Sujet: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 31 Mai 2014 - 23:59
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Je ne dormais plus. C'était devenu chose impossible. Et dire que j'avais pensé pendant un instant que j'allais pouvoir supporter ce... cette chose. Ce lien psychique. Cette humiliation. J'y avais cru. Sincèrement. Mais je m'était vite aperçue que j'en étais incapable. Bon sang. Ce type s'incrustait littéralement dans mes pensées, dans mon être. Et ce, bien malgré lui. Et je vivais branchée en permanence sur RadionVampire. Trop feune. Je haïssais ça.
Je m'étais convaincue qu'il n'avait pas besoin de moi. Ça faisait moins mal. Après tout, il avait Bertram, alors pourquoi s'encombrer d'un autre Calice ? Je pouvais, au mieux, lui servir de roue de secours. Mais cela me faisait mal. Ressentir tout à tour sa faim et son épanouissement était une véritable douleur psychique. Je me sentais si inutile.
Blottie sous mes couettes et roulée en boule, mon arme serrée contre moi telle une bouée de sauvetage, je tentais de faire le vide dans mon esprit. Je tentais de bloquer le lien, mais rien à faire. C'était là, profondément incrusté en moi, inéluctable. Je le haïssais pour cela. Je haïssais les dieux et leurs fichus "serviteurs" pour cela. La morsure, c'était douloureux. Le lien, c'était un calvaire. Et être rejetée, c'était presque traumatisant. Une torture à laquelle je ne pouvais pas échapper. Je pouvais supporter ressentir sa faim, ses émotions. Mais je supportais beaucoup moins de ne pas faire partie des "éléments apaisants".
Je rampais en-dehors de ma rassurante couverture, laissant échouer ma tête sur mon oreiller. Le miroir posé sur ma table de chevet, à côté du sac en papier contenant les affaires lavées et repassées de Bertram, me renvoya l'image d'une blonde aux cernes creusées et à la sale gueule. Et pas uniquement parce qu'elle venait de se réveiller, vu que je n'avais même pas fermé l’œil de ma courte nuit. Histoire de donner le change, je continuais à traquer aux côtés des autres, je continuais à bosser à la taverne, mais je me sentais détachée de tout.
Allez fifille. Action réaction ! C'est pas un mâle qui va te faire dépérir sous tes couettes.
Je m'extirpais avec mollesse de mon lit, posant les pieds sur le plancher froid. Le soleil était levé depuis longtemps mais, contrairement à mon habitude, j'avais fermé tous les volets, toutes les tentures, occulté chaque interstice. J'allumais la lumière, m'habillais mécaniquement. Pantalon noir, chemisier noir, rien de bien voyant. Par acquis de conscience, je rengainais l'arme d'argent. On ne savait jamais. Je masquais mes cernes avec un tube miracle que l'avait refilée l'une de mes serveuses après avoir vu ma tête, la veille. Je pris le sac de vêtements et je sortis par la porte de service. Inutile d'inquiéter le personnel ou d'attirer encore plus l'attention de mes compatriotes armés.
Assise dans le taxi, je regardais le paysage changer. Du désert à la forêt, avant d'arriver aux neiges éternelles, reines de la Cité Nordique. A de nombreuses reprises, je faillis interpeler le chauffeur et lui demander de faire demi-tour, mais à chaque fois, je me mordis l'intérieur des joues. Je devais régler ça. Je n'allais pas supporter cette situation plus longtemps.
Serrant le sac en papier contre moi, j'entrais dans le hall de l'hôpital. Cela me faisait bizarre d'y entrer une fois par moi-même et intacte. Pour la première fois, je ne venais pas en tant que cliente. Quelle étrange impression. Je me dirigeais vers le bureau du PDG, vers l'antre de Logan, presque à reculons. Je n'avais pas peur, mais je redoutais la suite. Après tout, j'étais là pour poser un ultimatum. J'entrais dans le bureau sans même frapper ou attendre. Il n'était pas question que je lui permette de m'éviter. J'abandonnais le sac avec les affaires de Bertram près de l'entrée et me dirigeais directement vers l'objet de mon attention.
« J'EN AIS ASSEZ, hurlais-je, hors de moi, relâchant toutes mes émotions contenues. J'EXIGE QUE TU FASSES QUELQUE CHOSE, JE NE SUPPORTERAI PAS CECI PLUS LONGTEMPS ! »
Je l'attrapais par le col et éviter de regarder la marque que mon arme avait laissé sur son cou.
« Je veux... je veux que tu prennes une décision. Maintenant, continuais-je d'une voix moins assurée. Je ne peux plus supporter de ressentir ta faim, de ressentir ton apaisement... je ne supporterai plus d'être tenue à l'écart... je ne supporterai plus ton rejet... »
Mes propos incohérents s'emmêlaient dans une litanie qui trahissait nettement mon état d'esprit. J'étais perdue, fatiguée, complètement hors course.
« Tu aurais mieux fait de me saigner à blanc, cette nuit-là... est-ce ta vengeance pour cette traque, à Kalel ? »
Oui, j'étais partie loin dans le raisonnement. Mais c'était à mes yeux la seule explication. Sinon il ne se serait pas encombrée de moi. Pourquoi me laisser occuper une place de Calice si c'était pour être rejetée ? Alors qu'il pouvait très bien l'offrir à quelqu'un d'autre, quelqu'un choisi et non mordu par nécessité ?
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Lun 2 Juin 2014 - 9:30
When monday begins
Avec Sharmal
Lundi matin, l’empereur, sa femme et le p’tit prince… C’était le genre de mélodie qu’on entendait justement pas dans les couloirs silencieux de l’hôpital un lundi matin, alors que les cadres reprenaient le travail après leur weekend, même les infirmières qui ne sentaient pas la différence entre les débuts et les fins de semaine ne sifflotaient pas gaiement. Le lundi était toujours un jour sombre, un jour néfaste pour tout le monde, sans raison véritable, peut-être simplement une pensée sociétaire.
Déambulant dans les couloirs, le regard sombre et éteint, je paraissais à la fois propre et malade. Toujours vêtu de mon apparat de PDG lorsque j’étais sur les lieux, on pouvait néanmoins sentir que le mal me rongeait de l’intérieur, mais qu’il n’y avait pas grand chose à y faire. L’important était qu’en dehors de l’apparence, rien n’y paraissait à part une humeur un peu plus noire qu’à l’habituel. Les infirmières déguerpissaient sur mon passage, pour éviter mon courroux, se limitant à une courbette pour me saluer, et encore. Peu m’importe, du moment qu’elles faisaient leur travail. J’avais passé le cap de m’en prendre à n’importe qui.
Miss Dragon, ma secrétaire, elle par contre ne me lâchait pas et s’amusait limite de me voir dans cet état pour m’enfermer dans mon bureau afin que je remplisse mon devoir. Aujourd’hui, ce n’était pas plus, et mis à part un grognement mécontent, j’obéissais sans plus. Plongé dans une quasi-obscurité, j’étais seul, à lire et signer des papiers. J’aurais pu passer une matinée tranquille, en fait…
Je ne savais plus quelle heure il était, si nous étions le matin ou l’après-midi, mais peut-être l’heure du déjeuner, car, contre toute attente, une personne déboula dans mon bureau sans se faire arrêter par le dragon qui gardait mon antre, c’était étonnant. Et quelle surprise j’eus de constater qu’il s’agissait de Miss Barbie-qui-était-devenu-ma-calice par la force des choses… Je sursautais, ne m’attendant pas du tout à cette visite, vu que je n’avais plus eu de nouvelles depuis la dernière fois… En plus, elle venait pour m’engueuler… je pensais qu’elle s’était calmé, mais en fait pas du tout, et en plus, elle venait le faire sur mon lieu de travail. Elle eut le culot de me toucher, et j’étais tellement sur le cul, que je n’avais pas le temps de répliquer. Elle me demandait de prendre une décision à laquelle je ne m’étais pas préparé, y laissant de côté tant que j’étais torturé par la pensée de Bertram.
Consciemment, j’évitais son regard, comme vexé, les sourcils froncés et murmurais pour toute réponse un calme :
« Lâche-moi. »
Réajustant mon col une fois lâché, je lançais un soupir las avant de passer mes doigts sur les temps d’un geste nerveux. Ce n’était vraiment pas le moment qu’elle débarque pour me parler de tout cela, et je lui fis clairement comprendre :
« T’as rien à faire ici ! J’ai autre chose à faire que de résoudre les problèmes d’existence d’une gamine égoïste ! »
Ca n’avait été qu’une lamentable erreur, une regrettable, comme pour Bertram, et c’était ça qui me rongeait, je rempilais pour une part de ma vie que je voulais, sans pouvoir, oublier. Enchaînés, nous subissions les blessures d’un sang que je n’avais pas désiré.
Ma vue se brouilla, je ressentais tout ce qu’elle pouvait éprouver, tout ce que Bertram éprouvait, ça me blessait, j’avais mal au coeur, des nausées, une boule à l’estomac, j’avais blessé des personnes sans qu’elles ne puissent se défendre, sans pouvoir en profiter pour devenir plus fort. Je savais que j’étais en faute, que je n’avais pas le droit de leur faire ça, mais je fuyais, encore et encore.
« Tu ne peux pas comprendre... »
C’était parti dans un murmure. Non, elle ne pouvait pas comprendre, et je ne le voulais pas. C’était hors de sens, les humains ne pouvaient pas comprendre ce qu’un vampire pouvait ressentir et inversement. Eux, ils ne sont pas enchaînés à cette soif de sang. Et pourtant… Je voulais qu’un jour… on m’écoute, sans jugement, alors je tente, car elle veut savoir, et peut-être qu’elle comprendra…
« Je… ne peux pas tuer. Pas les humains. »
Ridicule pour un vampire, et pourtant. Je n’en avais jamais tué. Seulement des Deadlines en réalité, ce que je ne considérais pas comme humain. On ne considère pas comme meurtre les gens qui ressortaient de l’hôpital les pieds devant non plus… Et la non-assistance de personnes en danger non plus. Enfin, ce serait ridicule. Mais pour elle, qui est chasseresse, est-ce qu’elle le comprendrait ? De croiser une bête sauvage incapable de tuer ? D’ailleurs…
« Je t’offre une protection contre les vampires… Et je te laisse libre, qu’attends-tu de moi ? Que je vienne m’abreuver à ton cou comme bon me semble ? Tu ne préfères pas… profiter de ce que je t’offre ? Je ne comprends pas… »
Après les paroles blessantes de Bertram, je n’avais toujours pas compris, je ne comprenais pas ce que pouvait ressentir un calice pour celui qui leur avait attacher ces chaînes à leur cheville, ce besoin de… d’obéir à leur tourmenteur. Et j’étais désespéré, mon regard cherchait la réponse en elle d’un air perdu.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Lun 2 Juin 2014 - 21:08
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Visiblement, il était surpris de me voir débarquer ainsi. Quelqu'un aurait-il été censé m'intercepter, moi ou n'importe quel autre indésirable inconnu ? Visiblement, si il y avait une telle personne, celle-ci en prendrait bientôt pour son grade.
Il semblait mécontent de me voir et, dans un certain sens, je le comprenais. Effectivement, voir débouler une furie qu'on avait clairement envoyé paître ne devait pas dans le top five des bonnes nouvelles de la journée.
« Lâche-moi. »
Oh que non, mon beau. Je n'allais pas te lâcher. Pas tant que nous n'aurions pas mis les choses au point. Mais il ne me laissa pas réagir, m'achevant d'un sinistre « T’as rien à faire ici ! J’ai autre chose à faire que de résoudre les problèmes d’existence d’une gamine égoïste ! » Gamine égoïste. Gamine égoïste. Je serrais les poings, emplie de rage. Parce que c'était moi, l'égoïste de l'histoire ? Oh, pardon monsieur Blackwood. Sincèrement désolée de vous déranger alors que vous avez taaaant d'autres choses à faire. Mais pourtant, il me semblait que la santé passait avant tout. Et il me semblait également qu'en tant que Calice, je faisais intégralement partie de ladite santé. Je lâchais finalement son col, bien décidée à ne pas me laisser aller à mes envies de meurtre. Même si j'avais moins de chances que lui à arriver à ce but.
Je ressentais son malaise à travers ma rage et je décidais de ne pas y prêter attention. Il n'était pas question que je me déconcentre maintenant. « Tu ne peux pas comprendre... » Je ne pouvais pas comprendre QUOI ? A quel point c'était agaçant d'être lié à quelqu'un alors que c'était bien la dernière chose que l'on aurait voulu ? A quel point c'était humiliant d'avoir été aussi faible ? Ça, je pouvais parfaitement le comprendre. Alors, le numéro du pauvre malheureux incompris du monde, tu le ranges au fond du tiroir, hein.
« Je… ne peux pas tuer. Pas les humains. »
Ouais, ça, j'avais cru le capter. Sinon tu m'aurais gentiment laissé crever face à nos poursuivants, ou bien tu m'aurais saignée à mort, ou encore tu n'aurais pas hésité à te débarrasser de moi après cette involontaire morsure qui nous avait tout de même sauvé la peau.
Et finalement, le coup de grâce. Une protection contre les vampires. La liberté. Oui. Tout à fait. C'était justement ce que je n'avais PAS envie d'entendre. Ne se rendait-il donc pas compte de la situation dans laquelle se trouvaient ses Calices ? Pourtant, le lien fonctionnait dans les deux sens.
Mécontente, je croisais les bras, cherchant les mots qui feraient mouche. « Où vois-tu donc une liberté ? assénais-je, vipérine. Nous sommes reliés à toi. Sais-tu à quel point il est déroutant pour moi de ressentir ta putain de soif ? Sais-tu à quel point tu me blesses en me rejetant de la sorte ? Je ne te demande pas de venir planter les crocs dans mon cou. Non, la seule chose que je demande, c'est... c'est... » Je ne savais pas comment m'exprimer et la fatigue j'avais accumulée me rendais lente et mollassonne. Impossible d'aligner trois phrases cohérentes. « Peux-tu seulement imaginer ce que vivent les Calices ? Je suis un chasseur, je suis devenue par la force des choses ton Calice et puis tu me dis que cette humiliation ne mènera à rien ? Que je suis condamnée à vivre dans mon coin tout en étant branchée sur RadioLogan ? C'est insupportable ! » Et je ne pouvais même pas mettre fin à ce supplice psychique en me tuant, je risquais bien d'atteindre malgré moi Bertram. Or je refusais de l'impliquer là-dedans, il avait déjà son lot de soucis et de contraintes.
