et si cette persillère humaine dont les vêtements absorbent la neige fondue te fais un peu de peine -elle est dans un état lamentable après tout-, tu t'en sens également pleinement satisfait.
"Et moi, qui je suis... ?"
Nouvelle question. Et celle-là, tu l'as encore moins vu arrivé que l'autre. Et elle est pourtant tout aussi -si ce n'est plus- évidente. Tu viens de chambouler, si ce n'est balayer, lapider, et aux autres joyeux synonymes, sa vie. Tu as remis son existence même en question. Et tu oses prétendre ne pas avoir vu cette question arriver ? Ah ah ah...
Cette question ne t'es pas vraiment destinée. C'est plus le genre de question que l'on se pose à soi-même ça, des questions que l'on pose dans le vide, sans espoir -ni but- de réponse. Mais tu as dis que tu répondrais à ses questions. Et ça, sauf erreur de ma part -et je sais encore reconnaître un point d'interrogation, merci-, c'est une question.
"Tu es une gamine de 18 ans, née Freya et devenue Oksana suite à une amnésie. Tu es une gamine qui a du entièrement reconstruire sa vie à partir de rien il y a quelques années et qui a apprit aujourd'hui qu'elle avait un passé et un frère. Tu es à la fois Freya et Oksana, bien que je soit pratiquement sûr que tu penses ne pas être Freya. Mais tu es bien Freya, au même titre qu'Oksana. Je ne connais pas Oksana, mais j'ai put observer Feya à travers les yeux de Sven, et telle que tu es en tant qu'Oksana tu lui ressembles beaucoup. Ton corps est autant celui d'Oksana que celui de Freya. Et je sais que le corps oublie bien moins facilement que l'âme. Tu m'as parlé de violoncelle... Tu sais y jouer sans avoir jamais prit de cours n'est-ce pas ?"
Ohmondieu ce pâté
Tes mots doivent lui faire mal non, à cette gamine qui a toujours refusé d'espérer connaître son passé, à cette gamine qui refuse d'admettre qu'elle est Freya autant qu'Oksana. Tu continues de la briser doucement. Et tu continueras tant que son passé pourra la réduire en poussière.
"Dis moi, pourquoi le ciel est bleu... ?"
Tu ne fais pas cas de l'étrangeté de la question. Tu regardes le ciel. Pourquoi est-il bleu ? Tous les enfants du monde ont posés cette question à l'un ou l'autre de leur parent. Certains ont dit la vérité, d'autres ont enjolivés. Le bleu du ciel est le résultat de la diffusion de la lumière solaire par l'atmosphère.
"Parce que je l'ai décidé."
Et de la même manière, ton pouvoir couvre le ciel de lourds nuages gris. Une gris que tu vois de la façon que cette fille. Parce que c'est le ciel que voit toujours ton hôte. Le ciel qu'il a toujours vu et verra toujours. Ton regard glisse vers elle.
"A quoi ressemble le bleu Oksana ? Moi je l'ai déjà vu, mais pas lui. Dis-le lui, à quoi ressemble le bleu. Il t'écoutera."
Il écoutait toujours quand il s'agissait de couleur.