Je passais une main tremblante dans mes cheveux ternes, soudainement très lasse. j'avais l'impression de déjà lui avoir tenu ce discours, sans succès. Les larmes me montaient aux yeux mais je les refoulaient. Il n'était pas question que je pleure une seconde fois face à lui. J'en avais assez d'étaler ma faiblesse devant cet homme que j'aurais dû froidement tuer quand j'en avais eu l'occasion. Cette demi-seconde avant que l'autre DeadLine ne vienne s'immiscer dans l'histoire et inverse nos rôles. « Tu parles d'une protection, mais sais-tu seulement de quoi tu parles ? Il n'est pas question que je passes sous une troisième paire de crocs. Toi, tu as le rôle dominant, tu mords, tu as les pleins pouvoirs sur ta victime. Tu devrais... tu devrais savoir à quel point il est facile pour un vampire de tuer, même quand il est au bord du gouffre... tu le sais... » Un vampire s'accroche à la vie. Je le savais. Je l'avais vu de mes yeux. Alors que j'abandonnais Logan à son triste sort, il s'était animé, s'était laissé submergé par un instinct si fort qu'il en devenait incontrôlable. Ma première victime, elle, n'avait pas eu la possibilité de me tuer, parce que ma lame transperçait de part en part son cœur et que l'argent rongeait déjà son sang. Il n'avait eu recours qu'au pouvoir que lui procurait ses crocs dans ma chair et le lien de Calice qui s'ébauchait. Je réprimais un frison face à ces souvenirs.
J'esquissais finalement un pas vers lui, bien décidé à lui apporter ses réponses. Au moins, l'un de nous deux verrait ses demandes respectées. « Ce que tu m'offres, c'est la pire chose que tu puisses me proposer. Cette liberté que tu m'offres... elle ne peut pas exister. J'ai besoin... j'ai besoin de savoir que je n'ai pas été humiliée pour rien. » Je posais mes mains sur ses joues, le forçant à me regarder. Il n'avait pas le droit d'éviter mon regard. Il n'avait plus le droit de fuir. « Ne rejette pas ainsi nos sacrifices, à Bertram et moi... c'est tout ce que je demande. Peu m'importe que tu ne me morde pas, mais ne nous piétine pas ainsi... » J'appuyais mon front contre son torse, les yeux fermés, incapable de le regarder plus longtemps. Vous vouliez la vérité ? Je le haïssais. Je le haïssais pour ce qu'il faisait à Bertram, pour ce qu'il me faisait à moi.
« Et je ne suis pas une gamine égoïste, marmonnais-je contre sa chemise. »
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Mar 3 Juin 2014 - 10:38
In the shadow...
Avec Sharmal
La haine était le sentiment prédominant entre nous, nos regards se croisent, le même sans l’ombre d’un doute, emplis de reproches, de haine, mais d’autres sentiments que nous ne pouvions apercevoir tant nous nous laissions aveugler par ce qui était le plus simple, se laisser emporter par la négation. Une faiblesse passa…
Des répliques cinglantes, c’était à celui qui serait le plus tranchant, mais deux fortes têtes l’une face à l’autre, il était difficile d’arbitrer, et je n’étais pas moi-même. Elle me troublait profondément, elle disait des paroles que Bertram n’avait jamais prononcé, mais peut-être qu’il n’en pensait pas moins, car cela me blessait, comme la vérité aurait blessé un tiers. Je me renfrognais sur ces paroles, bien qu’elle ne semblait pas sûre d’elle-même, cela me touchait plus profondément que je n’aurais voulu le montrer et mon visage fut marqué par les tourments qu’elle m’infligeait.
J’avoue que je ne connaissais rien aux sentiments des calices vis-à-vis de leur vampire, pour la simple et bonne raison que je n’avais jamais écouté. Ce lien me répugnait plus qu’autre chose, du fait que c’était dans la nature vampirique, cette nature que je refutais en bloc, même si elle m’offrait bien des facilités. J’avais fait la sourde oreille face aux sentiments de mon frère, ce qu’il pouvait ressentir à chaque fois qu’il percevait mes propres émotions, et j’avais tout cela sous le couvert de belles paroles, telle que la protection. Car ça, je le savais, tant qu’il était mon calice, si un vampire s’amusait à le mordre, il n’en ressortirait pas indemne. Cependant… Il n’était pas à l’abri de se faire simplement tuer, comme elle le disait, mais Bertram savait se défendre, j’espérais pouvoir lui faire confiance, bien que cette situation me tiraillait. D’un autre côté, au moins, il n’avait pas de risque d’être enchaîné à un autre que moi...
« Je... »
Hésitant, je n’avais pas de répliques, Elle m’avait pris au piège, surpris par ces gestes. Au grand jamais, personne n’avait osé s’approcher de moi en forçant mes défenses de la sorte, encore moins me toucher et me forcer. Et là, je tombais dans le gouffre de son regard, me perdant davantage. Ma respiration s’emballa, ainsi que mon coeur, je défaillis, bouleversé par toutes ces choses que je refusais de voir, et sa spontanéité, sa proximité m’acheva. Pourtant je ne bougeais pas, je cherchais mes mots, mon jugement logique que j’avais perdu, et je déglutis, sentant une vague de culpabilité m’envahir au point de me donner les larmes aux yeux. Je gardais le silence, me mordant la lèvre inférieure, en détournant le regard pour me défaire de cette scène mélo-dramatique. c’était trop pour moi.
« … Qu’est ce… que tu veux, alors… ? »
Je ne me rendais pas compte de ce qu’ils pouvaient ressentir. c’est vrai que je les avais piétiné, je voulais juste me décharger de mes responsabilités, pour continuer à vivre, mais maintenant qu’on me les remettait sur les épaules de façon violente, je n’arrivais plus à avancer. On me mettait face à un ultimatum, et je devais faire un choix. Lequel… J’ai besoin d’une piste, je n’ai plus droit à l’erreur.
D’un geste, je passais mes doigts entre mes yeux, effaçant la larme qui grossissait au coin, pour me pincer l’arète du nez d’un geste nerveux, comme pour me recentrer sur mes objectifs, ne pas perdre de vue ce que je suis, ce que j’ai choisi d’être. Mais le contact me perturbait, et finalement, elle retomba sur sa tête. J’acceptais alors de l’écouter, mais je voulais qu’elle m’explique, qu’elle me dise comment faire pour ne pas reproduire l’erreur, car je e comprenais pas où j’avais failli.
« Qu’attendez-vous de moi… ? Bertram… Je ne voulais pas… le piétiner. C’est juste que… je suis… impardonnable. »
Et pour elle, à la base, il s’agissait juste d’un jeu. Je savais ce qu’il m’en coûtait de prendre un deuxième calice, et aujourd’hui j’en étais profondément changé, encore une fois. Qui de nous trois était finalement le plus enchaîné ? J’ai privé deux humains de leur liberté pour survivre, tel un parasite qui a besoin d’autres pour vivre et se nourrir. Nous avons beau être des créatures puissantes, nous étions au final, bien plus misérables que ceux qui nous servaient de nourriture.
Et pour la première fois… je baissais la tête, abandonnant mes convictions pour demander pardon, dans un déglutissement qui me coûtait cher :
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Jeu 5 Juin 2014 - 21:44
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Okay. J'avais l'impression de le bousculer à mort, là. Je l'avais presque perdu dans ses pensées. Diantre. Moi qui m'étais serinée tout le trajet pour y aller doucement, voilà que j'avais fait absolument tout le contraire. Sharmal, déesse de la délicatesse, bonjouuuur.
En même temps, allez confronter deux têtus et vous me direz si ils s'en sortent mieux que nous, hein. Mes mains sur ses joues pour capter toute son attention, je sentis son coeur s'affoler tandis que son souffle se faisait erratique. Nan. Me dites pas que je lui faisais peur ? Ç'aurait été un comble, tout de même. Je réprimais une moue agacée tout attendant une quelconque réaction de sa part. J'étais témoin de son trouble profond, grâce à ce merveilleux lien qui nous unissait et me pourrissait l'existence depuis son apparition. Il semblait vraiment perdu et me demanda ce que je voulais. J'inspirais lentement. Ce que je voulais réellement ? Je n'en savais rien. J'étais encore bien trop confuse que pour me risquer à me pencher sur la question. Je n'étais pas certaine d'apprécier la réponse finale. Ce que je voulais, c'était avoir une utilité. Et l'utilité d'un Calice, c'est de nourrir. Or je n'étais pas su tout sûre de pouvoir supporter une nouvelle morsure. C'était une chose qui me terrifiait, au plus profond de moi. Peut-être était-ce une séquelle de mon premier vampire, ou juste la crainte d'être découverte par mes comparses. Je n'en savais rien. C'était flou.
« Qu’attendez-vous de moi… ? Bertram… Je ne voulais pas… le piétiner. C’est juste que… je suis… impardonnable. »
Dieux tout puissants. Je ne pensais pas l'avoir secoué à ce point. Enfin, si ça pouvait réconcilier la fratrie Blackwood, c'était toujours bon à prendre. Je me sentais un peu responsable de cette brouille. Après tout, si je ne m'étais pas acharnée, si je n'avais pas poursuivi la traque dans Kalel, si je ne l'avais pas rencontré, ce ne serait probablement pas arrivé.
Je le sentis baisser la tête et ses paroles chatouillèrent mes oreilles. Il me fallut quelques secondes pour en comprendre le sens et je relevais vivement la tête. Un peu trop vivement, peut-être.
« Pardonnez-moi... » « Je pense que pour Bertram, cela devrait être plus qu'envisageable. »
Je m'efforçais de le consoler et de la rassurer un peu, parce que la suite n'allait certainement pas être aussi agréable. Je décollais mon visage de son torse, prenant une grande inspiration. Il était temps de laisser tomber les masques.
« Mais en ce qui me concerne, je ne veux pas de tes excuses. »
Je me détachais complètement de lui, soudainement atrocement gênée de m'être ainsi laissée aller. Triturant machinalement l'ourlet de ma manche, je plantais mon regard dans son unique prunelle valide.
« C'est encore bien trop frais pour que je puisse pardonner. C'est bien trop dur. Je... je ne peux pas encore vous pardonner votre geste... »
Je me perdais moi-même dans mes paroles et dans ce que je voulais faire passer comme message. Il était hors de question que je lui avoue ma profonde peur de la morsure, cette peur de revivre une seconde fois la douleur de la mort du vampire, sa vengeance tandis que ses crocs labourent mon épaule avec rage et haine.
Je reculais d'un pas, histoire de m'arracher à cette image. Je ramassais mon sac abandonné et le tendis au Sang-Bleu. « Ce sont les affaires de Bertram. Pourrez-vous les lui rendre pour moi ? Je m'en voudrais de le déranger en plein service et je ne compte pas attendre d'être à nouveau blessée. » Maintenant que j'avais vidé mon cœur, je me sentais idiote et ridicule, ainsi plantée devant lui. Et je ne parvenais pas à détacher mon regard de la fine cicatrice que je lui avais infligée lors de notre première rencontre. Je me mordillais la lèvre.
« Et, par pitié, cessez de repousser vos limites, c'est vraiment agaçant de sentir votre faim grandir. C'est très déconcentrant. »
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INSCRIT(E) DEPUIS LE : 08/01/2014 JE SUIS UN(E) : PNJ MON ÂGE : xx
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Ven 6 Juin 2014 - 10:35
Unchained himself
Avec Sharmal
Enchaîné… Prisonnier de mes sentiments En cage, telle une bête Incarcéré par des convictions et un jour, elles deviennent si lourdes…
Mes épaules s’affaissent, le regard dans le vide, ne réalisant pas vraiment que Bertram pouvait me pardonner après tout. C’était même impensable, jamais, ô grand jamais, il ne m’avait parler de la sorte, avec ce regard empli de haine, comme un poignard en argent qu’il m’aurait planté directement dans le coeur. Alors comment pouvait-elle avoir tant de convictions sur ce sujet ? Elle n’en savait rien, elle ne connaissait rien à notre vie, notre lien… Mais peut-être avait-il parlé ? C’était étrange de se dire qu’on connaissait une personne par coeur, pour finalement se rendre compte qu’on ne la connaissait pas, malgré toutes ces années de vie commune… L’aveuglement…
Elle par contre, c’était attendu, elle ne pouvait pas me pardonner. Compréhensible, logique, je n’en attendais pas moins, déjà que je doutais que mon propre frère puisse me pardonner ce geste d’il y a quelques années, même si je limitais les dégâts lors de mon ravitaillement. Je gardais le silence, surtout qu’elle avait de nouveau rétabli la distance, que ce soit physique ou bien moral, avec un nouveau vouvoiement. Je ne comprenais pas vraiment ce revirement, surtout qu’elle avait quand même débarqué ici comme une bombe, sans frapper sur la porte, mais limite pour m’en coller une, la porte étant innocente, elle voulait peut-être me la réserver…
Mais dans ces paroles, je ressentais comme une peur, qui dépassait sa colère et sa haine, quelque chose que je ne comprenais pas, une image forte m’était renvoyé. C’était déconcertant et machinalement, ma main passa dans le creux de ma nuque, comme pour tâter d’une douleur imaginaire. Mais cela disparut aussi vite que c’était apparu, me laissant dans une nouvelle situation : Elle déposa un sac sous mon nez en m’expliquant de quoi il s’agissait. Les affaires de Bertram. Etant donné qu’on évitait de se croiser.. que j’évitais, plutôt, je crois qu’il avait tenté plusieurs fois de venir me parler, je ne sais pas si je pourrais le lui rendre… Je devais ravaler mes sentiments avant, je n’arrivais pas à lui faire face et malgré ses sms, je devenais chaque fois plus cinglant pour le garder à distance.
Hochant la tête, je conservais mon silence, en prenant le sac pour le mettre à terre, sur le côté, de sorte d’y penser… un jour, à lui rendre. Un jour. Pas aujourd’hui.
Et elle ne cessait pas de me surprendre. D’un sujet à l’autre, j’arquais à nouveau un sourcil, surpris par sa franchise et je faillis perdre l’équilibre, écarquillant les yeux, aussi possible soit-il avec un seul...
« Euh… o-ok... »
Enfin, comment changer de la sorte les habitudes de toute une vie ? Refusant ma nature, je n’allais pas me mettre à satisfaire la bête qui sommeillait, non plus… M’enfin, ça éviterait bien des dégâts surtout… Quoique la prochaine fois… Ca risquait de m’être fatal. Je me laissais tomber dans mon siège en soupirant, passant une main dans mes cheveux et souris, comprenant peut-être enfin ce qu’elle voulait…
« Alors… C’est ça… Tu veux faire ton devoir de calice… Mais tu as peur… »
Les femmes… Non, les humains, plutôt… Ils ne savaient pas ce qu’ils voulaient, ça aussi c’était déconcertant. Ma main descendit sur mon visage, masquant mon regard, tandis qu’un petit rire secoua mes épaules. Finalement, je repris un air sérieux et lui indiqua du doigt en exprimant :
« Approche, je ne suis pas comme les autres… »
Allait-elle venir ? Ou bien, me giflerait-elle ? Pourtant, après mes aveux de rédemption, elle n’avait pas de raisons de fuir. Je n’étais pas comme les autres, j’évitais de laisser des traces. Et puis… elle avait raison, j’avais faim, et je n’aimais pas qu’on me dise ce genre de choses, c’était comme un défi. De toute façon, irrésistiblement, un calice attirait son vampire et vice-versa… Le lien était un véritable mystère pour les deux camps.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 7 Juin 2014 - 10:11
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Il semblait revenir enfin à la réalité. Je ne savais pas tellement ce qui l'étonnait le plus : que je lui file le sac ou le contenu dudit sac. Il le rangea sur le côté et j'eus le sentiment que Bertram ne récupérerait pas ses affaires tout de suite. J'en avais presque la certitude.
Il semblait déconcerté par mes paroles, presque étonné. Bon, en même temps, maintenant que j'avais laissé exploser la bombe, je ne savais plus tellement où me mettre. J'étais gênée de lui avoir ainsi pratiquement hurlé dessus et déballé mon discours de gamine délaissée et désireuse de retrouver un semblant de vie tranquille, sans autre soucis que boucler mes fins de mois et faire la peau aux vampires. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise et, je devais bien l'avouer, cela lui faisait une drôle d'expression. C'était pour le moins très surprenant.
Il se laissa finalement tomber sur son siège, tandis que je continuais à me dandiner sur place, hésitant entre partir maintenant ou attendre la suite des évènements. Il passa une main dans ses cheveux et ce geste aurait presque pu me donner l'impression qu'il n'était rien de plus qu'un PDG fatigué et noyé sous la charge de travail. Mais je savais malheureusement à quel point il était loin de cela. « Alors… C’est ça… Tu veux faire ton devoir de calice… Mais tu as peur… » Ma respiration se bloqua. Oui. Non. Enfin, si. Mais en fait non. Quoique. Oh, je ne savais pas, en réalité. Oui, j'avais peur. J'étais mortifiée à l'idée de revivre ce vieil épisode alors que la situation était peut-être plus agréable. Mais concernant mon envie de faire mon devoir de Calice, comme il le disait si bien... je ne savais pas. Oui, je voulais être utile, mais sachant que je tremblais de peur rien qu'en songeant à son souffle sur mon cou, ses crocs plongeant dans ma chair et mon sang quittant lentement mon corps... je n'étais pas sûre de vouloir cela. Je frissonnais et reculais d'un pas, soudain inquiète.
Et lui, il riait. Je n'aimais pas ça. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle là-dedans. Son air redevint sérieux et il me demanda -même si cela ressemblait bien plus à un ordre, à mes yeux- de m'approcher. Je me figeais, paniquée. Et il dit cela tout en précisant qu'il n'était pas comme les autres. Ouais, ça, j'avais cru le remarquer, en effet. Il se laissait pratiquement mourir de faim avant de consentir à mordre, alors que certains ne se privaient pas pour se nourrir toutes les trois minutes.
Si mon corps me hurlait de me jeter dans ses bras pour cesser d'être torturée par sa faim, ma raison m'empêchait de bouger d'un pouce. Et s’il avait finalement pris sa décision ? Et s’il décidait de finalement me tuer ? Même si je m'étais toujours préparée psychologiquement à mourir un jour dans d'atroces souffrances au cours ou à la suite d'une traque, c'était tout autre chose que d'être assassinée ainsi. Et puis bon, il était bien gentil de me demander d'approcher alors qu'il était assis tout en sous-entendant clairement qu'il allait me mordre... j'étais censée faire quoi, hein ? Parce que oui, je n'imaginais pas autre zone de morsure que le cou. Il allait falloir que je m'installe sur ses genoux, peut-être ?
Finalement j'esquissais quelques pas vers lui, m'immobilisant à un petit mètre de lui, vacillante. J'étais venue dans l'intention de lui hurler mon désarrois au visage et voilà que je me retrouvais sur la corde raide. Je venais après tout de lui demander de ne plus se laisser mourir de faim et ce petit malin m'avait prise au mot. Lentement, j'extirpais la lame d'argent de ma paume, la posant sur son bureau. Je me demandais bien ce qu'il allait penser en voyant que j'étais venue armée. Et je ne voulais certainement pas tenter le diable en laissant l'argent dormir en moi... imaginez que cela l'empoisonne...
Je franchis finalement l'espace qui nous séparait encore et j'hésitais un instant face à lui. Il semblait maître de la situation, ainsi avachi sur son siège, tandis que je devais avoir la gueule de la brebis envoyée dans la tanière du loup. Je ramassais ma chevelure en chignon afin qu'ils ne m'ennuient pas, avant de déboutonner les premier bouton de ma chemise pour dégager un libre accès à mon cou. Et je pris soin de lui présenter l'autre côté de ma nuque, celui où la peau pâle ne portait pas la trace de mon désastreux premier assassinat. Finalement, je me penchais vers lui, les mains posées sur les accoudoirs, histoire de garder un appui. « Qu'est-ce qui peut bien vous rendre différent des vôtres ? murmurais-je. Enfin soit, allez-y... » Je fermais les yeux, attendant le contact de ses lèvres sur ma peau et la douleur de la morsure. Je me souvenais de cette douleur qui m'avait déchirée l'épaule lorsqu'il avait fait de moi un Calice, mais cette douleur était absente du souvenir que je gardais du vampire de ma mère. Peut-être était-ce une aptitude développée avec l'âge. D'ailleurs... de combien de siècles était-il âgé lui ?
Avant qu'il ne puisse mordre, je me redressais subitement et me dirigeais vers la porte. Devant le seuil, j'hésitais. J'aurais pu partir. J'aurais dû, me hurlait ma raison. Mais au final, je me contentais de fermer la porte. Monsieur le PDG était occupé, merci donc de ne pas déranger. Et surtout, s'il devait se nourrir ici, autant instaurer un semblant d'intimité et de sécurité. Imaginez qu'un humain lambda passe devant la porte grande ouverte au moment fatidique... Je revins vers lui, un masque figé à la place du visage. Je tendis à nouveau mon cou dégagé vers lui.
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 7 Juin 2014 - 16:50
Vampire bite
Avec Sharmal
Je l’observais, sans sourire, attendant, qu’elle prenne son temps. Si c’était ce qu’elle voulait réellement, elle viendrait d’elle-même. Il fallait que je la pousse un peu pour qu’elle franchisse le pas, et les mots franchirent mes lèvres sans que je ne les retienne, moi-même hésitant sur l’idée de mordre à nouveau, abîmer sa peau, confirmer ce lien qui nous liait indubitablement. Nous étions comme deux amants hésitants et gênés lors de leur première nuit, sentant que nous allions passer le point de non-retour.
Pas un mot, pas un geste, mon regard ne la quittait pas, pas insistant, juste peut-être curieux, avec de l’appréhension dans l’éclat de la pupille qui virait lentement au rouge, signifiant ma soif qui s’amplifiait depuis que je lui avais dit de s’approcher, imaginant déjà le sang qui coule, déversé dans ma bouche, dégluti dans ma gorge pour se mêler à mon liquide bleu. Les secondes s’écoulèrent lentement comme s’il s’agissait de minutes, attendant comme un signal qui nous ferait agir ou réagir au moins.
Elle hésitait, et comme je l’avais deviné, elle avait peur, elle n’était pas rassurée… Normal, vu toutes les histoires qu’on contait sur les vampires, comme étant des bêtes assoiffées de sang qui se jetait avidement sur leur proie… J’en étais une, mais à la différence, c’est que j’essayais au mieux de limiter les dégâts. Elle déposa son arme sur le bureau, et je lançais un regard méfiant dessus, me souvenant des marques qu’elle m’avait laissé, brûlé sur la gorge. Mais mon regard revint sur elle, tandis qu’elle découvrit sa nuque et déboutonna son col pour me laisser libre accès et se pencha vers moi en me murmurant quelques mots, mais la situation me fit rire, c’était tellement ambiguë… Si ma secrétaire voyait ça…
D’ailleurs, Sharmal se releva, peut-être avait-elle pensé la même chose ? Ah mais non, je suis con, le lien… A moins qu’elle n’ait craqué pour fuir, revenant ainsi sur ses paroles ? Je serais franchement frustré si c’était le cas… Mais elle revint, simplement après avoir fermé la porte et elle reprit sa position initiale.
Mon regard parcourut la parcelle de sa peau découverte, et je retirais mon bandeau qui, j’avais bien peur, me gênait. Fermant les yeux, mes lèvres s’approchèrent de sa nuque, lentement mais sûrement. Je sentais son parfum, ma main glissant de l’autre côté de sa nuque de manière sensuelle. Mon souffle contre sa peau, je laissais languir, pour connaître ses sentiments, vis-à-vis de tout cela… Et… je sentis quelque chose d’anormal, un sentiment de déjà-vu qui me perturba. Je m’arrêtais là, mes lèvres effleurant sa peau et me reculais pour aller voir de l’autre côté de sa nuque, celle qu’elle m’avait consciemment caché. Et je vis la cicatrice, marque d’un de mes semblables qui n’y était pas allé avec le plat de la cuillère. J’en restais bouche-bée, et sa peur me parut soudainement claire, toutes ses raisons, ses réactions… Tout s’expliquait là.
Mais je gardais le silence, me reculant un peu plus pour lui prendre finalement la main droite, en lui expliquant :
« Donne-moi ta main… Je me contente de ça… Ca ne laisse pas de traces… »
Tout simplement. Amenant la paume de sa main, je fermais les yeux, laissant glisser mes lèvres dessus jusqu’à atteindre le poignet où elles se posèrent dans un baiser presque amoureux avant d’y planter les crocs qui firent jaillir le liquide pourpre que je suçais lentement, appréciant le goût parfumé et sucré d’une femme, à la différence de celui de Bertram qui était plus nerveux, plus amer.
Contre toute attente, cela me fit l’effet d’une drogue, j’avalais, avec lenteur, mais je ne savais pas m’arrêter, comme je l’aurais fait avec mon frère. Pourtant, dans ma tête, je me disais que je me devais, mais mon corps ne réagissait pas à cette alarme. Jusqu’au moment où je m’arrachais brusquement de son poignet, comme bouleversé d’avoir été trop loin, mais je la tenais toujours, me léchant les babines pour ne laisser aucune trace de mon forfait, déglutissant :
« D-désolé… Ca va ? »
pour la première fois, il était normal que je m’inquiète pour la santé de mon calice… Je ne me rendais pas compte de la quantité que j’avais ingéré.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 7 Juin 2014 - 19:25
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Je me sentais comme le lapin face au fusil morbide du chasseur. J'attendais le funeste moment où mon sort serait scellé. Je ne tremblais pas, mais j'étais à deux doigts de de liquéfier de terreur. Je sais, c'est pathétique de la part d'une chasseresse qui vient de piquer sa crise de nerf existentielle, mais c'était ainsi. Je sentis son souffle dans mon cou et je me raidit, allongeant le cou pour lui permettre d'y accéder plus facilement. Sa main se perdit dans ma nuque. Mais jamais ses lèvres ni ses crocs ne touchèrent la peau sensible de mon cou. A la place, il dévoila la vieille cicatrice qui ornait ma nuque. Trophée de guerre ou marque monstrueuse, je ne savais choisir. Il l'observa un court moment et se saisit de ma main droite. Surprise, je le laissais faire, tout en remarquant au passage qu'il avait retiré son bandeau et que sa pupille brune était passée au rouge malsain. Son autre prunelle semblait intacte... était-il pris d'un amour fou pour la mode pirate ? J'en doutais tout de même un peu.
« Donne-moi ta main… Je me contente de ça… Ça ne laisse pas de traces… »
Pas de trace. J'en aurais soupiré de soulagement. Je n'aurais pas supporté de collectionner les traces de canines. Et en plus, s'il se contentait de la main, comme il le prétendait, même s'il restait un semblant de cicatrice, c'était bien plus simple à dissimuler. Il amena ma main à se bouche et ses lèvres se posèrent sur mon poignet. Il y avait quelque chose de doux et de rassurant dans son comportement. Je n'avais pas affaire à un monstre dont le seul but était de causer un maximum de souffrance. Pour un peu, j'aurais cru qu'il prenait soin de moi, en ce moment-même.
Toutefois, je ne pus retenir un couinement terrifié lorsque ses crocs percèrent la chair tendre de mon poignet. J'entendais les bruits de succion et ses déglutissements. Je me demandais... je me demandais quel goût cela avait, pour eux. Pourquoi le sang était-il la seule chose apte à les rassasier ? Était-ce la symbolique de prendre la vie de l'autre pour poursuivre la sienne ? Petit à petit, je me détendis et sentis mon bras s'engourdir, tandis qu'il continuait à boire. Je me sentais un peu nauséeuse. Diantre. Je ne me souvenais pas qu'il ait pris autant de temps lors de la première morsure, alors qu'il était dans un sale état. Il en prend trop ! Il s'arracha brutalement à mon poignet, m'arrachant un nouveau couinement de douleur. Aïe. Il aurait pu faire ça plus doucement, après m'avoir démontré qu'il pouvait faire preuve de tendresse et de délicatesse. Et en plus, il se léchait les babines comme un gros chat. Mon dieu. Quel étrange spectacle que de voir mon sang si rouge maculer ses lèvres.
« D-désolé… Ça va ? »
J'hochais la tête, complètement à l'ouest. Il tenait toujours ma main et j'évitais consciencieusement de regarder mon poignet blême et maculé de sang, marqué par ses canines. De ma main libre, je réajustais mon col sur mes épaules et mon cou, cachant l’infamante trace. Je renonçais toutefois à reboutonner la chose tout de suite étant donné que j'avais pour cela besoin de mes deux mains.
« Oui, ça va ... »
Il était étrange de le sentir ainsi rassasié alors que j'étais bonne pour être ramassée à la petite cuillère, aussi bien moralement que physiquement parlant.
« Merci... merci d'avoir évité le cou... »
Un petit rire nerveux me secoua et je me concentrais sur la pupille habituellement cachée par le bandeau. Était-ce le fruit d'une altercation avec l'un des miens ?
J'esquissais un pas quelque peu vacillant en arrière et récupérais l'arme, que j'observais un instant avant de lui faire regagner son fourreau charnel. Calice et tueuse de vampire. Quelle bonne blague. Cela n'allait définitivement pas ensemble. J'avais toujours vu les vampires d'un même œil : ils étaient des monstres, des tueurs sanguinaires. J'avais calqué ma vision d'eux sur un même modèle : le vampire de ma mère. Mais cette vison avait été complètement anéantie par ce vampire-ci.
« Effectivement, tu n'es pas comme les autres... murmurais-je. »
Du bout des doigts, je touchais son visage, descendis vers la fine ligne de son cou, dernier vestige de notre première altercation. Pour moi, c'était une preuve supplémentaire de sa différence. Un autre se serait cruellement vengé pour cette marque. Quelque peu affaiblie par ce pompage de sang, je m'appuyais contre son bureau, étant donné que la chaise la plus proche se trouvait loin, qu'il me tenait toujours le poignet et que je n'étais pas décidée à me reposer sur ses genoux. Et puis, imaginez que quelqu'un se pointe à ce moment précis. Quelle situation cocasse ce serait.
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 7 Juin 2014 - 22:16
Linkages
Avec Sharmal
Auscultant l’état de son bras, blêmit par le manque de sang, je masquais un moment les deux marques pour éviter que je n’y retourne, avec ma main qui la tenait, quitte à me salir un peu, c’est pas la fin du monde, et sortir un rouleau de pansement qui traînait au fond d’un tiroir de mon bureau pour lui recouvrir la plaie avec un morceau, coupé habilement par mes canines.
« J’espère que ça suffira… S’il te plaît… N’en parle pas à Bertram. »
C’est vrai qu’il aurait pu la soigner, mais comment prendrait-il le fait que j’avais finalement abdiqué pour utiliser Sharmal comme buffet selon son caprice ? Officiellement, je pouvais me nourrir simplement dans les poches de sang dans la réserve de l’hôpital, mais le goût n’était sincèrement pas le même, et je restais moins longtemps rassasié, c’était juste utile pour pallier.
Mais après ce repas frugal, je me sentais davantage coupable d’avoir accepté, perturbé par ce que j’avais vu, bercé par les doutes. Cette boisson était douce mais troublante, était-ce du fait qu’il s’agissait d’une autre personne, d’une femme, ou bien était-ce autre chose. Ça me perturbait, mais je m’appliquais à lui mettre son pansement avec délicatesse, de crainte de la blesser plus. Mais je sentais au fond d’elle un malaise. C’est vrai que je ne m’étais pas aperçu de la quantité que j’avais bu, mais elle n’était pas Bertram, qui lui avait l’habitude, et il était un homme. Aussi, prestement, je me levais et la fis asseoir à ma place soucieux qu’elle ne me lâche entre les pattes. Étonnant de me voir si prévenant, et pourtant...
« Reste assise un instant et repose-toi… Personne ne devrait venir déranger. »
J’évitais le “nous” ça pourrait être mal interpréter, surtout que c’était en toute intimité. Je poussais un profond soupir et passa ma main sur mon invalide d’un bleu limpide, aveugle, soulagé de le sentir un peu à l’air libre. Je m’autorisais ce genre d’extra lorsque je me sentais en sécurité sans avoir de regards trop curieux ou effrayés posés dessus, et puis je n’avais pas besoin de cet artifice, lorsque j’étais seul, pour approfondir mon physique déjà hostile et affirmer mon autorité.
Mais maintenant qu’elle était assise là, dans le silence, un peu étourdie… J’avais quelques questions à lui poser…
« Dis-moi… Ce n’est pas la première fois que tu es calice… Je suppose que le premier est mort, sinon je n’aurais pas pu… Raconte-moi un peu ce qu’il s’est passé... »
J’avais entraperçu des bribes de ses souvenirs pendant l’ingestion, mais rien que je ne pouvais rassembler pour en faire une histoire. Pourquoi j’avais besoin de savoir, après tout ce n’était pas censé me regarder, mais… Je devais savoir c’est tout.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 8 Juin 2014 - 11:41
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Il ne semblait pas pressé de lâcher mon bras ankylosé et j'eus pendant un instant la crainte qu'il ne morde à nouveau. 2tait-il donc affamé au point de pouvoir perdre le contrôle ? Mmh. Il n'était pas question que je le laisse retomber un jour aussi bas. Je tenais à ma vie, nom d'une pipe. Et puis, sa faim vorace pouvait également causer du tort à Bertram. Il sortit d'un tiroir un pansement qu'il appliqua sur la plaie d'où s'échappaient paresseusement quelques gouttelettes indisciplinées. Il me demanda de ne pas parler de cela à son frère et j'hochais vaguement la tête. Je me voyais de toute manière mal me pointer devant lui, la bouche en cœur, pour lui annoncé que je venais de nourrir son frère. Certes, son pouvoir était bien plus efficace qu'un pansement mais ce n'était pas la fin de monde. L'astuce était de ne pas exhiber la morsure au nez de mes chasseurs.
Subitement, il inversa les positions et je me retrouvais assise sur son siège. Je me laissais aller avec délices contre le dossier, ravie de pouvoir me reposer un brin. Il indiqua que personne ne viendrait nous déranger et m'encouragea à me laisser aller. Je fermais les yeux quelques secondes, avant de les rouvrir pour observer Logan et ses prunelles dissemblables. Il était étonnant de le voir sans son sempiternel bandeau et cela lui donnait un air un peu plus doux, un peu moins hostile. C'était presque rassurant. De ma main gauche, je massais mon bras endormi pour y faire revenir le sang et lui faire reprendre quelques couleurs naturelles.
« Dis-moi… Ce n’est pas la première fois que tu es calice… Je suppose que le premier est mort, sinon je n’aurais pas pu… Raconte-moi un peu ce qu’il s’est passé... »
Je me doutais qu'un jour ou l'autre, la question tomberait. Je me souvenais vaguement avoir mentionné les faits à Bertram. Sans doute n'en avait-il pas parlé au vampire. Je me mordillais la lèvre, hésitante. Que pouvais-je lui révéler ? En tant que chasseresse, il était évident que j'avais déjà tué. Ce n'était pas quelque chose qui me rebutait, loin de là. J'avais une sauvage satisfaction quand je voyais le vampire se tordre à mes pieds, ivre de douleur, tandis que s'achevait sa vie. Je baissais les yeux sur mes mains et le bandage. Je ne pouvais pas le regarder. Je ne pouvais pas soutenir son regard alors que j'avais lui narrer une chose pareille.
« Il y a douze ans, un vampire a mordu ma mère, pour en faire son Calice. Comme elle refusait de plier et de le nourrir, il lui a brisé la nuque. Il l'a tuée devant nous. C'est pour ce vampire que j'ai suivi l'initiation des chasseurs. »
Machinalement, je frottais la cicatrice, à travers mon chemisier.
« Il n'y avait que lorsqu'il mordait qu'il était sans défenses, bien trop occupé à savourer le sang. J'ai attendu qu'une place de Calice se libère pour me présenter à lui. Comme je ressemble énormément à ma mère, il n'a pas hésité. Bouffi de suffisance, il était persuadé que je voulais effacer la dette de ma mère et le servir. J'émis un ricanement narquois. A peine avait-il plongé ses crocs que je lui ai passé la lame au travers du cœur. »
Incapable de rester immobile alors que ces souvenirs m'envahissaient, je me levais, vacillante, et esquissais quelques pas à l'opposé de là où se trouvait Logan. Lui tournant ainsi le dos, je continuais.
« Il fut le premier vampire que je tuais. Je pensais qu'il mourait immédiatement. Je me trompais, visiblement. Dans son agonie, il décida de me faire payer mon geste. J'ai senti ma propre lame en moi, j'ai vécu sa mort. Non seulement parce que j'étais son Calice, mais aussi parce qu'il me tenait psychiquement en laisse, à ce moment-là. »
Je croisais les bras et me tournais à demi, vrillant mon regard vert sur mon vampire.
« Il ne restait pas grand chose en moi quand les chasseurs m'ont finalement retrouvée. Je suis restée près de deux mois ici, en état de profond traumatisme. Et comme tu le vois, il ne m'a pas laissé que des séquelles physiques. »
Bien entendu, il y avait des détails qu'il n'avait pas à connaître et que je passais donc sous silence. Je fis volte-face et m'approchais de Logan, hésitante et vacillante.
« Parce que je ne voulais pas revivre ça et que j'estime que personne ne devait subir ce que j'avais subi, j'ai continué à tuer et je continuerai. Pour moi, les vampires sont tous pareils. Le sang, la douleur et le sexe, c'est tout ce qui les intéresse. Mais toi... »
Je braquais un regard neutre sur lui. Lui, il avait fui devant moi. Il aurait pu me tuer, à Kalel. A la place, il m'avait sauvée. Dans la Cité Marine, il aurait pu me laisser aux mais des DeadLines, mais il m'avait sauvée. Il était si différent de l'image que je m'étais faite des vampires. Certes, il avait demandé mon corps, à Kalel, mais jamais il ne l'avait pris -je me serais farouchement battue, de toute manière. Il m'avait mordue, mais il refusait presque de se nourrir.
Mon bras ayant récupérer un semblant de vie, je reboutonnais mon col et défis mon chignon. « Bon sang ! m'exclamais-je. Tu ne peux pas imaginer à quel point il est agréable de te sentir rassasié. » Je lui adressais un petit sourire et essuyais un goutte de sang restée sur sa joue. Diantre. Comment pouvaient-ils trouver ça bon ?
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 8 Juin 2014 - 14:58
Eat candy !
Avec Sharmal
Sans détour, je la fixais, attendant les explications de sa cicatrice, espérant qu’elle me raconte. Et elle devait savoir que je ne lâcherais pas, ou bien qu’elle n’avait pas le choix, bien qu’il n’y avait aucune menace dans ma voix, car elle se lança, après une instant d’hésitation et j’écoutais attentivement, sans réaction, à part des sourcils qui se froncèrent au fur et à mesure de l’avancée du récit, d’un air pensif, sentant au fond de moi la douleur du passé qu’elle ressentait en replongeant dans ses souvenirs, la haine, la peur, tout ces sentiments qui faisaient qu’aujourd’hui elle était devenue ce qu’elle était.
Elle m’apprit qu’elle avait été hospitalisé ici durant deux mois… Certainement à l’époque où mon père régissait encore l’hôpital, tandis que j’étais en pleine formation, car la cicatrice semblait encore récente, où bien était-ce du fait que le souvenir, la blessure psychologique restait profondément ancré en elle ? Il est presque ironique de se dire qu’elle avait été soigné dans un établissement dirigé justement par ces criminels qu’elle répugnait...
A la fin de son récit, mon regard l’affrontait, et pas seulement mon regard. j’étais amer d’apprendre toutes ces vérités sur elle, instinctivement, qu’elle s’était sacrifiée pour s’offrir volontairement à un autre, même si c’était pour le tuer… j’éprouvais comme une certaine jalousie. Et je lui lançais la pique suivante en détournant le regard brusquement, pour qu’elle ne lise pas dans mes yeux :
« Je ne suis peut-être pas si différent… Après tout, je me suis servi. D’ailleurs… Tu aurais pu me tuer… Pourquoi ne l’as-tu pas fait…? »
Elle était chasseuse après tout, elle aurait dû me tuer par réflexe. Ca aurait été bien plus simple pour nous deux, et je ne serais pas torturé par tout ceci aujourd’hui. Je ne voulais pas mourir, mais cette question restait en suspens tout de même. Même maintenant, elle pourrait me tuer, là, tout de suite, si elle le voulait, alors pourquoi… ? Après tout le mal qu’on lui avait fait, et même moi je n’étais pas un exemple de bonté, pourquoi m’épargne t’elle et me fait part de ses caprices pour faire son devoir de calice ?
Ca me torturait tout ça. Je me sentais mal à l’aise, ça me rongeait au fond, ce sentiment inexplicable qui s’insinuait imperceptiblement dans mon sang jusqu’à gonfler mon coeur pour que j’étouffe. C’était douloureux, mais mon être refusait de l’admettre. J’avais envie de le briser, de briser cet espoir qu’elle était en train de se former. Ce besoin de destruction… pour éviter qu’on ne s’approche de trop près de ce que j’étais au fond, pour qu’on n’effleure pas ma carapace.
« En me nourrissant, tu me redonnes toute ma forme, alors ne te réjouis pas trop vite… »
Je ne m’imaginais pas vraiment retourner ma veste contre elle, ce serait ridicule, elle assurait ma survie, à moins que je ne sois suicidaire. Mais à peine avais-je dit ces paroles que je sentis son doigt sur ma joue, un contact que je ne m’attendais pas et qui me fit reculer brusquement, surpris, me prenant les pieds dans le sac qu’elle m’avait donné et que j’avais posé à terre, me faisant tomber au sol en cognant contre le bureau, atterrissant sur les bras. Adieu la crédibilité du menaçant vampire…
Mes pommettes empourprées de honte, je me relevais en jurant contre le sac, m’époussetant brusquement en me mordant les lèvres, j’essayais de masquer ma gêne soudaine en évitant son regard. A tous les coups, elle va se foutre de moi, aussi je prévoyais le coup :
« Rigole pas ! Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ?! Bon sang... »
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 8 Juin 2014 - 18:12
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Il répliqua avec ardeur à mes paroles, selon quoi il n'était pas si différent. Je pinçais les lèvres. Était-ce si important pour lui, de briser mon ressenti et l'espoir de ne pas être tombée dans les pattes d'un monstre comme le précédent ?
« D’ailleurs… Tu aurais pu me tuer… Pourquoi ne l’as-tu pas fait…? »
Il me semblait avoir déjà répondu à cette question. Ou bien était-ce Bertram qui me l'avait posée ? Je n'en savais plus rien. Tout ce qui s'était déroulé entre la première morsure et aujourd'hui était un flou total pour moi. Et puis, bon dieu, avec tout ce que je venais de lui avouer, il s'imaginait vraiment que j'allais le tuer ? Jamais au grand jamais je ne voulais revivre ça.
« En me nourrissant, tu me redonnes toute ma forme, alors ne te réjouis pas trop vite… »
Je serrais les poings mais ne pipais mot. Cherchait-il à me provoquer ? Ou bien pensait-il réellement ce qu'il disait. Néanmoins... j'avais été à sa merci plus d'une fois et il n'en avait jamais profité.
A mon contact, il eut un brusque mouvement de recul et... et tomba. Nom d'un chien, jamais je n'aurais imaginé voir un vampire faire preuve de maladresse. Je portais ma main à ma bouche pour étouffer un ricanement. Mais il ne m'aida vraiment pas lorsqu'il me lança un très sec : « Rigole pas ! Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ?! Bon sang... » Ce fut plus fort que moi, je me mis à rire, mais je me repris rapidement et m'accroupis à ses côtés. « Il restait du sang, là, murmurais-je en désignant sa joue rougie de honte, là où j'avais retiré la goutte de sang. Tu aurais eu l'air fin si tu étais sorti avec ça. » J'observais un instant mon doigt rougi et le portais à mes lèvres, avant d'esquisser une moue de dégoût. Soit les vampires avaient des goûts bizarres, soit leurs papilles gustatives se shootaient toutes seules. « Je ne le ferai plus, si c'est ce que tu souhaites... » Et dire qu'on m'adressait autrefois moult louanges sur mes doigts de fée... la manipulation d'une épée leur aurait pris leur douceur ?
Je me redressais et fis quelques pas, lui tournant à nouveau le dos. « La raison pour laquelle je ne t'ai pas tué... je pensais pourtant qu'elle serait claire, après ce que je t'ai raconté. Suis-je indésirable au point que tu ne prennes pas la peine de m'écouter, alors que je répond à une de tes questions ? » C'était ma réponse à ses provocations passées. « Et je sais que tu ne me feras rien;, sinon tu l'aurais fait depuis bien longtemps. A moins que tu ne fasses partie de ceux qui aiment sentir leur victime au sommet de leurs forces se débattre inutilement dans leurs bras ? » Je me demandais bien jusqu'où nous pouvions aller ainsi. Pour la seconde fois, dégainais mon arme, que je posais sur le bureau. Je ne voulais pas risquer de le blesser ni lui donner l'impression d'être menacé. Sans un mot, je revins vers lui et, comme il était encore assis par terre, prêt à se relever, le m'accroupis face à lui, avant de me laisser aller de tout mon petit poids plume contre lui. Impression de déjà vu, bonjouuuur. Je plaquais son dos au sol, mes mains sur ses épaules.
« Maintenant que je suis sûre d'avoir toute ton attention, il me semble que c'est à mon tour de poser les questions. »
Mes genoux de chaque côté de son corps, je m'asseyais précautionneusement sur son torse. Il ne semblait pas fait en pâte à modeler -loin de là- et j'avais donc moins peur de l'écraser. De toute manière, je venais de le nourrir et je n'étais guère lourde.
« Je ne sais absolument rien de toi, gémis-je presque. J'ai même dû demander ton nom à un autre. J'aimerais... j'aimerais que tu me parles un peu de toi... j'aimerais connaître... ton âge. »
C'était peut-être idiot, mais j'avais besoin de savoir. Si physiquement je lui donnais moins de la trentaine, peut-être avait-il plus d'un siècle ou deux au compteur. Et, je devais l'avouer, savoir que j'appartenais à un vieillard ne me faisais guère le même effet que savoir que mon mordeur attitré était encore jeune. Et je préférais nettement la seconde option.
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 8 Juin 2014 - 23:00
Not really a hug...
Avec Sharmal
J’étais profondément vexé qu’elle rie ouvertement de ma gueule, mais je ne pouvais rien faire, rougissant de colère en serrant les dents. J’étais assis au sol, encore étourdi par la chute, à m’épousseter les bras, je crois que je m’étais cogné l’un d’eux contre le bureau, mais sans plus de mal non plus, mais par curiosité, je vérifiais qu’il n’y avait rien. On avait beau être moins fragile, on en était pas insensible à la douleur…
Grognon, je me grattais le crâne et grommelais vaguement, acceptant sa justification :
« Préviens, la prochaine fois... »
Elle répondit alors à mes questions, enfin, des réponses que je connaissais déjà, mais ce n’était pas celles que j’attendais quant à ses raisons pour lesquelles elle ne m’avait pas tué, elle avait eu de multiples occasions pourtant. Maintenant qu’elle était mon calice, après les explications sur la douleur de la perte de son vampire, je comprenais ses raisons, mais avant… ? Je n’avais jamais vécu ceci de mon côté, ayant gardé comme unique calice Bertram jusqu’à maintenant…
Mais quand on y pense notre rencontre avait été totalement hors du commun, notre lien des plus improbables, tenant sur une promesse incongrue, un jeu du chat et de la souris… D’ailleurs, elle n’avait pas réglé sa dette à proprement parlé, mais je crois qu’il n’en était plus question, la donne avait changé, maintenant, c’était moi qui lui était redevable par rapport à l’affront que je lui avais fait vivre.
Je tentais de me relever en répondant à sa question, sur une main, un sourire en coin, ironique :
« Bien sûr, c’est tout moi, ça ! J’ai que ça à faire, d’attendre d’achever mes victimes, alors que je suis pas capable de tuer un humain, évidemment... »
C’était déjà assez pénible à ce stade de continuer à ramener le sujet là-dessus. Elle avait touché la corde sensible : en effet, je ne lui ferais rien, en tant que vampire, tant quelle ne me ferait rien en tant que chasseur. Sur ce plan, il semblerait que la situation était figée, notre lien désormais nous empêchait d’agir en ennemi l’un de l’autre, bien que cela ne me dérange guère, je n’étais déjà pas un vampire comme un autre, alors accepter d’avoir une chasseuse en calice, sans pour autant m’amuser à la faire chier comme beaucoup le ferait, ou à l’achever sans pitié, ça ne me dérangeait pas.
Contre toute attente, elle n’a pas fini de me surprendre, elle me repoussa de nouveau en arrière, et comme j’étais en équilibre sur un bras, il me fallut qu’une pichenette pour reprendre ma position initiale, allongée, mais elle s’installa sur moi pour me bloquer. Avec une exclamation de surprise et de désapprobation, je la vis s’asseoir sur moi et j’en restais coi. Pourtant j’aurais pu la virer si facilement, mais cette situation m’en rappelait une autre, où je n’avais rien fait non plus… Curieux de savoir ce qu’elle voulait, je l’observais, sourcils froncés, lèvres pincées.
Des questions, évidemment. Je m’attendais à un interrogatoire, style “balance tes potes” limite, mais pas à ça. Mon passé restait enfermé sous clé au fond de mon âme, moi-même j’essayais de l’oublier, alors me le remémorer pour en discuter avec une curieuse… Même Bertram ignorait les passages les plus sombres. Je soupirais et me contentant d’avouer le minimum, espérant la contenter ainsi…
« … T’es pas compliquée, toi… J’ai 28 ans, né un 14 Novembre, il y a donc 28 ans… Sans artifice. J’ai pas 3 siècles d’existence, alors j’ai rien à raconter de ma vie. Je suis héritier de cet hôpital, par mon père. Bertram est mon petit frère adoptif, et mon premier calice, par accident. D’autres questions ? Je peux me relever ? »
Je n’aimais pas cette position de dominé/dominant, et encore moins parler de moi. Mais je n’arrivais pas à lui refuser, c’était un échange équitable. Et elle en profite…
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Lun 9 Juin 2014 - 21:31
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
J'étais encore occupée à me demandé ce qu'il m'avait pris, à lui sauter dessus ainsi, quand il reprit la parole. Je l'écoutais pas à peine, tentant de m'empêcher de rougir quelque peu. Diantre, je devais avouer que ce n'était pas inconfortable du tout et cette impression de domination que j'avais sur lui n'était pas pour me déplaire, loin de là. Moi qui m'étais presque habituée à finir en morceaux à ses pieds, il était vraiment agréable d'être une fois plus forte.
« … T’es pas compliquée, toi… J’ai 28 ans, né un 14 Novembre, il y a donc 28 ans… Sans artifice. J’ai pas 3 siècles d’existence, alors j’ai rien à raconter de ma vie. Je suis héritier de cet hôpital, par mon père. Bertram est mon petit frère adoptif, et mon premier calice, par accident. D’autres questions ? Je peux me relever ? »
Actuellement, je devais pouvoir concurrencer les yeux du Chat du Cheshire. Et gagner. Haut la main. Il avait vingt-huit ans ? VINGT-HUIT ?! J'étais bonne pour repartir dans un rire hystérique là. Quel soulagement. Au passage, je notais mentalement son anniversaire. Juste comme ça.
Mes yeux se perdirent sur les cicatrices qui couturaient sa peau à peu près partout. « Vingt-huit ans... qu'as-tu pu bien faire pour être déjà aussi amoché ? Je sais que les cicatrices, c'est sexy et tout... mais quand même... » Avait-il passé ses nuits à chercher des noises aux chasseurs pour finir ainsi ? J'en doutais un peu... mais après tout, je ne voyais pas d'autre réponse possible. Je le voyais mal se mutiler avec de l'argent ou quoi que ce soit de corrosif pour un vampire.
Bon, il n'avait que 9 ans de plus que moi, ça allait encore. Je préférais nettement ça à un vieux vampire de trois siècles. Mais... du coup... cela signifiait que nous étions ses deux premiers Calices, Bertram et moi. Et nous étions des accidents. Des ACCIDENTS. Bonjour la dénomination. Je pinçais les lèvres. Je n'appréciais pas être qualifiée d'accident. Et je doutais que Bertram apprécie plus que moi. Il avait de la chance de n'avoir encore jamais assisté à la mort d'un de ses Calices. Ouais, enfin, ça n'allait certainement pas tarder, vu les situations dans lesquelles j'avais l'art de me fourrer. Quoique. Les dernières fois, il avait été là pour voler à mon secours. Diable. J'avais honte, maintenant.
« N'empêche... tes parents se sont conté fleurette durant ces derniers siècles ou tu as une armée de frères et sœurs ? »
Si j'avais bien appris mes leçons, les vampires au sang bleu étaient les enfants directs des vampires créés à l'origine par les tordus qui avaient décidé d'ajouter des dangers vivants à un écosystème déjà lourd... il y avait donc un sacré bout de temps. Par contre, je n'avais jamais songé au fait qu'il puisse avoir une famille, en dehors de Bertram. En même temps, s'il était son frère adoptif, il devait bien y avoir des parents au-dessus de la pyramide. Un enfant n'adoptait pas lui-même un frère. Une famille. Oh pitié. Je fus prise de sueurs froides.
« Vous... vous n'êtes pas adepte des dîners de famille, hein ? questionnais-je d'une toute petite voix. »
Je pouvais encore supporter d'être mordue dans un cadre fermé mais pas... pas devant des gens. Je me voyais mal coincée dans les bras de Logan pendant qu'il se nourrissait, au milieu d'autres vampires et de leurs Calices.
Mes mains restèrent appuyées sur ses épaules. Si je l'autorisais à se relever ? Je ne voyais même pas pourquoi il me le demandais. Il n'avait qu'à m'éjecter ou se redresser, je n'avais bien entendu pas la force nécessaire pour le retenir. Mais je trouvais ça tout de même touchant qu'il pose la question. Comme s'il acceptait réellement que ce soit moi qui mène le jeu, pour une fois.
« Et si je n'ai pas envie que tu te relèves ? murmurais-je. J'en ai pas encore fini avec toi. »
J'étais obnubilée par cet œil habituellement caché et maintenant à découvert. Je n'osais toutefois pas demander le pourquoi du comment. je n'aimais pas parler de mes cicatrices, alors je ne voyais pas pourquoi j'obligerais un autre à parler des siennes. Je me penchais vers lui, parce que je ne comptais nullement crier ma question suivante; j'étais déjà assez gênée de la poser. Mais je devais la poser. Je devais savoir.
« Heu... le lien entre le Calice et le vampire... il va jusqu'où ? Enfin, qu'est... qu'est-ce que tu peux ressentir via ça ? Je devenais rouge pivoine. Parce que bon, tu vois...y a des trucs que j'ai pas forcément envie de te communiquer... sans vouloir te vexer. »
Parce que bon, qu'il sache quand je me coupe le doigt avec un couteau de cuisine, ça passe, mais si jamais je m'autorisais une nuit dans les bras de quelqu'un ou quelque chose du genre, ça devenait bien plus gênant.
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Mar 10 Juin 2014 - 17:55
What do we do ?
Avec Sharmal
Ca semblait choqué Princess que je n’ai que 28 ans… Et oui, je ne suis qu’un nourrisson parmi les vampires, un tendre nourrisson qui veut faire sa place parmi les durs. Et cela se voyait, avec tout ce que mon corps avait déjà subi, toutes ces marques. Je n’ai pas toujours retombé sur mes pattes, ou plutôt disons que je suis la cible d’une malchance incroyable de ne pas avoir toujours su échapper à de vilaines blessures. Mais ses yeux insistants sur mes cicatrices me mettaient mal à l’aise, et je l’exclamais :
« Hé ! Arrête de mater ça comme ça ! »
Surtout qu’elle avait fait une remarque dessus, alors que je ne m’amusais pas forcément à les mettre en avant. Et puis je n’étais pas si abîmé que ça non plus… Si on omet celle qui me dévisage, je n’en ai pas tant que ça.
Mais en dehors de ça, elle déduisit rapidement certaines choses du peu que j’avais dit. De toute façon, je ne cachais pas grand chose, mais je ne déballais pas tout non plus par la simple volonté de l’esprit. Surtout quand il s’agissait de ma famille, celle que je n’avais pas choisi, évidemment, Bertram étant hors de tout ça, je n’avais strictement rien à dire sur eux, ne les connaissant pas vraiment, finalement, et n’ayant pas envie d’aller plus loin que nos liens sanguins.
« Tu veux pas non plus que je balance des noms, tant qu’à faire ? T’es bien curieuse. »
J’avais des frères et des soeurs, des vrais, mais comme je ne les connaissais qu’à peine, je me demandais parfois s’ils y en avaient dont j’ignorais carrément l’existence. De toute façon, j’avais fait un trait sur eux, le seul lien me restant était l’hôpital, je n’allais même pas les voir. Mais comme elle semblait s’en effrayer, concernant les fameux repas de famille, inexistants évidemment, je me disais qu’une petite blague serait la bienvenue...
« Bien sûr que si ! On se retrouve tous les dimanche soirs pour grignoter autour d’un bon gigot d’humain. Tu verras un jour, je t’inviterais, c’est convivial ! »
La bonne blague, même moi, je n’y croyais pas. Mais elle aurait dû deviner que même mes parents n’étaient pas forcément comme n’importe quels autres vampires, rien que par l’adoption de mon frère… Oui ils étaient loufoques, je le conçois, et à mes yeux, ils n’étaient pas différents, mais j’ignorais leur noir dessein le concernant, en dehors du fait qu’ils avaient sans doute attendu qu’il devienne justement mon calice, vu mon… originalité phobique.
Je poussais à nouveau un soupir, face à son refus de bouger. Non pas qu’elle soit lourde, ni quoi que ce soit, j’avais peur qu’elle y prenne goût et lui lança une moue blasée, comme un gosse qui refusait d’avouer la vérité. Mais elle se pencha sur moi, me faisant prendre un air inquiet, jusqu’à ce qu’elle me demande, d’un air honteux en quoi consistait notre lien.
Mon cerveau se bloqua. Une seconde. Deux secondes. Pourquoi voulait-elle savoir ça ? Qu’est-ce que j’en savais ? Elle ressentait la même chose, non ? A vrai dire, comme avec Bertram ça faisait un sacré bout de temps que nous partagions nos sentiments, j’avais oublié comment c’était avant. Donc comment expliquer une différence ? Avec Sharmal, je sentais la différence : Deux fois plus d’émotions, féminines en plus, à gérer, des sautes d’humeur plus fréquentes, les menstruations que je n’osais imaginer… Mais finalement, j’esquissais un sourire et lui répondis du tac-au-tac :
«Tu dois bien le savoir… De toute façon, que je te réponde ou non, ça changera quoi, puisque de toute façon, c’est inévitable ? Tu comptes t’empêcher de vivre à cause de ça ? Je ne suis pas du genre à déballer les vies des autres, si tu t’amuses à faire des choses honteuses ou dangereuses. L’avantage de ce lien, c’est qu’au moins, si t’as un pépin, je pourrais venir te sauver, comme un chevalier... »
Eclatant de rire en mettant le point sur le soir de notre rencontre, je lui rappelais que par deux fois je l’avais sauvé, et j’imaginais que ce n’était pas fini, du coup, maintenant… Par contre, moi aussi, j’avais d’autres questions, et même si j’étais soi-disant dans une position de soumission, je ne l’étais pas pour autant, aussi, je me calmais et la transcendait du regard, reprenant mon sérieux :
« Mais… qu’est ce que… ça fait de sentir son vampire mourir…? Je veux dire… par ce lien ? »
Je ne comprendrais jamais ce que ressentent les calices, et inversement les calices ne comprendront jamais ce que ressent leur vampire. Néanmoins, j’imaginais que les émotions se rapprochaient, nous avions beau être des monstres, au fond… je sentais cette part d’humanité qui grouillait en moi, me permettant de ne pas céder à la folie meurtrière, sans doute bien trop présente au goût de mes confrères. Et c’était cela qui me permettait de posséder un brin de compassion devant ceux qui perçaient ma carapace par ce lien indénouable que par la Mort.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Mar 10 Juin 2014 - 21:28
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Okay, pas de repas de famille pour les Blackwood. D'un côté, ça me rassurait à mort.
« Bien sûr que je suis curieuse ! Il est normal que je m'informe un peu sur toi. »
J'esquissais une moue blessée. Je n'avais donc pas le droit d'en savoir un peu plus sur lui, maintenant que je faisais "partie de sa vie". Au vu de son ton plutôt sarcastique, je compris à demi-mot que lui et le reste de la famille, ce n'était pas le grand amour. Okay Sharmy, la prochaine fois tu la fermes et tu gardes tes inquiétudes pour toi.
Face à mes questions, il n'exprimait jamais que deux variantes d'expression : l'ennui ou l'amusement. Bah, tant que ce n'était pas la colère, moi ça me convenait. Par contre, j'appréciais beaucoup moins que ma dernière question le fasse sourire à ce point. Zut quoi, c'était tout de même hyper délicat ! Entre mecs, je pouvais comprendre qu'ils se foutaient complètement mais moi, j'étais de l'autre côté de l'univers et j'appréciais de garder une certaine intimité.
« Tu dois bien le savoir… De toute façon, que je te réponde ou non, ça changera quoi, puisque de toute façon, c’est inévitable ? Tu comptes t’empêcher de vivre à cause de ça ? Je ne suis pas du genre à déballer les vies des autres, si tu t’amuses à faire des choses honteuses ou dangereuses. »
Une moue franchement dubitative étira mes lèvres. Je me doutais que je pouvais compter sur sa discrétion... mais tout de même. Je n'avais pas forcément envie qu'il soit au courant de chacune de mes actions, qu'elle soit honteuse -selon ses dires- ou tout à fait banales. Ouais. Fallait encore qu'on définisse une notion commune pour le honteux et le banal, hein.
« L’avantage de ce lien, c’est qu’au moins, si t’as un pépin, je pourrais venir te sauver, comme un chevalier... »
Devais-je en rire ou en pleurer ? Assurément, le mélange des deux émotions me tentait énormément. Effectivement, je n'étais pas contre le fait d'être sauvée par un preux chevalier, mais il y avait un moment où... stop, quoi. J'avais encore une fierté de chasseresse, une fierté un peu vacillante, certes, mais une fierté quand même. Et juste par fierté, je ne répondis pas et me contentais de lui tirer fugacement la langue.
« Mais… qu’est ce que… ça fait de sentir son vampire mourir…? Je veux dire… par ce lien ? »
L'effet fut immédiat. Mon pâle sourire se fana -tel un coquelicot cueillit par une main trop avide- et mes poings se serrèrent malgré moi sur ses épaules. N'en avait-il pas eu assez ? N'avais-je expliqué précédemment ce que j'avais ressenti lorsque j'avais froidement assassiné le premier ? Je sentis les larmes me monter au yeux. C'était... dur. Mais il avait répondu à mes questions, je ne pouvais pas ne pas lui rendre la pareille. Mais je ne pouvais pas lui parler de ça en le regardant. C'était immoral de parler de la mort d'un vampire à celui qui vous tenait actuellement en laisse. Je quittais donc son torse -pourtant si confortable- mais restais à proximité. Juste à côté de lui, quoi. Mais lui tournant franchement le dos. Ce n'était pas poli, j'en conviens, mais je n'aurais pas supporté soutenir son regard. Bon sang, avait-il seulement idée de ce qu'il demandait ?
« Quand... quand le vampire décède, on se sent avant tout perdu. Le vampire est un point d'attache, on sait qu'on est lié à lui. On sait que sa survie dépend de nous et que notre propre état dépend de lui. On a... on a besoin de s'occuper de lui, parce qu'on s'occupe en même temps de nous. Alors, quand il décède... cette attache se brise. »
Bizarrement, parler du décès simple ne m'affectait pas autant que parler de l'assassinat. Mais c'était tout de même quelque chose qui me retournait l'estomac. Je ramenais mes genoux contre ma poitrine. Je n'avais fait que survoler les principaux "symptômes". Devais-je apporter des précisions ?
« Après, le ressenti dépend un peu de la solidité du lien et du vampire. S'il décide de t'en faire baver, c'est pas fancho. Je n'ai vécu qu'une mort, je ne prendrai donc pas le risque d'affirmer ce que je ne sais pas. »
J'émis un petit ricanement froid et désintéressé, avant de tourner la tête vers lui.
« De toute manière, nous serons les premiers à partir, je ne vois pas pourquoi tu te soucies de savoir ce qu'un Calice peut ressentir. »
Après tout, c'est lourd à porter, un Calice. J'avais presque envie de lui cracher ça à la figure, pour me venger d'avoir ainsi remué ces choses-là. Certes, j'aurais pu refuser de répondre mais au fond, qu'est-ce que ça aurait changé ? Qu'il sache ou non, il était fort peu probable qu'il décède avant Bertram et moi.
« Par contre... le lien ne se dissipe pas immédiatement après la mort. Il reste là, mais au bout, il n'y a rien. Rien du tout. »
Et cela avait activement participé à mon état de choc et la sensation de manque que m'avait infligé l'autre enflure.
« Tu as encore des questions de ce type ? Parce tant que nous y sommes, allons-y gaiement, hein. »
Oui, le cynisme était une chose que je maniais plutôt bien, dans ce genre de situation.
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Mer 11 Juin 2014 - 18:57
Bloody tears
Avec Sharmal
Normal de s’informer… Peut-être… Pas forcément à mes yeux, et j’esquissais une moue désapprobatrice, sans pour autant lui dire que je n’avais pas envie de me mettre à nu, sur simple demande. Ca a plus tendance à me faire reculer justement et montrer les crocs. En la voyant blessée, je soupirais et secoua lentement la tête d’un air blasé, mais on s’en arrêtait là sur moi, c’était un soulagement.
Puis vint l’histoire du lien. J’avais répondu de manière assez vague, tout de même, parce qu’à vrai dire… Je n’en savais rien du tout. Mais qu’est ce que ça pouvait changer ? A son visage devenu rouge pivoine de gêne, j’imaginais très bien où elle voulait en venir, mais ça ne me plaisait pas forcément, comme une pointe de jalousie. D’un côté, si cela arrivait, j’espérais aussi ne pas en profiter, ne pas savoir que quelqu’un d’autre touche à mes calices. Mais j’ignorais si le lien me donnerait accès aux émotions ressenties. A vrai dire, du côté de Bertram, je ne savais pas, et j’en avais déduit qu’à moins qu’il ne soit vierge, je n’avais jamais rien senti de tel. A moins que je n’y prête pas attention… Je ne suis pas non plus à toujours faire gaffe à ce qu’il se passe dans la tête de mes calices… Sauf quand ça devenait vraiment fort au point de m’en donner mal au crâne.
Comme là, avec Sharmal quand je l’avais interrogé sur ses sentiments pour son premier vampire. Dès le moment où j’ai vu son regard fuir, ses émotions m’envahir, je regrettais d’avoir posé la question. Mais je pus reprendre un nouveau souffle physique, malgré la bulle qui m’enfermait pour m’étouffer sous des sentiments douloureux.. Je me relevais et l’observais, ses épaules, nerveuses, semblaient porter un poids bien trop lourd. Je l’écoutais, blessé comme elle l’avait été, me pinçant les lèvres de culpabilité et de douleur.
Et puis ses paroles froides me fit l’effet d’un poignard remué dans la plaie. Je savais parfaitement que les humains n’étaient pas immortels, et même qu’ils n’étaient qu’éphémères par rapport à nous, sang-purs… Mais du haut de mes 28 pauvres années, je ne le réalisais pas encore. Imaginer qu’un jour Bertram vieillira, alors que je m’arrêtais là, et qu’il mourra… C’était simplement inacceptable. Pourtant, il y avait une solution, un remède, voire deux, mais l’un d’eux était exclus. Je me renfrognais, instinctivement sur sa remarque, et manquais de lui dire ce que j’en pensais.
En réalité, elle continua. Mais son ton avait changé lentement, jusqu’à un point que je n’aurais pu imaginer, en voyant sa manière d’être, si impulsive, pleine d’émotions, voilà qu’elle changeait du tout au tout. Je ne supportais pas...
« C’est bon, arrête ! »
Ce n’était pas le peine, on aurait cru qu’elle était masochiste. En tout cas, son petit effet avait bien marché sur moi, pour en arriver là, à ce que je m’énerve, que je culpabilise.
« J’ai… compris. Désolé. »
Mon regard se détourna d’elle, mais j’étais soucieux. Me relevant, je pris une nouvelle inspiration en déclarant :
« Bien sûr que je me soucie, il me semble qu’on le partage maintenant ce lien, et je doute qu’un vampire reste indifférent lors de la perte de... »
J’hésitais sur le mot. J’avais comme le sentiment, devant elle, que c’était synonyme d’esclave. Et de un, je refusais d’appeler ainsi Bertram. Même si mon comportement avec lui était… semblable à un maître avec son esclave, ce n’était… qu’une couverture. Lui ne le savait peut-être pas, parce que je ne l’avais jamais hurlé sur les toits, mais…
« Bertram est avant tout mon frère ! C’est ma seule famille ! »
C’était ça qui était lourd à porter. Etre le premier à avoir fait du mal à l’être qui était le plus cher, lui priver de sa liberté, l’empoisonner chaque jour un peu plus… Je ne le digérais tout simplement pas. Elle, ce n’était pas pareil. Bien sûr que je lui avais infligé la même chose, mais… à la base, elle ne me voulait que du mal. Ca aurait pu être une juste vengeance si je n’avais pas été ce que j’étais. Ce n’était pas le cas, j’avais des remords et j’en souffrais. Elle ne m’était pas aussi proche que l’était Bertram, et j’aurais pu n’avoir aucun attachement. Si seulement elle était resté loin…
Et le lien s’est forgé. “Loin des yeux, loin du coeur”, j’y croyais. Mais non, c’était elle qui était revenue à moi, alors que j’avais voulu rompre ce lien que j’avais créé bestialement, incontrôlable. Et elle… Qui était-elle pour moi, au final ? D’un ton plus bas, non loin d’un murmure, cherchant les mots, les sentiments, je tentais…
« Vous n’êtes pas… que de simples garde-mangers pour vampire. J’essaie de me dire… qu’au moins vous n’êtes pas tombés sur le pire… Maigre consolation, hein... »
Maigre consolation. De toute façon, à quoi bon ? Nous, les vampires, étions considérés comme des bêtes sauvages, alors… je n’avais pas à me justifier finalement. Pourquoi n’étais-je pas comme les autres, ça aurait été franchement plus simple, plutôt que passer mon temps à faire semblant. Mais, là, mon masque tombait, et je commençais à m’en rendre compte… Ca ne me plaisait pas. M’approchant du bureau, je mis la main sur mon bandeau pour le remettre sur mon oeil, reprendre mon air antipathique.
« Bon, écoute. Il semble qu’on ne se plaise pas à se confier l’un à l’autre. Alors, restons-en là. Il me semble que nous ayons trouvé un commun accord, alors que demander de plus ? »
C’était comme si je la foutais dehors. Mais son ton, son regard… Comme si je ne valais pas mieux que celui qui l’avait blessé aussi profondément… me vexait au plus profond de mon âme. Je refusais d’être comparé de la sorte. Elle ne me connaissait pas, et peut-être que je n’avais pas envie qu’elle ne me connaisse, ou plutôt que je voulais qu’elle cherche d’elle-même pour savoir de quoi elle serait capable…
Me dirigeant vers la porte, je l’ouvris enfin et d’un geste de la main, lui indiqua le chemin de la sortie, mais pas sans rien dire…
« Tu peux râler, tu peux marcher… Mais seras-tu capable de rentrer chez toi sans avoir mangé quelque chose ? Je t’invite. »
Pas de sous-entendus, non, certainement pas. Ca passait parfaitement comme si j’avais affaire avec la représentante d’un fournisseur. C’est tout. Mais pourquoi ce malaise, alors ?
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 14 Juin 2014 - 20:00
J'ai fait comme une gaffe ;w; je reposte ce message-ci dès que possible. Sorry sorry sorry.
Dernière édition par M. Sharmal Dan Derlíon le Jeu 19 Juin 2014 - 20:50, édité 2 fois
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 15 Juin 2014 - 0:13
Eat Meat
Avec Sharmal
Sachant que Kalel n’était pas la porte à côté, et qu’il fallait bien une heure ou deux de voiture pour y aller, je me demandais si elle avait fait tout le chemin juste pour m’enguirlander. Quoiqu’il en soit, je n’allais pas la laisser repartir, après toutes mes belles paroles, sans l’avoir un peu requinqué, car ce n’était pas dans mon intérêt d’abandonner mes calices à leur sort après m’être servi. C’est pourquoi je choisissais en général le soir pour absorber un peu du sang à Bertram, ainsi, il avait toute la nuit pour se remettre de cette épreuve. Mais là, elle m’avait pris de court, et comme ça faisait un moment que je n’avais pu m’abreuver, ne revenant pas au pied de mon frère pour lui demander… Difficile de se contenter seulement des poches de sang de l’hôpital, surtout quand on avait meilleur comme buffet…
C’était assez étonnant finalement, ce lien entre le vampire et ses calices, comme une drogue, je ne pouvais pas me passer d’eux et j’étais de toute façon obligé de revenir sans cesse auprès d’eux pour me nourrir, mû par un instinct incontrôlable… Mais pas aussi violent que la bête assoiffée. C’était comme si les hormones parlaient pour nous, attiré par les corps, excité par le contact, le goût du sang sur la langue, la chaleur dans la gorge, et cette sensation de revivre à chaque gorgée… Etouffant la culpabilité de dévorer une vie pour nourrir la sienne.
Elle accepta mon invitation et je refermais la porte sur nous. Miss Dragon n’était pas revenue, fort heureusement, sinon qu’aurait-elle pu imaginé à voir Sharmal dans mon bureau alors qu’elle n’avait pas de rendez-vous ?
Bref, peu importe, je la guidais vers le réfectoire, qui desservait mes employés, une cantine privée en quelque sorte, qui préparait aussi les repas des patients. Rien de bien extraordinaire, à part que pour les employés, le service était tout autre, nous pouvions nous permettre des écarts dans les régimes prescrits par les médecins, tout en respectant l’équilibre alimentaire. A la différence que le directeur, sur commande, pouvait demander ce qu’il voulait… Normal, n’est-ce pas ? Mais je n’en avais pas fait la demande, puisqu’il n’était pas prévu que je reçoive quelqu’un… Donc, c’était le même tarif que tout le monde pour Sharmal. Et pour moi, le plat habituel, une entrecôte cuite saignante. Le minimum syndical pour un vampire qui voulait passer inaperçu au milieu des humains…
M’installant à une table dans un coin un peu écarté, j’avais senti quelques regards curieux sur moi et ma mystérieuse invitée, mais je les ignorais royalement, ils n’auront aucune réponse de ma part de toute façon, à part les bruits de couloirs. Je laissais courir, ce n’était que du détail. Mais à cette heure, il y avait déjà moins de monde qu’à midi, donc, c’était plus calme qu’en période de forte affluence. Coupant lentement mon steak, je n’avais pas vraiment l’appétit, puisque je venais d’être rassasié. On ne pouvait pas dire que la viande animale était très nourrissante pour un vampire, néanmoins, ça restait du sang, donc un petit palliatif pour nous autres créatures suceuses de liquides pourpres. Mâchant lentement, je remarquais le regard de Sharmal posé avec insistance sur moi et releva le mien avec curiosité, comme si je venais de faire quelque chose qu’il ne fallait pas.
« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai une tâche ? »
Sait-on jamais. Je n’appréciais pas particulièrement qu’on me scrute de la sorte pendant que je mangeais un truc qui ne me plaisait pas forcément… Mais on regardant son assiette, suite à sa réflexion, je constatais qu’il n’y avait aucune viande… Peut-être que… C’était ça qui donnait un goût différent de son sang par rapport à celui de Bert’ ? Je lui montrais d’un signe de tête, l’air curieux :
« Si tu manges que de la salade, tu vas pas me coûter cher. A nous deux, on peut se faire un plat complet… Tu es végétarienne ? Si tu voulais autre chose, tu pouvais demander aussi... »
J’avais limite pitié de la voir galèrer avec ses grains de maïs qui sautaient lorsqu’elle essayait d’en piquer un. Mais comme elle ne semblait pas s’en plaindre… Tant mieux pour elle. Par contre, de cette histoire de bouffer du vert, je n’arriverais jamais à comprendre… Enfin, normal pour un carnivore, mais tout de même…
« Alors c’est ça qui donne un autre goût… ? »
Pensif, je ne me rendis pas compte que les mots avaient franchi mes lèvres… Et mon regard était plongé dans ses yeux bleus.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Jeu 19 Juin 2014 - 20:54
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Non. Noooooon. Pas possible. Je devais avoir une tête de dérangée, à ainsi le fixer avec de grands yeux ronds. De la viande. Dans son assiette. Et je n'étais pas choquée parce que mon régime étant cent pour cent sans bidoche ais bien parce... parce qu'il mangeait. À ce moment précis, je pouvais affirmer haut et fort que je haïssais Logan. je le haïssais parce qu'il bousculait brutalement tout ce dont j'avais toujours été certaine à propos des vampires. Ils tuent tout ce qui bouge et n'hésite pas à trucider les chasseurs ? Non, pas lui. Ils mordent dans le cou pour maintenir les cliché ? Raté, lui c'est la papatte. Les vampires ont un régime exclusivement liquide ? Et ce steak, c'pour la déco alors ? Je le haïssais. Vraiment.
« Si tu manges que de la salade, tu vas pas me coûter cher. A nous deux, on peut se faire un plat complet… Tu es végétarienne ? Si tu voulais autre chose, tu pouvais demander aussi... »
Je mâchonnais pensivement mon maïs, ayant finalement opté pour la méthode pelleteuse afin de cesser de transformer mon assiette en cirque aux puces.
« Effectivement, je suis végétarienne. Enfin quelqu'un qui songe directement à ça et non à une histoire de régime. »
Comme si j'avais un brin de graisse en trop, avec tout ce que je faisais. Je passais ma vie à courir, soit derrière les vampires soit en salle avec les commandes. Je continuais à faire la chasse au maïs et levais les yeux vers lui, me sentant observée. Il me fixait, à présent droit dans les yeux. Cela me mettait quelque peu mal à l'aise.
« Alors c’est ça qui donne un autre goût… ? »
Ce ne fut qu'un murmure, mais il ne m'échappa pas. Mon estomac se tordit. J'avais... un goût différent ? Déjà, comme l'hémoglobine si âcre pouvait avoir des goûts différents ? Certes, je ne mangeais pas de viande, mais je compensais largement. Je n'avais aucune carence. Mais... devais-je comprendre que... ? Je baissais piteusement la tête. Qu'est-ce qui m'avait donc traversé l'esprit, ce matin ? Je n'avais pas à m'imposer ainsi. Après tout, je n'étais qu'un accident, une erreur de parcours, une boisson énergisante prise par hasard pour sauver sa peau.
« C'était si étrange que ça ? Je... je suis désolée. Je n'aurais pas dû, bafouillais-je, honteuse. »
Je chipotais dans ma salade, l'appétit quelque peu freiné. J'avalais quelques légumes pour ne pas relever la tête vers lui. Je m'imaginais bien avoir un goût de vieux chou, ou quelque chose du genre. Rien qui ne puisse convenir à un prédateur.
Pour dévier quelque peu la conversation, je pointais ma fourchette vers son morceau de viande, inquisitrice.
« Je pensais que vous étiez limités à un seul régime... ou alors c'est juste pour mastiquer autre chose que.. 'fin, tu vois. »
Je doutais que dire "mastiquer le cou" allait bien passer chez les oreilles indiscrètes et je m'en serais voulue d'attirer des ennuis à Logan.
Dans ma poche, mon téléphone vibra. Sans doute Jevy ou un chasseur, inquiet de ne pas me voir pointer le bout de mon nez hors de ma chambre ou de voir que je ne suis pas sagement dans mon lit.
Mâchonnant ma fourchette, les yeux dans le vide, je songeais à l'étrangeté de cette situation. Je mangeais en compagnie d'un vampire. Un être que j'étais censé haïr de toutes mes forces et exterminer.
« Au fait, monsieur le PDG, serait-il possible de m'octroyer un forfait annuel, vu le temps que je passe ici ? »
Oui, ceci était une tentative de changement et de relance de la conversation.
Oh. J'avais complètement oublié mon épée sur son bureau.
[Désolée, c'est pas terrible ;w; je me rattrape au prochain]
Penses-tu que Troll de Licorne respirera encore longtemps ?
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Sam 21 Juin 2014 - 12:36
Réalization
Avec Sharmal
La conversation se déroulait entre nous comme si nous étions des connaissances de longues dates, relativement, abordant des sujets plutôt exclusifs, loin du monde des affaires, plutôt banal, mais tournant autour du pot. Non pas que ça me gênait qu’on parle de vampirisme et tout ce qui nous entoure, vu le peu de monde qu’il y avait encore au restaurant à cette heure, les murs n’y auraient sans doute pas d’oreilles… Mais je saurais facilement calmer les rumeurs, tout en sachant que vu mon allure, j’avais déjà été qualifié de monstre, alors ça ne choquerait personne qu’on me nomme vampire, sans pour autant y croire… “Suceur de sang” ouais, pour un PDG de centre hospitalier, ça sonnait plutôt bien.
Reprenant conscience de la scène, mon regard reprit vie et je clignais des yeux, comprenant la gêne de Sharmal, sur mes paroles. Enfin, non, je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle réagissait comme ça. Justement, j’avais apprécié ce goût si différent de celui de Bertram, comme un enfant à qui on offrait une nouvelle sucrerie. J’aimais le sang de Bertram, mais la nouveauté n’était pas à mettre de côté pour autant. Est-ce qu’il serait jaloux ? Je me posais parfois la question. Le choix de ne pas prendre de nouveau calice provenait aussi de cette crainte et je n’avais pas eu à me poser de questions jusqu’à maintenant. Mais peut-être qu’il se sentirait au contraire plus libre, maintenant...
« Pourquoi tu t’excuses ? Ce n’était pas mauvais. »
Répondre par la négative pour ne pas non plus qu’elle se fasse de fausses idées sur moi, tout n’était qu’histoire d’apparence. je n’allais pas lui sortir que j’avais adoré et que j’en revoulais ! Je détournais d’ailleurs le regard pour éviter qu’elle ne voit la pupille brillé d’un éclat pourpre par-dessus le marron de mon oeil.
La chasseuse attira de nouveau mon attention sur le plat que je dégustais, sans plus d’appétit non plus, je mâchais d’un air absent les morceaux de viande. Levant le regard sur elle, d’un air interrogateur, je déglutis le morceau mâché et lui expliqua, les sourcils froncés, comme pour la réprimander de ne pas avoir appris ses leçons, étonné qu’une chasseresse n’en sache pas tant que ça sur sa proie :
« Eh bien ? Ca reste du sang… C’est bien moins nourrissant que le sang humain, on ne pourrait pas vivre exclusivement de cela, mais ce n’est pas nocif… Et puis… Il faut bien qu’on se fonde dans la société, si on veut éviter de se faire repérer… De toute façon, j’ai toujours eu l’habitude de manger, depuis tout petit, avec Bertram… Les enfants vampires se nourrissent ainsi, jusqu’à ce qu’ils aient besoin de sang humain pour grandir et se développer, ça vient instinctivement. »
J’évitais d’aborder le sujet de ma propre soif à l’âge adolescent, qui survint peut-être un peu plus tard que la norme vampirique, sans doute à cause du fait que j’ai grandi avec un humain, le considérant comme un frère, et comme nous prenions exemple l’un sur l’autre… Enfin, moi plus que lui, en fait, j’étais un très mauvais exemple de sagesse…
Mes oreilles se dressèrent, à l’entente d’une vibration et je la fixais de nouveau, après avoir fait silence, dans l’attente de quelque chose. Elle ne répondit pas à ce que je devinais être son portable, mais changea de sujet pour me demander une faveur. Je fronçais les sourcils, soupirais et plaisantais :
« T’as déjà ton infirmier attitré, non ? Mais si tu viens à la maison, tu seras bien mieux accueilli qu’ici. »
Un sourire enjôleur, c’était une invitation pure et dure, plus sur le ton de la plaisanterie, comme pour savoir qu’elles étaient ses limites. Les doigts croisés devant moi pour connaître sa réaction, je me reculais et repartis un peu plus sérieusement :
« Mais si tu t’amuses à revenir trop souvent ici, en piteux état… Tu auras davantage droit à une correction de ma part. Tu crois quand même pas que je vais laisser un de mes calices se faire pourrir ?! Tu me sous-estimes… Au pire, je te garderais à l’oeil. »
Je lui fis un clin d’oeil. En matière de filature, j’étais plus doué que ce que je voulais bien vouloir le faire croire. Je n’étais pas que ce bourrin qui fonçait dans le tas, non.
Finissant rapidement mon assiette, je m’essuyais le coin des lèvres tout en restant perturbé par une chose… Montrant d’un coup de tête la direction de là où je pensais que son portable était rangé, je la questionnais, comme d’un air jaloux :
« Tu réponds pas ? C’est ton copain qui s’inquiète ? Si je dérange, je te laisse seule, tu sais où me trouver, de toute façon. »
Ca me turlupinait cet appel. Une mission ? Ou bien j’avais visé juste parce qu’elle n’avait pas prévenu ? C’est clair que de devenir calice d’un vampire de sexe masculin pour une fille, ça pouvait prêter à confusion et créer bon nombre de quiproquos, surtout vu le lien qui se forgeait entre nous, c’était bien plus fort que ce que pouvait vivre deux amoureux, car il était indestructible sauf par la mort. Je bus une gorgée d’eau. Oui, de l’eau. L’alcool est interdit sur le lieu de travail. Et le sang… serait trop louche. Et je m’apprêtais à me lever.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Dim 22 Juin 2014 - 20:55
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
Mâchonnant pensivement une asperge, je l'écoutais d'une oreille distraite. Ce n'était pas mauvais ? D'un côté, c'était agréable à entendre. C'était comme s'entendre dire qu'on était jolie ou que l'on avait une belle voix. Même si le compliment ne sonnait pas tout à fait de la même manière à l'oreille. Et il avait eu la chance de ne pas sortir un "tu es bonne" que je n'aurais peut-être pas interprété de la même manière.
« De toute façon, j’ai toujours eu l’habitude de manger, depuis tout petit, avec Bertram… Les enfants vampires se nourrissent ainsi, jusqu’à ce qu’ils aient besoin de sang humain pour grandir et se développer, ça vient instinctivement. »
Je devais vraiment passer pour une blonde écervelée, là. Mais diantre, pourquoi cette possibilité n'avait-elle jamais effleuré mon esprit ? Dans ma tête de piaf, on nourrissait les bébés vampires au biberon bien rouge, avec le cadavre encore fumant gisant à côté du berceau.
Un fiable sourire étira mes lèvres. Au moins, Bertram ne devait pas manger en grand solitaire face à une chaise vide. D'un côté, il me plaisait, ce côté humain que je découvrais chez ce Sang-Bleu. Il me donnait l'impression d'être privilégiée, de ne pas être qu'un simple morceau de viande ambulant, soumis à un maître insatiable, pervers et psychopathe.
Hum. Son sourire, là... c'était censé me rassurer ou il y avait des pensées louches derrière ? A vrai dire, je ne voulais pas le savoir. Il était vrai que je serais soignée bien plus vite et avec moins de traces si c'était Bertram qui s'occupait de moi à l'abri des regards et de la normalité, mais je me voyais mal demander à mes compagnons imposés de chasse de me conduire chez deux parfaits inconnus plutôt qu'à l'hôpital. Surtout qu'ils avaient déjà aperçu Bertram et qu'ils avaient immédiatement sauté aux conclusions. Je ne voulais certainement pas les conforter dans cette idée-là. Logan continua sur sa lancée, me promettant une correction si jamais je rappliquais trop souvent à l'hôpital en miettes. Aha, il était marrant lui. Et pourquoi ne pas me dire de me mettre à broder, tant qu'on y est ? J'avais une vie pas très saine et très dangereuse, j'en convient, mais je l'avais choisie en mon âme et conscience.
« Si tu me gardes à l'oeil, ouvres le bon, hein. Blague à part, depuis la nuit où je t'ai rencontré, je suis interdite de sortie en solitaire. Je m'imagine mal demander à mes chaperons de me mener chez deux illustres inconnues, mâles de surcroît. Mais merci quand même, j'y songerai si l'occasion se présente. »
Je lui adressais un petit sourire. Je ne voulais même pas imaginer le scandale qu'ils me feraient. Préférer un endroit inconnu à un hôpital, deux hommes à un infirmier... deux hommes qui n'étaient même pas eux. Bonjour la crise de jalousie. Sans doute s'imagineraient-ils que les frangins Blackwood s'étaient attirés mes faveurs. Mon dieu. J'allais finir avec une de ces réputations, moi...
J'achevais ma salade et, ainsi revigorée, je fis retomber les barrières entre nous. Je n'avais pas eu la force de maintenir le Blocage de pensées tant sa faim était vive, mais maintenant qu'il était apaisé et que je ne ressemblais plus à une moule échouée sur une plage, je pouvais me permettre de regagner un semblant d'intimité mentale.
Mon portable s'agita une nouvelle fois, attirant alors l'attention de Logan. Je ne pus retenir un sourire franchement moqueur. Sincèrement, avec la vie que j'avais, pensait-il que j'avais du temps à consacrer à un homme ? Néanmoins, je ne formulais pas mes pensées à haute voix et extirpais l'appareil de ma poche afin de regarder furtivement les noms de mes correspondants manqués. Un appel de Jevy et deux autres de la part du chasseur qui commandait la joyeuse troupe qui squattait chez moi et qui, accessoirement, voulait que l'intègre sa bande de joyeux lurons tout en me mettant le grappin dessus. Rêve toujours mon beau. Je fis réintégrer à l'appareil sa place, un petit sourire aux lèvres. Mon côté de gamine ressortait. J'avais toujours aimé être choyée et voir ces chasseurs s'inquiéter ainsi pour moi me touchait énormément. Jevy, lui, avait toujours été plus que protecteur envers moi. Afin de ne pas laisser Logan, sans réponse, je me contentais de hausser les épaules.
Je me levais comme lui. De toute manière, il n'allait pas encore être débarrassé de moi, j'avais oublié mon arme sur son bureau. Et il serait ennuyant qu'une femme de ménage tombe dessus ou qu'il soit forcé de trouver un stratagème pour la saisir sans y perdre les doigts. Arrivés à destination, je fis main basse sur mon chéri en argent, qui réintégra bien vite son fourreau de chair.
Je n'allais pas tarder à y aller, sans quoi ces zouaves étaient capables d'ameuter la police en hurlant au meurtre et au kidnapping. Mon portable vibra à nouveau et je décrochais finalement, agacée.
« ... » « Je vais bien, ne t'inquiète pas. » « ... » « Je ne rentrerai pas avant une ou deux heures. » « ... » « Je sais. Désolée. » « ... » « À ce soir. »
Ceci fait, je cherchais du regard un bic et un bout de papier, afin de noter mon numéro privé pour Logan. Je l'avais déjà donné à Bertram mais j'avais cru comprendre que les ponts n'étaient pas encore tout à fait rétablis. Hésitant à me servir moi-même, je demandais.
« Est-ce que je pourrais avoir un morceau de papier et de quoi écrire, s'il te plaît ? »
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Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Lun 23 Juin 2014 - 19:27
You’re mine
Avec Sharmal
Revenant à mon bureau, suivi de près par la demoiselle, je remarquais alors la raison de son retour ici : son épée, évidemment. Comme si elle l’avait fait pour, pour discuter encore un peu, ou je ne sais pas. Je rêvais. Je ne dis rien, je n’avais rien à dire, et me réinstallais à mon fauteuil, la scrutant du regard d’un air sombre tandis qu’elle répondait enfin à son portable. Sans gêne, elle articula les mots avec bien plus de douceur que tout ce dont j’avais eu droit jusqu’à maintenant, ce qui était logique d’une certaine façon, mais vu notre lien…
Le peu de la conversation qu’elle avait pu me faire entendre ne faisait qu’amplifier ce sentiment détestable, et je dus détourner le regard, fermant les yeux pour m’imaginer ailleurs, évacuer cet élan de colère qui m’envahissait. Mes poings se crispaient sur les accoudoirs et je respirais profondément. Jusqu’à ce qu’elle raccroche.
« Désolé de t’avoir retenue. »
C’était sorti comme une balle, un ton cinglant et l’oeil transcendant son être, insinuant une ambiance froide entre nous. Je détestais d’avance cette personne qui était au bout du fil, peu importe qui cela puisse être. Mais elle semblait s’en moquer complètement, ce qui eut pour effet de me vexer, finalement. Je détournais de nouveau le visage, en serrant les crocs. Sur sa demande, je lui poussais les post-it et un stylo qui trônait dans mon porte-crayon. Son ton était clairement différent et même avec toute la politesse du monde, on était loin de ce que j’avais pu entendre lorsqu’elle parlait à d’autres, sans doute plus proches.
M’apercevant qu’elle était en train de me noter son numéro de téléphone sur le bout de papier, mon oeil s’intéressa davantage à ce qu’elle faisait, attendant une justification à son geste… que je n’attendis finalement pas :
« Tu balances ton numéro à tous tes prétendants ? Ravi de faire partie du lot. »
Un sourire sarcastique, mais je la laissais faire finalement, lui lançant une carte de visite. Bah oui, en tant que PDG, j’avais forcément des cartes de visite, pour mes fournisseurs et mes associés, ça allait de soi. Et comme elle était un peu comme une associée… Au moins, avec cette carte, personne ne se douterait de quoi que ce soit entre nous. Elle n’aurait qu’à dire qu’elle a des entrées gratuites ici, vu le nombre de séjours qu’elle passe…
« T’auras plus besoin de mon numéro que l’inverse. J’aime pas appeler. »
Appeler, c’est recourir à quelqu’un. Et ma fierté, hein ?! En plus, il s’agissait d’un chasseur de sexe féminin. Bon sang.
Oui, j’étais profondément vexé, et je comptais bien finir notre entrevue ainsi, comme elle ne voulait pas me donner d’explications.
Sujet: Re: [Achevé] RadioLogan, oui mais non, tu vois ? Mar 24 Juin 2014 - 0:06
Y a pas de On/Off ?
feat. Logan
A peine avais-je raccroché que Logan me lança en pleine face une phrase des plus mordantes. Le contenu était peut-être très sobre mais la manière dont il cracha ses mots me donna froid. Comme si il avait aspiré toute la chaleur de la pièce en un instant. Il poussa néanmoins un bloc et un stylo vers moi. Je commençais à griffonner les premiers chiffres composant mon numéro privé lorsqu'il me lança un « Tu balances ton numéro à tous tes prétendants ? Ravi de faire partie du lot. » qui me fit presque lâcher le stylo tant je fut surprise. Prétendant ? PARDON ? J'avais dû mal entendre, il n'y avait aucune autre possibilité. Je tournais légèrement la tête vers lui, les sourcils froncés. Il souriait sarcastiquement. Je n'aimais pas ça. J'avais l'impression que la situation venait de dégénérer sans que je ne m'en rendre compte et j'ignorais totalement pourquoi. Je réceptionnais sa carte de visite, que je rangeais dans ma poche sans même la regarder.
« T’auras plus besoin de mon numéro que l’inverse. J’aime pas appeler. »
Ravie de le savoir. Et d'où tu crois que j'ai plus besoin de ton numéro que toi du mien ? Je n'ai pas forcément envie de passer pour la Calice qui s'accroche, bien que je devais déjà avoir cette étiquette. Je ne pris même pas la peine d'achever de noter mon numéro. Je ne souriais plus. Je froissais le post-il et le fourrais au fond de ma poche. S'il le prenait ainsi, pourquoi me donner la peine de lui filer mon numéro.
« Je peux savoir ce qui te prend, tout à coup ? »
Je croisais les bras et reculais d'un pas vers la porte.
« Non, finalement, je ne veux pas t'entendre. J'ai bien compris. Je pensais qu'on pouvait tenter d'établir quelque chose de cordial entre nous, mais visiblement tu préfères quand on s'engueule. Très bien. Comme tu voudras. »
Le coup de la liste des prétendants, ça me restait un peu en travers de la gorge. Genre, il me prenait pour quoi ? Une briseuse de cœur ? Une collectionneuse d'hommes, voire une croqueuse ? Non, ça, ça ne passait pas. Pas du tout. La main sur la poignée de porte, je me tournais vers lui pour lui lancer ma dernière pique venimeuse.
« Et je ne veux pas de toi dans mes prétendants. »
Parce que ce lien entre nous est bien plus puissant et que vu la gueule de mes prétendants actuels, tu arriverais automatiquement en tête de liste. Or je ne veux pas ça. Parce que tu es un vampire. Parce que tu es mon vampire. Et parce que j'ai déjà assez de mal à accepter ça.
Je m'en allais sans un mot supplémentaire, furieuse. Bon sang. Mais quelle mouche l'avait piqué ?